IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) 1.0 l.l IfKê 2.2 ^ Uâ 12.0 1.8 11.25 1.4 1.6 ^ 6" — ► V] <^ /2 y: f^/ ^ % ^v^> >> '^> /^ -i!^ y Photographie Sciences Corporation [V s V ■^ ^ o 9> «> ■ \^ » ô^ '«^.t ■<^ '%^ 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14580 (716) 872-4503 0 f/i ^-^ ^ CIHM/ICMH Microfiche Séries. CIHM/ICMH Collection de microfiches. Canadian Institute for Historical Microreproductions / Institut canadien de microreproductions historiques Technical and Bibliographie Notes/Notes techniques et bibliographiques The Institute has attempted to obtain the best original copy available for filming. Features of this copy which may be bibliographically unique, which may alter any of the images in the reproduction, or which may significantly change the usual method of filming, are checked below. L'Institut a microfilmé le meilleur exemplaire qu'il lui a été possible de se procurer. Les détails de cet exemplaire qui sont peut-être uniques du point de vue bibliographique, qui peuvent modifier une image reproduite, ou qui peuvent exiger une modification dans la méthode normale de filmage sont indiqués ci-dessous. 0 Coloured covers/ Couverture de couleur I I Covers damaged/ Couverture endommagée □ Coloured pages/ Pages de couleur □ Pages damaged/ Pages endommagées D Covers restored and/or laminated/ Couverture restaurée et/ou pelliculée □ Pages restored and/or laminated/ Pages rtstaurées et/ou pelliculées I I Cover title missing/ Le titre de couverture manque \/ Pages discoloured, stained or foxed/ Pages décolorées, tachetées ou piquées I I Coloured maps/ Cartes géographiques en couleur □ Pages detached/ Pages détachées D Coloured ink (i.e. other than blue or black)/ Encre de couleur (i.e. autre que bleue ou noire) v/ Showthrough/ Transparence I I Coloured plates and/or illustrations/ D D n Planches et/ou illustrations en couleur Bound with other matériel/ Relié avec d'autres documents Tight binding may cause shadows or distortion along interior margin/ La reliure serrée peut causer de l'ombre ou de la distortion le long de la marge intérieure Blank leaves added during restoration may appear within the text. Whenever possible, thèse hâve been omitted from filming/ Il se peut que certaines pages blanches ajoutées lors d'une restauration apparaissent dans le texte, mais, lorsque cela était possible, ces pages n'ont pas été filmées. I I Quality of print varies/ D D Qualité inégale de l'impression Includes supplementary material/ Comprend du matériel supplémentaire Only édition available/ Seule édition disponible Pages wholly or partially obscured by errata slips, tissues, etc., hâve been refilmed to ensure the best possible image/ Les pages totalement ou partiellement obscurcies par un feuillet d errata, une pelure, etc., ont été filmées à nouveau de façon à obtenir la meilleure image possible. D Additional comments:/ Commentaires supplémentaires; This item is filmed at the réduction ratio checked below/ Ce document est filmé au taux de réduction indiqué ci-dessous. 10X 14X 18X 22X 26X 30X / 12X 16X 20X 24X 28X 32X ilaire !S détails ques du it modifier (iger une le filmage The copy filmed hère has been reproduced thanks to the generosity of: National Library of Canada The images appearing hère are the best quality possible considering the condition and legibility of the original copy and in keeping with the filming contract spécifications. L'exemplaire filmé fut reproduit grâce à la générosité de: Bibliothèque nationale du Canada Les images suivantes ont été reproduites avec le plus grand soin, compte tenu de la condition et de la netteté de l'exemplaire filmé, et en conformité avec les conditions du contrat de filmage. i/ |uées Original copies in printed paper covers are filmed beginning with the front cover and ending on the last page with a printed or illustrated impres- sion, or the back cover when appropriate. AU other original copies are filmed beginning on the first page with a printed or illustrated impres- sion, and ending on the last page with a printed or illustrated impression. Les exemplaires originaux dont la couverture en papier est imprimée sont filmés en commençant par le premier plat et en terminant soit par la dernière page qui comporte une empreinte d'impression ou d'illustration, soit par le second plat, selon le cas. Tous les autres exemplaires originaux sont filmés en commençant par la première page qui comporte une empreinte d'impression ou d'illustration et en terminant par la dernière page qui comporte une telle empreinte. )ire The last recorded frame on each microfiche shall contain the symbol — *• (meaning "COIM- TINUED"), or the symDol V (meaning "END"), whichever applies. Maps, plates, charts, etc., may be filmed at différent réduction ratios. Those too large to be entirely included in one exposure are filmed beginning in the upper left hand corner, left to right and top to bottom, as many frames as required. The following diagrams illustrate the method: Un des symboles suivants apparaîtra sur la dernière image de chaque microfiche, selon le cas: le symbole — ► signifie "A SUIVRE", le symbole V signifie "FIN". Les cartes, planches, tableaux, etc., peuvent être filmés à des taux de réduction différents. Lorsque le document est trop grand pour être reproduit en un seul cliché, il est filmé à partir de l'angle supérieur gauche, de gauche à droite, et de haut en bas, en prenant le nombre d'images nécessaire. Les diagrammes suivants illustrent la méthode. by errata led to ent jne pelure, façon à 1 2 3 32X 1 2 3 4 5 6 a ». Â^Slj^Zfy- I MÉMOIRES PAHTlCrLlEHS l'Oi n sKnviR A L'HISTOiKE DE L'ÉdLISE DE L'AMÉRIQUE DU NORD TOME III. — Ih PAHTIK VIE DE MADEMOISELLE MANCE F.T HISTOIRE DE i; HOTEL-DIEU DE VFLLEM4RIE !■: .\ CANADA fj'aiU rc^^^^' PARIS VPOUSSIELGUE-RUSAND | PÉRISSE FRERES Rue Saint-Sulpice. ' Rue SaintSulpice. 1854 -û ] 1 MÉ^KIIlil'lS l'AliTICULIliKS l'oi II >Kr(Viii A r.FiisKiiiti: l)i: l/KGMSK ni: LAMKiuoi K r)r \(Mii) lOMK III. _lh PAHTIK. '-^•*A«sïr.?3»,v«i- a.%- .-.^. u^ l'mU'HlKIK. MlvlKUlîKS PAIiTFCrMKlts COI H SEIIVIII A L'HISTOIRE DE L'ÉdLISE OK l/AMKi;iUliK IM Nniu. TOMK III. — Il PAHTIR y\K DE MADEMOrSELLE MANCE i:t iiisToiiti; DE L'IlOTEL-DlKli DE VILLEMAHIE li .\ C A > A I) A PARIS VMH)USSIELGUK-RUSAM) Kue odint-Sulpice. PÉHISSi: FREHKS Rue Saiiit-Sulpicc. 1834 IF- ^ i y . ' 7 Il "'^ \:i iAllM: DKS SOMMAIULS. TUOISICML i'Aimi;. ni.piis i.'ii'.r.ciiiiN m: lA r.(»NGiii;(,Aii(t.N m; saim-jum ru i.n iti;ii(ii(»N JlSyl'Al l'UEMIEU INCI-.MtlK |;T a IA KECO.NSillUCTIUN I»i: L'ilÙrtL-DIEl l)i; MILEMAIllE. ciiAPiïiu: 1. L'Institut (Il Siiiiil-Jii.ipph c'/'/w l'/i rciii/idii. — Lfs •v"'»//"'' (lu HoniTriifi , 1.1' .liiiiii'iiu el Un- lidiiiituni , fiirai/eits à Ville- iiiiirii' piiiir i iilriiilni re It's rii'U.v siili'iiiieh ilitns la '"Ui- niUiKiuté (If l'Ili'itcl-lhfK. I. I/illStitllt ilr S;iilll-.lnsc||ll est ciiliii i'iij:c fu Ordie icli- gieux. 1 II. LL'ii liôspitalir'i'L'S tl(; Villc- miu'io , eu viu; (rouiln.issL'i' les vd'iix solennels, deniaii- (leiit ;"i leurs su'urs île France de leur envoyer des ^lo- IVsses. 't ni. .M.-Macé procure, i>ai' IVn- treniise de la tviiie, IVuvoi do la sd'Ui' du llmict'iay à Villcniarii'. G IV. .M. Macé associ(> les si.enrs Le .liinieau et llalionueau à la sieur du Runceray pour Yillcniavie. H V. Les Sieurs du Roncrray et ses coniiiaunes l'cruseut de s'cndiai'ijuer sur 1(.' vaisseau de M. T.diin. — Protection de DiKi: sur elles. 1 1 VI. Traversât,' de la sn'ur du Uonceray et de ses coinva- f;iies. l 'f VII. A Ouél.ieCj la sœur l5;il.ion- ueaii refuse de ipiitter l'iu- stitiil de Saint-,l(Ve|i||. Il) VllI.Arrivéeili'lasM'iir du Uhu- eerayetdesesi'nni|ia,::nesàVil- li'Uiarie. — Les lin>|iitalières lunt les Vieux solennels. 17 IX. La Sieur du Umiceiay est rainielée en France. Il» X. La Sieur Le .luiiieau iHue supérieure. — Détails sur sa vncatinu a rin>titut de Saint- .losei'.li. -il XL Anmur de la, sieiir Le ,lu- iiieau pour les nii'|iris. -i't XlLI'idi'[itr'delasii:urLe.Iiuneau aux deviiiis desiiu i;lat. ii> Xlll. I^xactilude de la sieur Le .lunieau a la l'ratique de l'o- beissance. :28 CliAPITHI- IL Traulilcs sii\citi''^ (i M(ij(i|l i|UI illS|M'llSr II' Si'- iiiili.iiii' lit' ii'hilrc .1 I lii'ili'l- Dini les •i-i.mio livns. ;i'i IV. Motifs lie l't'ltf (liTisioii. M, V. 1,1' sciiiiii.'iirt' riiiiiiiii.-saiici' ilc ri'inliv li's -i-i.(MH) livii'.> l't ili' ri'lil'i'inliv |l■^ ci'lil ,11 |iclll> (le ti'iiv. :ts VI. (liMiilmti' ili' 1.1 i'idviili'iin' sur riliM('l-l)ii'ii(l;iiis lallain' (li's 2-i,ii0() livres. 'tO Vil. Mort tic Mil'' .Maiic.'. M VIII. 1,1' si'iiiiiiaiir se cliaiiri! liKivisiiiiciiii'iit (lr l'ailiiiiiiis- tralum triiniun'ili' ilc l'iliMt'l- DifU. 'tlj IX. M. (le HivIdiivillKis ciiiiH'- clif 11' si'iiiiliaiii' lie sr ( liai;;cr (II' radininistrulioinlr l'Ilôtcl- Dieii. M X. Lf SL'iiiiii.iiii' iiii'iid soin du U'iuiioit'l de riliStcl-Dii'ii sans se cliarpT juiidiiiiiciiifiit de son administration. .'>() CIIAIMTKK III. I.ii i(»/ii/iiiiiiiutf' lies fillrs (II' Siiiiif-J(jsffi/i rrniil (l la steiir Fi- dcli't à Villcniarit!. iVi H. Vocation dv. la .sa'ur (ial- lard. îi't III. M. Mai'é envoie les sœurs Gallard et Maumousseau à Villcmario. b»i IV. Kpieuvi'S de la sieur Gal- lard. — Grâces qu'elle reçoit; SCS belles qualités. ' 38 V. Les sieurs Leduc entrent ,i la couimnuaulé du l'Ilotel- Dieu. (iO VI. Lntroe des sieurs Arcliani- liault au noviciat de Saint- Joseiih. *'o'iir Gene< viè\r lt( naiid : elle l'iilre au noviciat. — La sieiir (iodi'. 7-2 XIII. .joie de .M, 'rroiisou en a|i|iielillil le,> {iiouii s de l'ili- stlliit. — .Sou di'Voiienieiit et celui des ecclesia>lii|nes du séminaire |Hiur les tilles de Saiul-.lo>f|i|i. 74 XIN . TiHiihles survenus dans la coiiiiiiiinauti' de saiiit-.Tose|i|i. — .M. Trousoii |ir(i|iiise aux Mi'urs de prendre leurs diiec- leiirs hors du Sfiuinaire. 77 XV. Sur les inslances des tilles de Saint-.lipseidl, le séiuin.iire coutiuiie ,'i les diriger. 7s XVI. Diivcteurs des lilles de Saiiit-.loM'iili.iusi|iren Jti'Jti.sl XVII. Les lilles' de Saint-Joseph t'IiM'Ut iiiiur leur directeur M. le Séguenot. s:j CII.MMTHK IV. Étut tcDijiorel (le l'Hùtel-Dieu. — ('Il eu lernnstruit les M- tiiiii'iits. — Us sont aussitôt réilnils en rciitlrrs /iiir un l'uiii'ux iniendie. — Un les rvtiltillt. I. Kxtienie jiauvroté des fdles de Saint-Joseph. 85 II. Ktat des revenus de l'Hôtel- Dieu et de ceux dis lilles de Saiiil-.loseph. 87 III. Ktat des charj-T.-; derilùtel- Dieu. 8U IV. Ktat des hitiinents de l'ilo- tel-Dieu. 90 V. M. de Saint- Vallier presse les lilles de Saint-.Iosejih de relàtir l'Ilotel-Dieu. 92 VI. Par oiii'issance à M. de Saint- N'allier, les lilles de Saint -.Joseph reconstruisent l Hôtel -Dieu.— KUes en pren- nent possession. 9'» Vil. Le l'eu [irend au clocher et à l'eirlise de l'Hùtel-Dieu. 90 NI TAIll.l. KKS NiMM.UItKS. iir i Mi'iir M;ii'ii' «il IIHSt'i it Mll"t l'i'il. ti7 (irositiii lie l.'i US i);riili l'iiliv .111 70 l.i Mi'iir (iciii'- cllr l'Iltlf .111 >(i'lll' (ioilc. li 'rriinsiiii fil iidun s (II' 1 111- Icviiiii'ini'iit l'I i'si.'i>tii|iii'S ilii r |l'^ lllli'S (])> 7'. rvtMiiisil;iii> l.i r saiiit-.1iisi'|ili. I |ir(i|iiisi' .'iii\ lii' li'iirs (liii'i- .■iiiiii.iii'c. 77 .llicrs (les tillt's 11, le si;iniii;iiri' iliiip'i'. 7k ; (les tilles dv isiiirfiiltî'J'J.Sl If S;iiiit-Josr|ili IfUl' ililcclflU' it. s:j ui: IV. r' niMd-Dii'ii. nslni.it les liâ- s sont aussi li'it iii/rrs /i(ir Uii die. — On lus vil' dus lillcs Sj iiis lie l'Hôtcl- IX (Its lilk'S lie 87 •gos (lu l'ilùtul- 89 luuiits de rilij- lav.iuo du l'en. — l-'.tlioi des |eli;:ieil>es. !I9 l\. IMllsiemS IliiSliil.lIli Tes et divel'> |iarlii'lll;elN S'etlnreellt de NllIViT lt'Seiret> de l'Ilùtel- Mieil. toi X. .\ la preseiiee dii tn's-saliit Sa( reinelit h' veut i li iiii:(' de directiiiii et jiiilte ie> tl.llllllies Mil je ll< llVel Ili'ite|-I)li 11 , i|Ui est reiliiit en ceiidKN. lu', M. ('.(iiiti.iillles d'.iliaiidiiiilier 1 lli'itel-hieil, les liii>li|lali('|es sont t'ditillees par la sd'uv M.i- ce; elles r-e retirent .i l.'l Cnll- (.'iv^'.atidii. li>7 Xli. Visifis de (■(iiidiili'.ance (pie les lidspit.ilii'ics reçoivent .'i i;i ('.'(iiureu.atidii. Ke.» XIII. .\ss(lllli|ee ::e|l"r.ale elle/ M.deCiiliere; diMisnlleits |iar les l'I'illi'ipailN ll.'llul llll>. 1 1(1 XIN'. ZtMi i:i'iiereiix d'iiii p.iii- vre iiiininie (iiii otlVe une pis- f(de. 11-2 XV. i,es linspitali(''res visitent l(>s priiK ip.inx eituyens. — P("'leriliau'e .1 Ndtre-Daiiie de Boii-Seeniirs piilir (diteiiir de i)ll I leur retalilisselliellt. I W XVI. InCdlunil'diteS (pie les llfiS- pitali('res éprouvent dans leur S(\jonr ;i la (Jin;-'re,i:ation. I l,ï XVII. I.es nial.ides sont tr.ins- t'etés (l.aiis 1.1 in.iisoii de l'an- eieiine Providenee, et y sont servis par les lio-;pitalii'Tès. 118 XVIII. Apivs l'iiK eiidie , les novices de rilot(d-l)ieii per- S(''V("'renl conniLicnseaient dans leur vocation. lio XIX. V(''tnres et professions dt» |iln-.ienr< novices, j^i XX I.es llo>plt,liJ('l'es se rendent sur le^ mines de l'Ilotel-Dieii; i.ivaL.'es di> l'incendie. \i\\ XXI. Vols (pie les liospit.ilieies eproiiveiil ;i l'oceasion de l'in- cendie. 1^21 XXII. Molil de rinaction de M. de l''l(>ntell,l(' et de M. (le ('.lianipiL:ii\ .apn's l'iaeeii- dif. I2fl XXIII. Mndicil,' des oti'raades l'eciieillies a N'illelliarie ; of- t'r.indes de yihd 1-27 XXIN'. /('le des onviiers de Vil- leili.irieponr le relatilisseinellt de I lliMel-Dieii 1-ia XX \'. I.es liiispilali('res iiiter- roiiipeiit l.'l it (•(inslrnctinn de leur ni(pn;is|(''re. — (lonli.'uice de l.'l >^ieiir Denis .'iii secours de 1,1 th's-s.iinte Nieruc. i:U XXVI. .M. (|( Frontenac de- tel'lllilie les hospitalières ,'l reprendre leurs constrno- tions. IH2 XX Vil. I,es tilles deSaiiit-.Inseph l'entrent d.'ins l(!iir nioii;!s- trre. 13'. XX\ III. Noiividles iiertes ipi'é- U'oiive ri|(M(d - bien apr(''S l'incendie. — Z('le de .M. de C.'dli('re polir cette iii;ii- soii. 13fi XXIX. K.iinine et épidémie. — M.(le(;.illi('reel M. deCli.'ini- pi;.'ny demandent en v.iia k l;i cour (pielipie frratitic.'itinn pour riliMel-Dieu. 139 XXX. Kt.'il temporel des liospi- talii''res eu I7el. ReconstriK'- tioil de leur (''u'Iise. 1 '»! OrATRIKMI' P.VHTU:. HEfltS I.A nFXONSTnUC.TlON \)V. I.'lKJTtr.-DlEIJ APiiÈs i.'iNr.EMiiE hf; KiO.') .iusoi:'a r.A conoui^te i>u canada paii i.es anolals. CHAPITUK I. .Iriitips pnrsd/Dips r/nxiiiiennps }to,'l pviicieusp fin plusieurs f'^ ^'i':"' "«''''' '' '■^' '«*''- nmieniies sœurs de In cn)i<- '"'■ >iiuHuuté de Saint-Joscpli. — l. M. Caille succède à M. de M 1 IV TABLE I>ES SOM.\r.\IUES. SivcuPiiot dans la diri'ctinn lies liosiiitalii'ics. 1 '\.\ II.Nrltllsdrla SilMII Maillrt. 1',.". III. Miiit lîdiliaiili' di' la ^l'iir Maillit. l',7 IV. I.;i, iiirii' de ni'i'Snli's. — SiS dlTIlirliS allIH'cS. 1 '(.S V. ^Iiii't de la inriv do lîiV'- SOlfS. 1.11 VI. Dcriiirvos aniii'is de la ^irnr Maci'. |:;-i VII. M. .ri di. la MriirMafi'.. \V.\ VIII. .MiMt i\i' l;i Niair li.ilMui- ii-',iii. i:i:i IX. |)i'rni'"ri's aiiinV'.-^ ilr la ."J'I'iii' 1,1' .liiiiii' III. l.'iT X. Kiuviivi'.-; i^t niiirt (■dilianto de la sii'iir Lo .Iiuiumii. Kls XI. .Iciini'S iii'vsniiiios caii.adirn- iif'S qui l'iiilM'as-ciit l'iiislitiif di' S.aiiil -.lii.M')di. icii XII. \i'itn> di' la SH'iir (l.aii- cllri'. Ii,| XIII. K|iri'iivosi't iiiiii't r'dili.aiiti' de l.a sii'iiv (i.aucliiT. je:} XIV. Adi'laï.lc Silvrr cinlir.as-o la IVii ciilinliiiih' o\ i'iii.^tllut de Saint-. Iii.-i'[di. Iiij r.IIAPlTHE II. Efolilnhiroiininnunili'ili'Siiinf- JoM/'ii/i . — Ih'ii.ririiic i ii''i'ii lillos dr Saiiit- .loscphse v( tii'ent à Icurloimi*. qu'elles l'ont valoir olles-mô- nios. ls;i IX. Les Olles do Saint -.Ioso|ili et leurs ui.alados sniit tr.ans- iV'n's provisMiromeut à rilù- jiital-drMior.d. is; X. l'oi'vonr dos lilles de Saint- .liisr|i|i |iondant leur sojoui' à rih''liital-(;r'ni'ral. ' lS(i M. Kii 17-2IÎ on (■nmnieni''o à nroiistriiiro l'Ilntel-Diou. Iss Ml. Los lillos do Saint-.loso|,li, an lieu do roeovoir une i:ra- tilie.atinu lU'omise |i;ir le 'mi- nistre , sont cnntiainto-. di; |iayoi' ellos-niouirs les mi- vrii'i's. luo XIII. Privations et dures inenm- lunditi's ijno les liospitalièros mit à sonirrir dans la maisnii dos frères Cliaron. ll)2 Xl\'. l'iie sioiii' l'irofesso ]ioi'd l'i'-in'it. — S;i nmrt. liiiî X\'. Inlinnito Ax^ l,i .-O'ur Bizar. — S;i sainte mort. l'JS XVI. On ro|irond la reconstruc- tion des hàtimonts. LUe est intorrnmpue peu après. 200 XVII. M. do Saint- Vallior pre.<.so les liosiùtalières iVachovor la construction do leur monas- tèi'o, — Il interdit la snau" écnnouie. jaiis la rotaMit dans son ompl'ii. 20'i XMII. On met les bâtiments en ('•t.it di> recevoir les malailes et les liùspit.aliores. 20.'> XIX. Les tilles de Saint-.losrph et los malades routreut à 11 lô- tel-Diou. 20f> XX.Ur't.ililissemont derojrlisoot du chœur do rilntel-Dieu.208 XXI. Le miiiistre refnse aux Imsiiitalioros les sonunes uo- ees~;iires ,au rotahlissonieut entier do rilùtrl-|)jon. 21 1 XXTI. Tiondilomont de terre ijni endiiium.aue les liàtinii'uts do riP.tel-Diiii. 213 XXIII. (îiatilieation accoi'dée IHiiir répairr los liàtimouts. Ils sont onliu terminés. 21o CHAPITRE m. Ti'oifiièiiie iiii-i>ii(lii> (Je rUùlcl- Dicii, (h' Villcininie. l. Incendie causé parla méchan- ceté d'une uéffressc. 2U» II. III. ;'i I IV. T.VIILK ni:.-! SOMMAIRES. l'ali'ir pllos-mô- 1"" Saint -.Tosr'|ili iili'S sniit traiis- pcmcnt à r nu- ls; ï\\\o< (le Saiii!- it li'uv si'jiiiir à M'ral. ' 1S() Il (■iiinnioni''i' à lliMiM-Dii'ii. 188 (■ Saiiit-,lo>i'iili , ■cvriir une ;:i'a- nii^o pai' le lui- coiiti'aintes do iDÙnirs les 011- 1 ',10 et dures inrom- les liiispitalièrcs ilaus la maison nni. 1(»2 r lU'ofesse ]ierd mort. \\)C, e la so'ur Bizar. nort. 198 d la roconstruc- uieuts. Kilo est len apivs. 200 d-\'aliiiT presse res d'arliever la lie leur nionas- iterdit la su'ur lar('talilit dans 203 es bâtiments en les iiialad(!s 'S. 20;) Saint-.Tosi'ph nlreut à rilô- 200 t ilel'i'pTiseet 'tel-Dieu. 208 e refuse aux sonuuos né- étaMissement -Dieu. 211 ut de terre es liàtiments 21.3 tion aecordôc - liàtimeuts. H minés. 213 1 /. m. (fc rmtei- l'innrie. arlamécliau- ssc. 2 If» II. I/llôtel-Pien ostentièrenient eonsiinii' pour la troisirnie IWis. 221 m. i'iava:;es ijue l'ineendie l'ait ,'l riiolrl-Dlell. 223 IV. Les hosiiitalières se divisent en tiiiis liauiies, en attendant (lu'nn ait disposé une mai- snn. 22 't V. Les hospitalières et les ma- lades ,-e retirent proche d l'éidise Notre -Dame-de-Coii- Secours. "2-20 VI. Maladie éjàdémique qui (■mpoite neuf lllles de Saiut- .Insepii. 228 Vil. Défense faite aux Mi>!it- M'alistes de conuiuuii(|uer avec !'llùtel-Dieu,de peur <\'v coutraeler la eonta;:ioii. 220 VIII. Dévouement aiiostoli(|ue du séminaire. .M. Normanl ; M. Navetier. 230 IX. Les liiispitalièrcs con- traintes de se rtdirer à la campagne , pemlant que huit (Veiiire elles sont exposées à la contagion. 232 X. .le unes personnes qui, par .•;èle, s'otl'rent aux hos[iita- lières. — Cessation du tli'au. 23'» XI. Ktat des revenus et des (•harpes des lllles de Saiut- .Toseph, Etat du lemporel des liauvies. 231) XII. Ou l'nmmenre à rehàtir l'Ili'itel-Dii'u. — Demande de sei'ouis au ministie. 23!» XIII. (irafilieation du roi. — Les hos[iitalièri'S rentrent dans une iiartie de leur monas- tère. 2'i2 XIV. Intirmité de la sieur de Sainte-lli'lène. luconnnoilités (|ue les sijL'urs ont à endurer (laus leur monastère uiache- VI'. 244 XV. Détresse des hosidtalièrcs. Elles demandent un secours au ministie. qui leur procure 1,500 livres.' 240 XVI. Uecoiisfiuetlou de l'éïli.-e de rilèti'l-Dii u. "24'J XV li. Comètes, trenihlemi lits de terre, lamine, épidémie, guerre. ' 251 CINQUIÈME PARTIE. I)i:i'l IS l.A C.O.NQlftTE Dl' CANADA PAR LES ANGLAIS jisqi'a nos jolus. CHAPITRE I. Conqiu'tr {lu Cantidti. — hfnf (li'S filles de Ha lut - Joseph (liitis 1rs premiers temps de la dont i nation anglaise. I. 0'i la sœur Allen. ' produit sur un li sfi convertit. 30-i ion (II' la famille t'oicatlioliiiuo. 30:» ;iou (lu (loclenr [is(^ spirituellt; de :;(iloron. ^^p î la intM'c de Ce- 307 e la m(Te d'Aille- 309 ir 1,0 PailUmr élue. El> ■ améliore l'é- urocure des pau- 310 s et vertus de la liUeur. Elle exerce. ; d'assistante et de 311 è Le Pailleur met es papiers cnncer- ontes ([ue l'Hùtel- siir la France. — et. 313 M. Thaveuet pour ■ment des rentes de ïim. 31-'. econstruit Tllôtel- 316 istruction du mo- hospitali('res. 318 naissance des Jilles seidi pouvM.Tha- 319 ur Dufresne étant |, une lie<;pitalière ;icher une reliqo.e , et l'assure (Qu'elle ' 3-21 Iration de la s(eu>' 32.'. tude de la puéri- ur Dufresne. 3-28 si) VOLUME. DE i MADEMOISELLE MANCE i:t liiSTOini: DE L'IIOTEL-DIEU DE YILLEMARIE. TllOISIÈME PARTIE. DEPUIS l'Érection DE LA CONtiRÉGATIÛN DE SAINT-JOSEPH EN UELKilON jusqu'au premier INCENDIE ET A LA RECONSTRUCTION DE l'hÔTEL-DIEU de VILLEMARIE. CHAPITRE PREMIER. l'institut de SAINT-JOSEPH tltlGÈ EN RELIGION. — LES SOEURS DU RONCERAY, LE JIJ.tlEAU ET BABONNEAU , LNVOVEES A VILLEMARIli POUR INTRODUIRE LES VOEUX SOLENNELS DANS LA COMMUNAUTE DE l'hÔTEL-DIEU. En établissant l'institut des sœurs de Saint- , ,. [-... . Joseph , M. de La Dauversière s'était proposé de saint-josepu former une congrégation oîi Ton se consacrât '^^orlgé'^ par les vœux solennels de la religion im service religieux. I il. 1 2 VID 1«K MAhEMdISKI.Li: MANCF, , [IGOO] d(! DiEL' et au soulciuoineiit des malades. Aussi n'en\'oya-t-il à Villemarie que des hospitalières qu'il savait être résolues à embrasser ces vœux (n .hinnfes dès que le uionient en serait venu (l). A leur (Irs/iosjjitn/iè- ^ res t/e Ville- arrivée eu Canada, elles sentirent plus vivement marie , par lu ^ sœur Mo ri ti. que jamais le besoin de celle sorte d'engage- ments , c^ue iM. de Laval mettait comme une condi- tion nécessaire à l'approbation canonique qu'elles demandaient. C'ect pourquoi elles s'empressè- rent d'écrire à leurs sœurs de France , et les con- jurèrent de prendre les moyens les plus prompts et les plus efficaces pour introduire les vœux solennels dans leur instilul. Mais l'opposition qu'un grand nombre d'entre elles montraient à prendre ce parti, par suite de la direction qu'elles avaient reçue de quelques-uns de leurs confesseurs, rendait ce cliangemenl extrême- ment difficile ; et les choses iiersévérèrent encore dans le même état jusc^u'à ce qu'eulin l'expé- rience lit sentir l'indispensable nécessité d'en- gagements solennels. La maison de la Flèche , le berceau de V in- stitut , •d\)ves s'être épuisée eu se privant de ses meilleurs sujets pour fonder successivement diverses maisons dans le royaume , se vit mena- cée à la fm d'une ruine entière. Plusieurs des sœurs qui la composaient, n'ayant plus sous les [1G09] ilades. Aussi liospitnlièros ;ser ces vœux u (1). A leiu' )lus vivonieiit te d'engage- me une condi- iiique qu'elles is s'empresse- e , et les cou- plus prompts lire les vœux 3 l'opposition montraient à la direction -uns de leurs ent extrème- èrent encore entin l'expé- kessité d'en- ceau de l'in- rivant de ses iccessivement se vit mena- lusieurs des plus sous les [KUiO LT IllST. 1>K L IIOTEL-DIEU. — IW ?.,(\U. I. :j veux les grands exemjjles de vertu que leur avaient donnés les premières hospitalières, se dégoûtaient aisément de leur vocation ; et n'étant retenues «pie par des vœux simples , s'en taisaient dispenser pour rentrer dans le monde. Le nombre des sujets diminuait d'année en année , le service des pauvres ne se faisait plus avec la même exactitude; et tout le reste des ol)servances se ressentait de ce relàcliement. Celles des filles de Saint -Joseph qui dans chaque maison étaient le plus atlachées à leur état crai- gnirent donc que l'institut ne tombât aussi promptement (pi'on l'avait vu s'élever ; et , convaincues que le principe du mal venait du défaut des vœux solennels que leur saint fonda- teur avait voulu introduire , elles en conférèrent entre elles, et s'adressèrent enfin à M. Henri Arnauld, évèque d'Angers. De son côté, ce prélat ne trouva pas de moyen plus eiïicace pour maintenir l'institut que des vœux qui liassent irrévocablement les sœurs au service de DiEi et au soulagement des pauvres (1). En consé- quence , on eut recours au souverain Pontife Alexandre VII , alors assis sur la chaire de saint Pierre , qui , par son bref du 8 janvier I (3G0 , érigea enfin l'institut des fOles de Saint -.Ictseph en religion (2). (1) lUstoirc (lu l'inslifu- tion des hos- ]iit(dières tin Saint-Jospji/i , in-4", cil. 12, p. 54 ; arr/ti- ves de /'Hôtel- Dieu de la Flèche. ['!) lire f d'A- lexandre Vil: tirclnres des liospii . èri's de la hier fie. ni 1 VIK DE MADEMOISELLE MAXCE, [ IG()0 II. eu vue il'cinln'assfr les Vd'UX suh'iiiidls, (Iciiiandt'iit ,'i Il'urs su'iirs ili' Fraiici! ili; leur ciivoyci" dt'S la'ol'fSSfs, Dès que la niL'i'e de Brésoles et ses compagnes iiospiiaiitivs curent appris ce chani!:ement , ciu'elles avaient liiVillenuiiù', . ^* . ° \ si longtemps et si ardemment d(5siré , elles écri- virent à leurs sœurs de France pour les sup- plier de leur envoyer des religieuses professes fpu les formassent aux exercices du noviciat, et leur procurassent le bonheur d'embrasser les vonix de religion. Elles renouvelèrent leurs instances veî',!. le milieu de l'amure 1068. Toute- fois , le succès ne répondit pas à leur attente : il ne se trouva aucune sœur qui eût attrait pour le Canada , sinon la sœur Thérèse Havard , que des raisons particulières ne permirent pas de leur envoyer. Il est vrai que cette sœur, très-capable et très-vertueuse , avait un désir extrême d'aller s'y consacrer au service des malades, et que la sœur Macé , qui la connaissait depuis longtemps et lui était particulièrement affectionnée , dési- rait aussi beaucoup de l'attirer à Villemarie. Mais les difficultés (pi'on avait eues jusque alors de la part de M. de Laval demandaient qu'on n'y envoyât cpie des fdies d'un esprit doux , calme , patient , qui pussent porter en silence les croix ([u'il plairait à Dieu de leur imposer ; et la sœur Havard était d'un caractère trop vif et trop ardent pour qu'on pût prudem- ment l'exposera ces sortes d'épreuves. Du moins [1(1 ce ('lia de ccss deni mon l;i n lel) f [10(501 compagnes lies avai^'nl , elles écii- Lir les sup- es professes u noviciat, d'embrasser îlèrent lenrs 068.Toule- ? attente : il trait ponr le u'd , que des pas de leur très -capable ;rême d'aller s , et que la s longtemps mnée, dési- Villemarie. mes juscpie lemandaient |d'un esprit porter en liEU de leur in caractère |ùt prudem- 1. Du moins [ 10(50 J ET inST. VK L'ilÔTKL-ltlEr. — HI" P., Cil. I. *> ce fut le jugement que porta d'elle M. Maci^ , chargé en France des intcriMs des hospitalièri^s de Villemarie. Quelques instances (pi'olle ne cessât de lui faire pendant cinq à six ans, il demeura toujours inflexible, et refusa constam- jnent de consentir à son départ. Les sœurs de la maison de Laval, en particulier, allcguèrent le besoin qu'elles avaient do leurs sujets , ajoutant (pic leurs professes n'étaient pas encore assez formées aux vertus et aux pratiques religieuses pour pouvoir en former d'autres. Enfin , parmi toutes les filles de cette maison , il n'y eut qu'une sœur domestique ^ appelée Jeanne Chevalier, ({ui s'offrit pour le Canada. Les sœurs de Villemarie, à ciui elle fit connaître ses désirs , la deman- dèrent à sa communauté, et , par une résolution bien sainte , qui montre leur ardent désir d'em- brasser les vœux solennels, déclarèrent qu'elles la prendraient pour leur supérieure, afin de par- ticiper par elle au bonlieur de contracter ces nou- veaux engagements. Elles en écrivirent aussi à M. Macé. Celui-ci, quoique touché d'une humi- lité si rare , s'opposa absolument à l'exécution de leur dessein ; et , de concert avec M. de Fancamp, se mit à rechercher dans les maisons de l'institut /,) Anu^/rs quelques religieuses })rolesses qii il i)iit leur res de vnie- »iari'\ par la envoyer (l). sœur Mnrin. ■I y \ Il il' () VIK DK MADK.MOISELI,!'; MANT^K, [\m\) m. Us (loroiivrinnit hu'iilôt ({iie dans la maison M Mac»! 1 1 1 -1 • 1 r 1 iironirt>, même do l^aval n y on avait nno donoo do loufos parIViitrt'inise fio 1,1 iviiif, les cfnalit(5s nécessaires, qui désirait ardemment 1 t'Mvm -^ ^ (leiasnur d'aller sacrifior sa santé et sa \ic an service des ilii Roiicoray a V iiieinari.'. p^^yros malades de cotti; colonie. C'était la sd'ur André du Honcoray. Après s'être assurés de ses dispositions, ils la demandèrent à sa commu- nauté ; mais on la leur refusa absolimiont, pour no pas priver la maison des services qu'elle pou- vait recevoir d'un sujet de ce mérite. De plus , lo père de cette religieuse, M. Antoine Duvernay, seigneur du Ronceray, médecin fort considéré à Laval, et l'un des échevins de la ville, n'eut pas plutôt appris le dessoin de sa fdle , qne , se laissant aller à tons les emportements de l'amour paternel, il se mit à dire partout qu'il aimerait beancoup mieux voir porter sa fdle en terre que de consentir à son départ pour le Canada. Il ajoutait qu'il aurait assez de crédit et d'amis pour mettre cinq cents hommes sous les armes , s'il le fallait, afin de l'empêcher de sortir de la ville. Enfin il ne cessait de déplorer son prétendu malheur et de se lamenter comme s'il eût été Je plus infortuné des pères. Pendant que M. du Uonceray cherchait les moyens de mettre ob- stacle au dessein de sa fille, M. JNIacé et M. do Fancamp parvinrent , quoique avec beaucoup do 1 :, [1660] is la maison iK^'i! di; loiifcs t ardemment n service des 'était lasienr ,ssui'(3S de ses i sa commn- iument , ponr •; (ju'elle pon- ■ite. De pins , le Dnvernay, ort considéré i ville, n'ent fille , qne , se ts de l'amonr pvil aimerait en terre cpie e Canada, il lit et d'amis is les armes , e sortir de la son prétend n i'il eût été le que M. du mettre ob- u:é et M. de leauconp de [ ir.(îo KT lUST. l'K I. IIOTIK.-MKI . — III" T., CM. l. peine, à l'aire conseutii- la conmiunanlé de Laval h son départ. Mais révè({ue du Mans, à (|iii ils s'adressèrent ensuite poui- obtenir son obé- dience, la leur rcîl'usa de la manière la [»lus lur- melle, ])r(»feslanl même ((u'il ne consentirait jamais à laisser partir p(»nr ]v (lauada aucune reli,uieuse de son diocèse, et qu'il lallait avoir perdu le bon sens pour lui l'aire une pareille proposition. Sans être rebutés par la sévérité de cette réponse, ilsi-vinrenl une multitude de l'ois à la charge, enqiloyant plusieurs personnes de considération ponr adoucir l'esprit du prébil, et u'épargnant de leur côté ni les prières , ni les instances les i)lus pressantes : tout bit inutile. (>)nmie ces négociations traînaient en longueur, et qu'il n'y avait pas d'apparence de gagner révèque du Mans par les moyens ordinaires , M. Macé en employa un d'une autre sorte, qui lui réussit : ce fut de faire intervenir l'autorité de la reine, Marie-Thérèse d'Autriche, femme de Louis XIV. Il obtint, par le moyen de M'"" de Bri- sacier, dont le mari était le premier secrétaire de cette princesse, une lettre de petit cacbet qui en- joignit au prélat de donner à la sœur du Konceray l'obédience demandée pour Villemaiie. Cette letlre leva en effet tous les obstacles. L'évèque du Mans fit expédier sur-le-champ l'obédience ; I 4 •i- r ', IV. M. M.icô ilSSOCit! les suMirs 8 viK i>K mahk.moisellk ji.vnce, [ 1000 J cl M. (lu Honroiay, <|ni iiis(|iu'-l.'i s'rlail n\L,Mnl(' coiunn; le jdiis iii.'iIlKMirLMixdcs Ikmuiiii^s, cliaii^ea , , , loiil à couimIc sonliincnt cl lie mit |)lus (le horiics (1) Antiuir.'i ^ ' l7j7iTvnh'. ''' ■ *^''- lus en d(5tail dans la suite, avait élé première supé- riciu'e de la maison de Hauj^é , et joignait à une vertu éprouvée un jugement très -solide. Elle n'avait point encore fait profession des vœux solennels, ayant interrompu son noviciat au bout d'un an, pour attendre la conclusion de quelques différends relatifs à sa dot. Lorsqu'elle reçut la lettre de M. Macé, qui l'invitait à se tenir prôte pour passer en Canada, elle fut extrème- meut surprise de cette proposition, que son humilité lui fit envisager c(Mimie beaucoup au- dessus de sa capacité et de son mérite. Elle lui représenta qu'elle n'avait ni les vertus ni les 1 I lot; l.il.'i (|iii' cllr f-es ». JKKp lui ])arl le V. le n A- f ifi(m I (><;•) i;t msT. m: l ii(ni:i,-i»iKr.--iii''r., i;ii. i. 0 c'tail rc^^ank; les, rlian^ea us (l(^ l)oni('S avait (lai.i^'iK; sa fillo (I). l'iissciil apla- H's lillcs (lo la sœur du sœurs I^cnnî liahonui'au , sconder dans Le Jumeau, 'ulièremenl , irlrr plus eu 'mièie supé- )ignait à une •solide. Kilo des vœux noviriat au mclusion de Lorsqu'elle ait à se tenir ul extrème- 1, que son uicoup au- ile. l'allé lui M'tus ni les lalcuts (pie demandait une pareille mission, el (pie d'ailleurs, ('tant Ayi'e de (•iu(piaule ans, elle ne puin'rail soulauc' dans leurs travaux ^es sdMirs de Villeuiarie. Pctur joute r(''pouse, .M. Macé lui uiar([ua de nouveau de Taire sou ])a(piel et de se tenir pnMe ])our le K MAHKMOUSKLLE MANflE, [ \m\) I v«Mi.iil (!(• les h'voi', au grand cnnfriihMiKMif df IoiiIps les pcrsomn's les plus iiilércssi'cs dans colle alVairc. Mirloiil di^ rév)\|ii(' du Maiîs cl de M. du l^uiitciay. Kii lisant ((Mie l(»tlru, la sii'iir Lclimicaii ne piil sV'inptM'lici' de Ix'nir Oir.r des soins (pril piviiail de ruMivre de N'ilieniarie , el senlil s'acci'ollre de plus ou [iliis daus S(»u ('(iMir lo (h'sii- d'aller s'y (((usacrer ]K>ur s [i ,ul (tire Sans [lerdro de lenips, elle lit aussihM ses polils pr('paralirs de voyage, (pii ('onsisl('ronl à se pourvoir d'un peu de lingo ol dv, hardt^s pour S(»u usage; et, couroriuc'ruiMil aux iustrucMious (juc lui donnait M. Ma( é, elle prit sur sa roule la sœur llonée Haixaineau , S(eur domestique do la maison de la Flèche. Do son coté, la sonnr du Honceray , accompagnée seulemeut do son i'rère , fit à cheval le V(tyago do Laval à Angers; ol , rendue daus colle ville à huit heures du soir, elle alla descendre à riuMellerio indiquée, (tii elle Irouva la sieur Le Jumeau et sa compagne , arrivées trois heures avant elle. Le lendemain , après la sainte messe, elles visitèrent l'évéquo d'Angers pour lui demander sa hénédiction. Il les retnit avec une h(»nté toute pateruello , les iehcila d'avoir été choisies pour un si nohle dos- sein, les encouragea à porter avec constance les croix qu'elles y trouveraient infailliblement, et Mit leinl Cil lie a \ roui l)ar( ail 1»- ^L-- fCK, 10(10 IllL'llkMlKMll (ii; l(5ro.ss«''<'s (l;iiis (lu M.'iiîS cl (le Icltro, la sd'iii- Itriiir DiKr «les \ ilh'iiiaiic , cl l.'iiis suii (-(riii* >nr sii gloii'c. si loi SCS polils sisicrcnl à se 1^ liardcs pour IX insU'uclions sur sa route la icsli(|ii(! do la !, la sœur du t de son l'rèro , Angers; ol , uros du soir, ndi([ucc, oit i ('onipa;^nc , 13 lendemain , enl l'cviVjue nédirtion. Il leriielle , les si nohle dcs- ■onstance les blement, et ' IfiftOI KT UIST. ItK, I.'llnTi;i, l'W.f.— IM' I'.. Cil. I II leur soiili.iila ciiliii toutes les licuédictions du (",irl eu leur douuaiil la sicMine propi(.', ce cpi'il fi; Anmfrs- ilrs hnsitilii- lie iHil l'aire sans laisser iiaiaitrc par ses larmes /'>"v »/'• iv/- ' ' ' li'inniii' , fi'if la vive émotion de son neiir (I). hs.mrMnrin. Kilos iiartircnl d'Angers, à ciieval, pour se , ^•.. ^ l ' ' ' l,t'> Ml'lHS rendre inecssammeni à la Hoc! ici le, lion do rem- ''" '!|'",'^,!^''''^ harciucment , et lireiil tant de diliucnce, (pTclles ''^ïï'i'S'* y arriv(^rent deux jours a|U'cs , le 27 juin H»(»!>, s".ini'in|uir sur Miii ('lait un jeudi. Le vaisseau marcliaiid sur !.■ v.hs^.mu ' •' , _ (!.• M. Tiiioii. Icoiicl elles allaient s'endianiiier devait partir l(( - l'nttrctp.u ' ' '■ (II' Dm u sauK'di suivant , leli' de saint V'wviv, l'I saint *""' ''"'^^• l'aiil. Mais comme l(»us les passagers s'y étaient réunis d'assez hoimo lieurc, elles ne tronvc^renl pins de chambre, et il n y eut pi'rsonnc(pii con- sentit à leur céder la sienne : de sorte ([ue le capitaine, M. Poulet, ne [iiit leur en offrir d'autre cpie celle (»ù était placée la pompe du vaisseau, l/incommodité de ce lieu et l'odeur inlecle qu'on y respire, occasionnée [)ar les eaux croupies qui y séjournent ordinairement , parurent aux amis des tilles de Saiut-.losepb un motif sullisant pour leur conseiller de renvoyer leur départ à l'année suivaute. Mais ces véritables auiantes de la croix, ravies de trouver une occa- sion de souffrir (j[ui semblait leur avoir été mé- nagée par la divine Providence , rejetèrent le conseil et acceptèrent avec joie le misérable ( i w^ '1 p 12 VIE PE MADEMOISELLE MANGE, [IfiOO] réduit qu'on leur oiFrait, quelque incommode et infect qu'il piit ùlre. M. Talon se trouvait aussi à la Rochelle, prêt à s'emljanpicr sur un vaisseau du roi , pour aller reprendre en Canada ses fonctions d'inten- dant. Il n'eut pas plutôt appris la résolution de ces filles , qu'il s'empressa de les visiter dans leur hôtellerie, et les invita de la manière la plus ohligeantc à accepter sur son navire , avec une (chambre plus convenable , toutes les com- modités et les douceurs qu'il pouvait leur pro- curer dans la traversée. Des personnes moins désireuses des souffrances que ne l'étaient ces filles auraient pu voir dans une si gracieuse invi- tation une attention particulière de la divine Providence sur leur voyage. Ces bonnes fdles de Saint- Joseph firent bien paraître dans cette cir- constance combien elles étaient dignes de porter à leurs sœurs de Villemarie l'esprit religieux qui les dirigeait elles-mêmes dans toutes leurs démarches. Elles remercièrent M. Talon de la faveur si honorable qu'il voulait bien leur faire, et le prièrent de trouver bon qu'elles occupassent dans leur navire le lieu qu'elles avaient accepté. La nécessité de se trouver avec un grand nombre de personnes de q; -alité et d'hommes de guerre qui devaient accompagner l'intendant , fut le mot veill l'infj proc| reste zarrt agi lui-i :;e, [1660] Liicommodo cl Rochelle, prêt iu roi, pour ;tions cFinten- résolution de 1 visiter dans la manière la navire, avec utes les com- k'ait leur pro- sonnes moins l'étaient ces racieuse invi- de la divine innés fdles de ms cette cir- les de porter eligieux qui outes leurs Talon de la n leur faire , occupassent eut accepté, and nonil)ro s de guerre lant, fut le [ 1060 ] ET IIIST. liE l'hôtel- DIEU.— HT P., Cil. I. 13 mol if ({ui leur fit préférer à des offres si bien- veillantes le séjour dc; leur triste réduit, dont l'infection devait éloigner les passagers, et leur procurer à elles-mêmes une entière solitude. Au reste , cette résolution , quelque étrange et bi- zarre qu'elle put paraître à plusieurs, fut très- ugréable à Difaj , qui sans doute l'avait inspirée lui -môme à ces saintes filles pour donner une preuve éclatante des soins paternels de sa provi- dence sur elles : car le vaisseau de l'intendant fut assailli de si furieuses tempêtes , qu'au lieu d'aborder en Canada, il fut jeté sur les cotes du Portugal, et lit entin naufrage avec perte d'une partie des liommes qu'il portait. M= Talon lui- même, sa nièce, M'"" Pérot ainsi que son mari, coururent les plus grands dangers de périr, et n'écliappèrent à la mort qu'au moyen d'un mât rompu qu'ils purent saisir, et avec l'aide de quel- ques matelots à qui ils promirent de grosses sommes d'argent s'ils leur sauvaient la vie (1). i\),!istoire Il est manifeste que les filles de Saint-Josepli 'l^r^D , . (le Cusson , de auraient peu avec tant d autres sur ce navire, iceu « io7o. Aussi, lorsqu'elles apprirent ce triste événement, leur reconnaissance pour une protection de Dieu si visible n'eut point de bornes, et toutes les fois que depuis elles parlaient de leur traversée , ce n'était qu'avec des transports d'actions de i \i "< K l'iiÔTEL-DIEU. — UîM'., CM. T. 1 •') fire à un si long voyage, ni de la qualité qu'il c(»nvenait pour une navigation. Elles se virent donc contraintes de se réduire elles-mêmes sur la nourriture , et de l'ain.' ainsi une dure et sévère pénitence jusqu'à leur débarquement, qui n'eut lieu qu'à la fin du mois de septembre. Arrivées à Québec , elles furent reçues avec beau- coup d'empressement et de cbarité par les L'rsu- lines, qui avaient obtenu de M. de Laval la faveur de les loger dans leur monastère. Elles (.'urent tout le temps de s'y délasser des fatigues de la mer ; car elles séjournèrent un mois à Qué- ])ec, ne trouvant point de commodité pour mon- ter à Villemarie, iusqu'à ce qu'enfin M. Souart, ,., , ^ -i i ^ (1) Annales informé de leur arrivée, vint lui-même pour les )%p//ie%%'. y conduire (1). Sr^lv^' Durant cet intervalle , elles prirent leur direc- vu. A Québec , t ion spirituelle du P. L;dlemant, recteur du col- i.i sanir h.ilioiinoau léi^e de Québec, qui allait les confesser cliez les , ''^'''".^': l'rsulines. Ce Père n'eut pas plutôt connu la sœur ' '",f,!'"* Habonneau, destinée à être sœur converse, qu'il ^■""^'•^^^'i' '• ^ ne put s'empêcher d'admirer les trésors de grâces renfermés dans cette ànie vraiment simple et selon le cœur de Dieu. Dès son enfance, et lors- qu'elle gardait les brebis de son père , elle avait été favorisée des plus rares communications avec - la sainte Vierge, et depuis elle n'avait cessé de > !l » -4 I i6 VIE JiE .MAM.MOISELLE 3IANCE, [1GG9 croître toujours dans hi i>ratiqiie des solides ver- tus, et d'être partout un modèle de ferveur. Sou extérieur modeste et recueilli, expression naïve de la paix inaltérable de son ame, touchait tous ceux qui la voyaient, et leur inspirait un profond respect pour sa vertu. Le P. Lallemant, qui dési- rait de procurer aux c(jmmunaulés de Québec des sujets propres à y entretenir la ferveur, con- çut le dessein de détacher de l'institut de Saint- • Joseph la sœur Habonneau , qui n'était point encore professe. « Il mit tout en œuvre, dit la « sœur Morin, pour la faire rester à Québec, lui « oll'rant de la faire recevoir sœur de chœur. » La sœur Babonneau n'avait jamais douté que Diec ne l'eût appelée à être fille de Saint-Joseph : outre l'attrait constant (jui la portail à cet institut, elle avait été choisie autrefois par M. de La Dauver- sière, de qui elle était parfaitement connue, pour aller avec la mère de Brésoles jeter les fonde- ments de la conununauté de Villemarie , ce qu'elle ne put faire à cause des besoins de la mai- son de la Flèche, oîi elle fut alors retenue. Aussi « résista-t-elle courageusement aux propositions (f du P. Lallemant, ajoute la sœur Morin, disant « que Dieu la voulait lille de Saint-Joseph , et que « son unique désir était de vivre et de mourir « sœur converse, état le plus assuré dans la reli- ef i 1 s-CE, [1GG9I les solides ver- ie ferveur. Si m pression naïvi; , touchait tous [•ait un profond nant , qui dési- \és de Quéljec a ferveur, con- stitut de Sainl- i n'était point œuvre, dit la [' à Québec, lui u' de chœur. » douté que Diec t-Joseph: outre t institut, elle de La Dauver- it connue, pour îter les fonde- 'illemarie , ce ;oins de la mai- retenue. Aussi ix propositions r Morin , disant Joseph , et que e et de mourir u'é dans la reH- [ I0<;<) ] ET nisT. TiE i/ii(jTi:i.-iiu:r. — ni' r., cii. i. 17 « uion. Knfin M. Souart, dcst.u côté, s'opposa , . , « aussi à ce dessein , et la lit partir incessannnent 'i^- d'avoir quitté la FrancL- pour j)artager avec leurs sœurs les croix sans nombre dont la bonté divine voulaitbien les favoriser. La sœur Le .kmieau en pleurait de joie, et ne pouvait assez remercier Dieu d'une vocation si privilé.uiée , qu'elle aimait à regarder comme im signe de prédestination. Les amis del'Hùtel-Dieu s'empressèrent de visiter les nijuvelles arrivées, et plusieurs leur appor- tèrent des fruits du pays, des melons, des ci- trouilles, du blé d'hide. Pour répondre à ces témoignages d'estime et d'atfection, M. Souart les conduisit chez les principaux parmi les colons; et avant de les juettre en clôture il désira qu'elles visitassent aussi leur petite ménagerie de Saint- losepli , où il les accompagna le lendemain de leur arrivée. Cette ferme, qui ne faisait cpie de naître, était alors à une demi-lieue de la ville, et fournissait à la communauté des lillcs de Sainl- II. 2 ), :S' '■■S i8 VtE Î>F, MADEMOlf-ELLE MANGE, [1070] yo'«/' Moiin. Jusqjli du pain, du lail et quelques légumes: c'est pourquoi elles l'appelaient leur Bethlélin)}, qui veut dire , maison depnùi. Au retour de cette promenade, et le soir du môme jour, elles se renfermèrent dans leur pauvre clôture, quin'é- (1) Aunn/,',' tait faite encore que de pieux enfoncés dans la res fi" Ville- terre et dont une grande partie était à demi mniic, purin tombée (1). Le lendemain , troisième jour de leur arrivée , la mère de lirésoles , qui avait succédé le 1 0 mai de cette année 1669 à la sœur Macé en qualité de supérieure, se démit de sa charge en présence de la communauté, et la sœur du Ronceray prit sa place , afm de faire faire à toutes le noviciat qui devait les préparer à la profession des vœux so- lennels. Les sœurs de Brésoleset Macé , après avoir gouverné jusque alors la maison , n'édifièrent pas moins leurs sœurs par leur soumission parfaite à cette nouvelle supérieure qu'elles ne l'avaient fuit parla douceur et la sagesse de leur comman- dement. De leur côté, les sœurs Maillet, Morin et Denis , non moins que les sœurs Le Jumeau et Babonneau, rivalisèrent de zèle et de fidélité avec les deux autres pour se rendre capables de la profession religieuse, qu'elles désiraient toutes avec tant d'ardeur. Enfin, les deux années de noviciat approchant de leur terme, elles adres- 1G70. N<^i:, [1070] qnes légumes ; tiiir Belhléliom, retour de cette jour, elles se Jture , qui n'é- foncés dans la était à demi 3 leur arrivée , édé le 1 0 mai S en qualité de în présence de iceray prit sa B noviciat qui des vœux so- é, après avoir édifièrent pas ïsion parfaite 3 ne l'avaient eur comman- aillet, Morin 3 r^e Jumeau 3t de fidélité capables de raient toutes î années de elles adres- %. ', >i} I w /',//■ /(• .hi/i/ifi ,!/// /\>ri///r. A:' //'../v/(///('/v',/- i/i' l ///{■ - ■ 1/(1/ il' fir,>f.',in ■ I ■,•/!/ /i\i 11,1 'li.t .1,1/1 vu,' <■/.!■ ,/(' /i('//,l/i'/l I ;i:: ., « « « « • ,'ifeSï/' ',.■/./ ./ n;' •111 MM- i.' j.-..!. ,. ^| iJ 1^,,;,. p,„,,> j',|,.. ,1. (S«*« à'!,» pit-ftSM II '■!(: «hm'î, » 1 11 -l«'ni,|iiin;;i . iV-i, ,(,- n^i':,- > ri:- ;- ( il JUlIc ]r-> «ili X> .!.• Il'vv 1*^ . M. . t . M,!, II, 1 ibleniiii! \\x\ >»:rv .ri- j..' hiti . \ \\u Ki , uii i . ■îMJr M'-'i-in, .M. d,? L.'urd v i), v.t ,.•! /lai,!;' '■■ ii-iit piMiiTH' ,ja.i fMpi! il.» viHiiîue! i.' i • ! ' iio pouvoir [)lus s'en drdiit* i ' M in ponvr/ir. :; utc-l-fll. • .gM/iiid \ yn\\<--v\' ">. ' ; . •'■} re,r-!t!n;-«,-î «*•■ ■ suis, siii,.;i.M; • i .. M\; \iinf.-Sid])ic(i, .pa .. -ii - i= • '. , ,■. dii... ••iî<:iciila'îv,u<')ii M. S(i:mi; ,•.',. -■ ti.s a .û,'é(-.> ,.,•«■ ■m 'S (tim)l]t ■- de '•;( .) . , ; niîkn' f:i:!v i-,!-:. ;)iii lli iii'':.! niili's siiita- ' 17/- , /mr luriit. . •'-■.• ; • suiv. ',:t :, inir ' ' t i .cur;iv iiice. S'h "'1 i<9' V SI II fi: •il 10 ■.m ^Ifim. % 1' ., •*«» -^^^piiiii''' ' ' ' ' ' i'»«vo«wirf nW •* ^- o» ' ''■'•''/"■ I [ IG7-2 U IIIST. M. I, lluTi;L-lt|El.— III' l'.,(;il. I. !'.• /"■''■■■ I ItlTI Si'lTiil iiiic i'('([iirl«' .'» M. dr l,;i\;il |imiii' rll'C l'iil- iiiisos à l.i prolcssioii des vtriix snlcnucl^, («'([ii'il Iciir iucitrihi volontiers p.ir ses Ici Ires «lu 7 oc- lold't' l(»7l , ;i(lrL'Ssi'('S à M. Suii.irl. à(|iii il («>m- nuiiiiciiia tous los i»oiivoii'.s lu'cL'ssairt.'s. lui consé- ([UOIK'U, 1(3 27 (lu inèiiic mois. k;s sa'iii> Moiiii cl Denis, el le lendemain, l'ète de saint Simion et saint .llldt^ les sil'IU'S de Urésoles, Macé, M.nllrf , Le Jumeau et |{al)onu''au. se ronsacrèi'enl inv- voc.ihlemenl au servit c de Dif.i . u Ww là, dit l;i « sœur Moiin, M. de l>,aval acheva cV.l élaltlisse- « ment pour ce (juiélail du spirituel, de manière {( à ne pouvoir plus s'en dédire. Il n'est [tas en « mon pouvoir, ajoule-l-elle , de l'aire connaître « le grand coiilentenionl que chacune de n(»us « en ressentait en son àme , ni celui de tous nos « amis, singulièrement de MM. les [irèlres de « Saint-Sulpice, (pu ont toujours été nos direc- « leurs spirituels, el nos protecteurs en tout. « particulièrement M. Souart, notre conlesseur « pendant vinut-cimi ans consécutifs, et (lui a nous a ,'^é(o à suhsister par ses liliéralités '/l^^^,./]'l'^''y'/' « et ses aumônes (1).,) Eé^iolZ Mais la joie des fdles de Sainl-.loseph fut trou- 107-2 et suiv. IX. lilée Tannée suivante par l'ctrdre (jue reçut la i.,i sivnr mère du Uonceray de retournera la maison de .st lainiuik' Laval lorsqu elle aurait achevé la troisième année i il M I :i ïï ^ ¥ r ^20 VIE liE MAI'KMol.SKI.LE MANTE, I«7->1 lit' sa sii}u'ri<)ril«' à Villt'ni.iric. l-rs iL'li^'it'Uses d»* Saiiil-.I(is('[»l», aussi allligj'cs «lue surprises de vnii' ((u'cm voulait li'ur ciilcvcr imc siijn'ri('iire si ac- complie, (pii possédai! leur cstiiiic, icurcoiiliaiicti et Il'ui' alllMlioii, s'ciromTciit d'abord dv la letr- iiir pai'ini elles ; et comme elles i»ensaieiil cpie la maison de Laval, où elle avait l'ail profession, ne la rappelait cpie pour n'èlre pas ohlifjée di» leur payer chaque année la pension de sa dot, elles résolurent de la gardei' sans pensi(»n. Mais leurs supérieurs de Villeniarie n'approuvèrent pas cet avis. Ils ju,uèrent que la comnnniauté de Laval ra[»pelant la sœurdu Uonceray contre toute apparence , et révè(pie du Mans de son cùté agréant son rapjiel , la volonté de Dieu se niani- lestait assez clairement , et (pi'on ne devait pas la retenir jnalgré ces ordres. Cette décision allligea la sœurdu iîonceray au delà de Jout ce ([u'on peut dire, et la mit tout en larmes jusqu'au jour de son départ ; ou plutôt, cette bonne sœur resta phis d'une année sans pouvoir se consoler de son éloignement de Villeniarie, craignant toujours d'avoir pu elle-même y contribuer. Pendant ([u'on faisait les préparatifs de son voyage, on chercha de tous côtés parmi ceux qui se dispo- saient à passer prochainement en France une personne sûre qui put i)rendre soin d'elle dans le 2^ ;, [107-2] 'li^icusos tlf lises (lo V(tir l'www. si ac- 'iii'cniiiianci) il di! la leU'- aionl (iiM' la pi'ol't'ssioii , i (»l(li^(H* (le I (le sa iltil , iiisinii. Mais ppiniivi'l't'llt imiiiaiito (le contre litiile le son cù\é EU se niani- levait pas la siun allli^ea it ce ([iTon S(]ii'au jour e sœur resla soier de son ml toujours „'i'. Pendant voyage, on d se dispo- •'lance mie (Vclle dans [ I(i7-2I KT iii,niifr, « consoler; et, malgré sa grande vertu, elle élait Y/lr, ",il'"y'i'f- « comme animée dans lexeesde sadoulenr(l). » /ns>r,nMnri,>. Pour remiilacer la sœur du Uonceray , on réélut , . •'*^- le 24 août 1072 . la sœur Macé . à l'upielle succéda '•'' •J'™*^''^^ au bout de trois ans la sœur Le Jumeau; et ces '"^VSi'ïs deux dignes supérieures occupèrent alternative- vnl'ltion it I ^ II ■i ï 22 VI li 1>K MADEMOISELLl') MANCE , [1072] h \ ;i liiistitut meiil la même charge, pendant plus do vingt Siint-Josuph. aunées consécutives, au grand avantage de la communauté. C'est ici le lieu de faire connaître la sœur Le Jumeau, qui fut, par ses vertus et pai' soi; mérite , l'un des plus dignes présents (pie Dn:u ait faits à l'Hôtel-Dieu et à la colonie de Yillema- rie. Elle était née au Mans, d'une famille fort considérée pour sa noblesse et ses alliances. Son père , M. Le Jumeau de Lanaudière , chargé d'une nombreuse famille, avait consenti à confier Fé- ducation de sa tille à M"" de Milon, sa sœur, qui , n'ayant cjne deux garçons, désirait de l'avoir au- près d'elle , et la traita toujours comme si elle eût été sa propre enfant. Elle jugea fjue sa nièce était destinée à vivre dans le monde , et ne négligea rien pour lui procurer tous les genres de connais- sances et d'agrémentr! qui pouvaient l'y faire pa- raître avec avantage. M"M^e Jumeau, (juoique élevée dans une famille très-chrétienne, ne lais- sait pas de goûter la société, comme pouvait le faire une jeune personne de sa condition. Mais Dieu, qui voulait la posséder seul, permit qu'à l'âge de vingt -quatre ans elle fût atteinte d'une maladie des plus affligeantes , que tous les remèdes ne purent guérir, et qui lui lit faire les réflexions les plus sérieuses sur la vanité des plaisirs du monde. Son esprit étant bientôt désabusé des il- lu; (MT ge (■(I re fit 1^ -*--■•.- -^ m CE, [1072] plus de vingt 'aiitage de la aire connaître 5 verlus et par sent s que Diel' e de Villema- 3 famille f(»rt alliances. Son chargé d'une à confier Vv- sa sœur, qui , de l'avoir au- nie si elle eût sa nièce élait t ne négligea ss de connais- i l'y faire p/i- iau, quoique ;nne , ne lais- ue pouvait le idition. Maïs permit qu'à tteinte d'une s les remèdes les réflexions plaisirs du d)usé des il- [ 1672] ET liisT. DE l'hôtel-diec— Ul* T., Cil. 1. 23 lusions qui l'avaient captivée auparavant, et son cœur vivement touclié de la grâce, elle prit la généreuse résolution de se retirer dans quekpie communauté fervente, pour y faire pénitence le reste de ses jours, et ne s'occuper plus que dt; la i:nuide affaire de son salut, l'n .lésuite à qui elle lit part de son dessein lui parla des hospitalières de Saint-Joseph, récemment étahlies à la Flèche; et dès ce moment elle se sentit portée à s'attacher à leur institut. Elle s'en ouvrit à iVl"" de Milon, qui parut d'ahord goûter son projet, mais qui ensuite, de concert avec les siens, s'efforça d'y mettre ohstacle. Vaincue à la fui par les instances de sa nièce, elle y consentit, et la conduisit elle- même à la Flèclie en grand équipage. La mère de La Fère accueillit la jeune postu- lante avec toute l'affection qu'on pouvait espérer de sa. tendre charité , et , sachant la maladie dont elle était atteinte , elle lui conseilla de recourir à saint Joseph, et de faire vŒ'ude s'attacher irré- vocablement à sou institut s'il lui obtenait de Dieu sa guérison. Elle fit ce vœu , et fut entièrement guérie. Lorsque M"" de Milon apprit le rétablisse- ment de sa nièce, craignant (jue son entrée en communauté n'eût eu pour principe qu'une fer- veur passagère, elle essaya de la dissuader de prononcer les vœux simples qu'on faisait alors, ï i i w m ii!' i 1 l'Ai w^ 2i VIK ])!■: MAliEMOISELI.K -MANGt;, [1072] i cl roiiyag'LVi à roveiiii' auj)ivs (relie. Mais la voyant iiiL'hra niable clans sa résulution, elle ne songea plus qn'à lui fournir les moyens d'achever son parlait saeriliee. Les vertus solides et les rares ([ualitéscpi'on admira bientôt dans la sœur l.e Ju- meau la (ircnt clioisir prtur aller fonder la maison de lî;uigé, dont elle fut la premic're supérieure ; et p(jnr le même motif t>n la rappela dans la suite; à la maison de la Flèche, lorsepi'on chercha à y introduire les vœux solennels. Mais voyant que les esprits n étaient pas encore assez disp(»sés à celte réforme , el sachant d'ailleurs qu'on allait l'embrasser sans délai à Laval , elle se rendit dans (1) A»»(i/rs cette dernière maison, oîi elle fit une année do (les /inspita- uhrs (le VU- novicial , el fui ensuite envoyée à Villemarie par lemarie , par ^ «^ ^ /î/« **"' ''^°' ^^' '^''l'^^'é (1 ), commenons l'avons raconléplus lian 1 . Parmi les vertus qu'elle a pratiquées constam- ment , on doit mettre au premier rang sa pro- fonde humilité : « Après avoir eu l'honneur de « vivre quarante ans avec elle , dit la sœur « Morin, je [tuis assurer (jne je n'ai pas remar- « que une seule l'ois (pi'elle ait rien dit à son « avantage sans y mêler (juelque chose qui l'hu- « miliàt. Elle avait pour cela une attention toute « particulière. Quand on hi pressait de parler de « ses sentiments intérieurs dans l'oraison, ou i« qu'elle se trouvait engagée à le faire, c'était XI. Ainour (le la sd'ur [.(' .liimoau |ionr les incpris. « toi « de (I d(' (( ce ;, [1672] [ais In voyant le ne songea achever son et les rares ;i sœnrLeJn- ler la maison supérieure ; dans la suil(3 chercha à y voyant que "L disposés à ; qu'on allait B rendit dans ne année de - llemarie par itéplusliaui. ées constani- ang sa pro- lonnenr de it la sœur pas remar- n dit à son )se qui l'hu- nlion lou!e e parler de laison , ou dre , c'était [ I()7-2 1 i:t iiist. i>k i.'iiùtkl-ihkc. — \\\^ v., cii. i. IW « toujours en des leruies hundtles, où l'amour (( de soi-même n'avait p(»int de part , séparant (I délicatement l'ouvrage de la grâce d'avec « celui de la naliu'e.Sa conviction était ([ue nos « phis saintes actions sont gâtées par des reclier- « (lies secrètes de nous-mêmes; ce ({ui lui taisait « dire ({u'elle était vide de tout bien, et ([ue sa « contiance eu l)n:r n'avait [»our a[»|tui que sa « grande unséricorde et les uiéritcs de Ji:srs- « (liiiusT. » Nousue dissimulerons pas cependant qu'elle portait TanKjur des mépris et des humi- liations au delà des oornes que la sinqJicité chré- tieune y met dans la plupart des saints. Etant partie de France contre le gré de tous ses proches, qui par resseniiment s'absthu'ent de lui écrire pendant plusieurs années, elle prit (tccasion de l'oubli où ils la hdssaient pour l'aire croire, au dedans et au dehors du monasti''re, ([u'elle n'é- tait qu'une pauvre villageoise élevée par charité cliez une de ses tantes , où elle avait gardé les dhid(»ns, et qu'elle s'estimait trijs- heureuse d'avoir été reçue en religion, se trouvant beau- coup mieux qu'elle ne l'aurait été dans la maison de son père. Elle tenait ce lanuaue aux dames de la preuiière condition, qui aimaient à la visi- ter, à M'"« de Denonville, à M'"'" de Vaudreuil , femmes des gouverneurs généraux de ces noms; I \ t\ ■ ! il-. l! 26 VIE PE MADEMOISELLE MAxXCE , [i67î XII. Fidélité (le la sœur Le Jumeau à M"^*^ de Champigny, dont le mari était inten- dant , affectant môme dans sa conversation avei; elles des manières de parler communes et popu- laires. Mais elle ne put jamais les persuader de la bassesse prétendue de son extraction, quelque industrie (pi'elle employât. Il arriva mi^me (ju'uii jour iM. Le Her, à qui elle avait tenu le même langage , lui dit qu'il ne croyait rien de ce qu'elle , , , , avançait. VAla demeura tout humiliée de cetie (1) Annules " 'res 'de^' ville- ^'^V^^^^ 7 ct depuis elle s'abstint de lui parler de marie, par la „ j, ivivOTits ( I "l sœur Moriu. ^^^ P'-^l tUIS 1^ I j . Nous n'entreprendrons pas de justifier ces illusions de rimmilité, quoiqu'elles eussent dans aux devoirs l'esprit de la sœur Le Jumeau quelque appa- de son état, ^ i i 1 1 rence de fondement légitime. Dans une âme si résolue d'être à Dieu, et d'ailleurs si parfaite en toute sa conduite , ces excès , lorsqu'ils vinrent ;i être connus, ne diminuèrent en rien l'estime que chacun faisait de ses rares et sublimes vertus. « Elle a été un modèle parfait dans tous les offices « qu'elle a exercés, dit la sœur Morin; je ne 0 crois pas qu'aucune novic l'ait surpassée en « soumission , en obéissance à la supérieure , en « fidélité aux observances journalières de la « règle, et en ferveur à réparer les moindres « fautes qu'elle y commettait. » La résidence de Jesus-Ghrist sur nos autels faisait ses délices. IGE, [1672] tri était, inteu- iversation avec, iiuncs et popu- ; persuader de .clion , quelqui' m même qu'un t tenu le même en de cequ'elK' miliée de cet le Le lui parler di; le justifier ces es eussent dans quelque appa- ans une âme si 'S si parfaite en :ju'ils vinrent à en l'estime quu iblimes vertus. is tous les offices r Morin; je ne it surpassée en supérieure, on n;dières de la les moindres .a résidence de lit ses délices. [ 107-2 1 ET IIIST. DE l'hÔTEL-IUEU. — Iir T., Cil. I. 27 C'est là qu'elle allait se délasser de ses travaux et de ses t'atiuues, ménageant avec soin, pour ce saint exercice , tous les moments dont elle pou- vait disposer. Il était aisé de jui^er de ses senti- nu'uls par sou extérieur, qui inspirait de la dévotion à tous ceux qui la voyaient. Elle s'y tenait dans une posture ])leine de respect et d'anéantissement , souvent prosternée la face conirc terre pendant un temps considérable. Quoiqu'elle fût très -douce et très -charitable 3nvers tous, elle n'avait rien de mou dans son autorité lorsqu'elle était supérieure, niias non plus rien d'austère ni de dur. Son commande- ment était toujours assaisonné de douceur et accompagné de manièrcr honnêtes et enga- geantes qui la faisaient aimer. Dans les avis qu'elle donnait à ses fdles, elle insistait princi- palement sur l'exactitude à la règle , l'éloigne- ment du siècle, l'estinK* des offices les plus vils aux yeux du monde, la pauvreté dans les vête- ments et les meubles, le support du prochain, l'amour de la prière, la fidélité à s'accuser publiquement des fautes contre la règle. Elle ajoutait que c'était par ces saintes pratiques que les tilles de Saint -Joseph se conserveraient dans ^,}f' /J^l^p/j! la ferveur de leur institut, et s'élèveraient à une /p'mrif, par naute pertection (1). nn. ^. ï .'< ÎT' 28 VIE I>F. MADF.MOIShI.I.K MANCE, [1072; I ) XIII. Kxaclituilo (Ir l;i Sil'lll' l.c Jiiiiicait ,i l'i {ii'.iti([ii(' (lu l'obéissanco. Mais par-dessus tout elle les porlail h l'niiiour (la la vei'tii d'obt^issaiire, disuiil (luelqiiefois . « Si l'on savait le mérite et la valeur d'un acio « d'(jl)éissanfe fait en esprit de foi et d'auiour, « ou rachèterai! un million d'or; car sa réconi- « pense sera élcrnelle. Une jeune lille qui se (( donne à Dirc , ({uand elle n'aurait rien que ce « qui couvre son corps, lui fait le plus riche « présent, pourvu qu'elle lui donne sa volonlé « tout entière, sans la reprendre jamais. S'il « arrivait (prelle la reprit par surprise dans un (( moment d'oubli, il faudrait qu'elle fît comme « celui qui aurait dérobé le bien d'antrui, « c'est-à-dire qu'elle la redonnât tout de nou- « veau à Dieu en renouvelant son vœu, avec un rt désir tout nouveau de le mieux garder à l'avo- « nir. » Ce que la sœur Le Jumeau recomman- dait ainsi par ses paroles lorsqu'elle était supé- rieure , elle le persuadait [)uissamnient par ses exemples quand elle se trouvait placée au second rang. Ainsi, elle ne serait pas allée prier au chœur, quelque attrait qu'elle y eût ; elle n'au- rait pas fait la moindre chose pour elle ou pour d'autres en deliors de son office sans l'agrément de sa supérieure ; et cette exactitude ponctuelle à demander permission dans toutes ces ren- contres était d'une grande édification pour la [U)T-2 pouvi H f NCE, [1672; (l't.'iil à raiiioiir I (jUGlquorois . aleur d'un aclc ni et d'amour, ; car sa réconi- ino lîlle qui se ■ait rien que ce t le plus l'iclic nne sa Yolonlé re jamais. S'il Li'prise dans un 'elle fît comme l)ien d'antrui, at tout de nou- i vœu , avec un garder à l'avo- t>au recommau- 11e était supé- mment par ses acée au second ;dlée prier au eût ; elle n'au- r elle ou pour ms l'agrément le ponctuelle lutes ces reu- ation pour la [!(l7-2j tT HIST. I»K l'iiÛTEL-DIEC — lUT.jCH. I. 20 communauté. Klle ne se relâcha jamais de cette fiùélité à la rc'gle. A la fin de sa vie, étant privée de la vue et ne pouvant presque plus se traîner, c'était une grande mortification pour elle de ne pouvoir se rendre aux exercices conununs. L'In'ver, on l'obligeait de demeurer auprès du feu iiendant que la communauté était au chœur ; et bien des t'ois on la voyait se mettre e'i gen(jux devant sa supérieure i)0ur qu'elle lui permît d'aller rejoindre ses sueurs et de chanter avec elles les louanges de Dieu. Lors({u'elle avait o])tenu cette permission . elle tenait son bré- viaire dans ses mains , tout aveugle qu'elle était, disant que c'était pour se conformer à la règle et à l'obéissance. Chaf|ue jour elle ne manquait pas d'aller, appuyée sur un bâton, pour in- struire les malades et leur parler de Difj'. A la récréation et à la lecture commime. elle avait toujours avec elle sa quenouille, et malgré sa cécité elle filait une sorte de grosse éloupe qu'on lui donnait pour la contenter; et, quoique son fil ne fût bon à rien, elle ne laissait pas de s'oc- ^ (1) A/t/iti/i^f cuper ainsi pour suivre la rède, disait -elle, '^''^^'f/"//.'f'''- qui l'ordonne de la sorte (l\ "^'"■^'•■1»": l'i ^ \ / sœur MuriH. Ces exemples de vertu , que les filles de Saint- Joseph otlraient à la colonie, étaient pour M"' Mance le sujet d'une douce et vive satisfac- ^'•1 h ! ■ I fi m ,1 l i If ^ !'! i I i; « 30 vu; m; MAitK.MoisKr.LK mancf.. \(ÛV lion. Aprùs loiiles les peines qu'elle avail prises depuis plus de I renie ans pour allirer ces fdles à rilolel-Dieu , on comprend combien elle s'esti- mait lieiii'euse d(( v(»ir Ions ses dt'sirs accomplis, c'est-à-dire réIaLlissement des hospitalières autorisé par des lettres patentes du roi, confirma par M. de Laval, et enfin leur institut érigé en ordre religieux par le Saint-Siège. Mais cette j(»ie si légitime qu'elle goûta avant sa mort fut tem- pérée par une épreuve très-amere, ([ui exerça beaucoup sa patience, et lui donna l'occasion de mettre le comble à l'œuvre de sa sanctification, comme nous le raconterons dans le chapitre sui- vant . [\(û la ton h("S|»i que ( dénùi CHAPITRE II. j TROUBLES SrSCITKS A MADEMOISEI.I.E MANCE Ar SUJET I)U l'IEK NAZARETH, yi'ElIK AVAIT ACQUIS A l'HÔTEL- DIEU POUR 22,000 LIVRES. î^A MORT. — LES FILLES DE SAINT-JOSEPII LU SUCCÈDENT DANS l'administration TEMPORELLE. „„ \- Pour faire connaître le sujet de l'épreuve doiil M'i^^ Malice •' '■ ^"^-."S!^ nous avons à parler ici, il est nécessaire dv aiSmiKiire reprendre les choses de plus haut. Après la nu ut Saint -suiijice de M. de La Dauvcrsière , M"'' Mance, voyant que )c ; -I i ^~ rANCK, [107 0 1 l'elle avail prises idiror CCS filles à iibicn elle s'esli- iésirs accomplis, es hospitalières du roi , confiriiiu nslitut 6rig(5 en î. Mais cette joie la mort fui tem- ère, qui exerça ma l'occasion de a sanctification, le chapitre sui- l.i: MANCE 11, R 22,000 i.ivfiKS.— m SUCCÈDENT (ELLE. ! l'épreuve donl : nécessaire de t. Après la mor( ice , voyant que m [ K;T'2 1 KT IIIST. DE l'iiÙTEL-DIEU.— \U' P., CH. M. .'M la fondation donnée par M"" de liullion pour les i.i ninpiiôtû hospitalières de Villeniarie avait été saisie, et de Montréal. que ces filles étaient réduites au i)Ius entier dénùinenl. entreprit pour la troisième fois le voyage de France ; ce fut vers la fin de Tan- née 1()()2. Son dessein était de mettre tout en œuvre pour rec(»uvrer cette fondation; mais, quelques mouvements qu'elle se donnât, les fonds furent perdus sans ressource (1). Durant ,^ nistoin- son séjour en France, elle fut vivement aflligée porfLOof/ler de voir la Compagni<' de Montréal toute décou- leoaàicc'a!^ ragée par la résolution où était alors M. de Laval de ne pas soiilfrir que M. de Queylus repartit à Villemaric, donl il était cependant l'un des prin- cipaux soutiens. Cette compagnie , chargée d'ail- leurs de grosses dettes, et désespérant de trouver des associés qui voti lussent lui succéder sans autre vue d'intérêt que de procurer la gloire de Dieu, était sur le point de se dissoudre, et de substituer à sa place le séminaire de Saint- Sulpice de Paris (2). Le voyage de M"*^^ Mance ^^^ y.^, ^j^^ en France , qui n'eut donc aucun résultat pour ^™'' f °";'; l'affaire de la fondation, sembla avoir été ^- "'^ '^^ '"''^• ménagé par la divine Providence pour con- sommer enfin cette négociation importante. Car tous les voyages de celte fille admirable avaient pour fin principale le salut de la co- I i f I 1 & -* 1 33 vu; iii: .M.\iir..M(iisi:i.i.i; ma.nc.i:, ir>7-2 (1) Kdils, rdi/iiii.r, il('- rht 1(1 lions , ftr., (Jiii'liPf , l.su;« , iii- i", t. I, p. «1 ft siiiv. II. Mil'' M.iiu'c imiiiii'li'c ;ni sujet lies 22,000 'livivs; ou veut oliliuer il' séninuiire H les l'i'udic ;ï rilùtol- Diou. (2) Vieihln Sd'iir lUnir- (/('(iili , t. I , jiai:. 107-1G ^nt. Les inl)aieiil s 2-2,(M)0 îu, em- |iii sauv;i On \)iv- appreiivt'î [ |(i7-21 KT IIIST. M') l.'llÛTKI.-IilEU.— Iir' 1'., (II. II. Ml le reiuplaceniciit de cette somme iHiiir ceiil arpents de ferre déi'riclKje du domaine des sei- gneurs ; cl comme le sc'm inaire venait de suc- ci'der à ces derniers, on vitulut l'ohli^er à reprendre la terre et à restituer les 22, 000 livres. M. de Laval, qui par l'acte de fondation avait * droit de connaître des atlaires temporelles de rH(jtel-Dieu (1), prit la chose vivement à cœur. Il ])ressa le S(jndnaire de Saint-Sul[)ice de rendre les 22,000 livres (2); on lit minnedes démarches sitiis le nom de M"" Mance aiqirès du conseil souverain de Quéhec, comme si elle eût sollicité la restitution de cette somme ; ce ipii l'atlligea beaucoup» et l'obligea d'adresser une recjuète au conseil. Elle y désavoua les poursuites qu'on osait faire en son nom, et demanda au contraire Falit'înation des 22,000 livres, en justitiant par plusieurs raisons la conduite des seigneurs dans toute cette alliiire (3). Personne n'avait mieux connu au'elle les intentions de M""^ de Hullion sur ce remplacement. On a raconté que, quand cette dame apprit de M. de Maisonneuve l'emploi qu'il allait faire des 22,000 livres, elle ne se contenta pas de ne rien dire pour le désap- prouver, mais que, bien au contraire, elle donna 20,000 livres pour qi 'elles fussent égale- ment employées à lever la même recrue , deve- H. 3 (il Aitf (h; Chdussivri' , rutitire à Pii' ris, fin \\\ murs Ifilit). (:>) l.cttn' tic M l'érrifui; (Ir Pi'frr'i' à M. Tnlmt , (lu 17 si'jiteinljre ItJGG. (3) Arcliivi's du si'tniitdire (Ir Villemd- rie : inren- taire du sétui- rrnire de Pa- ris : nnpu'te nu rouseil du QucIm'c pur ^V"»-' Maître. i (1) Mils . orduniuua-vs royaux , etc. t. I , ilùd. III. Décision (Hii ilisjipiise le st'iiiiii.'iire de reiulri' à rilAtcl-Dieu les 22,000 livres. !U VIK l»l'. .MAUF.MoI.SKLLK MANCK, [ 107'2 ] mie mVessaire h la cotisorvalinn dt» la colonio et à celle (le rilùlel-Dieii. Depuis ce lemps, M""" de Mullioii, en Hi."»!) , s'était enlreteiiiKi de vive voix avec M"'" Maiice sur toute cette ail'., iv, et, au lieu de témoigner ([ue sa gestion lui inM déjtlii, elle lui donna encore une autre sonmie de 20, 000 livres pour fonder à Villemarie les filles de Saint -.losejili. Aussi les associés de Mont- réal, d(»nt })lusieurs avaient connu les inten- tions secrètes de M""' de liullion, et M"' iMance elle-même, en cédant en 1001$ la seigneurie de nie au séminaire de Saint-Sulpice , ohligèrent-ils celte connnunauté à l'exécution entière du con- trat, qui attribuait à l'Ilùtel-Dieu, en remplace- ment des 22,000 livres, les cent arpents de terre comme faisanl partie de la fondalion de cet éta- blissement {\). Mais, ({uelque dignes de foi que fussent toutes ces personnes, dont le désintéressement était d'ailleurs si connu, M. de Laval exigea toujours qu'on lui montrât un écrit signé de M"" de Hulliou qui témoignât de son consentement. « Monseigneur Tévéque dit que Ton a agi contre t( les intentions de la fondatrice, écrivait M. Tron- w son , et il voudrait qu'on lui lit voir son consen- « tement. C'est demander une chose qui n'est « nullement nécessaire, et qui d'ailleurs est tout 4 ^ f (diic t'I M"'" du le vivo ;re, et, lui ciM somnii; arie les le Monl- ; iiiU'ii- " Mauce eui'ie de jèrent-ils du cdii- emplace- de terre e cet éta- nt toutes .'ut était toujours I; M"" de itemeul. |oi contre M.Tron- |i consen- jui n'est |s est tout [ |(I7'21 KT HIST. KKl/llÙlELKltL.— lir I., Cil. II. 35 « à l'ail iniiMissilde ; <'i> 1(1 (//■/■/. .'i. {■i) Lettre à M. Kl lit ij , (le l'iiuiive iCHO, (.lu se'iiiiniiii'i' (le VilleiiKi- ric : invciitni' re (If Paris, (iiii\ii/lati(»i\ (le M. Giti- clieri/, (ivocdt, (lu i\ arril lt!67. ('.)Ilii(l.,ar- /'('/ (lu fiiiiseil firivf', (lu 18 mars 1GG7. I t. (r IV. Mi.itil's lie cette décision. 3(» vu: Fii; madem()13i:lle M.vxcii:, [ 1G72] malilés qui auraient été à désirer et qu'on exigeait dans une courdejustice, cependant , toutes choses nn'irement considérées , le séminaire n'était tenu à aucune restitution envers l'Ilùtel-Dieu. Cette décision était fondée sur le consentement, assez manifeste de la fondatrice ; sur la propor- tion qu'il y avait eue entre la valeur de cent ar- pents de teire défrichée et la somme des 22,000 livres : attendu que, si les mêmes terres ne rap- portaient plus que 400 livres de revenu, comme rohjectait M. de Laval, c'est que rHùtel-Dieu, n'ayant pas le moyen de les cultiver, les avait laissées tomber en friche. Enlin elle était fondée sur l'étiuité natui-elle. Il n'était pas juste en elfet de faire porter aux seuls seigneurs de Montréal les frais d'une recrue qui avait profité à tous les colons sans exception, à l'Hotel-Dieu , et même à (\) Lettre f/>; tout Ic Canada (l), dont la perte était infaillible M. Tron.son à ^ , M. Heruy, un- saus ce secours. Au reste . cette recrue ayant coûte née 1680. (2) Anunies cnvirou 75,000 livres (2), les seigneurs s'étaient des ItOSjiitn- , ^ r r i^n ,\r\t\ Hères de Vil- uioutres tres-geuereux en en procurant o3,000, leinurie . fuir ' _ , la sœur Mo- et de plus en faisant seuls le remplacement des ri7i. 22,000 fournis par l' Hôtel-Dieu, cjuoique toute la colonie et F Hôtel-Dieu lui-même eussent dû y contribuer de leur part. Mais cette décision ne satisfit pas M. de Laval. Il revint encore à la charge: il voidut faire juger l fr>72 l'affai ans il à renr Maiso] des il] injuste dans ce de lap contrai porta n délicaf( son pro cité pai minaire main pi propre ( à aucun ponts, qi il aurait éfaierit ( (1110 1,00 on Franc (*} Ccll, lil lie mort. iIp Ciisson I '"1 ivmlrain 1G72] ageail choses it tenu teniL'ut, ii'opor- ent ar- 22,000 le rap- coiïuut; 1-Dicu , 3S avait : fondée en eli'et ^lontréal tous les même à failliljle lit coûté étaient 3,000, eut des ic toute ni dû y Laval. Ire juger é [ 1672] ET HIST. DE l/llÔTEL-DIEU. - Iir V., CM. II. .^7 l'afTaire de nouveau ; et pendant plus de vingt ans il ne cessa d'agir pour obliger le séminaire à rendre à rilùtel-Dieu les 22.000 livres. M. de Maisonneiive, alors retiré à Paris, était Irès-atlligé des instances du prélat, qu'il regardait comme injustes. Ayant eu kii-mcme la principale i)art dans ce rem[»lacement , v t craignant d\Mre la cause de la perte ([ne le séminaire en souflVirait s'il était Contraint de rembonrser les 22,000 livres, il se porta avant sa mort à un acte bien digne de la délicatesse de sa conscience et île sa religir>n : de son propre mouvement et sans en avoir été solli- cité par personne , il envoya au snpérienr du sé- minaire de Sainf-Sulpice de Paris un écrit de sa main par lequel il déclarait , pour l'acquit de sa propre conscience, que le séminaire n'était tenu à aucune restitution ; et que. quant aux cent ar- pents, qu'on prétendait ctre inférieurs à lasomme, il aurait mieux aimé ces ferres dans l'état où elles étaient quand il les avait données à riiôtel-Dieu, (pie 1 ,000 livres de revenu que rapportaient alors en France les 22,000 livres en question (*). Cette (*} Celle (l<''cUiralion, faite |)iir M. de Miiisonneiive sur son lil (le mort , nl point M de dédommagement. » [1672] « Noui '( et b « char « en a « ^'ous « rapp « état « j'éco « vous « reusc « naire « tenir « à n'y '< payei « leurr « poser « ouvra « jusqu « à Tav « secoui '( ne pet ses eccl( concessic à foi et renferm»! conditioi entre la s [ 1672] KT HIST. 1>K I,'llÔTKL-l»lEU. — III" P.. Gll. Il 130 (( Nous sommes parfaitement en repos de ce • oié (( et bien fond(^'S en raison (1). Pourquoi vous (]) L'itrp>/r , . M. (le linluz-n « rharffer de reprendre ces terres, puisque vous n M.i\rtnii,,ia ^i avril ir)«j:i. « en avez déjà trop, et que celles que vous avez « vous coûtent plus à cultiver qu'elles ne vous « rapportent de revenu? Si la maison était en « état de faire des libéralités et des aumônes , (( j'écouterais volontiers la proposition qu'on (( vous a faite, quand mémo elle vous serait oné- (( reuse. Mais dans l'état où vous êtes, le sémi- « naire de Montréal n'ayant pas de quoi entre- u tenir ceux qui travaillent (ce qui nous oblige « à n'y envoyer que des messieurs qui puissent « payer leur pension), je ne vois pas de meil- (( leur moyen de le ruiner bientôt que de lui im- (( poser de nouvelles charges. Comme c'est un « ouvrage de Providence que DiEi' seul a soutenu « jusqu'à présent , j'espère qu'il le fera de même « à l'avenir ; mais il ne faut pas abuser de son « secours, ni faire sur ce fondement plus qu'on « ne peut (2). » Le supérieur engagea cependant [Diettrerh ses ecclésiastiques a taire ([uelques nouvelles M.i/cCns.fon. du 10 iivril concessions à l' Hôtel-Dieu (3). Ils lui donnèrent i<^>8'' , p . 1 1 . , {•i)I."tt,v a toi et liommage sept ou liuit arpents de terre mè»/,' à m. Hiiniii/i'r , rr renfermés dans l'enclos de l'établissement , à ">"' i'is',. condition qu'ils scaient partagés également entre la communauté des hospitalières et les I ( 4;.i *. ( 40 VIE \)E MADEMOISELLE MANfX, [1672] (1) An'hivrfi ffe rilnli'l - Dieu rie Villn- nuirir.nctc rin 9jaiivierlC>ï^-2.. (2) Arfe (lu 9 mni lt;87. (3) Archives fin srminaire (le Saint -Sut - pire il Parii ; cnitsullntidn (le M. Martin, (ivocatj 1701. (4) Annales (les hnsjii ta Hè- res (le Ville- marie. (3) Lettredn M. (le lifiluie (I M. Remij , (lu 22 urrl 1093. Vi. Coiuluiti^ dft la Providnicn sur rHôtcl-Dicu dans l'afl'airo (les 22,000 livres. {C,) Archives (le niôtel - Dieii (II' lu Fli'ihe : ar- chives (le la sœur Maillet. pauvres (1). Ils donneront aussi à l'Hôtel-Dio.u deux cen! arpenls de l)ois del)out à foi et hom- mage (2) , en stipulant que l'une et l'autre de ces concessions nepourraient être venduesni aliénées, sous peine d'Atre réunies au fief des seigneurs (3), « Messieurs de Saiiit-Siilpire , si généreux et si « affectionnés aux intérêts de cet hôpital, ajoute « la sœur Morin, lui ont fait en outre de cela « plusieurs aumônes dans ses hesoins , et le des- « servent journellement ,H)ur le spirituel avec « hien du zèle et de la liarité depuis son éta- « hJissement (4). » Malgré toutes ces concessions , ïi i ire des 22,000 livres fut encore remise sur le tapis une multitude de fois , jusqu'à ce qu'eiifîn, en 1 095 , M. de Saint-Vallier, successeur du M. de Laval, en ayant pris connaissance, jugea qu'on ne devait plus en parler (5). Si nous avons tant insisté sur cette affaire, et rapporté tous les détails qu'on vient de lire , quelque minutieux qu'ils soient, c'est pour faire paraître les soins de la divine Providence sur niôtel-Dieu de Villemarie, et montrer, comme l'avaient annoncé M. Olier el M. de La Dauver- sière, Cjne Dieu soutiendrait cet établissement par la croix (0). Les événements les plus fâcheux en apparence arrivés à cette maison ont justifié do point en point la vérité de cette assurance, et [1672] el-Diou ;t hom- B de CCS liénées, 3urs(3). iix et si , ajoule de cela t le des- icl avec son éla- ^essions , mise sur jireiifin, du M. de 3a qu'on aire, et e lire , >ur faire nce sur comme Dauver- nent par leux en stifié d»î mce, et [ 1672 1 ET nisT. DE l'hôtel-dieu.— m* r., th. n. H TalFaire des 22,000 livres en esl elle-même une nouvelle preuve qui subsiste encore aujourd'hui. A ne considérer les choses que d'après les règles de la prudence humaine , l'emploi de cette somme pour lever la recrue de 1 653 , et son rem- placement par les cent arpents de terre, qu'on fut incapable de maintenir eu valeur, paraissaient être un vrai désastre pour rilùîel-Dieu , qui éprouva d'ailleurs coup sur coup tant d'autres pertes. La suite a fait voir cependant que toute cette affaire avait été conduite par une disposi- tion secrète de la sagesse de Dna', qui voulait pro- curer -lar ce moyen le solide établissement de cette maison, en assignant aux pauvres un fonds suffisant pour leur subsistance. Car, par le rem- placement que M'" Mance demanda , ces cent ar- pents de terre ayant été séparés de la seigneurie (le Montréal et attribués à F Hùtel-Dieu par la com- pagnie des associés lorsqu'ils avaient le droit défaire dépareilles aliénations (1), il est résulté {\)LeUrede M.fle Ikilnzeh ffue riIùtel-Dieu s'est trouvé seisneur proprié- m. i^emij . du '■ <-. 1 1 2v2 avril 1695 ; taire de ces terres, connues sous le nom de fief "rr/iives du ' ' seminmre du Nazareth; et que dans la suite, la ville venant ^'"'''*- à s'étendre de ce côté, ce fief, divisé en empla- cements (jui font partie du faubourg Sainte- Anne, est aujourd'hui un fonds assuré de reve- nus considérables pour l'Hôtel -Dieu, ou plutôt 42 VIE DE MADEMOISELLE MANGE, [1673] la ressource et le soutien de cet établissement. L'impuissance où fut le séminaire de rembour- ser les 22,000 livres, malgré les efforts persé- vérants de M. de Laval pendant plus de vingt ans pour l'y contraindre, mette encore dans un plus grand jour les soins de la Providence sur l'Hôtel-Dieu. Si ce remboursement eût eu lieu, il est certain que la somme ne lui aurait pas profité , dans le cas où elle eût été employée aux con- structions qu'on éleva peu après, et qui furent bientôt consumées par un violent incendie. Si elle eût été placée en rente sur l'Étal, elle aurai! subi les diverses pertes qu'éprouvèrent ces sortes; de capitaux, qui furent réduits jusqu'à rien. Et, quand elle produirait aujourd'hui le môme re- venu qu'autrefois, ce revenu suffirait à peine aux. frais d'éclairage de cet établissement. Enfin nour» ajouterons ici qu'en ne permettant pas c{ue le sé- minaire pût assigner des revenus fixes à l'hôpital après la perte de la fondation faite par M"" do Bullion , Dieu voulut montrer sans doute que la conservation de cette maison devait être attribuée) non à la faveur des hommes , mais à la main in- visible qui l'avait fondée , et qui devait en être le perpétuel soutien. 1673. ^ ^ ^ VII. C'est ce qui parut encore lorsque, après la deM'ieManre. niort de M"" Mance, le séminaire de Saint-Sulpico [1673] E' refusa de {ration de rnconteroi (le fonda ti sorva l'adi vée au me de soixani ter qu'on ses dernièi sa sainte n que Dieu a continuelL édifia touti et qu'enfin le témoigr Jiichereau Québec {3). vécu que ] lonie de V Saint-Josep inhumé dai placé dans construite mort ne fut vait cessé d ou plutôt, lampe qui I [ 1673 ] KT msT i>E l'hôtel-pieu. — m* r., en. ii. i3 rofiisa de se charger officiellement de l'adminis- tration des biens des pauvres, comme nous le raconterons bientôt. D'après les termes du contrat (le fondation de l'Hôtel-Dieu, M"« Mance en con- serva l'administration jusqu'à sa mort (1). arri- vée au mois de juin 1673. Elle était alors ;\gée (le soixante-six à soixante-sept ans. Il est à regret- ter qu'on ne nous ait conservé aucun détail sur ses dernières années . ni sur les circonstances de sa sainte mort. Tout ce que nous en savons, c'est {|ue Dieu acheva de la sanctilîer par de longues et continuelles maladies ; que cet te fille admirable édifia toute la colonie par ses grandes vertus (2) , et qu'enfin eWemouriU en odeur de sainteté : c'est le témoignage que rend à sa mémoire la mère Jiichereau dans scm Histoùr de l' Hôtel-Dieu de Québec (3). Cette grande servante do Dieu , n'ayant vécu que pour procurer l'établissement de la co- lonie de Villemarie et celui de l'Hôtel -Dieu de Saint-Joseph, avait demandé que son corps fût inhumé dans l'église de cette maison, et son cœur placé dans celle de la paroisse, lorsqu'elle serait construite (4). Hllle voulut que ce cœur après sa mort ne fut point séparé de ceux pour qui il n'a- vait cessé de battre, après Dieu, durant sa vie: ou plutôt, elle ordonna qu'il fut placé sous la lampe qui brûlerait devant le très-saint Sacre^ (1) A et fi rh C/iau'isirrr , notaire à Pa- ris, ri H 17 mars 1648. (2) Historiœ Canaclensis lihri . a Crcu- xio, 1664 , in- 4", p. 376. (3) Page 140. (4) Actfi do. liasfip.t , gref- fier à Mont- réul . du 19 juin lt)73. t I  A : ( I li ^ 44 \\i: HE MADEMOISELLE MANCE, [ 1673 ment, commo pour tL>moignorqii'ollo ne cesserai l d'interci''(ler en faveur de ses rliers Monl réalistes lorsqu'elle serait devant le trône de Dieu. Ce Fui la recommandation qu'elle fit verbalement à M. Souart , son exécuteur testamentaire. Son corps fut en effet inhnmé dans l'éi^lise de l'Ilùtel- Dieu, pour qu'il reposAt au milien des pauvres et des fdles de Saint-Joseph; et son cœur, qu'tn renferma dans un vase d'étain , fut mis en dô\)o\ sous la lampe de la même chapelle , en attendant (1) Artr f/e <1'^^ l'église paroissiale , dont on n'avait posé '■'fS/istii.^lir encore que les fondements, eût été élevée (*) (I ViiTenim-ip : Les prùtres du séminaire désirant Ijeaucoup d'en- sr'iiu/tures, \9 ■ ^ ■ •,% , i- ■ -, Juin 1673. richu' léglise de la paroisse d une si précieuse (*) Los filles (lo Siiiul-Jose|tli oui Ocrh, à la suilo do leurs Annales, oomposées par la S(our Morin, que lo corps de M"e Manee, après sa mort, avait élé iniiuiné dans l'église de la paroisse, sans eonsidérer que eette éjïlise n'élait point encore bâtie. « Ce fut un combat, disenl-oUcs, on i)arlanl de <' ses restes mortels, qui ne put être terminé (|ue par le judi- " eieux parta;.^' qu'en firent Messieurs du séminaire, retenant '( le corps pour être inhumé ii l'église paroissiale do Villema- (1) Additions « rio, et nous laissant son cœur (I). » On confond ici , avec les (ivjc Annales des iiospiialic- obsètiuosdo M"*; Mance, celles de la s(our Hourgoo.vs; et c'est rcs de I illcma- • ■ i •. »• »i . w ■ ■ ,.' > ;,v, ce qui a induit en erreur M. Montgollier dans la Nie do cette dernière, lorstpi'il assure que lo partage qui oui lieu au sujet sœur ' %ont'" ''''^ restes de la fondatrice do la Congrégalitui, dont le cœur çcoys, Vittema- fut adjugé a SOS filU-s, et le corps aux paroissiens, avait eu ne, 1S18 , 111- ° 1 I > 12, pag. 170. lieu déjà pour ceux do M"»" Mance (-2). )(i73 1 I rclicine iiuaclep (lé[>ùl dai lion de iiiicur, e ayant d'à .si cher à i'inceudit .le niùte dans la su .\prt's 1 (lu lL'm[)o Saint-Jose (t'iuporel ; puis les pc et des 3, 0( Hulliuu po ({lie 800 1: ({lie prod i;Mùlel-l)i livres de c des dettes liàliments, en ruine c {)ar la font les seignei {)(jur lui I [1673] cesserai t réalistes :. Ce fui Mil eut à ire. Son 3 rilutel- pa livres r, qu'ui en déj)ôl iHendanl ait i)os('' :eC)(l). Hip d'en- ;)r(.^cieuse t( do leurs corps (le ('■frlisf de ait poinl iu'liinl liv r \c judi- , rcUMiaiil Villcina- , avec les s; clc'fSl de Oflle 1 au sujot W ('(our avait eu KiTJ 1 i:t iiisT. m: i.'uûtki.-diel'. — iir' r., c:ii. ii. io it'li({ue, xM. Sunart se fil délivrer par le greffier un acte ponr constater (pi'clle n'était (pi'en simple (léi»rtt dans celle dtï l'Ilôtcl-Dien. Mais la constrnc- lion de l'église paroissiale ayant traîné en lon- miciir, et le transport du cœur de iM"" Mance avant d'ailleurs étéditleré, il arriva (pièce dépôt si cher à la piété des lidéles l'ut consumé dans l'iiicendie tpii réduisit en cendres les bâtiments iIl' rilùtel-lJieu (1), comme nous le raconterons dans la suite. Aprc'S la mort de iM"'' Mance, l'administration du tenii)f»rel des pauvres devint pour les tilles de Saint-Joseph le sujet de i;r;ives impiiéliides. Ce tciuporel se trouvait réduit presque à rien de- puis les pertes que l'Hotel-Dieu avait éprouvées ; cl des IJ,000 livres de rentes assignées par M"" de lUilliun pour sa dotation, il ne restait plus alors ({ue 800 livres de revenu annuel, et iOO livres (jiic produisaient les cent arpents de terre. l/Hùtel-l)ieu était d'ailleurs chargé de 3,000 livres de dettes en Canada , sans parler encore des dettes qu'il avait en France; et entin les hàliments, (pii étaient encore en bois, tombaient en ruine de toutes parts (2). Il avait été stipulé par la fondatrice qu'après la mort de M""' Mance les seigneurs nommeraient trois administrateurs pour lui succéder dans cette gestion. Mais les (1) Annali'i lll't /l(IS-jli(ll- lières de Vil- leniarie, (1(1(1 !• ii'iH >'Ur .W"« Mance. Vin. F.c si'iiiiiiiiiii; SI' cliarj,'!' provisoireiiient de l'adiniiiistra- tion t('in|iorellt; de l'Hùtel-Dieu. (2) A/Diulcs des hospita- lières deVille- nuii'ie . par la sœur Morut. l'i "^ ^ 46 IIISTOIIŒ HE I. IIUTEL-DIEL'. f I07;}] (\) Lettre ilf M. (le lireton- villiers à MM. (lu sv'minniri' de Montréal, (lu moii- de mai 1075. (2) Archives des hospita- lières de Vil- lenturie, acte du 25 septem- bre 1675. erclésiasliciues du stjmiiKiire , ne trouvant per- sonne dans le pays qui voulut s'imposer uni' pareille charge, consentirent enfin i\ la prendre pour eux-mêmes, par zMe pour un (5lal)lissemeiit si utile à la et ■'/■ue. M. DoUier de Casson , alors sup(5rieur du s/'^ij'naire, accepta donc la (pialiti' d'administrateur, à condition que M. de Bretcjii- villiers, dont il n'était que le simple procureur, l'aurait pour agréable (!) ; et en attendant sa réponse, il chargea M. Hemy, l'un de ses ecclé- siastiques, des détails de cette administration. Il paraît que Dieu bénit le zèle de ce dernier {i). Dans l'espace de trois ans M. Remy parvint à ac- quitter quantité de dettes dont riIùtel-Dieu était chargé, à faire des réparations considérables aux bâtiments, ainsi qu'à la grange de Saint-Josepli. et même à défricher plusieurs arpents de terre. Enfin il fut constaté que , sans ses soins intelli- gents et sans les grands profits qu'il avait su ménager à l'Hotel-Dieu, cet établissement aurait été entièrement ruiné, et les hospitalières, qui ne subsistaient que par l'Hùtel-Dieu, auraient beaucoup soultert elles-mêmes, et seraient deve- nues absolument inutiles à la colonie. Ce fut le témoignage qu'elles se plurent à lui rendre elles- mêmes darsunacte public, ajoutant que, depuis qu'elles demeuraient à l'Uùtel-Dieu, jamais elles (in::.] n'y a va [)ansés ^ d'exigei li(ui poi de la dé Une dans se; Saint -J( et pour 1 de ces sa ilaus la ( appriren jument c de toute Dieu. El alors par dont on ; contraire les plus atïïiires cj Joutes so] cette sor ment cett fussent ei lorsqu'il gestion a « avez f [ iG7:)i vanl pcr- loser niic a prendre )lissemeiil son, al(»is la qualité de Breton- îrocureui'. endant sa ses ecdé- stration. Il Brnier (2). irvint à ac- -Dieu était râbles aux nt-Josepli, 1 de terre, ns intelii- l avait su lent aurait ières, qui auraient lient deve- Ge fut 11' iidre elles- le, depuis miais elles |i07r.] TROISIEME PAUTIE. — tniAl'ITUE U. •17 n'y avaient vu les pauvres mieux servis , nourris, pansés et niédicanienlés, sans qu'il eut été besoin d'exiger d'eux, comme autrefois, une rétribu- lion pour payer les chirurgiens et aider au reste de la dépense (1). Une gestion si bien entendue et si heureuse dans ses résultats faisait espérer aux fdlos de Saint -Joseph un état prosp?ire pour elles-mêmes et pour leurs pauvres. Mais il étail de la destinée de ces saintes fdles de ne trouver leur appui que dans la croix ; et , à leur grand déplaisir, elles ;i[)prirent (jue le séminaire de Paris voulait aljso- Inment que celui de iMontréal s'abstînt désormais de toute administration temporelle de l'Hotel- Dieu. En effet, M. de Bretonvilliers , poursuivi alors par i\I. de Laval au sujet des 22,000 livres dont on a parlé , et voyant (|ue , malgré l'avis contraire des personnes les plus désintéressées , les plus sages et les plus entendues dans les affaires qu'il y eût à Paris , ce prélat employait toutes sortes de moyens pour l'obliger à donner cette somme, craignit qu'en acceptant légale- ment cette administration, ses ecclésiastiques ne fussent en butte à d'autres troubles semblables lorsqu'il faudrait rendre les comptes de cette gestion au même M. de Laval. « Ce que vous « avez fait pour l'Hùtel-Dieu depuis la mort (1) Archives i/i:i hospititliè- rcs lie Villi'- uKirii! . (icte (lu 10 octobri: 1677. 1674. IX. M. «le Hri'toiivilliei'M fin pèche le séminaire (le se charger (le l'administra- lifjti de l'H(Mel-Diju. 1675. 48 lIIsrolHK M. l'llÙTK,l,-l»IEl'. ir.701 « (l(^ M"' Malice, Uîui' ticiivail-il nii mois de « mai 1()7.'», nous J0IU3 ici clans de ^'raiids « oiiiharras. Car radmiiiislratidii dont vous l'aies « cluirf^L's au nom des seigneurs tire après soi « d'élranges suiles, el ne va à rien de moins « (|u'à ruiner peui- titre un jour le s<5minaire. « Il y a mille .iccidcnits aii.\(|uels ou est exposé « dans ces sortes iradminislralions ; el lorscpi'on « vient il rendre compte , ce sont i[uel(|uel'ois des « chicanes cjne les soins les i»lus assidus et les « précautions les plus exactes ne sauraient évi- » ter. i\( tus avons fait à IVuis plusieurs grandes « consulta lions; el, après avoir connu le senti- « ment de» plus célèbres avocats, n(tus n'avons « pas trouvé d'autres moyens d'éloigner des « conséquences si périlleuses qu'en taisant ici i\) Leftreiie « uu désaveu de la (fualilé (Vadminislraleur (lue M.de Hreton- . ^ ^ vitiicrsà MM. « l'on a pi'ise , et de tout ce (lue Ton aurait au setniiiitire t/e Montréal. „ f^it ^l Villeiiiarie louchant celle administra- » lion (1). » Le (I mai de l'année suivante 1070, M. de Brelonvilliers déclara donc olliciellenieiit que le séminaire de Saint-Sulpice n'avait point accepté celle charge. l\'ir l'acte de fondation de 1048, le supérieur de Saint-Sulpice avait droit de nommer des administrateurs, et, con- vaincu que cette gestion ne pouvait être conliée à des personnes plus sûres, ])lus intelligentes et 1075. Iti76. [Km phi> JoS('| sent venu débit sonii) faux liiiail l'aile ce rcl' à en ( Kii co IVI.v du se [1(1701 iimis (If l5 grands vous Mvs après soi clo moins 'sniinaiiv. st exposé lorsqu'un uclois (les lus et k'S aient 6\i- 'S grandes 1 le senti- ,s n'avons igner dos aisant ici ateur (|uo on aurait IhniuisI ra- ute 1070, iellenieut ait point Ifondation lice avait , et, con- e conliée igentes et 1 [ |(i77 1 Tiioisih.Mi'; l'Ain Ui. — i.ii\riiiii; u. iU plus dévouées (pie ne l'élaieul les lilles de Sainl- josepli, il conseulil cl approuva ([u'elles eu pris- seul la coudiiile [\). M. de lireloiivilliers élanl venu à mourir le l.'l juin suivant (2), ipielcpies débiteurs derilôlel-l)ieu rj-l'iisri'eul de payer les soninu'S ([u'ils devaient à celUï maison, sons le Faux prélexle (jue cette déclaration, (pii en allri- huail radminisiralion aux religieuses, avait été laile ai»rès la nutrt de i\I. de i^efonvilliers (!{) ; el ce refus obligea enliii M. Tronson , son successeur, à en (l(tnner une nouvelle, le 1 1 juin 1077 ('i ■ Kn consé([uence , le 10 octidire suivaul , M. Le Kebvre, ({ui exerçait les l'onclious de su[»érieur du séminair»! en r(d)sence île M. Dollier de (lasson, relire en l-'cance pour y rétablir sa santé (ii), se rendit à l'Ilôtel-Dieu avec M. Ilemy, afin de mettre de nouveau les religieuses en pos- session de celte administration, (^est ce qu'ils L'ésence de la mère Le Jumeau (Ti Art/iiri's ih's liittjiiltilii'- ri's t/f Villi'- ninrii' ; ili'i lu- riitimi ilr M. - M. l'ioiisiin II M. I.r re/.rtv, i/ii 1 1 Jii iit 1077. Ui77. (4) Irihi'ili} M. Triiiisii/i , il'id. — .1;. iliiii's ili'.i /ins- jiilii/irri's ili; Villinnnrie ; iléliiriiliiiii i/i! M . Triinsiin ilu. 1 1 juin 1077. (•i) Vis ih' M. Ikillii'i- lie Cussiiii , jiur Gramlit. V 4» rieure , et des sujurs Macé, de hrésoles et florin, après leur av(»ir donné lecture de la démission de iM. de Bretonvilliers. M. Uemy leur déclara en même temps (|ue si depuis trois ans il avait même soin pris soin du temporel des pauvres , c'était par le pur motir de la charité , et prolesta qu'il n'avait point entendu se charger de cette administration, ni s'obliger à aucune redditi(ai de comiiles judi- II. 4 h ^ I , 1 \ M \ M M t 50 HISTOIRE UE L HOTEL -LIEU, [1077] (1) Archives tlcs/inspitdiiè- ?T.v (le Ville- mari»; ; tifte (lu 10 octobre mil. X. Le si'iuinaiie \\\viu\ soin tli' •.(•inport'l (11' l'Ilùtfl-Dieu sans so cliarp'i" juvi.lii[iienit'nt ili' son ailniiiii^stra- tion. (2) Lethr de M. Tronsoii à M. Heinu. du 5 (icril KiTT. Lettre du ://i'- meù M.lici/ijj, du 25 an il 1684. ciaii'os. 11 ajouta qu'il était prêt à en rendre à M. de Laval, mais seulement volontairement et à F amiable (1). En effet, si le séminaire de Saint-Sulpice déclinait ainsi la qualité d'administrateur, ce n'était pas qu'il voulût refuser ses services à rHotel-Dieu dans cette gestion, mais il préten- dait par là se mettre à l'abri des poursuites j lui- diques auxc^uelles cette qualité eût vraisembla- blement donné lieu. Aussi, M. ïronson écrivait-il à M. Remy : « Dieu s'est servi de vous pour « mettre l'Hotel-Dieu en bon ordre dans son « temporel; il a béni votre travail ; vous en êtes « sorti à votre honneur, et tout le inonde est «( convaincu de votre bonne administration. « Maintenant que les religieuses ont pris toute « cette charge, il n'y a pas d'inconvénient que « vous leur rendiez service , pourvu néanuK tins « que vous ne soyez point sujet à rendre « compte (2). » C'était aussi ce que M. Tronson mandait à la mère Le Jumeau en répondant à la lettre de condoléance qu'elle lui avait écrite au sujet de la mort de son prédécesseur. «Je vois « par la lettre que vous m'avez fait la grâce de « m'écrire l'année dernière, lui disait -il, la (( part cpie vous avez jirise à la perte que nous « avons faite de i\L de liretonvilliers. Comme la \\(j: f 1077] TROISIEME PARTIE. — CHAPITRE 11. 51 « pruvidence de Dieu mu fait siucédoi', ({uoique H très -indigne, à ses empktis, je tâcherai de a succéder aussi à ses senliinen.fs, et je me tien- « drai heureux si je puis vous faire paraître « dans les occasions ({ue je n'en ai point d'autres « à votre égard (pie ceux cp'il vous a témoignés « durant sa vie. Nous connaissons l'utilité de « voire étahlissement i)our Montréal ; nous sa- « vous quel est votre zèle pour le service des « pauvres malades , et nous aurons toujours bien « de la joie de pouvoir contribuer à l'aifermisse- « ment d'une œuvre si sainte et si avantageuse <( pour cette cohjnie. Je crois (jue M. Hemy ne « vous refusera pas ses avis dans vos besoins , (( et quoicpi'il ait été obligé pour de bonnes « raisons de ne pas se charger de l'administra- « tion de votre hôpital , il y 7 elles s'cmbarquèrenl sur le uavirt; du c.apitaino Cliaviteau. Parmi les passagers se trouvait lo Père Chrétien Le Clerccj, lU'collet, auteur de l'ouvrage qui a pour titre : Premier rtahlisscmcnt (le la Foi dans la Nouvelle- Fra née, et qui allait à Villeinarie pour préparer les voies à la fonda- tion d'un rouvent de son ordre dans ce lion. Ix'ur n.'ivigation l'ut très-heureuse et des plus (•r>urtes qu'on fît alors, car, depuis le jour de leur départ de lieaufort juscpi'.à leur arrivée à Québec, elles ne mirent que deux mois, ce ([ui était regardé dans ce temps coniiue assez extra- ordinaire. A Québec, elles se logèrent chez les l'rsulines, en attendant que M. Souart vînt les chercher, et les conduisît lui-même à Villeinarie, où elles arrivèrent le premier du mois d'août. Le lendemain il voulut leur montrer les princi- pales curiosités du pays. L'une des plus remar- quables fut la mission sauvage de la Montagne, établie depuis peu parles ecclésiastiques deSaint- Snlpice. Elles furent accueillies avec des accla- mations et des cris de joie qui se firent eutendre au loin , et les sauvages, voulant leur témoigner l'estime qu'ils faisaient d'elles, leur otlVirent un festin de leur façon : c'était de la sauamité . des citrouilles cuites sous la cendre , et du blé d'Inde on épis. Elles en goûtèrent par égard pour ces ' '.< " ( il i i u i i ' 88 IJISTOinK I>K I. HOTEL- niEl'. [ 1670 (1) Annales rin, IV. Einfiivcs .If l;i sii'iir (iallard. — (in'ices (iiiVllc reçoit ; sos liflIftSiiiialiti'S. barbii.'os, et loiir fomoignL'renl lo mieux qu'elles puienl leur reconnaissance ei leur dévouemonf. ffÀ*' tospi'h- M- Souart les conduisit aussi chez divers particu- I ivres de Vil- ,. , , .,, /• •> i r i c • . lemnrie. ion- Jiei's (\ii Kl villo, ct ciilni a la lemie de Sanit- l/i swur Mu- Joseph (1). La c.miniunauté des hospilalièros ne tarda pas à reconnaître le riclie lr(5sor (pi'elle avait ac(iuis dans ces deux jeunes sœurs, d'une vertu (éprou- vée, d'un esprit solide, vif et pénétrant, et (pii, eneifet, étaient destinées l'une et l'autre à lui ''ndre les plus importants services d;ms la eh."! l' je de supérieure. Cependant , pour rendre la sœur Caliard plus capable de procurer le bien de celle maison, \)\va' voulut (pi'elle filt éprouvée par une tentation viohmie , quipuritiade plus en plus sa vertu, et lui donna la science expérimen- tale des peines les plus ordinaires aux âmes qui s'arrachent au monde. La i)auvreté de l'Hùtel- Dieu et celle du pays . où l'on manquait alors de la phqjart des commodités dont on jouissait dans l'ancienne France; la crainte de tomber entre les mains des Irocpiois; réloignement où elle se voyait pour toujours deses parents et des autres personnes qui lui étaient chères : toutes ces pensées lui inspi- rèrent malgré elle le désir de retourner à sa communauté de lieaufort : désir qui ratlligeail par sa vivacité et sa continuité, et lui faisait souf- l'i'ir une s ,'i rlie-mé (Canada? , Inllt ce (]1 niicifié? ( maison de ,::i]e que « '< et regai " ni van m lions et d' ^eait ellt!- Knlin , ap intérieur, I vante, fit Tnrage qui Elle se Iro .Ii:sis-Cmiu! |iarlout la ■inie. Cela • les consola dos torrent; soulagemei ardeurs du I.'i perfeclio .uràce, qui elle j(»ign;»i plus précit % 1070] TROISIÈME PARTIE.— CIFAriTUE III, 50 IVir une sorte do martyre. Hr ([iioi! se (lisait-elle ;i rlle-m(*'ine , qu'es-tii clone venue clierclier en (Canada? N'est-ce pas la croix, les suntlVances, et tniit ce qui ]»eut le iriulre semhiaith! à .iKsrs niicilié? Courage donc! oublie l<»n pays et la maison de tes parents. Ne lis-fu pas dans l'Kvan- uile que « quicoiupie met la main à la charrue H et regarde derrière soi n'es! [las propre <*ui (t rovaume de Diki? » (détail par ces considéra- lions et d'autres semblal)l(!S (pTulle s'encoura- geait elle-mc^ime h garder fidèlement son vœu. Iliitin, après plusieurs années de ce combat intérieur, DiF.r , satisfait de la fidélité de sa ser vante, fit succéder le calme le plus parfait u l'orage qui avait si violemment agité son cœur. Klle se trouva établie dans un état d'unif>n i' .li;sis-CnmsT si intime, qu'il lui semblait sentir partout la présence de ce divin époux de srm iime. C'était surtout à l'oraison ipi'elle goûtait (les consolations inexprimables , jusqu'à répandre des torrents de larmes pour donner ]»ar là quekjue soulagement à son cœur, tout consumé par les ardeurs du saint amour, et embrasé du désir de la perfection la ]»lus émineiite. A ces dons de la glace, qui lui furent contimu's le n^ste de sa vie. elle joignait les ({ualitésde l'esprit et du cœur les plus précieuses pour une personne destinée à ( '-' ■i i f ^^:SSMWm%ri : (1) Anii'i/rs rli'n hnsfiild- lii'rex i/t' Vil- le niiirie, pur lu sœur Sld- r'in. {-1) Listi' i/r\ (flec fions dei s{ifiorifuro'<(l(' l Hôtel -Dieu: tirchives des hosiiifa/irres ti"] tenta rie. {^) Lettre lie M. Trou SI in ii Af. Dollier do Casson .du 2.'> mai 1681. (4) Ciitnlo- r/ue des reli- r/ienses de 'l'Hôte/ -Dieu de Villeinarie. V. I,os suMirs F.cduc l'iiti'Piit à l.i roiiiiiuuiautr' rHAtrl-Dioii. (.ï) Leitrecir- ru/aire sur la S'rur M'iillel. fiO mSTOIFlE HE l'hôtel- ItlEU. [1681] vivre en communauté, étanl nalurollomont q('n('- rouse, affalik', polio, et d'un cœur si ouvert et si dévoué, que personne ne pouvait s'empêcher de se louer de ses procédés et de s'attatliei' ?i elle. Des <(iialités si renianpialiles la firent élever aux premiers emjjlois de la communauté, entre autres à celui de maîtresse des novices, ([u'eilr exerça avec une singulière l)énédicti(jn. et ,î celui de supérieure (l"!, qu'elle occupa dix-hui! ans (2) , au grand avantage de ses sœurs, comme nous le dirons dans la suite. Knlin, outre les deux religieuses d(»nt nous venons de parler. M. Macé, toujours plein de zèle pour procurer à riIôtel-Dieu d'exct'llenls sujets qui pussent le servir longtemps, y envoya au mois de mai 1 OîS I (juelques jeunes personnes attirées à se consacrer à Dieu dans cette maison {^X). De ce nombre furent , selon toutes les apparences , la so'ur de Sainte . qui ne mourut que trente ans après, le 10 oc- tobre 1 711 , et la sœurBoudeville, qui s'y i'^""^!'' utile pendant près de trente et un ans, ayant vécu jusqu'au 10 janvier de Tannée 1712 (4). DiEf , ({ui avait promis par ses fidèles serviteurs M. Olier et M. de La Dauversière de bénir celle c( »mmunauté après qu'il l'aurait longtemps éprou- vée par la croix (5), voulut enfin lui faire trouver parler, ocnirev à issont le liai 1()SI onsari'or B furent , Sainte . e 10 oc- y rendit , ayant 2 (4). jvviteui's nir celle )sépi'ttn- trouver e vertu. [ 1(181 rilOlîilEMK r.VHTlK. — CIIAPITKE Ml. 61 Depuis (lix-liuit ans, (|iit>i(ju'uii ^rand nonila'O (Ir filles dévouées y eussent été reeues à l'éjuviive, aiiLune cependant n'avail pu se l'aire à un genre de vie si panvi'e cl si mortifié. Kiilin il s'en pré- senla plusieurs vraiment appelées de DiKi'. Le seul(»l)sfacleà leur réce[)lion c'était rimi»uissance uù se IrouvaienI leurs lamilles de fournir la dut exigée pour subvenir à la pauvrelé de la maisuii , ce qui porta tpielques ecclésiastiipies de Saint- Siilpice ?i y pourvoir de leur prr»pre palrimoine. La [ueinière fille de Villeniari»' aduiise à la pro- IVssiuu relii^ieuse fut Marie Leduc, qui entra au noviciat en 1077, à T 'ge de vingt ans ; et (pioique jusque alors elle eût (3U le désir de s'établir dans le momie (1), sa ferveur ne se ralentit jamais (j) A>,n'«'• M"- ^ ri II. quante-cinq ans (2). A peine celle-ci étail-elle (-i) Cnini»- , . , . 7'"^ E I, llHiKI.-hlKL'. [ 1081 1(18-2 1 ' I \l (1) :\illlil/i:s- tlrslintiilttlhi'- res (II' Vilh'- tiKii if , jiiir lu sœur Mmiii. VI. Kiitii'i' (les sii'ms Arc'li.imliMiilt au iiovici.it lie Sailli -Jusepli. (-2) AiuKiIci lies /lospitii- liêres (le Vil- Iciiittric. — J^oln sur la sœur Ciitlic- rini; Anhani- huull : (trclti- Vcs (II' lu Flr- clw. {'A) Arcltirt^s des ho'ijtitiilir- rcs de Villc- viiirii' , acte du 7 dérctn- bre 1717. (4) Arti! du mois de fé- vrier 1682 ; (irr/iices des hnsfiitdlières de Villentarie. \d (lui ut'ccssairc à sa pi'(»t'L'ssi(»ii. Ce hiuiiiail iic [xiuvail ^\vi\ ('in[)lny(' plus iililciucnl; car c»!llc k'rvL'iilu reli.^iiMisL'édiiiaconslainincnt ses sceiiis, el leur rendit (riin[)(»rlaiils servici's dans les em- plois de la maison aux(]uels ses ([iialilés avanta- geuses la firent t'iever (1). L'année oî;i la sœur Marie Leduc entra au no- viciat, DiEi' y attira une autre très-vertueuse tille (le Nilleniarie, Catherine Arclunnbault. Celle-ci d'un extérieur agréable, d'un esprit solide, d'un(! piété sincère, d'ime politesse distinguée, était lill(^ de Laurent Arclunid)ault, dont la l'auiillc jouissait d'une grande ••onsidéralion dans la co- lonie pour sa vertu et sa prohité (2). M. Souarl. par l'estime particulière (pi'il faisait de celle famille, fournit d(î ses propres deniers la dot de Catherine, au mois de décembre de celle année IG77 (il); etiM. Kaguierde Poussé, curé de Saint-Sulpice à l*aris, envt>ya l'année suivante une sonnne pour la prétendante, avec cette con- dition (|u'elle serait employée à l'aider pour entrer en religion si Diku l'appelait à cet état, on «H se pourvoir dans le monde si elle venait à y rentrer (i), Catherine Archambault entra dans ce saint asile avec une grande ferveur, dans le des- sein de servir l'institut en qualité de sœur con- verse ; mais n'éfanl encore âgée (pie de cpialorzc ans , on jointe à sa soutenirh Dieu, (pi( Ja \ie reli^ elle était vives in([ M. Souart ((u'elle reti se somnita lit tant (P (pfau houl la tendre ij lièrent enlii tandis ((ue pas de ])oi |)arlicipant( nommée M; les religieu mourir avai plitpieràcet et spécialen talion (2). Marie-Cei de cette ferv lo lait matei Iructiiier an % 'à 1081 t ait iir ■ Cfllc UI'lllS, Lis cin- ^anlii- îlll IKi- ise lilK' jlle-t'i , cViiiuî I, était l'ainillt' s la (■()- Soiiai't . C Ct'tli.' la ilut e cellt! curé (le iiivantc }r pnui' Mal, nll lail à y dans CL' le (k's- 111' coii- Ualnl'ZL' [ M»8'2] tiu»lsii;mi; rAUTii:. — ciiafituk m, 03 ,iiis, on rraignit (jue sa cuniplt'xion drlicale, jdink'à sa grande» jciincssi', ne lui pciiiill pas de sdutcnirlonglcnips les travaux pénibles de Kl li'itL'l- Dicu, (pioicpi'nu nu doutAt pas do sa V(Mati(tn à la vie rt'lif;i»!US('. Il parait (pie sespaienls, decpu elle était lieaucoui» ainu'e, ecincjui'ent aussi do vives iiKjuiét iules : tout cela l'ut cause (pio M. Souai't , après trois ans d'essai , l'ut d'avis (pi'elle rot(»urnAtdans la maison pateiiKille. Kilo se soumit avec douleur à cotte décision ; mais elle lit tant (riustances pour renti-er au noviciat, (pùiu liout de(jiiel([ues mois, sesi)aionls, malgré la tendre ailection ipi'ils lui [)ortaient, la l'ame- nèrent eiilinà rilùtoi-l.)iou, eni'ondant en larmes, tandis (pio cotte fervente novice no se possédait pas de honheui' (1). Voulant mémo en rendre pai'ti(;ii)aiito une de ses sœurs plus jeune (prelle, iKiiuméo Marie-denoviève, elle pria M. Soiiart et les roligieusos, dans le cas où elle viendrait à mourir avant sa profession, de vouloir bien ap- l)li([iier à cotte sœur sa pr* ipre dot , ce qui fut agréé cl spécialement stipulé dans le contrat do sa do- tal i(jn (2). Marie-donovièvo Arcliamhault, la digne sceur (le cotte fervente novice, semblait ;ivoir sucé avec le lait maternel l'amour de la jjiété. et avait fait IVuclilier au centuple les germes do vertu (ju'ollo ItiSic'l suiv. (I ; Attnuli'i hrrc.s ilr Vil- IciiKirit! , jiiir il \(L'Ur ,»/'*- ri II. {i) Arte (lu Il lui s lie l'v- vrii'v 168-2 ; (inhiri's des lll)S/iitll/ii'IT\' (leVillcntiu ic. VU. I.asii'iir Maiii' Arch.iiiili.iiilt p;isso, lie l'ét.'it (Icsii'iir CiinViTSt! ,1 relui ili' sivur I t ,,. I ' ( \m \ h\i I ; <-'. Gi lIlSTUiUi: HE L lluTKL-liILL". [ IG8-2] l. rerut de ses rospeclaljles parents, surtout de sa niî'i'(-, justement vénérée dans toute la colonie connue le modèle de toutes les mères chrétiennes. A l'Age de dix-huit ans, iMarie-(ieneviève obtint à son tour la grâce d'entrer à l'Ilôtel-Dieu et d'être associée à sa sœur en ({ualité de sœur converse, et fit bientôt admirer dans cette maison le riche fonds de grâces qu'elle avait su conserver dans le monde. Son humilité sincère et ])rofonde, son obéissance prompti; et aveugle, son zèle ini'ati- gable au travail, sa cliarité (h»uce et prévenante lui méritèrent rafFeclion et même la vénération de toutes ses sœurs. Elles la considéraient comnu! un phmix de grâce, et s'accordaient à dire dans leur élonnement : qu'on aurait pu allirmer qu'elle n'avait participé en rien au péché d'Adam, si la Ibin'eiitpasenseigi:' 6 le contraire. Pendant qu'elli' répandait cette douce édification , et peu de tenqis avant la cérémonie de sa profession religieuse, M. de Saint-Vallier, nonuné évèque de Québec après la démission de M. de Laval, lit sa visite à rilùtel-Dieu , et voulut parler à chacune des su'urs en particulier, 11 demeura si édifié et si fra])[)é des dispositions intérieures de cette sainte novice, que , la jugeant capable de servir [)lus utilement la religion dans la condition d'hospitalière que dans celle de converse, il V(»ulnt absolument [h;s-2] (ju'elle Celle d( l'humil toutes 1 laisser i au confi lapersu; ce chani se dispr tpi'elle ] une très fession c de condj pris qu' amour pr rien à ses Iraint de défaut d( daitiuic va({nait à el travail auparava venir el ;' jiour elle- maison (: Aïais la sa sù'iu' ; II. i* -v 1G821 do s;i oloiiiu cnnes. obtint d'ùti'c verse , B riche ir dans le, sou infati- euaiitc ératiciii comnu! rc dans •(jii'el!"' n, si la qu'elli' temps ;ieuse , )uéltec visite à s SU'Ul'S lVapi»r novice, ilenient èi'e i[nv )lunienl [1(182] TROISIÈMK PAllTU:. - CIIAPITIIK ni. or; (luelie lit profession cnijualité de su'm'dc clui'iu'. Cette décision fnt comme unconp de l'oudre ponr l'humilité de ki sœur iMaiie-Cleneviève ; mais toutes k's instances ([u'elle fil au prélat de la laisser dans sa premioi'e c(tndition ne servirent ;ni contraire qu'à le l'ortilier de plus en [»lus dans la persuasion oîi il était (jue Dieu demandait d'elle ce changement. Il la mit en retraite pour qu'eUe se disposât immédiatement à son sacrifice : ce (pi'elle lit par i)ure obéissance, mais non sans une très-vive peine, l'aile fut donc reçue à la })ro- l'ession comme sœur de chœur, et ce changement de conditiim ne diminua en rien le proktnd mé- pris qu'elle avait d'elle-même, ni son grand amour ])our l'anéantissement. Il ne changea même rien à ses occupations extérieures, car on l'ut con- traint de la baisser à l'ollice de sanir converse par défaut de sujet en état de le remplir. l']lle se ren- dait au chœur avec l'exactitude la [Aw ^)onctuelle, va([uait à toutes les autres observances régulières, et travaillait sans relâche le reste du jour connue auparavant, toujours également attentive à nré- '''"' 'iosiàtuUe- venir et à soulager ses conq^agnes et à [)rendre ''!Z"[r(in>Vi'r'.. ])Our elle-même le travail le plus [ énible de la 2'r'a''^ Maru'- , , s Gf/terirrr Ar- niaiSOn(l). 'Immlmult. Mais la pensée de se voir élevée au-dessus de Muridcia , , , ,, , . , Sd'ur Marie sa sd'ur amee, quelle regardait comme supe- Archimiiault. II. 5 ' .. ! < ,1 ,i#. jî (i(i IIISTOIIU, |ii: I. llOTKI.-HIKr. [ IGS-2 I; ricmv à vWe eu foutes clutses. et pùiir qui elle ('lai( pleine de déréience et de respect, l'iiuuii- liait et Pafnigoait au delà de tuut ce qu'on peu! dire, sans que pourtant cette peine, (^a'elle con- centrait dans son cœur, rendit ses rapports ext(5- rieurs moins doux ou moins agréal)les. « Jamais « (tn n'a vu une iiumeur plus égale qu'était la « sienne, dit la sœur Monn; elle portait partout « un visage gai et serein, où se ])eignait la paix « de son àme, fruit de son union intime avec M DiEc, en la présence du(|uel elle marchait sans « cesse , au rapport de ceux qui l'ont dirigée ; « et cependant sa dévotion n'avait rien d'in- « conmiodé pour les autres, ni qui tendit à la « singularité. » Maiscecliangement de condition, qui lui taisait soull'rir à elle seule une peine si vive, tut bientôt la cause de sa mort. Du moins, deux ans seulement après sa profession, étant tombée malade, et ayant connu qu'elle ne relè- verait pas de cette maladie , dès le (puitrième jour elle fî* ajipeler sa sœuv Catherine Arclunnbaull pour la pré^iarer à leur séparati(tn prochaine, et lui déclara qu'il était temps qu'elles se déta- chassent volontairement l'une de l'autre par amour pour la très-sainte volonté de DiEi', qui l'ordonnait ainsi ; ajoutant que son changemenl d'état était ia principale cause de sa mori , qu'elle [ 1082] avait (|i ressen'ii en effet Je i (ict( liaumée; touchées I/ann Villemar était nol d'être ac personne sa profess jeune pe malgré li dans le i persévéra pr(»ches ] ans. Com délicate, t Joseph pr une jtieus porte dun ment poai (|iie](]ues ; toiu'uer cil nient surp cxi'rcicus ( nx. î veM' ne, l't léta- 3 par qui meiil u'elle [ UiK'i TIlOIslEME IAKTIE. — CllAPITHl': III. 67 mil tf , jim lu su'iir Mm in. IX. avait ((iiittL' sa \éi'ilal>le vctralion, et qu'elle en lï'ssen'ait une douleur inexpriuiahle. K.lle mourut en etl'et , le neuvièmejour de sa maladie . qui l'ut ,p j^^,^.^, le \ (tctobrc 1()87, laissant toutes ses sœurs e m- l''''''''/i/l;; haumeos de 1 odeur de ses vertus et vivement ,<,'.* de vn/r- toiichées de ses grands exem]'''^s (P. l/ann('e 1()82, une autre vertueuse iille de Vdlemarivi, M'"' Anyéli(|ue Basset , d(.nt le père "•'';:;;t;.;!,i^t'''''^ élail notaire, oljlinl a[>rès dix ans d'instances '^'^ "•^^"^'^^ • d'être admise au noviciat, par la faveur d'une personne généreuse ([ui donna la dot exigée pour sa profession. Deux ans après on y reçut une autre jeune personn<' du pays, Thérèse M ilôt , ({ui , malgré les efforts de sa mère j)oiir la [)ousser dans le monde, parvint par ses instances et la persévérance de sa ferveur à s'arracher à ses proches n'étant encore âgée que de quatorze ;ins. Comme sa complexion été extrèmennnit délicate , et sa taille très-petite , ieslilles ih' Saint- Joseph prirent son désir d'être religieuse pour une pieuse fantaisie d'enfant , et lui (uivrireut la porte du noviciat par pure complaisance, unique- ment pour la contenter, pensant qu'au hout de (juelques \ urs elle demanderait elle-même à re- tourner chez sa mère. Mais elles furent ;igréal)le- nient surprises de la voir la première à tous les exercices de la connnunaidé , et agir auprès des ( i ' 1 A il M l\M 08 lllSTOIHE Di: l'hôtel- MEU. 1G82 [1682] malades avec autant do facilité cl do zèle qu'au- rait pu le faire l'hospitalière la pli:j juLubte el la plus exercée. Sa ferveur ne se déjueuiiî pas un seul instîuit ; et après deux ans d'i-preiiv-'S les religieuses jugèrent avec raison que Dïeu ne lui donnait cette activité toujours soutenue que parce qu'il voulait qu'elle fut fille de Saint-Joseph. On lui a^xuonça donc (ju'elle était admise à recevoir le v<,de blanc. A cette nouvelle elle fut saisie (les ho!p!tZ ^^'^"^ ^^ grand excès de joie, qu'elle en tomba en lemarie. /'m'r défaillance, ot deuioura assoz longtiiuips à terre /« Sd'iw Mo- . , , , , rin. sans pouvoir se relever (1 ). X. ^ DiEi; cependant , p(jurne pas priver cette sainte ^(5?^/™" novice du bienfait de la croix, permit qu'avant *'''°*' sa profession elle eût à souffrir une très-rude épreuve de la part de M"" Milot, sa mère, qui employa t(»us les moyens imaginaires pour la faire sortir de l'Ilôtel-DJeu. Voyant les résistances de sa fille à sa volonté , elle en était hors d'elle- même , elle ne se possédait plus ; ( i dans son dé- pit elle remplissait de ses plaintes et de ses cris le parloir. Ic'^ s.dles et même l'église. Au milieu de toutes w ènes la jeune novice versait con- tinuellement des larmes, par la crainte que sa mère ne parvînt à l'arracher de force , ou que les religieuses, fatiguées de ses importunités , ne l'obligeassent de retourner à sa maison. M"" la niariju à la t(V froquoi filles de de cal m Cliampi quiavai entrepri la prévi insensil) de sa fi pour sa r dun que, si vigueur tenir les faciliter cl son ser elle tom faisait pd fut cont] devait af Dieu par « Di'puis « suite I; '( et y ser « ronces U I , qui ur 1m ances 'ellc- m di'- es cvis lui lieu t con- uo su |ue les 's, ne W la [ 1682 ] TnmsiÈME partie. — ciiapitre m. 09 marquise de Denonville , drmt le mari était alors à la t(Me des îroupes qui marrhaioni contre les Iroquois, s'était logée durant ce temps avec livs filles de Saint-Joseph ; elle essaya , mais on vain , de calmer l'esprit irrité de M""Milot. Enfin .\r'Me CJiampigny, femme de l'intendant de ce nom, qui avait un d(tn particulier pour gagner les cœurs, entreprit de l'adoucir, et, par les visites dont elle la prévint et les prières qu'elle lui fit, Taniena insensiblement à consentir à l'entrée en religion do sa tille, et à donner ce qui était nécessaire pour sa profession, dont la cérémonie eut lieu le I" du mois de juillet de l'année 1()8(). Il parut que, si Dieu avait donné à la sœur Milot cette vigueur extraordinaire et cette constance à sou- tenir les travaux de la maison, c'était pour lui faciliter le moyen de se consacrer irrévocablement à son service , car peu de jours après sa prrtfession elle tomba malade ; et, malgré les elforts qu'elle faisait pour suivre la communauté partout, elle fut contrainte de se retirer à l'infirmerie, où elle devait attirer sur ses sœurs les bénédictions de Dieu par sa soumission et sa longue patience. « Depuis seize ou dix-sept ans , écrivait dans la « suite la sœur Morin, elle n'en est point sortie, « et y serajuscju àsa mort, selon toutes les appa- « rences : gémissant comme la tourterelle, en \i I' iii ii ■ ! ^'^-- 70 iiisToiiiK m; I. iif>Ti:i.-i)TF,r. [ ifisn sirur Mnvin 1684. XI. La S(Pur (le MiL'OOM entro ;iu noviciat (1) Anttnh's « ntleiidiint djMrt," l'emue dans le ciel auhii'ii- (ip'i/irisiiHii/iè- . , 1 rrs lie Vill<'- « aiJUL' UO SUR cœill' (1). )) titnvii' , iifir lu l/annéo 1084, M. Soiiart . ({iii oxorrait depuis envinm vingt -(jiiaire ans les fonctions de ron- l'essenr el de snpéï'ieur des filles de Sainl- .l()se[>1i. lui remplacé dans ce double emploi jjnr M. de l.ac(»l()nd)ière. l/allection particulière (pie M. Souarl portait à celte comnmnauté lui avait toujours l'ail désirer de voir (pielqu'une de ses nièces s'y consacrer au service des malades. Voulant leur en faciliter les moyens, et en même temps laisser aux tilles de Saint -Joseph nne der- nière marque de son attachement sincère, il leur donna, le 20 ftctohre de l'année suivante, la somme de 4,;3()0 livres, pri^duisant 22o livres de rente annuelle , pour fonder une place de reli- gieuse qui pût être remplie de préférence par quel(]u'une de ses nièces de France, ou. s'il ne s'en trouvait aucune ([ui eût vocation pour cet état, par quehju'une de ses parentes, dont il avait attiré les famdles à Villemarie pour pro- curer Taugmentation de celte colonie naissante. il désigna (pudqu'une de ses petites-nièces de if.85. Ilaulmesnil, ou, au défrait de celle-ci, une fille (2) Arto (lu fiç, gj^ cousine de Migt^on, ou de sa cousine I^e Tor- dff'iiosnUn/il r^i' (-)• '"'i ])renhère qui jouit de cette faveur (li.^ nos in mnn>\ ' ''' fut Jeaune-Gabrielle de Migeon, fille du juge d [ \m-\ .Montré sou ép( était su c(jloml) retraite dessein; (ju'elle elle acc< retira p rite ave son avei saints e abondan possédei retraite ( était rési pourrait. mariage ; le contra retraite, seplembr La ferveu elle mont Elle ne se admise à même ajo Joseph d( ^k aveur [1687] TKOISIKMK PARTIE. — CH.VrnaF, III. 71 Mnnlréal et de (^illierinc (laiirlicr de Hcllmille, son épouse, dont nous avons parlé déjà. Klle était sur le point de se marier, lorsipic M. de l.a- i'oloml)ière lui proposa de l'aire auparavant une retraite de dix jours ;din de l)ieu connaître t'(' [I6H7J TROISIÈME PARTIE. — CHAPITRE III. 73 (le la sagesse , do la piélé cl du liclie fonds de vertus ({u'elle admirait dans (leneviève, désirait singulièrement d'être servie par elle jusqu'à sa mort; et, pour l'y engager, elle lui ]»rnmil de lui laisser une somme au moyen de la<[U('lle elle pùl entrer en religion. I*eu d'.umées a[)rès la dame nnuirut, et S(»n fils se m(»ntr;nit tout dis- posé à exécuter iidèlement les volontés de sa mère, (îeueviève entra sans ditrérer riiez les filles de Saint -.losepli en (pialilé de sœur con- verse, étant Agée de vingt ans. (Quoiqu'elle ne lût pas d'une Forte complexion, sa ferveur sem- Itlait lui donner des forces pour suffire aux tra- vaux dont elle était cliarL^ée , et elle se rendit ,., , , ~ (1) Annnln^ très- utile à la communauté, qu'elle servit et %l''"il''^yii\l'. édifia (1) jusqu'à sa mort , arrivée quarante -six 'sœul'^M^. HIRI tii(>isii:mi". TAnTir, — r.n.vriTiiK m. /.) alors Uis (le Il iiiri'i' Macr. en apprciiaiit le |>i'(»,::n'S th.' vnlip « (•oiniiiimaiitr (I); je suis Iticii aise (|(ic vous {])Mtrr,fr M. Tiiiiiini) il • (I |iriei'ons l)ii:r de vous en envoyer (juanlilé (( d'aulres. Nons le ferons d'anlani jilns volon- « Mers , (|ne nous savons conihieii voire élahlisse- <( ment esl utile à la .nloiriîde l)u:i el au Iticn du (( pays (2). )> La mère Macé lui ayant lénitiiuné {i)i.rit, >>,/,• M. IKiiisoii n sa re('onnaissan('(! pour les secfuirs temporels ri /. les services s[»iriluels ([ue les e('tlésiasli(pies de "•'•'■'• Sainl-Sid[>i((î procuraient à sa comninnauU' : « Il (( esl l>ien juste, lui re[toiidait M. Tronsoii. ({U(! « de noire côté nous servions celles ipii servent « N'oTHK-SKKiNKiu comme vous le laites. Nos « .Messieurs de Montréal entrent tout à t'ait dans H mes sentiments ([uand ils vous rendent 1rs « assistances (jue vous me mar(|uez, el je suis « hien aise que vous en soyez satisfaites. Il est H de la lionlé de DiKii et de sa providence paier- ie nelh; de lu' pas laisser sans secours ceux ((ui « abandonnent tont pour son amour. Je S(»uliaite (( (proutre Texpérience que vous en avez faite mme dit l'Kcri- <• ture), DiEi; mette voire maisrai en étal do rem- IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) 1.0 l.l 1.25 ■^ MU IM 2.0 1.8 JA illlll.6 v] <^ /i /a 'él o / s Photographie Sciences Corporation 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N. Y. 14580 (716) 872-4503 7G HISTOIRE DE L IIOTEL-DIEU. [1687] h ' i {\)Lrttredc « pHr tous SCS desseiiis sur elle(i). » M. Tronson M. Tronson , , f/u 12 Juin répondait pareillement à la sœur Le Jumeau : lfi82. '■ '- « J'eslime trop votre saint institut , et les emplois « de votre charité me sont trop à cœur, pour lui « pas les appuyer autant qu'il me sera possible. « Je suis ravi que tous nos Messieurs soient dans « ce même esprit; car je ne vois rien de plus « utile pour le pays que le soutien de l'œuvre « à laquelle Notre- Seigneur vous a appelée. Les « grâces qu'il vous fait, et que vous me mar- « quez, sont considérables, et l'on peut les 0 regarder comme des effets de sa particuli«}ro « protection. Soyez persuadée, ma Révérende « Mère, que ce sera toujours avec joie que nous « profiterons des occasions de vous rendre ser- « vice, et que c'est de grand cœur que je vous « suis tout acquis , en l'amour de Celui qui , nous « ayant tous acquis au prix de son sang, veut quo (i) Lettre fiu « nOUS SOVOUS tOUS UU CU SOll diviu Esprit (2). )i 12 juin 1682. _ "^ _ _ i \ / L'unité de cœur dont parle ici M. Tronson ne pouvait être plus entière parmi les filles de Saint- Joseph , ce qui lui faisait dire , écrivant à la mère Macé : « L'union qui existe entre toutes les sœurs « est une marque que Notre- Seigneur règne « dans votre communauté, et que son esprit est « le maître des cœurs; et je regarde cette grâce « comme le fruit de la charité que vous exercez [ 1000] « en s « dans xMais [)ar le ruiner séminal le dessf blissem ces troiî: l'esprit Seigneui sainte \ saint Jo Ces trois beaucou Saint -Jo considér ce desseï de tout 1 substitut Hautes ( sous le S] iiaire.Nc dans la T tentation munauté de retrac [1687] ronson meau ; ïmplois )Our lU! ossiblo. lit dans de plus l'œuYio iée. Les le mar- ient les iculière vérende [lie nous dre ser- je vous li , nous eut que (2). ,- tison ne e Sainl- a mère s sœurs règne prit est e grâce exercez [IG90] TROISIÈME PARTIE. — CIIAPITHE III. / / « en secourant ses memln-es et en le servant (( dans la personne des pauvres (1).» Vk^mrlim'^ Mais cette union fut quelque temps affailjlie k.oo et suiv. par le prince de la discorde , qui s'elfitrca de Tnmi.ies ruiner les communautés de THùtel-Dieu, du i;i ... 1 1 i-i t ' communautû seinniaire et de la Congregalioii , en renversant d»^ S;iiiit-.)oseph. le dessein que Dieu s'était proposé dans leur éta- — ^i- Trouson ^ propose blissenient à Villemarie. Nous avons dit que par 'luxsjems ces trois instituts Dieu voulait répandre en Canada ^^'ii'i'l'ê.'iîi'i"''^ l'esprit de la Sainte - Famille : celui de Notre- ,iu sdmiuiiie. Seiuneuii par le séminaire , l'esprit de la très- sainte Vierge par la Congrégation, et celui de saint Joseph par les religieuses de l'Holel-Dieu. Ces trois communautés étant donc établies , après beaucoup de peines et de travaux, et celle de Saint-Joseph étant déjà composée d'un nombre considérable de sujets, Dieu, pour montrer que ce dessein était son ouvrage, permit que Fennemi de tout bien tentât de le ruiner en s' efforçant de substituer a l'esprit dont chacune de ces commu- nautés devait être animée un esprit différent, sous le spécieux prétexte d'une perfection imagi- naire. Nous ne répéterons pas ici ce qui est raconté dans la Vie de la sœur Bourçjeojjs sur cette étrange tentation , qui avait pour but de réunir ces com- munautés en une seule , dans la vue chimériciue de retracer plus parfaitement la vie des})remiers )ngré- ivoisse, -.losoph PP. lé- ,'étaljlii' igea an prirent avenir, onson : cail les M. de irilùlel- ra point |ue ces elles et 'onnne er c[ue lf)î)-2 I TtlOlSIKMi: TAUTIE. — CHAPITHE ni. n) « parce qne nnns croyons ([ne c'est la volonté de (( Dn^u, nons les quitterions ;uissitôt qne nons ne « verrions pins de bien à y faire; et qne notre tra- ce vail y serait inutile , parce qne alors nons n'an- « rions pi us de marques de sa divine volonté ( 1 ) . » {ï)u-ftie de M. Trousoit à Néanmoins les mères Le Jumeau, Macé et Mf»rin , ''^- i^<'»'!j, '/'-• craignant que M. Tronson ne les abandonnât, lui écrivirent, chacune de son coté, pour le supolii'r de leur continuer les mêmes services, l'assurant que ce changement mettrait le trouble dans la communauté, toutes les sieurs ayant une parfaite et entière confiance aux ecclésiastiipies de Saint- Sulpice. « Je vois bien, ma Révérende Mère, ré- i69i. « pondait-il à la sœur Le Jumeau, que ce serait « vous laisser sans secours que de ne vous donner f( personne du séminaire. Dn:i: fait assez con- « naître qu'il ne veut pas (pie nous vt tus quittions « présentement , puiscpi'il n'y a encore dans l'ile « aucun religieux à qui vous puissiez avoir re- « cours. Quand il demandera quelque change- « ment de conduite, il changera les cœurs ; et la « confiance que toutes vos iœurs ont présentement « à nos Messieurs ne sera jikis alors un obstacle , « parce qu'il leur en donnera autant pour ceux « qu'il appellera à vous servir. Il n'y a qu'à s'a- « bandonner à sa Providence , et suivre cepen- « dani les voies communes qu'il nous a marquées i((} I ,t I ', I V. 80 IIISTOIUE DE L ilUTEL-LlElI. [IGOiJ « en JKSus-GmusT (soiiiiiis à Josepli et h Marie) , K sans nous écarter jamais , sous quelque préti'.vh ■ (V que ce soit, de l'oljéissance aux supérieurs (iiii (1) Lettre à u nous tiennent sa place (\). » M. Tronson répon- /« su'ur Le Ju- meau . du 4 Jait pareillement à la sarur Macé: « Je serai tou- 7/i(ii 1692. ' « jours ravi, ma Révérende Mère, de pouvoir 1693. ;< contribuer, à voire satisfaction, à la sanctifica- « iionde vos sœurs et de toute votre communau- « té. Ainsi , comme vous me témoignez , et (|ue « plusieurs m'écrivent , que si nos Messieurs « ciuittaient votre direction, ce serait une déso- « lation l'ort grande dans votre maison, je con- « sentirai volontiers qu'ils continuent tant que la « docilité et l'union des esprits les mettra en état « d'y fiiire du fruit , et leur sera une marque que K DiHU demande cju'ils y travaillent; car sans « cela ils n'auraient qu'à s'en retirer connnc (i d'un lieu où ils ne seraient pas appelés , et qu'à « s'appliquer à leurs emplois ordinaires. J'espère « que Notre-Seigneuk ne permettra pas c^u'on « leur en donne sujet, et que de leur part ils ne « manqueront pas de zèle pour procurer autant « qu'ils pourront le bien de votre communau- (2) Lettre de « f^ (2) . )) Enfin M. ïrouson écrivait à la sœur Mo- M. Tronson a ^ ' îéS^^"^*^' ^'^^ • ^^ ^'^^ ^^^ édifié de l'ouverture de cœur que 1694. (( vous me faites paraître dans votre lettre. 11 est « vrai que quelques circonstances particulières ■ f; IS !■ '1 [\CM] [lOUiJ tuoisiLme tautie. — ciiapitue ih. 81 lai'ie) , fClt'Xlt' Lii'S qui répoii- •ai ton- )Oiivnir ctifica- munau- , et (jue essieu rs 16 désn- je coii- it que la a en étal que que car sans comme , et qu'à J'espère s qu'on rt ils ne r autant munau- œur Mo- ur que e. 11 est culières n {\niai m'avait niaiulées me faisaient craïudre « pour l'aveuir. Mais, cdunne ])ai' l;i miséricorde u (le l)ii:i' tout cela est mainleuaul dissipé depuis u l'éloignement des personnes (|ui pouvaient y « avoir contribué innocemment, il n'y a qu'à (' rjublier tout le passé , et à se rendre fidèles à « suivre à l'avenir les règles conunnnes et sûres « de l'obéissance. Comme je sais combien votre « établissement est avantageux à iMontréid, et « combien il contrilnie à la gloire de Dieu, par (( le service que vous rendez aux malades , je n'ai « garde de détourner nos Messieurs de celui qu'ils « vous rendent, tant que l'on vctudra bien con- « tinuer de suivre leurs avis. J'espère queNoTiŒ- « Seigneur tirera sa gloire de tout (1). « Les ecclésiastiques du séminaire continuèrent en effet , après ces troubles comme auparavant , à diriger la communauté des hospitalières ; et voici ceux (jui en eurent successivement la con- duite, jusqu'au temps où nous sommes arrivés. A M. Le Maistre, nommé par l'évèque d'Angers pour directeur des trois fondatrices avant leur départ de la Flècbe, en lObO , succéda, comme on l'a dit , M. Vignal, que M. de Laval leur donna la même année, durant le séjour qu'elles firent à Québec (2). En IGGi , M. Vignal ayant été mas- sacré par les Iroquois (3), IVL Souart fut nommé II. 6 [\)IMIrcde M. Troiison ii la sirur Ma- rin, (lu 21 tufirs 16'J/(. — Li'ttri' à lu ■s'ieitr Mail-', (lu 21 mars lt;9.'.. XVI. Dircot'nii's (It'S lillt'S (b; Saint-Joseiih ,jus([u'eii iGît'J. (2) Annalea (les iKjspifnliè- rcs (le Ville rnarie ,p(ir lii;r. IGOi (I) Aimalis ili'sliosijitiilii''- les (le Vilh'- minif , par hi sœai Marin. (-2) Vie lie M. Dollier de ('(isson . par Gi uiidet. (3) Lettre (le M. Tronson , du 5 (wril 1G77 , à M. Le Febvre. [\) Lettre de M. Tronson à M. Sounrt, du b «m/ 1677. (5) Mémoire adressé /xir M. Tronson à M. Do/lier de Casson en lf.78. (G) Lettre de M. Tronson à M. Dolliev de Casson, du 11 avril lG8a. — Lettre à M. de Lacolom- bière , du 25 avril 1688. (7) Letirede M. Tronscti à la mère Maté, du 4 îtiurs 1G92. tl'aboiil ronH'SSi'Ui' cl ensiiik' siipuriciir tlo ces filles. Il exerça ces deux emplois, (iiioiqu'il lut supérieur du séminaire en l'a])sonre de M. (h (jueylus, et les conHiiua encore après (jue ce der- nier l'ut revenu au Canada, comme aussi lors({ue M. DoUier de Casson eut été établi supérieur du séminaire (1). Mais M. Dollier élant repassé en France pour y rétablir sa santé à la suite d'une cbutecpi'il avait faite dans les glaces (2), et ayant été remplacé par M. Le Febvre, la conduite de r Hôtel-Dieu fut donnée alors à ce dernier par M. de Laval (3). M. Tronson ne put applaudir à cet arrangement, soit parce que M. Le Febvre n'avait pas l'expérience que M. Souart s'était ac- quise dans la direction de cette communauté, soit parce que sa présence était nécessaire au sé- minaire (4). Aussi, en renvoyant M. Dollier de Casson en 1678, lui marquait-il de se borner à la conduite de ses ecclésiastiques et aux affaires de la maison (5). La cbarge de supérieur de l'Hô- tel-Dieu fut en effet rendue à M. Souart , qui l'exerça, aussi bien que celle de confesseur, jus- qu'en l'année 1684, qu'on donna l'une et l'autre à M. de Lacolombière, de l'a\'is de M. de La\al et ensuite de M. de Saint-Vallier (6). M. de Laco- lombière, ayant été rappelé en France, fut d'a- bord remplacé par M. Remy (7) , puis par M. du V ^ f IGOo] tiuusikmp: i-autik. — ciiArnaK iir. 8:i ('llai,l;ll(^■UI , (MMinomii du si'iniii.iiiv, h qui suc- (•('(.l;i |it'U apivs M. Itarllirlcuiy (1). Mais comuK» rclui-i'i ne pouvait dduncr seul à la cominunault! (les religieuses, déjà l)eaucoup accrue, et aux malades, toujours eu grand nombre, les secours spirituels qu'il leur devait, on divisa ses deux em- })lois : M. Harihélemy fut chargé exclusivement de la conduite des malades (2), et les religieuses élurent pour leur directeur particulier M. de Séguenot, curé de la paroisse de ri'mfanl-Jésus ?i la Pointe-aux-Tiembles dans Tile de Montréal. François de Séguenot , du di(»ct;se d'Au- tun , envoyé en Canada par M. de lîretonvilliers en 1073 (!{), avait établi la paroisse delà Pointe- aux-Trembles, oîi il était singulièrement estimé et vénéré de tous ses paroissiens. L'aflection qu'il leur I ortait depuis si longtemps, et le désir qu'il avait de les servir juscju'à sa mort , le firent douter d'abord s'il devait se rendre au vœu des religieuses de l'Hotel-Dieu, qui l'avaient élu leur directeur d'une vc>ix unanime. Et quoique M. Dollier eût confirmé son élection, et que M. de Saint-Vallier l'eût prié d'accepter ce nouvel emploi, dans l'es- pérance c[u'il pourrait diriger aussi les frères hos- pitaliers que M. Cliaron établissait alors, M. de Séguenot voulut néanmoins consulter M. Tronson avant d'abandonner sa paroisse. « Il y a vingt ans M. Ti'ditsdii à M. .lu Chili - f/Hi'iiu , lin i'j nittrs Uil'j. {•ï.l.rihrd,' M. Innttuii il M. llr Mihll'l, i/ii l'J iirrii 1707. Iti'J'i. xvu. Lis til!.;s (11! Saint -Jost'[ili oliscnt lioiir k'ui' dirciU'iii' M. (11! Séi-'iii.'uut. (3) Cil tu/ u- f/Hi' d'nntrve ili''i Messieurs ilu séminnirn de Siiiiit-Sit/- picede Paris, p. 106. I. r H\ iiisToiiiK m; I. iii)Ti;i,-i»iKi'. [\m:\ « que vous travaillez à la Pointe-aux-TieniMcs, « luiré])(»uilil cederuierj le 28 mars lODii; Vdiis « y avez 6\i\]M l'ordre et la \\ié\ù au'aiit (|ue vous « avez [Hi ; la paroisse de rKuranl-J»''sus est liieu « réglée. Il y a apparence ({ue vous y avez l'ait « tout CA\ ([ue DiEi' deniaudail de vous, puisque « préseulcnienl il vous appelle ailleurs. Car, « après la prière (pie vous a faite M. de Quéln'c, « après l'ordre de M . de Cassou , après votre élec- « lion par toutes les tilles de l'Ilùtel-Dieu, il est « dillicile de ne ])as croire que ce ne soit là votre « vocation. Vous devez espérer ([ue ces bonnes « filles ne profiteront pas moins de la spiritualité « que vous leur donnerez ([u'en ont profité les « paroissiens de la Pointe-aux-Trendjles. Quoique « cet emploi demande du tenqw, je ne crois pas « qu'il soit aussi pénible que celui de votre pâ- te roisse , et la consolation de voir de bonnes âmes « avancer à grands pas dans la perfection adou- « cira vos infirmités. Il est vrai que le soin de « riiùpital de M. Cliaron, avec le service des « religieuses , serait pour vous une grande « charge ; mais si l'obéissance vous impose ce a double joug, je ne doute point que Nothe-Sei- {{) Lettre tif « GNELK ne VOUS soutiemie et ne vous donne les M. Tronsou « „ , . -i, t M. de ségup- « forcesuecessairespour VOUS en acquitter cligue- not . du 28 wfl/iic9j. « ment (1). » Dieu Lénit en effet le zèle que 1», [inOri] TFiniSIKMK TAHTIK. — CMAMTnK IV s:i M. deS(5giii'iin( (l('ploy;ip(uir la sanrtincnlioiulos {\)h'ffrr,f^ lillos (If Nmil-.I(>srjtli. I.c Iniii |ii'iii(i|»al do sa M. (!>- Srun'" sage aircctidii lut d avoir n .du plus «'Iroilo (uio ""' '•'•'"'• j.uiiais 1 uuion dos cœurs (1). (|ui avail soullcrt .»/. /rv.A-.v- (|iit'l([uo alloralicu a 1 occasiuu dt's IrouMcs duul ''"'//'•. '/"-26 '/(•/■// 1700. iKius avons parler; ef il s'accpiil dans rcl (>nipIoi, {x, cnh,/.,. (]u iloxerra|us([u eu 1 auiicc KiDl) (2), une grande sir„rs ,iu s^- , . niinniri' i/r rcpulalion pour la conduite des Ames {'A). Viilnmnnc. CIIAIMTKE IV. *h , KTAT TFMPonEr. i»K I, inVi i:r, - Dii'V . — UN I:n nECONSTBl'IT I.KS IIATIMINTS. — IIS SiiNT AI'SSITÔT REDl'ITS KN CENDHES PAU l'.N KIRIRUX INCENHIK. — (IN LES nKTABI.lT. 1 : I tligiie- le qno Nous avons dit que les fdles de Saint-Joseph , , appel(5es à honorer ce grand s;unt comme con- p.iliïlSIh'ies ducteur de l'enfant Jksus pauvre, roi des pauvres s.im't-'^îosoi.h. et fondateur de la pauvreté évangélique , devaient offrir aux fidèles de Villemarie des exemples frap- pants de Tamour de la pauvreté, afin qu'elles pussent leur apprendre à supporter saintement les privations que la plupart éprouvt'rent pendant longtemps dans cette colonie naissante. Pour ce dessein , la sagesse de Dieu voulut qu'elles fussent réduites elles-mc^mes à la plus extrême nécessité , \r\ \ II, h. V m IIWTOIUE HK L'iiÙTKL-niliL'. l um I tout «Ml |»i'ociir;uit par l(Mirs cliarifalilcs soins le soulagiMin'iil i'('iui»'ro lois en ([ualilé ilo grand- vicaire et (r«'v»Vpic noinini' de nnélxîc. Dans la relation de son voyage «pi'il [)ul)lia a[»rès son re- tonr en France, il s'exprimait en ces ternies: « A Villeiiiarie, riInlel-Dieii es! administré (»ar (t dix-lmitou vingt religieuses hospitalières dont « plusieurs sont venues de Fi-ance. Ce sont di; M vertueuses filles; mais on ne peut guère «'^Ire « plus pauvre ({u'elles ne le sont. Ccîtte maison (( n'a| TIKII.SIKMK l'AIlTIK.— «lllAnTIll-: IV. 87 « lilx'M'aliltS' royales, jiour soulcDir iino rnivro [\)j:rintpv(i. ... . '"•'1/ i>' /" V'>"- yvllr-Fiiinrp , « soliiinciil lu'ccssairo à la culouie (I). » ^ ' iitii'ih'Qiii'lii'i'; M.(lelK'nniivillL',g(Mivermiurgéiu'ral,('lM.(l(' \'^"''^,^^ |''JJ' tu, 11-2 . II. Kl.it (lliampigiiy, iulendaut du ('anada, qui visilèri-ul aussi l'll(M('l-I)i('U , l'ureul Ittut liés de snu dénri- , ilrS It'Vt'llIls lueut ; et [tour en^Ljai^cr la citiir à lui procurer i ii,>,(",''i.|)|,,„ (juelcjne secours exiraordiiiaire. ils lui lireiil cttn- ' 'liiiVs'ih' '^ iiaîlre en délai! , au mois de uttvemlire I0S7, le modi(iiie revenu el les charges énormes de ccit élaltli.ssemenl. « i/auuée MliH, di.saieut-ils dans « leur mémoire, M"" de lUdlittu, suriuleudanlo, « donna 20, ()()() écus pour sa iondalion, espé- « rani qu'ils en produiraient 1,000 de rente an- « nuelle. Cependant il est arrivé ({ue ee fonds « n'a prttduil tout au [tins qu'une rente de 1,200 « livres. Cela vient de ce que, du consentement « de la fondatrice, on prêta 22,000 livres à la « Cùnq)agnie de Mttntréal pour lever cent lioni- « mes, atin de .{.garantir cette lie des attaques des (( Irftcpiois. Ces hommes Font sauvée en effet , et « tout le Canada aussi. Cette compagnie s'ttbligea, « en prenant la somme, de donner à l'hôpital « une terre en paiement. Cette terre fut donnée H telle (]ue l'administratrice la souhaita. Mais « comme les terres ne valent pas tant à présent « que pour-lors, celle-ci ne porte au plus que h \ !l I 1 Jlll II lu 88 HISTOIRE DE LllOTEL-DIEf [1695 « 400 livres tous les ans, l'HcMol-Dieu n'ayant (( pas d'ailleurs le moyen d'y faire les répara- « lions nécessaires, qui coûteraient beaucoup. « M'"" de Bullion donna encore 22,000 livres eu « constitution de rentes sur M. le duc d'Angou- « lème. Celui' ci étant mort quel(|ues années « apr^s, son bien a été mis en discuscion ; et « comme rMôtcl-nieu et les autres créanciers »( n'ont pas assez de crédit pour faire vider cette « discussion, ayant affaire à de fortes parties, « dont l'une est M. le Prince , on ne peut toucher « ni le principal ni la rente, qui n'a point été « payée depuis dix-sept ans. Enfin, les 16,000 , , , . « livres qui restent de la fondation sont entre (\) Are/uvr.'i ^ de la nunme: ^^ |gg ^lains du sicur Desbordes , qui en paie tous mémoire de ? i r « les ans 800 livres de rente, qui font, avec w les 400 ({ue l'on tire de la terre de l'Hûtel-Dieu , « tout le revenu de cet établissement (1). « Les religieuses qui le dépensent sont encore « plus à plaindre. La dame de Bullion ayant « donné 20,000 li\res pour les entretenir, le sieur « de La Dauversière, receveur des tailles à la « Flèche , à qui on remit cette somme , s'ol)ligea « de l'employer à rac(|uisition d'une rente « de 1 .000 francs. Cependant il la porta au tréso- « rier de l'épargne en acquit de sa recette des « deniers du roi, dans la pensée delà remplacer MM. de D( nonville et de C/ioDipigni/ . 3o'7oArel687. rf lettre du C Kdobre 1687. I i6ori « lorsf (i la m « tenq « n'av; « en d « Ma je: « perd L'HÙ que 1,2 saitchac de 1,00 et une a les répa dique r M. de D en effet rante-se troupes pas enco « que M M t aient « livres « dépen « secoui « son pé « qui es « pas 00 ■ E ' A> \. I60ri TROISIEME PAirriE. — CHAriTIU: IV. «0 ligea (1) Ihul.. 3 tdhrr 1687. m. Kt.it « lorsqu'il aurait, trouvé des porsoiines sûres pour u la mettre en rente. Mais étant mort peu de « temps après, redevable au roi de plus qu'il « n'avait de biens, les 20,000 livres qu'il avait <( en dépôt sont entrées dans les colfres de Sa « Majesté, et la fondation des religieuses a «''é « perdue (I). » L'Hôtel-Dieu n'avait donc alors de revenu que 1 ,200 livres ])ar an. U est vrai que le roi t'ai- 'l's charfrrs sait chaque année aux religieuses une gratification l'Hùtoi-Dir de 1 ,000 livres pour subvenir à leurs nécessités , et une autre de l ,000 livres à l'établissement pour les réparations les plus urgentes ; mais un si mo- dique revenu était bien inférieur à la dépense. M. de Denonvilleet M. de Gliampigny écrivaient en effet au ministre qu'ils avaient trouvé qua- rante-sept malades à l'Hôtel-Dieu, quoique les troupes qui étaient allées en guerre ne fussent pas encore de retour. « U paraît par les comptes, « que M. l'abbé de Saint-V allier a vérifiés , ajou- M t aient-ils , que la dépense se monte à 8,000 « livres par an. De cette manière on voit que la « dépense passe le revenu, et (ju'à moins d'un « secours extraordinaire, il faut que cette mai- « son périsse. Cependant sans cet établissement, « qui est à la tète de la colonie , nous ne savons « pas comment nous ferions pour les soldats et > i( M ^i 90 HISTOIRE TiE l/llÔTEL-PIEU. [160ri] « les habitants. Il y a deux chirurgiens , qui pour « toute rétribution reçoivent chacun du pauvre « Ilôtcl-Dieu quinze écus pour servir toute l'an- « née, par six mois. Ils servent trop bien pour « si peu de chose. Nous vous demandons, Mon- » seigneur, votre protection pour cette pauvre « maison , afin de lui procurer quelque gratifica- « tion. Elle aurait été abandonnée si nos mar- « chauds les plus charital)les ne lui avaient en- ce core prêté , dans la confiance que vous ne; « l'abandonnerez pas. Nous avons été nécessités , « pour donner moyen à cet hôpital de prendre « soin des soldats malades, de donner par jour, « pour chaque soldat, trois sols en sus de leur « paie. Nous avons cru, Monseigneur, que vous « l'approuveriez, car on ne peut pas nourrir et « médicamenter un soldat pour quatre sols par « jour sans être à charge àl'Hotel-Dieu (1). » En vue d'exercer les filles de Saint-Joseph h des bàtiinonts une pauvreté plus entière encore, Dieu voulut l'Hôtel - Dieu, qu'outre le manque de revenu elles n'eussent pour se loger et pour loger leurs malades que des bâti- ments c{ui en méritaiei. ù peine le nom et qui tom- baient en ruine de toute part. Voici la description qu'en faisaient MM. de Denonville et de Ghani- pigny, entièrement conforme à celle qu'on lit dans la relation du voyage de M. de Saint-Vallier. (I) Archives fin la marine , ibid. IV. État \ . ( % i [1605 TROISIEME r.UlTIE. CTIAriTRE IV. 91 « C'est la plus grande pitié du monde que de voir « le logement de ces pauvres religieuses. Nous « Tavons visité de la cave au grenier. Outre qu'il (( Y pl^iit et y neige de tout côté, n'étant que de (( vieux cloisonnages, elles n'y peuvent absolu- ce ment pas rester sans courir risque d'ôtre écra- « sées d'un coup de vent. Car la salle où sont les « malades, en quoi consiste tout l'iiùpital , est (( étayée en dedans et en dehors. L'appartement (( des religieuses est sur cette salle, et par consé- (( quent dans le même péril. D'ailleurs leur loge- ce ment (qui est plutôt un grenier qu'un dortoir) « est si étroit , cfu' elles sont ol)ligées de coucher (; plusieurs dans une môme cellule , si petite qu'à <( peine elles s'y peuvent tourner. D'ailleurs, « c'est tout près des toits, en sorte que, selon u les saisons, on y sent un grand froid ou une « chaleur extraordinaire. Il est vrai qu'on a bâti « celte année (1687) une salle (pour les hommes « malades, en attendant qu'on puisse en con- <( struire une pour les femmes); mais, outre « qu'elle n'est pas achevée , il a fallu emi)runter « pour la mettre dans l'état où elle est. La grâ- ce tification de Sa Majesté , qui est de 1 ,000 livres, <( les aumônes, les quêtes que l'on a faites dans « le pays n'ont pas fourni de quoi achever cette « salle (et comme les marchands du pays se lassent ni 'lit <; 'I , 9-2 HISTOIRE DE MIOTEL-MEI'. [160^] [iGor; (1) Archives th' In iiuirinc. , ('nii''<(iii f/r- iip'rnl , t. XVI ; Mémoire sur /'/iôj)ifal lie Montréal. V. M. (lo Saint-Vallior [ircssp los filles do S'iint-Josoph (le rebâtir rHùtel-Dieu. (2) Annales /les ho'ipitii- liéres île Vil- lemarie , par la sœur Mo- nn. « de prAfor à une maison qui esi si mal dans ses « affaires, il n'y a (jue Dieu qui sache par quel « moyen elle pourra s'établir). Indépendamment « de la salle des femmes, il reste encore à con- « struire tous les oiïices , les caves , l'appartement « des religieuses et la chapelle ; il faut joindre à « cela les bâtiments de la grange, qui tombent « en ruine de tous côtés (1). » Dans l'état de gène extrême où elles étaient réduites par l'incommodité et la petitesse de leur bâtiment, et dans le péril continuel où elles se voyaient exposées à cause de sa caducité , les filles de Saint-Joseph désiraient beaucoup de le recon- struire. Mais n'ayant pas de quoi suffire à la dé- pense courante de la maison , elles n'osaient en- treprendre un pareil dessein. Les ecclésiastiques de Saint-Sulpice s'elforçaient d'ailleurs de les en dissuader, surtout M. Macé, leur conseil et leur principal appui , qui ne cessaif de leur rappeler dansses lettres l'exemple de cet homme impruden l de l'Évangile qui , ayant commencé de bâtir une tour, ne put l'achever faute de ressource. Pendant qu'on délibérait sur ce sujet, M. de Saint-Vallier, nommé pour succéder à M. de Laval , fît sa visite à Yillemarie , comme nous l'avons dit ; et voyant l'état de ces bâtiments , il pressa les filles de Saint- Joseph de les reconstruire (2). La mère Macé, en 1'- i I Inns SOS lur quoi imnioiif I à con- L'tement )inclre à ombent étaient de leur elles se les filles e recoii- ix la dé- ient en- ■istiques le les en et leur appeler rudeiil itir une endant iVallier, a visite voyant 3 Saint- xré, en IGOol TROISIEME PARTIE. — CIIAFITRE IV. 93 remerciant M. Tionson du Lon accueil (pie M. de Saint-Vallierleur avait fait à sa l'ecomniandatinn, lui lit part des instances de ce prélat ; et comme, en engageant ces filles à construire, il ne leur avait pas offert de quoi fournira la dépense;, M. Tron- son craignit (|u'il ne les engageât dans une entre- prise ruineuse , et répondit en ces termes à la mère Macé , le 3 mai 1 086 : « Je ne m'étonne pas de la « charité que vous a témoignée M. l'aLbé de « Saint-Vallier, et de l'estime qu'il a de toute « votre communauté. C'est le grand Lien que « vous faites qui lui a donné ce sentiment , et « vous n'aviez pas besoin d'autre reconimaiida- « tion auprès de lui. Puiscpfil entreprend de « vous faire bâtir, c'est cpi'il voit le besoin que « vous en avez. Faites-lui bien représenter Fim- « possibilité où vous seriez de faire cette dépense (( sans un secours extraordinaire. Personne ne « peut mieux vous le procurer que lui ; car il a « du crédit à la cour ; le roi l'écoute , et son té- « moignage sera d'un grand poids pour nos Mes- « sieurs de Montréal : ils savent bien que c'est <( servir toute la colonie que de vous servir. Ainsi « ils vous accorderont toujours avec joie ce qui « })eul dépendre d'eux , et qui sera dans l'étendue ^,| i^ttrede « de leur ministère (1). » M. de Saint-Yallier Y/as.AT.y/i- étant repasse en brance pour son sacre, M. iVlare icsg. •r-,^^ u IIISTOIIIE HF. I/IlOTEL-DlEf. [iGor;] (1) Amiales lies /iDSj/ild- lièi'csdfVilli- iiKirii' , jiiir lu au'ur Muriit. {"î) Archives (h' r Hôtel - Dieu (In VU- li'marh- : hrc- retdu roi , du 13 inars 168S. {i) Archives de 1(1 Dtiii'ine : rcpotises aux lettres de M. de Denuavil- le , 8 mars 16G8,iliul. (i) Lettre de M. Tronson à lu mère Mucé. du ))Wis (le mai 1G88. VI. Par obéissance à M. de Saiiit-Vallier les tilles de Saiiit-Josfph reconstruisent niôtel-Dieu. -Elles en preunent possession. ne manqua pas de le prier de demander au loi une gratification pour aider les filles de Saint-Jo- seph à subsister, car il n'entrait pas dans la pensée de construire alors de nouveaux bâtiments (P, ; et, comme l'avait annoncé M. Tronson, le roi donna, le 13 mars 1688, trois mille livres de gratification extraordinaire pour ces religieuses (2), et leur envoya encore des remèdes pouv les pau- vres (3). Mais ce secours é^ait peu de chose eu égard à la dépense ordinaire de ]'!!otel-Dieu, ainsi qu'on vient de le dire. « Monseigneur de Saint- ce Vallier a fait pour vous à la cour tout ce qu'il « a pu, écrivait M. Tronson à la mère Macé le « 8 mai suivant ; mais la grande dépense que le « roi est obligé de faire pour les troupes rend « un peu plus réservé pour la distribution des « secours ; et ce qu'il a obtenu n'a été qu'un effet « de son crédit particulier et de sa vigilance (4). » Néanmoins, de retour à Villemarie, M. de Saint- Vallier voulut c^ue les religieuses commençassent leur bâtisse sans différer ; et comme elles lui re- présentaient que M. Macé n'était pas de cet avis, il leur répondit qu'il se chargeait de l'apai- ser s'il s'opposait encore au dessein de bâtir ; mais qu'il ne le pensait pas, puisque c'était à sa prière c^u'il avait obtenu du roi cette gratification de 3,000 livres. Ce prélat ne pouvait même com- [iGo:;] [lOO.'i] TIlOISlEMi: l'AllTIE. CHAI'ITllb; IV. o:i au roi iint-.l(i- tts (1); le roi ^"res (le uses(2), les paii- hose en îu, ainsi c Saint- ce qu'il Macé le e que le )es rend tion des 'un ellet ce (4). » e Saint- iicassent lui re- de cet |e l'apai- jir ; mais ,a prière tion de e com- prendre comment elles avaient pu demeurer si longtemps dans des masures si délabrées et si rui- neuses; et pour en venir à l'exécution, il pria l'un des prêtres du séminaire, M. fiailly, cpii était en- core alors à Villemarie et qui avait quehpie intel- ligence de l'arcliilecture, de tracer le plan du nouvel édifice. Ce que celui-ci fît aussitôt. Peu après on transporta sur le lieu les matériaux nécessaires , et la sœur Maumousseau , nommée dépositaire, et qui était pleine d'ardeur pour procurer à ses sœurs un logement plus spacieux et plus commode , fit creuser les fondements du bâtiment de l'agrément des supérieurs, et con- struire les mnrs jusqu'à fleur de terre avant l'iii- ver. Mais cette sœur, ({ui ne connaissait pas encore bien le pays , étant plus exposée qu'une autre à payer les matériaux au-dessus de leur valeur, on chargea de la bâtisse la sœur Morin, qui reprit les travaux au printemps suivant , et mit sur le chantier tous les maçons et les tailleurs de pierre nécessaires à ce grand ouvrage. Le bâtiment de- vait avoir cent trente pieds de longueur et trente et un de largeur, afin qu'on put y établir un dor- toir à double rang de cellules; eiifin trois étages sans y comprendre un vaste grenier. On construi- sit sous une partie du bâtiment de grandes caves de soixante pieds de long, voûtées en pierre et I ( M i :; 00 liisToiiii; in; I. iiuTi;r.-itii:r. [iGur; P pairaiteiiiL'iitoclairoL's. Kiiliu, aux doux cxlréuii- (1, Anmirs lésclubAiimonl un ('leva duux pavillons de viuui- ilcslidsiiitaliè- res ,h' Viih'- cinq iiieds sur Irente et un, seuihlahles luiur la sœur Moriu. hauieuf au rosle de 1 édifice ( I ). Dans réiat de déniinieut où elles t'Iaient, les filles de Saint-Joseph n'entreprirent ces consi nie- lions que par respect pour le sentiment de leur (5véque et par (jbéissance à sa volonté ; et la Pro- vidence sembla montrer combien cette soumis- sion lui était agréable, en leur procurant par leurs amis de Canada et de France, surtout jiai' M. Macé, ([ui épuisa sa bourse et en partie celle de ses amis , la somme nécessaire , qui s'éleva jusqu'à 00,000 livres. M. de Saint - Vallier y contribua aussi du sien vers la fin des construc- tions. Mais avant ce temps, et dès qu'on eul achevé le premier étage avec une partie du dor- toir, les religieuses cjuittèrent leurs vieilles masures et allèrent se loger dans cette partie du nouveau bâtiment le j(jur de la Présentation de la très -sainte Vierge, 21 novembre 1094, après (K iii.sToiiii: ii; I. ii(»TEL-Mi;i'. [\m:\ rilùlclhicM , cl ( riit (|ii(' (Hi('l(|ii(' (Ifmicsficjiic y riail iiiMuU'! avec une limiic'i'c. sans lairc ic- llc\ii»u à l'Iicurc ([ii'îl clail. L;i sciiliiicllc tic; yardc clic/ M. le diovalicr de (lallicre, ^(hivci- nciir (le la ville, aperçut -iiissi du l'eu vers It; même temps, cl vil in(*'m( o ce l'eu aut^meii- tait, sans pensm* ({u'il pi'ii être à rilùIcl-Dieu. lùilin, vers trois lieures du jualin , voyant la llaunne sortir par le pignon de Téiilise du cùtc de la rue Sainl-i*aul, et la couverture déjà tout endirasce, il se mil à crier: .1^/ [vu! Mais, quel- que eiloi't (pi'il lit pour réveiller les voisins, personne ne renleudit , cl il se vit contraint d'aller IVa^tper à la porU^ de rilôlel-Dieu. Aus- sitôt rinlirmier cl plusieurs malades convales- cents sortent de la salle dans la cour et crient au l'eu de toutes lenrs forces. La sœur Mau- mousseau entendit leur voix la première, et, s(»rtant etlrayée de sa cellule, courut le loui^' du dortoir, en criant autant (jn'elle pouvait : « Nous « brûlons, mes sœurs, nous brûlons; levez-vous « vite et sauvez-vous. » Eveillées en sursaut, elles se levèrent à la liàte. Quelques-unes des [)lus diligentes coururent à l'église pour sonner le tocsin: mais elles furent bien étonnées de voir tomber en feu la corde de la cloclie, quoiqu'il n'y eût point encore de feu dans l'intérieur de l'égli était ( la' glise, des (1 llaïuui iKihs cl 111' s'arn man|in'i II' l>i rc\ l't's ilu n <■! l'iiliiio K'imiicul iiinil, en ivllcxioii tilcs pour au !2:i au niuiics. I: • le Saiiil- it'i2:i,sci( jours, l'ail l/.lllll(''C sainl .Mail lasoMiiM lièrc (Icl'ii ^laus la MU c'est-à-ilin malin. C'( cuvo.vi'e ai du jour il jour (-2). (a lei2ifôvri,| i(;u|h'1' le clK'iuiu aux Uanmies, de garantir de l'incendie le nouveau (') La sn'ur Mnriii , i|iii piii Ir df ccl imcudit' tiaiis ses Aii- iKilvs {•[ aussi (laiisiiiu' iclalioii |»ai'liciiliiri' sur cri rvciicmciil, lie s'acconic pas loiijniirs aM'c t'ilc-iiiriiit' luiMiu'clIr vnil en iiian{Ut'r la date. Dans ses Annules . cllf dit taiilùl ([u'il cid lieu le ii IV'vricr, Irlc de sailli Malliias, ciilii' Imis et ([iiahi' licu- ics du inaliii; laiilùl , le :2;{ lévrier, seille lie Saiiil-Malliias; et eiiliii dans la niiil (iu2i au 'i^y. Ces variantes viennent nppa- leniineiU de ee '[u'ajant couiiiom'' ses .In/ut/cs après l'évt'ne- inent , en les reprenant d'aïuiôe en année, elle n'a pas lait réili'xiou au eliangenieni do jdur (pii arrive les années bissex- tiles pour la lète de saint MaMiias, (pii se trouve lixée alors au ïî.') au lieu du i!i, joiu' où elle lonihe dansjes aimées coni- nuines. lui sorte (pi'avant ii piirler de l'incendie arrivé le jour de Saint- Malliias, elle a supposé qu'il avait eu lieu le "Il ou le 2'), selon (lue celte lète loinijait ii l'un ou ii l'autre de ces jours, l'année où elle reprc nail laendinuationde ses Annules. L'année KiO.") ayant clé une année coiiunune (I), la fête de saint Matliias loinlia le-Ji février; et ce fui cejour-lji, coinnie lasceiir Morin le rapporte elle-inènie dans sa relation |)arlieu- lière de l'incendie, (|u'eul lieu cet événement, par coiisé(|uenl dans la nuit (lui était entrt' la vigile et lat'ùte de saint .Malliias, c'est-ii-dire le jour même de celle lète, vers trois heures du matin. C'est en ell'el ce ([u'on lit dans la relation ollicielle envoyée au ministre de la marine : Ce niulheur arriva le matin du jour lie Saint - Malhias , 21 février, trois heures avant le jour (2). Celle année Pàiiues tomba le 3 avril, par consé(iuenl le 2i février était un jeudi. (I) Aiiitiih'ft | liAlinu'iil, l'Idi^ii»' (h; l'aiili»' d»! dix à duiizu |>i('(ls. M.iis les voisins do rilùlcl-hicu , p.ir un cll'rl de 1.1 Icrreurfiui les avait saisis, anvlairiit Idiis ceux ([ui allaient porter secours aux i-eli- gii'iises, et les employaient à déménager leurs pntpros maisons ou à prévenir pour eux-mêmes le ravage de l'incendi»!. Ils ne laissaient aller à riiôlel-Dieii ([uiî les olliciers des troupes, dont la liomic volonté ne pouvait être d'aucun secours dans ime pareille exirémilé. Kniin la Providence voidul (pi(^ deux domesti(pies île rilôlol-Dieu adroits et laborieux, qui seuls auraient sulli pour couper le feu , lussent allés coucher le S(»ir précé- dent à la ménagerie! de Saint -J(»se])li , éloignée d'une demi-lieue de la ville; et ce trait montre (lis h!' pi t'a. bien , dit la sœur Morin , que l'arrêt du Ciel était lièrrs (tv Vil- ^ . , ifinurie, i,ar pronou.'e , ct quc uous uevious passer par le leu ""• sans rémission (1). Cei>enàant, dt's que le cri d'alarme se fit entendre, les malades, comme si la crainte d'être consumés avec la maison leur eût rendu la santé, sautèrent éperdus de leurs lits et s'en- l'uirent la plupart par les fenêtres, malgré la neige qui couvrait tous les dehors. Il n'y eut pas même jusqu'à mi pauvre agonisant qui ne se traînât dans la cour, où il mourut peu après. Les religieuses, saisies d'eifroi en voyant lacou\er- [IGO.^] TIIOISIKME r.vHTii:. — (.IIAriTIli; iv, loi tiiro v\ l.i cli.'ii'ix'nlc de PZ-iilisc loiil en f«Mi d'iin Imiit .•! l'aiilrc, ((iiinirciil rliacime do son cùli''. l ne des plus alcitj'S ;dla |»r«'ndn' Irs rlcls cIkv. la siii»(!?i'ieurt'; et t'Ilc rtail si li'(»id)l('t', (|ir('ll»' lùiu- vfit aiicniic jtorlc. ce (|iii nhli-ca les plus cUVayt'cs de snriir [»ar une rciirli'c, cl les |i(MS<»mn's du d( hors (('(Md^iifci les iiorics à coups de liaclic. Les [)(Misioimaii'('S. (|iii élaiciil an iioinhrc de iKMil", p(»iissai('iit dr leur côlr des ciis lamrii- laldos, roninic si ell's ciissciil ('Iran milicn dn l'en, (jUfii (pie [»nl l'aire pour les rassurer la sour en ^11 enlever tout ce (pi elles pourraient av;mt ([ue i r mce nd le eut o"o' mue la mais(»u. I.a (U positaire des pauvres, qui se rendit trop lard au sien , eut la douleur d'y voir consumer par les llammes les papiers les plus précieux de rH('itel-f)ieu , les livres de compte, enfin tout ce (pii était eu sa l'lll>M'lllS ll(1>|iil.'llii''lr-; fl ilivrl'S lllticillil'l-^ S'ctl'lUl'I'llt (11- sauver l.'S l'tliMs rn'>tri-i)icii. h' /: 102 IIISTOIUE m J, HOTEL-PIEU. [im:^] ( (A garde. Un perdit également presque tout le linge des pauvres, d('i)(>sé au second étage, on l'on n'osa monter, crainte du l'eu, quoitpi'on eût pu le faire encore sans courir aucun ris([ut'. La sœur Miiot , tout inlirme qu'elle était, et la sœur (iene- viève, monlrùrent autant de courage cpie de pré- sence d'esprit en enlevant la plus grande partie du linge et des ornements de la sacristie. La sœur Denis , dépositaire de la counnunauté, ouvrit de force la porte des archives, et en retira les papiers les plus importants , ainsi qu'un sac d'argent que lui avait confié une personne étrangère. La sœ.ur Le Hue, avec ses six novices , sauva tous les effets du noviciat , et aida encore les autres sœurs, par- ticulièrement à transporter de grands coffres oii était ie linge blanc des religieuses; mais tout celui ({u'on avait sali pendant l'hiver, et qui était au tirenier, fut entièrement perdu. D'autres enle- vèrent assez lot la batterie de cuisine, qu'elles enfouirent dans la neige, comme aussi la vais- selle d'étain et plusieurs jiaquets triiabits d'été, ainsi ({ue tous les effets des pensionnaires et les lits des religieuses, qu'on jeta par les fenêtres. Enfin, le garçon des salles, avec l'aide des malades les plus valides, transporta sur la neig O^' au milieu de la cour les lits et tout ce qui se trou- vait dans les salles, ainsi que la i)luparl des ob~ • ai, » h.^ [ ICOo] TROISIÈME l'AIlTIK. — r.HAPlTHK IV. 10,1 jets de la pharmacie, apl■^s en avctii' enfoncé la (i) Annnfr.t fins Itospitd- pOl'te (1). lih'osih' Vil- Inniirir, par Toute la ville était en rumenr et en alarme . ''" ^""' "'- nn. les uns déplorant la catastrophe don! '.es reli- gieuses étaient victimes, les autres craiiiuanf pour eux-mêmes un semlilahle sort, enliu un grand nomhre aidant à trans[torler les elTels pour les soustraire à Tincendie. Personne ne lit, paraître plus de dévouement ([ue ti'ois Pères Hé- c(»llets accourus des premiers j)our otlVir leurs services. L'un d'eux, le I*. (iuillaume, se mit à charger sur S(tn dos les sacs de l'arine et à les transporter en lieu sûr, sans craindre le danger auquel il s'exposait; et leur supérieur, le P. Joseph Denis, entrant hardiment dans l'église, prit le très-saint Sacrement (2), qu'il pru'la dehors (g-: .i,„,„/, ,< sur la neige. Au nnlieu de cette agitation, la rcs.r/r. mère Le Jumeau, par un ell'et de son ardent amour pour Notue-Sek^iNEIu résidant dans cet auguste mystère, le suivit à demi vêtue, à rinsu de ses sœurs ; et quoiqu'elle fut alors àgéi^ de soixante- quinze an;- , elle demeura pro- sternée sur la neige peudant plusieurs heures, sans que la rigueur du l'roid ou la crainte d'être écrasée par les chevrons emhrasés pussent la détourner d'une si religieuse application. Eufin le P. Denis, ayant de là transporté le Irès-saiul ^! lOi HISTOIRE DE L HOTEL- DIEU. [t69o] (1) Cirru- lairc sur la sœur lieiu'p Lf Juinptiu ; nr- r/iivcs f/rs /los- jiHdlirrcs de la Flcrhe. (2) Ainui/rs (les linsjiHn- lières (h; Vil- leitKirie , par 1(1 so:ur .1/0- X. A l;i lirosoiico (kl trrs-s;iint Sacreniput lo vent change (le direction et \m'h' les flammes sur le nmivel I!('itel-I)ien, (jui est réduit en cendres. Sacrement dans nue maison voisine, celle de M. Arnault, ellerysui\il , el y resta en adoration jusqn'an lendemain matin, ne pensant à antre chose qu'à prier Nothe- Seigneur de conserver son ouvrage, la communauté de Saint-Joseph de Villemarie (1). Le monde entrait en l'oule dans rilôtel-Dieu, et aidait à en transporteries effets dans les maisons voisines. Ix'S sœurs allaient chacune de son cote' , sortant et rentrant , sans se dire mot , tant elles étaient saisies à l'extérieur, quoifjue intérieurement elles fissent des actes de srtumission à Dieu , et d'amour de sa volonté ado- rahle, qui voulait les sanctifier de plus en plus par cette nouvelli^ croix (2). Il souffliit alors un vent violent de nord-est qui jetait les brandons de feu sur les Lâtiinents de la ménagerie de Fllôtel-Dieu, située de l'autre coté delà rue Saint- Paul, et nouvelle- ment construite , de])uis que les sœurs de la Con- grégation en avaient abandonné le terrain pour se fixer sur la hauteur. A la faveur de ce vent, qui poussait les flammes du coté opposé au nouveau bâtiment, il eût été facile de préserver ce der- nier en abattant une partie de sa charpente. La supérieure fil tout ce cju'elle put pour engager quel(|ues-unes des personnes présentes à monter sur la maison , afin de C(ju[ier le chemin aux [\m\ TROISIEME rARTIK. rilAriTRK IV. 10.') fl.'immos ; elle les conjura avec les plus vives instances : mais il ne se trouvait là aucun cliar- jientier, et nul autre n'osa s'exposer aux acci- dents d'une opération si périlleuse. Comprenant alors que Difc voulait faire passer les filles de Saint -.Joseph par une si grande épreuve, elle se jeta incontinent à genoux, et , quoi([ue vivement émue , elle adora la main d'où ]»artait ce coup de foudre, fil à Dii:u le sacrifice de ce monastère, pour la construction duquel elle avait contracté des dettes qui n'étaient pas encore acquittées, accepta toutes les peines et les privations qui seraient la suite d'un si entier dépouillement , et dem;uida pour elle-même et ])our ses sœurs la (i) Annales di'fs /los/iiffiliè' iirràce de les supporter d'une manière chré- ''^^ '!" ''''^'^- '-' ^ ^ muni' , pur (a tienne (1). ^^a.n- Morin. Le vent de nord -est , qui soufflait , menaçait d'emljraser la ménagerie, quelque effort ({u'on fît pour la conserver, et de porter les flammes sur la maison de M. le chevalier de Callière , et même sur la plus grande partie de la ville. Ce spectacle remplissait tous les assistants d'effroi et de terreur. Dans luie extrémité si atlligeante, M. DoUier de Gasson, supérieur du séminaire, arriva sur le lieu de l'incendie portant le très- saint Sacrement, accompagné de tons ses ecclé- siasticpies et suivi de presipie toute lu ville, ï^ ! 'ili i I ■v\ I ',( r:\. |!; il- r. àk. 100 HISTOIRE DE \. HOTEL -DIEU. [•IGOr>] surtout (les enfants. « A la présence de Xoti^k- « SEKiNEiH, le vent cliangea aussitôt , rapporte « la sœur Morin , et devint sud -est. Tout li; « monde l'ut témoin de; cette merveille, et en (1) Annnics « rendit i^ioire à l)ii:u (1). » C'est ce qu'on lit tfi's hospita- lières (IcVil/e- ,^^j5«5J ,|;ni^ l'y déiM^'clie envoyée au ministre de la mnrie , par lu ' «J sœurMonn. i^ijn-jnc SUT Cet événement. <( Ce fut un grand « honlieur, dit -on dans cette relation , que le '< vent de nord-est, par une permission de DiKii u toute spéciale, se modéra presipie tout d'un « Cftup , sans quoi la maison où logeait M. de « Callièrc , toute voisine , avec plusieurs autres , f/r}amn'hi% « auraient porté le fou ini'aillihlemcnt h la meil- veldtion (II' •ni •11 • • 1 • I rineeiidir i/r (( ieurc parlic de la ville, qui aurait subi le Montréal (hi 1C95- « même sort (2). » Mais ce changement de vent porta les flammes sur le nouveau bâtiment de l'ilotel-Dieu aussi bien que sur l'ancien avec une violence épou- vantable; « ce qui fit voir, dit la sœur Morin, que Dieu voulait nous allliger seides en cette occasion. » On vr»ulut forcer alors les sœurs d'évacuer leur maison, ce qu'elles firent à la, dernière extrémité. Le vent soufflait avec tant de furie , qu'en peu de temps il porta le feu dans le bas du nouveau bâtiment aussi bien que dans le haut, en sorte que cet édifice, l'ancien Motel- Dieu et l'église furent à la fois la proie des I de \oTKi:- I , rapporlc •il. Tout le ille, et en 3 qu'on lit. lislre do la un grand <»n, que le on de D[i:i: tout d'un eait M. de U's autres , à, la nieil- dt subi le r.- .*•>>,:. K ■^>i i 1S. s flammes )ieu aussi ice épou- ir iMorin , en celle es sœurs rent à la ivec tant feu dans que dans ni llùlel- roie des -'%■:: ' ii !- « î il ^i fl« %h fi t u; I lu !'■ I ■' I '/,■(,' ,ta //i\i ,1, .■//:/ .'(,•,/(•/•.-'('•'.'/, / / t 'f ''i I /.v//. r ■r,,;:v /,,'/.• /,/ /'///<■ ,/,■ !/.' ,1 /,/ ;//(/(/■ i.'/,-,i// ,;< h 1 ' "1 »:i( Imiiidic li.'itinici «le pIllJ grande do Lnii^ Tn'inl)! l)ar ton lioues a Coiili l'Oliroro l'oroiil s du IVoii aiicuno à demi des larn d'à 11 Ires que cet de })rati( qu'elles sion. La qui l'est rable qu plustenc Joseph ( Faccrois^ de ses Ir sa sollic ià^ k) [KMKi TIIOISIKME rAllTIK. — C.IIAriTIU: IV. 107 li.immos. I/onil)rasom('ii( sinmll.iiit' do Ions ces liàtinienfs, (jiii lurni.iiciil mi tout iiiio lon,i,nioiir (le i)lus de «[iialre cciils [mîds, ivjiaudil mie si grande clarté, ([lu; dans les loris «le la Prairie, de Longueil, de l}(iiicherville, de la INiinie-aiix- Trend)lcs, f»n aurait pu apercevoir une cjiin^le par terre, et cin'enlin elle l'ut reinanrnée à viniit (i) Annatr.t lieues an delà de Sorel ( I ). {>'''''' '.''' ^'''- ^ ' Iriniiriii. (iontraiiiles de s\'loi,i;ner, les religieuses S(; xi. .• \ ,1 I • 1- I > 11 1 0>iiti;iiiiti'S retu'erenl dans leur jardin. La, elles deinen- .lai.aiidoiin'T rerent sur Ja neige, exposées a toute la rigueur les linsiiil.'iliôrc^ du l'roid, plusieurs n'avinil ni l»as, ni prescpio sont iniiiiiée;; aucune chaussure, d'antres en coilles de nuit et l'isn-urMac; ' f'Ilt'S à demi v«';lues. Si (piehinesunes laissaient couler '^^^ 'in'J^"* des larmes à la vue de leur monastère en l'en, '^"^'''fc'''^ i'^'^' d'antres lj(5nissaient la Providence en pensant que cet événement les mettait dans la nécessité de prati(p.ier à la lettre la panvreté évangélique qu'elles avaient vouée à Dieu dans leur profes- sion. La mère Macé, la seule des trois fondatrices qui restât encore, ne parut jamais plus admi- rable que dans cette extrémité. Personne n'aimait plus tendrement qu'elle la communauté deSaint- .loseph de Villemarie, dont rétablissement et Taccroissement étaient en grande partie le fruit de ses travaux, de sa patience, de son zèle, de sa sollicitude; personne ne pouvait «Mre plus J" i|(! :L\ I ', ( « i' 108 HISTOIRE T>K !, IKiTFJ,- DIEC-. [ ion:, sensiMe à la prrfo dos l)Atiiiioiils cl du inohilicr. pour l('S(|iu'ls M. Macé, sou Irère, sY'iait l'piiiso loiit réceinnu'iil : o.\ m'annioins ollo était pleiiw^ do foi'iiiL'Iu i'.\ do ('((ustanco, clic consolait et forliliait la siijx'i'ioiiro cl loiilos ses autres com- pa^iios. lour rap])olaiit les ponsocs do la loi 1 os plus propres à rolovor lourcourayo, ot à l'animor leur coiilianro ou DiKi". Kilos otaioiit ainsi au milii'u do la noii^o, on proie à la vivaoito du froid, lorsque, entre cinq et six heures, lej(»ur conimonoaid à paraître, M. Dollicr de Cassou leur envoya l'un de ses ooclésiastiques, ({ui dit de sa part à la supérieure de se retirer avec toutes ses filles dans la maison dos sœurs de la Coni^ro- gation jus([u'à nouvel ordre, et qu'il ferait con- duire tous les malades au séminaire, où ils seraient soignés, en attendant qu'on ei\t disposé un autre lieu plus convenable pom* les recevoir. Ces ordres furent aussitôt exécutés. On recueillit les malados, dispersés cà et là au nombre d(! vinvt-six, et on les transporta au séminaire, où M. Dollier fit donner à leur infirmier tout ce (pie celui-ci jugeait leur être nécessaire ou utiio. De leur côté, les filles do Saint-Josepb se rendirent îi la Congrégation au nombre de vingt-neuf. Ce fut peut-être alors qu'elles s'aperçurent que Ja mère l^e Jumeau n'était point parmi elles : ne [ loor. sacliaiil nieuf . l'inceiK de lour> rablo s( furent li saint Sa porta (1( la Congi et la })r( joie i>ari ensembh de ce q tlaiumes Vers 1 Casson , J moine lof la part qi tout ce q chercha ; sœur Car: moyens c lades, 01 Dieu. La une mai: obstacles occuperai [IGOr»] TIloISIÈME PAUTIK. — OHAriTHE IV. |(H> s.iclii'uil pas (|iM'll(' avail suivi li; livs-saiut Saire- uiciil, elles crai^naiciil (lu'cllc ii't'ùl péri dans i'inceiidiu de la maison, et n'osaienlse faire [Vdii de leurs crnintes, ni demander ce quecetle véné- ralile sfeur était devenue. Mais peu après elles lurent bien consc'lées de lavoir à la suite du très- saint Sacrement, (|ue le 1*. J(»si'pli Denis trans- ])orta de la mais(»n de M. Arnault dans celle de la Coni^régalion, où elles se tntuvaient réunies; et la présence de leur sœur, (pii lit renaitr(; la Joie parmi elles, l'ut cause que t(jutes rendirent ('nsend)le de vives actions de grâces ù Dieu de ce qu aucune délies n avait peri dans les ^- ros lie Villr- llannneS ( I ) . >i>arU- . par la sœur Marin. \nvs huit heures du matin, M. Dollier de >^|| Casson . (|uoi([ue incommodé ce jour-là , alla lui- ^a,.'^'' même les visiter; et, après leur avoir témoigne (inc les la part qu'il prenait a leur desastre en leur ollVanl reçoivent tout ce (jui dépendait de lui pour les assister, il CougréfcMiioa. chercha avec la sœur liarl)ier, supérieure , et la sœur (lariepy, économe de la Congrégation, les moyens de les loger et de loger aussi leurs ma- lades, en attendant qu'on pût rchàtir l'IIolel- Dieu. La réunion de deux communautés dans une maison peu spacieuse présentait Lien des ol istacles ; enfin , il conclut que les hospitahères occuperaient les pièces du second étage destinées / 1 110 HisToinr: iii: i,'ii(Vn:i. - ini.f. f Kl'.Kil (1) A)tnti/es (/es /inspHa- linrs de Vil- le nui rie, }IIU la sœur Mo- rin. xm. AssiMiililùe générale chez M. «le Callière ; Dons oH'eits les itniicipaiix habilaiils. aux pciisidim.'iiirs de la (Itm^irualion , ri (|iir les malades scraiL'iil Iransporh's dans la maison di? ranri'cniic Pi'ovidcinii. I.cs amis des lillcs de Saiiil-.lost'|ih allc'rciil aussi les visiter, et leur li'm(ii,mu''r('ul la plus sincère ('((mpassinii. l/im des [)lus empressés, M. Le Uer, conclul sou enni- plinuinl dcî (.(indoléance eu disant à lasupérieuie qu'il donuait i,0()0 livres p(Uir les aider à se rehàtir, et ([u'eu (mire il offrait de prendre chez lui six religieuses, et de pourvoir à tous leurs besoins jus(pi'au rétablissement de leur maison. Elles acceptèrent s(tn présent avec rec(»uuais- sauce, maisrerusèreiil absolument de se séparer. Cette première journée se passa à recevoir des visites de condoléance. Parmi les lios[)italières, celles (|ui avaient des parents en ville lurent pourvues par eux de ce qui manquait à leur vête- ment, et les autres par des amis de l'Ilotel-Dieu. Mais personne ne pensa à leur donner à manger, cliacun se reposant de ce soin sur leurs cliari- tables hôtesses, qui les nourrirent en efi'et les trois premiers jours (1). M. DollierdeCasson, M.Juchereau, lieutenant général de la juridiction de Montréal, et M. de La Touche, commissaire des troupes du roi, se rendirent dès le nicatin , le même jour, chez M. de Callière ; et ils furent tous d'avis de faire sans [ iG'j;. délai ni les COI comme iMathias l.i ville convoi p de tous neur. A et les au les mai- cotes , prit la calustro rapi)elé (jui ava iJieu m ruines b spectadt gieuses sans me que la v Hotel-Di Il ajouta zèle pou saire au ques lé^ en état k,v <' il» f ion:;] [KW'iJ TitnisiKMr, rAriïii;. — riiAninF, iv III «Irlai iiii apiK'l Ma cliarih' itnIjUciiiopuiulaut (jim les ('(l'iirs ('laicnt (uivcrls à la (•()ni])assit>n. Kl niiimK' un («'Irlnail ce juiir-là la IV'te ilc sailli Malliias, (jiii, rtaiil alors de pr(''('<'pl(' , allirail h la ville Ions les hahilanls des rôles, on résoliil de ('onvo(ini'ranssilùt nu^ine nne assemblée ^énéiale de Ions les eilnyens dans la maison dn ^ouver- nenr. A l'heure indi([née, Ions les ollicieis dn roi cl les aulres personnes de nianpie , les honr^-eois, les marchands de la ville el les hahilanls des (ôles, se tronvanl donc rénnis, M. de (lallière prit la parole, el fil un lalilean lonchani de la calListro[the (pii venail d'arriver. Après avcjir rappelé les circonslances de ce l'nrienx incendie, ipii avait fait de tons les hàtimcnts de l'Ilùlel- iJien nn moncean de charhons ardents et de ruines fumantes, dont on avait encore le triste spectacle sous les yeux , t;l (jiii laissait les reli- gieuses aussi bien que les pauvres sans asile, sans meubles, sans ressource, il fit remarcjuer (jue la ville ne pouvait absolument se passer d'un liôlel-Dieu , ni de personnes vouées à le desservi)*. Il ajouta que, si les citoyens avaient quelque zèle pour le rétablissement d'une maison si néces- saire au pays, s'ils étaient disposés à faire quel- ques légers sacrifices, ils pouvaient la remettre en état de recevoir les malades avant l'hiver sui- (it '(I f -H II \i II 1 ' 1 ( I, i il iii. i ] ) ki 12 lIlSTdlIlE ])j; L lIOTI.I.-IiIEU, [loori] vnnt. M. de Callièro, iialiirL'lloment iiisiiiiiaut et (iloquont, sciiiljla se surpasser dans cette cir- constance, à cause de la vive (^'motion qu'il éprouvait, et qu'il sut l'aire passer dans tous ses auditeurs. Pour profiter de leurs dispositions si favoral.)les , M . Juclieveauprità son I oui- la parole, et demanda que chacun dît t<»iit iiaut ce qu'il voulait donner, afin qu'on pût régier la dépense sur les offrandes qui seraient laites Sur-le-ciuunp M. Dollier de Casson offrit 500 livres au nom du séminaire ; M. de lîelmont , en son particulier, en promit 200; M. de Maricourt et M. Pascaud s'en- gagèrent chacun pour 150 livres; M. de Callière, M. de La Touche, M. Saint -(lermain, pour 100 livres chacun ; M. Dut'resne pour 80 ; M. Ju- {\} Amw/r, cliereau, M. Pottier, M. de Morville, M. Pelil. des Iiosjitln- /irresde vi/- cliacun pour 50 ; enfin, (luekpies autres pour de In sœur Mo- moindres sonuucs (1). lin. \ ' XIV. Mais comme la multitude ne s'enqH'essait pas KéiKTeux a lairc aussi son otlrande , un homme tves-pau\ re, (l"iiii pauvie iioiiimo s'imaii'inant sans doute que M. de Callière n'avait iiui utl'ie une iiistolp. pfiy parlé avec assez de force, éleva sa voix dans Fasseinhlée , et , d'un ton assez haut pour èlre entendu de la foule, se mit à lui remontrer qu'il était de l'honneur des citoyens de Villcmarie de secourir ces honnes filles de Sahit -.Joseph, qui servaient le puhlic avec t;mt de zèle diqniis trente- [j()9:)] six ans sonne , trois pr Il concl sa part autant, hlée, ca hon hoi qu'il n' Callière pislole ( « Où je '< conce « j'ai pi « prend X de m; « d'un . « pas de Cette dé( ration an heaucou] saut coni leur port, qu'elles se priver hlée , aV( suivant ( II L» i^' ir qu'il arie de h, t[iii iruiite- [JOO:)] TROISIEME PARTIE. CUAllTRE IT. lia ! six nus, ajoutant (ju'il le savait mieux que per- sonne , étant venu lui-mùnie de France avec les trois premières (pii avaient fondé ce monastère. Il conclut entin qu'il donnerait une pistole pour sa part , et pria chacun des auditeurs d'eu l'aire autant. (]e dénoùment excita les ris de l'assem- blée, cai' personne n'iynorait la pauvreté de ce bon lionime, qui avait plus besoin de recevoir (ju'il n'était capable de donner. Aussi M. de Callière lui demanda- 1 -il où il prendrait cette pistole (|n'il promettait avec tant d'assurance? c( Où je la prendrai? reprit l'autre sans se dé- >< concerter : je donnerai volontiers le blé que « j'ai pour me nourrir ; et si l'on ne veut pas le « prendre, je vendrai mon habitation pluf(M ({ue i( de manquer à ma parole, n'étant pas du fait « d'un honnête homme de promettre et de ne « pas donner, surtout pour une si bonne œuvre. » Cett(î déclaration généreuse lit succéder Tachni- ration aux ris qui l'avaient précédée, et consola beaucoup les fdles de Saint -Joseph, en leur fai- sant connaître que, par l'ailéction sincère qu'elles leur portaient , des personnes plus pauvres encore qu'elles ne l'étaient elles-mêmes voulaient bieu se priver du nécessaire pour les assister. L'assem- blée, avant de se séparer, conclut que dès le jour suivant on enverrait des travailleurs dans la forêt II. 8 h '. • I '?'•> ,;i i ( iiisToiuK nr, I, HOTEL- niKU. [lOîK) \ . t (■ (1) A/ufi/rs- j)oiir éqiiJiiTir 1(! hois iitTOSsairc. Co (jui \'u\ (IcsIidSjutdllt- ns (I,: Ville- cxL'Culé (1), ('(nTimo iioiis Ic (lii'oiis Itionlùl. mil vil' , pur lu m'iir Muriii. Lc IciKlcnKiiu (lo ('«.'1 Ic asseniljlt'c , M. Dolli(>i' 'i es tic Gassoii jugea à propos (pie la supérieure el les visitent premières oilicKU'es de llldlel-Dieu allasseiil , citoyoïi.-;. acconipai^nees de M. de Segiieiiol , leur ((Hiles- — l'èlciiiiMp' \'' à NoiK-Daiii.! seiir, visiter M. de Callière, aliii de le reiiierciei' (le. lioii-s.'cuiirs ^\^. j.p ,,,i'i| ^y.^( J^'.i^^ \.{y[ p,mi. ^.jles, et lui pour (ilitciiii J .11' 'ii'ur^ demaudei' la conlinuatidu de son bienveillant 'nu'ii'r'" côncfdii'S pour procurer leiu' rélal»lissenienl. Il les reeni avei' toute riionnèteté possible, se montra très-touclié de leurs pertes , el leur pnjuiil de les servir dans toutes les occasions : promesse ([u'il accomplit en ellet avec autant d'alleclion que de dévouement. Cette visite l'aile au gouver- neur l'id fort approuvée par les personnes de c(»nsidération , ce qni porta M. DoUicr de Cassoii à engager les plus anciennes religieuses à visiler aussi les principaux citoyens de la ville ([ui s'étaient oll'erls pour contribuer à leur rétablisse- ment. Elles se soundrent à cette invitation pai- pure (jbéissance ; el , accompagnées de M. de Séguenol et de ÏM'"" de Migeon, elles enqjloyèrenl une journée entière à l'aire leurs visites, quoi- qu'elles ne lissent guère ([n'entrer et sortir à cbacune. Enlin , le dimanclie suivant , (pii était le 27 lévrier, elles allèrent en silence à la clia- i lui ot Il'S seul , (lll't'S- crcier vX lui l'illant cul. Il le, se [ KlO,*)] TROISIÈME rARTlK. - CHAriTriE IV Il ri prou lit pelle lie NuIre-Dame-de-lioii-Seeours, rliaeuiie ayaiil ?i son côté mie sieur de la (;i(jiiL;réL;alion, el là elles iiiiplorerenl avec l'erveur rassislancc de la Ires-sainte Vierge pour liàler leur i'élal)lisse- inenl. (^etle demande était d'autant plus léyi- linie de leur ]»arl, que dans la maison de la (Congrégation elles se voyaient eomine hors d'état de suivre toutes leurs oliservances régulières , et surtout d'avoir auprès d'elles leurs malades , à cause de la jietitesse du l(»cal. Tout ce ([ue les sœurs d(! la Congrégation purent l'aire. qiioi({u'eii s'incommodant beaucoup, ce l'ut de leur céder l'appartement de leurs pensionnaires, c'est-à- dire deux chambres assez peu spacieuses au second étage, avec un petit grenier au-dessus; et entin trois cellules fort étroites dans leur dor- toir. C'était bien peu pour loger trente ]»er- sonnes; aussi on ne peut dire tout ce (pi'elles eurent à souil'rir d'incommodités. La sœur iMorin supérieure , la sœur Macé assis- tante, et la sœur Denis économe, se logèrent dans les celluh's , pour vaquer plus aisénu^nt à (I.IIIS leurs emplois, et l'on remplit de paillasses d'em- i^^^m; s'',i"ui XVI. liiCOiiiiiKxlité.i ([Ut' li'S luisjiitalif'n'ri t'inmivi'iit a i;i prunt les deux chambres , (|ui furent converties Con^'iOgatiL en dortoirs. L'une de ces chambres, où furent logées les novices , servait encore à celles-ci jiour leurs exercices de clKupie jour. Toutes n'avaient W ' Il \\\ 116 IIISTOIRK PE I, IloTEI.-niEr', f ion: (fcx II d'aiilit' parloir c[iie la coui' de l;i maison, viw (•'('■lait là (]u'L'lies l'iaient obligées de recevoir les personnes du dehors, et de traiter de leurs all'aires . ce cpù fut pour elles l'une des mortifi- cations les plus sensibles qu'elles eussent à en- Aunair^ durerCl- La Providence voulut cependant leur 'Sjllttl/tl.'- ^ ■ ras (!<• viiir- ^^^(^^{[^^(^y une ressourcc en préservant de l'in- luiirw . par In o '■ wM/.]/r, /•/,/. (.^^^j^^iif. y^^ pQiii ])àiiinent cpii servait à la boulan- gerie de rilôlel-Dien. Ce bâtiment était contigu à celui du monaslère . et on n'espérai! pasd' abord de pouvc)ir Tempèclier de devenir la proie des ilammes. Mais par le zèle intelligent et courageux que déployèrent dans cette extrémité plusieurs amis des religieuses , entre autres les deux Pères Hécollets dont on a parlé déjà, et les nommés Saint -Onier, Leduc, Moulier, Tetlereau, qui mirent hardiment leur vie au hasard du feu, on vint à bout de conserver cette petite maison , ainsi que celle de la ménagerie ; et l'une et Fautre furent d'un grand secours aux religieuses après l'incendie, l/c^'nclos de la Congrégation n'étant alors séparé de celui derilôlel-Dieu (juepar une clôture de pieux, on (mvrit dans cette clôture une porte qui donna aux hospitalières la facihlé d'aller à leur boulangerie, dont elles firent leur cuisine et leur réfectoire. Ce lieu servait aussi de réfec- toire à leurs domestiques, qui allaient y prendre i\ '0 [IGOri] TllUISlÈME PAllTI/;. — CIIAriTRE IV. 117 sieurs PtTGS imin(''s , qui u , on ison , 'autre après \v une e une Vallei" tuisine lél'ec- cndre leurs repas après (pTclles en étaient sorties. FJles ne s'y rendaient cpie pi»ur le dîner cl le souper: ear elles prenaient dans leur cliainlire ((tunnuiie le déjeuner et la collation, qiu consistaient (i.ins lui morceau de pain, Oiiaud elles revenaient île la boulangerie a[)rès le r((])as. elles récitaient le Miserere, (pa'elles allaient achever devant le très-saint Sacrement . (Vahord dans la chapelle iutérieure de la (^oni^ré.ualion, et [»lus tard dans ré.dise, dont les constructions lurent achevées avant leur retour à rilotel-Dieu. Daus les pre- miers temps elles psalmodiaient matines et laudes devant le très-saint Sacrement ; mais ce bruit devenant tntp incommode aux S'^'urs de la Congrégation, occupées alors à insti-uire la jeu- nesse, elles les récitèrent ensuite dans leur cliambre connnune, et. duraut la belle saison, sous un berceau de verdiu'e spacieux et com- moJe situé dans leur jardin. Klles récitaient en particulier les autres parties de Tolllce (I). -i) A,n,ii/.r.<; M. Ironson. presuuiant cpie la plupart de leurs nèrcs ,Ip vu. livres d'otlice avaient, été consumes daus les la swur mo- llammes, s'empressa de leur en envoyer dès qu'il apj)ril leur détresse. « Je déplore le malheur (pii « vous est arrivé dans votre incendie . écrivait-il « à la sœurMorin; c'est un coup de Pr(»vidence H aucjuel il n'y a point de lurilleur remède (pic fin. h us JISTOIRK 1>E L HOTEI.- HIEIJ. [\em [\)lrttrrr1n M. Tfdiisoii a In siri/r Mn- ri)i,fle/'o),/ià' lC9(i. XVII. Les in;il;i(l(\-; sontti'aiisleiViS ilaiis 1,1 m.iisoii (le r.iiicieimi' Proviiit'iici', et y sont servis p;ir li!s hospitiilière.s. (2) Arninlrs fies hospita- lières (le Vil- lemarie . pur 1(1 sœur .Mu- rin. (3) Vie de la sœur Ihur- geoijs . t. I, p. I&V' ; t. 11, p. l'J. « de se soumettre à ses ordres, .le ne doute point u que nos Messieurs n'aient fait ce qu'ils ont pu « pour vous soulager. J'ai cru qu'au li(Hi de vous « envoyer les œuvres de M. Olier, que vous me « demandiez, vous auriez plus de besoin de « livres pour dire voire ollice, et j'ai donné « ordre aiin qu'on vous en envoyât (1).» Une privation bien sensible pour les tilles de Saint-Joseph dès leur entrée à la Congrégation, ce fut de ne pouvoir plus (ixercer comme aupa- ravant leur cliarilé envers les malades, la peti- tesse de cette maison ne permettant pas de les y recevoir. En vue de leur proc>n'er à elles-mêmes une satisfaction si légitime, et surtout de ne pas priver longtemps de leurs charitables soins les malades, qu'on avait transportés provisoirement au séminaire, M. Dollier de Casson fit disposerpour eux la maison de Tancienne Providence (2). Cet étal)lissement, comme il est dit dans la Vie de la sœur Boiirgeoys, avait été une espèce d'ouvroir oïl le séminaire faisait élever autrefois par les sœurs de la Congrégation plusieurs fdles pauvres à qui on apprenait à travailler (3). La maison étant située dans le voisinage de celle de la Con- grégation , les hospitalières pouvaient, en traver- sant une cour, s'y rendre le jour et même la nuil , pour servir les malades; et ce fut ce motif qui fl(i dél Ap. M [1095] TROISIE.MK r.vnTlK. (;iiAriTHE iv. 110 fltMermina .M. Dollior à la (rans forme r on hôpilal. Après qu'on y eut disposé touli's clioses à cet eil'et. autant rpie les localités pouvaient le permettre, se[»t jours après l'incendie, le 2 de mars, on y transféra les malades, au nond)re de vingt-six. Oiielfpie soin qu'ils eussent pu recevoir au séuii- naire, ils n'avaient cessé de redemander les lios- pilalières tout le temps ([u'ils étaient restés dans cette maison; et, Inen ([ne celle de l'ancienne Providence lut si délabrée et si mineuse, f[ue leurs lits y étaient tout inondés lorsqu'il pleuvait abondamment, ils s'esliuiaient néanmoins Irès- lieureux d'y avoir été transportés, s'y voyant servis, comme autrefois, par les fdles de Saint- Joseph. De leur côté, elles étaient comblées de joie d'avoir ainsi les moyens d'exercer leur zèle envers les membres souffrants du Saiveih ; et la C(tnsolation (pi'elles en ressentaient leur faisait compter pour rien l'incommodité de ce lieu, ou elles ne pouvaient se rendre (|u'en traversant une cour remplie de boue, et entin les privations de tout genre qu'elles souffraient dans ce misérable gite (i). Voici l'idée que le gouverneur et l'inten- (j^ ,i„„„/,.s- dant en donnaient an rcti dans leiu' dépèclie du Yièrev X'f/V- ,. T T 11 /emaric . pur 10 novembre lOOo : (( L mcendie de 1 Hùtel-Dieu /« '^(^ur .i/o- « a réduit les malades et les hospitalières dans « un aussi déplorable étal ([u'il est possible de rin. \\\ h i' \^- •i < ! \ .. I ] {\)Ârcfures de 1(1 inarini' , /et très de M. de FronfeiKic et de M. de C/in/njiign!/ > du 10 iioveiH- hrc 1693. XVIiF. ApITS l'incendie , les novices (le IHAtel-Dieu [■ersévèrent eounigense- nient dans leur vocation. 120 HiSToiitK i»i; L'iiÔTi:i.-itii:u. [KiO.*;] « rima^iiior : en sorte que les soldats ot les « pauvres habitants malades ont (A(\ depuis ce « lemps-Ià dans une espèce de cellier et dans une « grange, et les religieuses dans une chambre et « dans un g]'enier ([ui leur ont été donnés chari- « lablement par la communauté des filles de la « C.ftngrégalion, sans (pfelles aient discontinué « de servir et d'assister les malades. Ia'S reli- « gieuscs sont tellement dénuées des choses né- « cessaires à leurs besoins, n'ayant pas même « acrpiilté toute la dépense de leurs bâtiments, « c|ui n'étaient pas encore entièrement achevés , « que nous ne pouvons assez supplier Sa Majesté « d'exercer sa charité envers elles (I). » Ce grand déninnent, qui devait se faire sentir encore pendant bien des années , n'ébranla ce- pendant la vocation d'aucune de leurs novices, quelque effort qu'on employât }tour la leur faire abandonner, hiimédiatement après l'incendie, les hospitalières n'ayant pas assez de lits pour trente personnes qu'elles étaient . M. de Séguenot avait permis à (pielques-unes d'entre elles d'aller passer quelques jours en ville chez des personnes de leur connaissance ou de leurs parents qui d(— mandaient de les recevoir. Parmi les novices , dont fjuatre étaient postulantes et deux avaient le voile blanc, plusieurs appartenaient aux pre- [ loo:. TROISFEMU l'AllTIi: — iHAPITIir, IV. h2l sentir la (•('- icGs, l'aire; ndie , pour ueiKtt 'aller unies li (!(-- ices , aieul pre- mières faniilles (In p.'jys, ([ui s'empressèrent «le le'ilof^er. Onn'cmlilia pasde hmr l'aii'e rem;in[iier la pauvreté extrême où elles seraient réduites si ellespersévéraient dans leur vocation, en ajoutant i\ui\u l>out de ([uehpies années elles |toini';uenl bien se rejx'utir de s'èlrc enL;a,uées à vivre dans une connnnnanté si nécessiteuse. Mais ces dis- cours et la perspective de Faveuii'. ([uel([ne dé- courageante cprelle put être [tour la nature, loin de les ébranler dans leur résolnlion . semblèrent ne servir au contraire (pi\à les y ali'ermir davnn- taye. C'est cecpii parut encore jtar la manière dont ces ferventes novices subirent les épreuves aux- ([uelles on jugea à propos de les soumettre à cause des peines ([u'elles auraient dans la suite à endu- rer. Les voyant donc inébranlables dans leur vocation, les filles de Saiut-.losepli, de l'avis des ])rètres du séminaire, jugèrent à propos de les admettre toutes à la vèlure ou à la profession, .luscpie alors on avait l'ait «'es cérémonies dans l'église de l' Hôtel-Dieu, qui venait d'être réduite en cendres. Celle que les sœurs de la Congréga- tion construisaient n'étant pas encore achevée , et leur chapelle intérieure étant trop peu spa- cieuse, M. Dollier de Casson et M. de Séguenr»! voulurent qu'on fît ces cérémonies dans l'église^ paroissiale de Villemarie, et qu'on les acconqia- ' Ti ' I ■n Y \ Vu '. I 1 {<2'2 ] iiisroiiiK iti, l.*II(^Tl•;^-nlKU. f ir.ori] (I, Aniifiiri giiAf (li'l(»iilo l.'i |»nmp('(jiron |i(>iin'ail (i('|tl(tyei'(l). f/rs fin^)n'fii li^irulrViiir. Voici Tnrdrc qiroii y u'.ird.i, iiiiiiir , fini' In \'fiir Mi)rl)i. XI\. Vrturcs ri jii'iifi'ssions I.('sr('ii,yi('iis('S(l(>S.iiiil-.l(»s('[)li , iiinrcliant deux il( I lieux , (Ml silt'ii('(\ le voile luiissc, cl roiidiiilcs iiHVK'rs. (il' |iiii>i s |t.ii' Al. dt'>>ru'iM'iinl . leur ('(Hijcssciir, scrtMidirciil de la luaisdii de la (l(tiiL;!vi;ali(Hi au si'iuiiiairc dans la salle des exercices, où ellesalleiidircul le signal pour la messe solennelle. Ct; uionicnl élanl venu, elles se l'ciuircul eu marche, enlivi'enl dans l'eulise par la , paierie coiiverle , <'l allèrenl occuper dans le saiicluaire aulaul de sièges caii- ^..'•(''S le lourde la Italuslrade. de manière (pie le p(Mi[)le, (pii remplissait r(\i;iise, ne les vil point en face ; et les novices (pii devaient (Mre l'ol)]!'! (l(î la ('(''l't'uKdiio se ]^lac('rent suc des prie-Dieu au milieu du sanctuaire. La nouveaidi' dece [>ieii.x spectacle dans r('glise [laroissiale y attirait un si ^Tand concours, (pie c(î vaisseau, ([Uoi(pie assez vaste, pouvait à [teine C(»ntenir la l'ouïe. Tous les pivtres (lu S('niiiiaire y ('lai(mt [tivsents. el cliau- laieiit alternai i veillent avec les religieuses pen- dant la grand'messe. i^a preniièn; de ces céivmo- nieseut lien pour les sœurs l)ugu(; et Marguerite, le 11 avril de cette anni'e l()0."), (pii tomba le lundi de la Quasiinodo. (^e l'ut M. de StJguenot (jui lit le discours. La deiixièniiî eut lieu le lundi suivant. 18, pour la sieur Cullerier, ([ui eul [)Our '" KO" 1 'Ku. [i6o:i] ail(l("|il()yoi'(l). '"'•rrliaiildciix '. <'l <<>Il(l||i(,.s II', sei'eiKlii'ciil •II' st'miii.iii'c >«l(l('ll(liivii( le nioim.'iil ('Liiil lu', C'IlIlVl'CFll !<'. cl allriviil lie si('i;cs raii- • iiiiiTc (jiic le ^les vît p(.inl il être r(»l)J(;( les prio-Dioii 1 1; (lu copie 11. V .'illir.'iil un si ;ii<»i([ii(' .'isscz ii'c. Tous les lllS. ('( cIlMU- gicusi's pcn- cos rc'i'énio- .M;ii'gu(»ri(,.. li louil»,i le •' Sé,qiUMio| ieu Je lundi ui eut pour . ■ %■ f h ';) . X'i ■■■ - H' uU m //'/,',, // /l ,-f ,l,- /,■!// /:',///,■;• /,:, //,>.,/•//,///,■/ ,/.■ . h //,■//- y// /,i, /,;■.'■ ,!/'<•/. ,/,//,■.. /,! f '/h/i.'i'f,- ,/,• hl I l'.',4/- rt/i!//i'/. r ,-//,/,'/// /"■,',,■.•.>:,,///,',>//,■/,/,■„/ ,1 //,,//;, r/ii/i;i ,v ■/''■■"/' j.vvA. .'■,i/i'/ini'/,'i *1 \ i ri \\ \\ I :\ \ < ( I n I [16 pré sœu aufi tcrn t gare dèlc la G mar qui Enfu nite mois la SŒ soleil du ir la pr( jtrès sac.ril deDi Poi vente; dénùr iosepl péram ellen' Après a\' [ l69o] TEVOISIKME PARTIK. — CHAPITRE IV. 123 prédicateur M. de Bclmonî ; et le 20 suivant , la sœurd'Ailleljoust eut pour prédiratour M. Caille , autre prêtre du séminaire. La cérémonie étant terminée, les religieuses retournaient à la Con- gré,yation dans le même ordre ([u'elles avaient gardé en allant , ce ({ui édifiait Ixiaucoup les fi- dèles. Dans toutes ces occasions, la supéi-ieure de la Congrégation, qui était alors la sœur Hari»ior, mai'clia à cùté de la supérieure de rilùIcl-Dieu, (pii lui donna toujours la droite [)ar honneur. Enfin, l'église de la Congrégation ayant été bé- nite le 6 août de cette même année, on y fit le mois suivant la cérémonie de la prise d'iiabit de la sœur Lepicart, tpi'on accompagna de toute la solennité que le lieu put permettre ; et sur la fin du môme mois, la sœur Levasseur y fut reçue à la profession en présence de sa mère, venue ex- près de Québec pour ratifier publiquement le (i) Aimn/fs flf-S lldSpHn- sacrifice qu'elle avait fait de sa fille au service /(''>•<''< ■ -''"- Pour mieux apprécier la générosité de ces fer- /■(//. XX. ventes novices, il est bon de considérer l'état de hospi't'duips denument ou la communauté des Iules de Samt- sur les mine:, il.' .loseph se trouvait réduite alors, et h; peu d'es- ruôtoi - iM.ni ; r.'ivai-'i's pérance qu'elle aurait eu de se relever jamais si '''^ riiKmidio. elle n'avait com[)té ({ue sur la faveur des hommes . Après l'incendie, ces religieuses, s'clant transpor- ;( )ii ", i'< s I2i iifSTniiiK M', L iioTi:i,-i'ii;r. [ ma:; l } i(^es sur les niiiios (l(\s l»Alimonls pour on i-cfircM' les objels qui avaient résisté aux flanuucs, n'y trouvèrent que les ferrures des portes et des tc- nèlres et (piel([ues ])arils di-, clous. l/ai'g(,'nteri.' restée dans le l'eu s'était f'ondut^ eutièrcuuuil , ainsi ([ue les eii;uulières de cuivre cl les cloches. La matière des c1(m lies était uièuie entrée si pro- tVuidénicnl dansla ieire. (pi'on renonça à {'ouillcr plus avant j»our la Inniver. Le portrait de M""' de lîuliion, consei'vé jusque alors, l'ut consumé, ainsi ([ue le co'ur de M"'' .Mance. On trcuiva encore in- tact un cœur d'or qui avant l'incendie était atta- ché au c(m d'une statue de cire de rent'aut.lKSis. et une j)etite hai^ue de même matière (jue cetie statue portait à un de ses doigts. Ces deux (»l»jets ne furent }»as même noircis, (pioiqu'ils fusseiil demeurés deux jours dans le l'eu, ce qui frap[ia beaiu'ou]) toutes les religieuses. Mais rien ne leur causa plus de joie que la conservation d'une sta- tue de la très-sainte Vierge avec sa niche de bois, (pu resta dans la nuu'aille de la maison brûlée sans avoir été end(jnunagée par le feu; et cette circonstance fut regardée rir elles comme un gagi; (1) AniKi/cs assuré de la protection (pie Marie accorderait à i/r,s/ios/iit(ifir- /rv de viiio- mic uKiisou cousacrée à faireliouorer saiut .los(M)li. iiKiric , [l'ir ni mw Mnvm. j,,,,^ eluiste ép(»ux (I). Vols Elles avaient d'autant plus de motifs d'espérer an 1" en déi CCI de sm llol vra 1er eut n'e Ou( objt f< ■- il! ■ i [i()U:i TUOISIK.MI'; l'AIlTIK. — CliAI'ITUi: IV 1-2:) »1'ÙIl'(» Il ,u;ng(î ■rail à ■ipérei' ,'iu secours du VÀi^l, (ju'elK's se voyaient plus dé- i|up i.s -, . " liiisiiit,ili( TPS ]»oui'Vues d assisknice de la pail des créatures. i'i"""\'"t à l'iii'casioii Nous avons rapporté (|u'au moment de! incendie, '''-' 'incemlie, enlevant précipitanmient leurs ellels pour les dérober aux flammes, elles les remettaient à tous ceux qni se présentaient,, et les priaient même de s'en charger afin ({u'Us les portassent en lieu sur. Klles ne savaient pas ([ue parmi un si grand nondtrc de personnes, ipudcpies-unes se cou- vraient du mascpie do la charité pour les «lépouil- 1er impunément à la faveur de ce tumulte. 11 n'y eut pasjuscpi'aux remèdes (U.' la pliarmacie qui n'excitassent la grossière conv(»ilise (h' iilusieurs. (Juel({ne soin qu'on prît de conserver tous ces o])iefs, qu'on transporta pour cela dans la cour de M. cfo (uillièr(î. où l'on ndt mémo un soldat })our les garder, certains individus en (pii l'amour (U' la l)oisson avait éteint tout autre sentiment, prenant ])our des sirops ou pour des liqueurs exipiises diverses médecines renfermées dans des ilacons, prolifèrent de l'oliscnrité de la nuit ann de satisfaire leur avidité en se gorgeanl de ces jtré'endus sirops , (jui les purgi'rent à l'excès. Mais ce ([ui fut ])lus sérieux pour les hospitalières, c'est que ipielques jours après le désastre, quel- (jues-nnsde leurs domeslicpies élan' allés de leur pari de maison en maison pour réclamer les oh- < i ..îlh. li > ) ^ .■ 120 HISTOIRE DE I.'llÔTEL- DIEU. [ loor; 1 \ i. • jcis qiiViii })Ouvail y avoir reiueillis, il s'en t'alliil Itien (l'ii'elk's recouvrassent tous ceux qu'elles avaien! préservc's des flammes, notamment Iciu' linge Ijlauc, dont on ne leur rendit (jiic ce qui était le plus usé, et beaucoup d'autres efi'els de première nécessité qu'elles avaient déposés dans leur cour et qui furent perdus pour elles. <( Nothe-Skignfxu permit cpi'on nous dépouillai M> j /,. " delà sorte, dit la sœur Morin, afin (fue nous IZ'dTvluZ " lussions tout à l'ait dénuées des biens de la te 'e mûrie , imt- la , i i i ' « / 1 \ saur Morin. " et du secours des creatures ( 1 ). » xxu. Il send)lait en ell'et que, pour les affermir de Motif -^ . ^ lie iiii.iotiou i)liis en i)lus dans la ^rl'aite confiance (lu'elles (k M. . . lie Frontonac Jevaieut avoir en lui, i>ii:c prît plaisir à leur et ili; M, '11 ^'*^^aS'~''^ ^^^^' ''^"^'^' "i*^y^'^ ^^ s'appuyer sur les hommes. Dès les premiers jours qui avaient suivi l'incen- die. M. de Callière s'était empressé d'écrire à M. de Frontenac.^ gouverneur général, et à M. de Cliampigny, intendant du Canada, pour les informer de ce désastre , et les supplier, comme dépositaires d(.' l'autorité et des finances du roi , d'accorder un prompt secours aux filles de Saint- Joseph . tant pour rétablir leur maison que pour fournira la dépense des soldats malades, dont elles étaient chargées , et qu'elles ne pouvaient plus assister, étant elles-mêmes privées de t(jute ressource. La supérieiue leur écrivit aussi de après rinccmlie. ' I ri h,j \(\'Xt] TUOISIKME rAHTir.. — CIlAriTUE IV lf>7 Ivaient Ion te Issi de son cùlé. Mais comine la navigalioii n'était pas encore onverte , il arriva ([ii'on remit les lettres à nn frère Récollet, (jni , an lien de se rendre immédiatement àQnél)ec, se mil à quêter pour son couvent sur la route, allant de maison en maison, e* ne remit les lettres qu'au bout d'mi mois entier depuis son départ. M. de Knmtenac et M. de Cliampiuny. ipii avaient été informés de l'incendie trois semaines auparavant par un lionune parti de Villemarie le jour même de ce désastre, lurent fort surpris du silence allecté ([u'ils attribuaient à M. de Callicre. et pensèrent (pie ce gouverneur voulait se passer de leur secours. Une lettre (pi'ils reçurent de Villemarie vint les craifirmer dans ce jugement : elle leur marciuait ( e M. de Callière avant l'ail chez lui 1 i. tj une assemblée de tous les citoyens du pays, on avait recueilli une souune de 20, (MM) livres , et idi u in(lei)en(;uuumen il de ce secours, ^1. Dollier '1 de Casson et M. Jucliereau étaient partis pour Faire une cjuète dans les environs de Montréal. Mais il s'en fallait bien que les ressources des xxui. Muiliciti' tilles de Saint -.lose})li fussent telles qu'on le a.s (itiv.iiiai s mandait. I.a quèie dont il était question, et qui eut lieu en ellèt à la (Ihine, à la prairie de la ^i»-' Q"«i't^^' Madeleine, à Longueil, à la l*oiute-aux-Trembles, à Buuclierville , à Repentigny. au Trendjlay, au ICI' lU'illiis leiii;irii t'S Il a ml (I ; I / J28 IIISIOIUE 1>K 1- lliiTKL-niEU. [ 101).') i (•;ip Vareimo, lu; irpondit pas à l'attente de M. Dollier et de M. .lucliereau , ni aux fatigues excessives qu'ils endurèrent à cause de la rigueur du froid : car la somme tot.de n'en fut que de \ oO livres; et enfin cette somme avec les offrandes des cit(tyens faites dans rassemldée générale, et les 4,000 livres données par M. I^e lier, ne pro- duisirent en tout que 5,321 livres, au lieu des 20,000 et davantage encore qu'on avait annon- cées à Quél)ec. Heureusement, M""" de Ciianqii- gny, femme de l'intendant, très-affectionnée aux filles de Sainl-.losepli , sans s'arrêter à ce ({u'on disait dans cette ville sur les secours dont elles étaient assurées prtur se rélaLlir, fit une quôte pour elles dès qu'elle eut appris la nouvelle de; leur incendie ; et malgré les rel»uts f{u'elle eut à essuyer de la pari de plusieurs, qui jugeaient, d'après les nouvelles \ enues de Villemarie , que ces filles n'étaient pas dans un aussi grand besoin tpi'elle l'assurait . elle recueillit 1 .200 livres d'aumônes. V.n outre, le clergé et les commu- nautés de Québec donnèrent OoO livres , et M. de Cbampigny 200. Mais comme toutes les olfrandes de N'illemarie et des environs, jointes à celles de Québec, ne s'élevaient pas à 8,000 livres, et cju'il était impossible avec si peu de fonds de rétablir la communauté des religieuses [ HiOri] TUOISlk-MK l'AUTIi:. — ('.IIAI'ITIU; IV 1-20 cl rilùU'l-Dicu. M. Dnllicr lie (Ijissoii , M. Juche- rcaii , M. de l.;i Touche cl la sujiérieure écri- virent à MM. de KrraïU'iiac el de (^hamiiiiiiiy p(jui' les pi'ier d'y ajuutei' un secours des deniers du roi, cet établissement él;nit destiné aux sol- dats aussi bien qu'aux habitants de la colonie (1). , (') -*",;"'/';' ■*■ ^ ' lies liiisjiitnl II'- Us accueillirent volontiers une si juste demande, "' '''■ '"''''■' et voici ce (ju'ils en écri\irent à la cour : « l'our (,'■/,'""" * "" « la conservation des soldats malades , nous « avons cru devoir contriljuer de 4 à (j, ()()() li- « vres sur les l'onds de Sa Majesté au rétaldisse- « ment delà salle des pauvres de rilotel-Dicu, (( oii les soldats seront retirés l'hiver prochain. « Les peuples se sont taxés pour le surplus, et « pour les plus pressants besoins des pauvres el « des religieuses. A l'égard de la dépense des (( soldats malades, nous avons été obligés de la « soutenir pendant plusieurs mois, et enfm de « la régler à onze sols trois deniers i»ar jour, y « trouvant mieux le compte du roi (2). 11 ne (2)..i,v/,/,7.s bien (/,' la exa- ti'ttii' lie MM. i/i' rroidcnur pour l'in- etdei'humjti- i ...... ,/i, lit nous a pas été possible, après avoir miné toutes clioses, de l'aire mieux térèt de Sa Majesté. » Par délibération prise dans l'assemblée gêné- ^ iniiviw 'l'ilJ du 10 nocemb. 1003. XIV raie tenue chez M. de Callière , il avait été j'ilTZ!-, dr V Icin.'iiic résolu (ju'on enverrait incontinent des hommes n.(;(bïis>(ii)riit loiir djati re el préparer les I tois necessau'es au -Dku. ï II. i.*m jiisTuiiuo m; I, iiuTi.i.-MP.r. [loorii H f/ I * irlal)lissomenl de rilôIcl-Du'ii, cl ([lie M. do (lataldiiguo , enseigne dans les Iroiipes do la niai'iiic, cl arcliilccle , ainsi que M. Ptillicr, jiiaichaiid de Villcinaric, seraient cluu'gés do présider aux travaux. Us s'acquittèrent do cette commission honoraldo avec toute l'activité qu'on pouvait attendre de leur pariait dévouement, et dès le lendemain se rendirent dans la lV»rèt avec une nndtitudo d'ouvriers pleins de loi, qui, ne [)ouvant olt'rir que leurs travaux à cette bonne œuvre, se mirent à abattre gratuitement des arbres > à les traîner hors du bois et à les équarrir. Us continuèrent avec le mèine zèle justiu'à l'a- chèvement de cet ouvrage, ayant souvent do l'eau jusqu'aux genoux à cause de la fonte des neiges, qui arriva sur ces enlrel'aites. iM. Le lier, (juoique le plus riche négociant du Canada, ne dédaignait pas de mettre lui-même la main à l'œuvre, étant sur la phice, un gros levier en main , jjour aider les charretiers à décharger les plus grosses pièces de b-'''i»tni,r- rcs iF,i'. icm ' ]Hiiir |M)iivoii' SL' nii'llir h (•(•iivrrl (hiiis le liàli- mtîiit ('oiniuoncé ; el malgré l'uintositidii île toutes ses sœurs, elle persistait '. ! f^ IJ4 MisToiiti': m; i. iiotki.-iiIiA'. [ l(i<.Ki M • i i h ^ Inidii, qu'elle allrilmai! à la livs sainte Vierp' , reniil iucniiliiieiil an travail lous ses niiviiei's , «luiil elle aimiiieiila inèiiie \o nomhre. et leur (ioniia en paieineiil une [tartie tles dois «les novices, (jue les ]>arents de celles-ci c«»nsenlireril à con)|)ler d'avance. Dès ce nionienl eIN' se cliar- i:ea senle «le la «•«in«lnile ch's travaux , (|u«' M. IVtt- lier avait jus«iu«' alors |»arlaii«'e avec elle, et lit si Itien, (|u«' les religieuses su (lis|)<»sèr«'nt à rentrer dans leur hAtinienI le jour nu^'nie do la Présenta- {\) An>Ni/ri ijj ii^, I |i-,\s. sainte Vieruiî , 21 nov«'uihre «I"' tirs /iiiSfiitii- ~ 'irwnn,'. ^l'r Celle ann«'e Hlli;), nnm«>is ai>rès que les pauvres /il sirur Mil- r.-. i ' i i i /« \ et;n«Mit r«'ntr«'S «lans le leur (1). La v«'ille àv ««' jiMir tant «'«''siré, (jni était \m (liuian«'lie , la supérieure et la maîtresse d«'s novices, pour téni«iiiiner à la très-sainte Vieruc leur reconnaissance « deloiu'avoirohtenude Dur « les moyens d«» ret«»urner chez elles , apri'S l«'s « avoir logées neuf mois dans sa maison, dit la « snpur Morin , «-«nume dans son sein viruinal , » se rendirent secrèlement, avec la permission «le M. Dollier de ('asson, à l'éulise de Notre-Damc- de-Hon-Sec«»urs , pemlant la graud'messe «le paroisse, où prescfue tout le monde assistai'. Pour garder Vincognilo, elles sortirent avec des capes cirées sur la tôle et des tabliers gris ; aussi personne ni au dedans ni au dehors de la maison xxvn. I.cs lillps df Saint Jiisipli ri'iili'cnt (l;iiis leur inonastère. à H [ UVX* I vri«M's, et ItMii- i)(s (les utirciil sc cliar- M. l»ol ri lilsi rciiliri- iTSciila- ul>r(! (le [lauvH'S l'iait \\n ssi' d(\s \ ieruL' le Dut pivs k^s i, iir. M"" liMiiisc Mimcv de l/i Ki'c-iiiii'Mi» , rt'siiliK» depuis longtemps dn se cims.'iri'ci' an service de Dii'.i dans riiisliliil de Saiiil-.li»sepli , eiilra au iKivicial avec uue IVm'VOUi" (|iii seinMait avoii' élt' accrue par l't'lal de pauvreh' oi'i l'iu- cendie avait rt'''luil ces ri 'li lieuses, l'ulin le jdur de la Préseiilalinii elles (piillèreul la uriis(»u de la (!(tiiL;'i'éi;alinu. el l'euliri-eul dans I(MM' uîo- uastère avec des li-anspurls de joie (pi'il serait dilli( ile d'exprimer, el cpi'elles ('(tuiparaieut à ceux du peu[>le de l)u:i entrant dans la terre promise. M. huilier de (iasson. accompagné do plnsi(Mirs prêtres du séniinairo , portail le très- saint SacrenKMit , ((no tontes les religieuses sni- \ aient, tenant clia('un(! un cierge alluni('i à la main. Ils so rendirent ainsi procossi(tnnolloment dans Time des chamhros du rinlirmerio, ([ui avait été urn(!'0, et oh M. Dtdiier phu'a le tri's- saint Sacrement , cette pi('CO ('lanl desliiR'oà ser- vir de clia[)olle provisoire, (lar il .s'en lallait ih' l»eauc(Mip ({ne K; monastiM'O oilVit alors tontes les commodités désirables. On n'y (Mit j)our tout logement, la première année, que la chambre do comnnmanté . ([ui t'nt tout à la l'ois le dortoir des religiousos. Le réleclitire était destiné aussi au noviciat. Il en fut de même des antres olïices. I ( 136 llFSTOIltK ni; I. HOTKI.-DIEL. [ 1697 ] '■} (1) Annal rs rhs lios'jiitfi- lières de Vil- l PII Kl rie, p'ir 1(1 siriir M'i- riii. 1097 et suiv. XXVIll. Noiivcllos [lortos iin'i'pi'ouii' l'll(M(M-I)it'u aptvs riiicoiiilii\ — Zclc, de M. (le Calliéri' pour cetti' iiiaisMii. Do simples planches assez mal jointes servaient à fermer les ouvertures des portes et fencMres , et couvraient même la charpente du hàliment , cf qui était cause cpie l'eau pénétrait partout dans la maison quand il pleuvait LUnne manière crtn- sidéraMe. Les cours et les jardins étaient ouverts aux personnes du dehors. Entin , pour les aider à continuer leur mimaslère, AI. de; Saint-Vallier, qui se trouvait en Krance lorsiju'il a})[»rit la nou- velle de Tincendie . sollicita de la cour une f:ra- tification; et M. iMacé, qui leiu' était si dévoué, lit agir pour elles tous ses amis. Ils ol il lurent du roi 4.. ■)()() livres, dont les deux tiers lurent em- ployés à achever les offices ré,u'uliers, le dortriir, le noviciat et les parloirs; et, p(»ur présider à ces travaux , on nonnna laso-ur Morin à la charge de dépositaire , et la sœur Mauniousseau l'ut élue siqiérieure en sa place (I). Ce rétablissement partiel , cjui mettait les filles de Sainl-.Ioseph en état de suivre leurs obser- vances régulières et de remplir leurs fonctions avec moins d .'uconnnodités, ne les priva jias cependant cUi bienfait de la croix, (jui devait être le trésor assuré de leur maison. La seconde année après Tincendie . M. Macé avait employt' la rente annuelle qu'elles avaient en France eu provisions absolument nécessaires, comme vins. i i ''1 (.V, i- [ 1697 ] TROISIEMK rAllTIK. CIIAriTUF. IV. 137 caii-de-vie, étoffes, toiles, ferrures, qu'on ne pouvait se procurer au Canada ; et il arriva qiui le vaifiseau appelé le BcUuptvux (l\ ([ui portait [VArrivrr. tous ces ellets, avant et(! pris i)ar les Anglais, — Etat dr^ alors en îTuerre avec la i*'raiict'. ils furent entière- n\ntri-Di,u, ment perclus pruu' ces reliuieiises. De ])lus , elles perdirent aussi par la juise de ce vaisseau di- verses aumônes ([u'on leur env(»yait en considé- ration de leur incendie, et noiannnent une ,yra- lification (le l.'idO livres que le roi letu' faisait celte année, à-com])t('des i.oOO dont nous avons parlé , et (jui se trouvèrent ainsi réduites à !{,()0(l. ■ L'année suivante elles perdirent de la même ma- nière de bejuix ornements (juf leurs amis de Fnmce leur envoyaient [tour leui- église, sans jiarler d'autres ({ui avaient élé [iris sur k iiclli- (liieux, « Ces [)ertes de nf»s eil'ets, tond tés au ])ou- « voir des Anglais, dit la sœur Moi'in, sont arri- « vées plusieurs autres l'ois à ma connaissance : « et c'est ce {{ui doit nous j)ersua(ler, ajoule- <( t-elle. que Xothk-Sf.kimtk veut ([ue nous X soyons riches, non des ])iens de ce monde, (t) Annnirt « mais cle grâces et de vertus, couunc; la ele rrs sail ju'u pieuses , rs])oiir S'ous as- eonsi- lasol(](; lé pour ', étant G , ainsi It-e lors- npii^ny rlioses (( nécessaires aux soldats malades. Ainsi il nons (( est impossible d'y l'aire aiicime diminulio)) ( I ) . » l.e ministre répondit (pie le roi (•i>n'iiiuail aux religieuses les deux gratilicationsde l,(IO(Hivres chacune, l'une pour elles-mêmes, l'autre pour les réparations du bâtiment des malades; mais ([ii'i! ne ponvait rien donner de plus celle an- née ['2). Ouant à la, solde [xmr les soldats, il n'- pondait à M. de Cliampiuny : « Je vous avoue '( que je lronv(^ exorbitant de di^nner sept sors « par jour d'excédant , outre la sold(,' ordinaire. « à rilotel-Dieu de Montréal, (^'est une manière « de (pialilier cette maison qui n'est pas du bon H ordre, ni dn goût de Sa Majesté (il). » l'endant (jue les bospitali^res s'attendaient à voir supprimer ce secours, (pielq..e nécessaire ([if il leur t'ùt jtonr continuer leiii'S servi^^es aux soldatsmalades. DiKi'pormit queleCanada éprou- vât les rigueurs de la famine, et celles de diverses maladies contagieuses ; et ces deux tléaux les mirent dans la nécessité de l'aire des dépenses extraordinaires, malgré leur état d'épuisement. M. de Vaudrenil et M. de heauliarnois, frère du gouverneur général de ce iKtm , (jui avaient suc- cédé à MM. de Callière et di' Cdiampigny, en ] (rirent occasion d'écrire à la C(un pour demander (piehpie graldicationen considération des grosses (\)l.oltrfilo MM.ih'Ciillir. ferf lnrr< ih' In mil ri m' , iIi'jiC'Ik''! iIii ') ■:!) Ibi.l., !) iiini 1700 , Irttli' il M. ili' ('liiiiniiii/iii/ . \'. 107 II' liis. XXiX. l'iiiiiin' l'ti-iiiili'lllir. — M. <\r Caliif'i'fi . t M. • Il' ('.li;nni'iL'iiy ilf'Ill.IlKitMll eu wiiii à 1.1 omr I|UI'I(|I1I' ;:r;ilitic,itinii |iiMll' l'il'.Icl-Di.Ml. < 1 , i: ^ ; HO HrsTfiiRK m; i. HOTKr.-niEr. [ loo: ('' l ) clépciisos qu'elles nv lient laiies et des services qu'elles avaient rendus au public en assistant {\) Arrhivi's mi grand nnnd>re de malades (l).Mais l'énuise- //n la maniip , /,'ifrpficMM. luenl des fiuances ne permettait pas de leur t/r I mutrt'inl ^ ^ '/!'irnoi\'^'^''i/i' ''•'<''^ï''^<'i' qnel(|ue uuuvelle gialiticatiou. « J'aii- lo )ior. 1 o.j. ^^ j,,jj^ j^j^^j^ souhaité (|ue la Krance vous eut « donné du secours, écrivait à la mère 'Slnn- <■(■ mousseau M. Lescliassier. supérieur du sé- « minaire de Saint -Sidpice et successeur de '( M. Tntuson ; j'en ai |)arlé à M«'' de Québec; " uiais il m'a assuré (|n'il ne voyait aucun jour à H vous en procurer. Vous en comprendrez aisé- « ment la raison, quand je vous dirai que la « guerre de TEunipe l'ait songer à retrancher « les secours (ju^du a donnés jusqu'ici an Cana- « da, Lien loin (ju'on l'orme le dessein de hu {i)iniirrd<; (( OU douucr (le nouveaux (2). » Pour prévenir sipr . du 19 apparemment le retranchement des 1 .()()() livres mars 1702. ^ ^ uis(|ue Tannée sui- vante, 1702, elles supjtlièrent le roi de la leur augmenter en consiitération des services (ju'elles rendaient aux soldats malades, en ayant toujours de trente à trente-cinq à soigner, cjuoiqu'elles n'eussent que six lits de fondés (2). La réponse du ministre, ({uifut négative, montre aussi (ju'on leur (M)ntinuait cette même gratification. Malgré leur étal de gène extrême, elles com- mencèrent , au mois de juin 1 702 , la maçonnerie de leur église, qui fut achevée l'année suivante et plafonnée en 1701. A chaque côté du portail, qui fut construit en pierre de taille (3), il y ;ivait une niche, où Ton plaça peu aprc's la statue de la très-sainte Vierge et celle de saint Joseph (4). I' ( i VI 1701] Ol'ATlUEMK r.VUTIL — ClIAriTKE I. 143 QUATRIÈAIK PARTIE. DEPUIS LA IIECOXSTRUCTION DE l'hÔTEL-DIEU APUÈS l'incendie DE lOOri jusqu'à la conuuète du canada fak les anglais. CHAPirRr. PUIvMIKH. MdBT riiKCIEl'SE DE PLrSlKl'IlS ANCIENNES SOiaitS m; I.A r.OMMlNALTE DE SAINT- JOSEPH. — Ji;i NES PERSONNES CANADIENNES yVK DIEU ATTIlli: A CET IN>TITi;T. I. M. Caille siicc'i'di' à M. l:i dii'octinii (les hûspitaliri'rs. Pendant (|ue la communauté des tilles de Saint-Joseph était dans un démnneni si entier (les liiens de la terre. DiKi ne laissa itas de verser ''*' ^;-'i'""' sur elles ses plus ahondanles bénédictions. Cette maison oll'rait toujours à la cohtnie de grands exem])ies de vertus, et était comme une source publique d'édification pour toute la ville, par sa lidélité aux règles de son inslitut , et sa docilité à ceux (jui en avaient la conduife. A M. de Séguenot succéda, en l(jl)0, M. Caille, du dio- cèse de Bourges, économe du séminaire de Ville- niarie , envoyé en Canada en 1G9I . par M. Tron- situ. Connue les aU'aires tem[)orellesde sa propre ii II i ',( 1 ; ' 'i î n s: ■j:^ lli lIlSTulIlK M. i ll'iMl lHliU. Il ivi. . 1 ' > .. k I "i.) iiiaisdu (tcciip.iiciil (U'jà iicuinttiip .M. (-aille, M. Luschassicr lui <';iivail, h 20 avril \HH) : c( l*iiis([iH' DiKi' a |it'iinis (pic vous soyez pè'ie « spirilui'l de laiil tir rdij^ieuses el de laiil de « lilles, cliargé eonime vous l'èles d'une i^i'aiiiie (t ('((UKiniie , il l'aul espérer (pf il vous donnera « des l'oires, el (pie rohéissaiice vous lei'a aisé- '( iiieul venir à hout de res deux emplois, (pTil u send)le diliicile d'accoider ensemble. V(»us (( devez Pallendre d'aulanl plus, (pi'il a dt»nn(' « J)én(jdi('!iou à vos travaux, el (jue , par sa (( grâce, ;•» ;"ez mis le temporel du sémi- « naire dan. lUi ii-'ileur ('ial (pi'il nY'tait iiupa- \\)Lettrrd,' « ravant ^1). » M. Cadle , en eliet, sans négli,uer il/. Ij'.srlids- sii'r, (lu ae Jos intérêts de son écononue, pniLura ellicace- (uril 170U. ^ ment le Jjien des lilles de Saint-Jose])h, en l'aisanl régner de plus en plus parmi elles la régularité et runioii des cœurs. Lanière Ciallard en ayant témoigné sa vive sutisl'action à iM. Leschassier. il lui ri'p(jndit en ces termes : « .l'ajtprends avec « Lien de la joie (pie la i)aix et Tunion sont par- ti laites dans votre cdmmunanlé, et je souhaite « qu'elles y régnent toujours; je suis aussi bien « content que, pour y maintenir cette paix el {•2)Li-tfrei/>.' a Cette uiùon , DiEL' se solt servi de M. ClaiUe (2). » 3/. Lcsc/i'is- sin- , (/u ijo l^es religieuses désirèrent même (iiie celui-ci l'iil ani/ 1703. ~ ^ déiliargéde son enqtloi d'écduonie, p(tnrs'a|ipli- ' I nIATIllL.MK lAllTIi;. — CIlAriTili: I. lis C.iill.', 17""< i"u«- donner des niaripies de son dévouement à ces religieuses. Ayant ajipris (pi'il était (piestiim do l'aire une nouvelle éleclion pour la supérieure, il écrivait , 1»; 19 mars 1 702 , à lanière Maumi tus- seau, (jui occupait alnrs celle charge : « Nous « aurions été très- contents (pi'on n'eût point « procédé à une nouvelle élection, si votre règle « l'eut permis. Mais sm* cpii tpie ce soit que la « Providence ait lait tond)er le sort, nous aurons « toujours pour votre mais(»n et pour celle (jui la « gouvernera, et singulièrement pour vous, toute « la considération possiltle. » Nous placerons ici les détails édifiants (pie les filles de Saint-.)osepli nous ont conservés sur la mort précieuse des trois l'ondatrices de leur communauté, et de quelques autres décédées ensuite. Nous avons jugé à propos de les réunir dans un même récit, pour ne pas interrompre la suite des événements qu'on a racontés dans cet ouvrage. La sœur Maillet l'ut la première des fondatrices que Dii;r appela a lui. Elle exerça d'abord l'ollice de dépositaire, et ensuite celui d'hospitalière, avec une singulière liéuédiction. Dans le premier u. 10 II. Vtjrtus de l;i sn'iir M;iill(jt. 1 ^ • I li(i 1II5TnIliK II; |, IjuTl l |.|i;|-. ■ > i (In ros cinjilois elle fil pai'.iîli'c (.'oiislaninicnl uiio ('nli('i'i!S(Hiinissi(iii às;i suinM'icun.'. Kl (iii(>i((iri'llo IVil (1. niu'L» (riiiu' rare iiiU'Iliii't'iico el une lialti- lelc roiisoimiu'i' , t'Ue nv laissait pas dv ivcouiir à sa su]n''i'iLiir(' ])(»ur prendre ses conseils dans Idules les occasions tant soil peu exiraoïdinaires. La cliarye de d('[»osilaii'e, nalniellenicnt assez lissipanle , seni J)lail ui l'ouinii' des occasirésenc(,' par la considération des moindres créatnres; et les entretiens ([u'elle avait là-dessns avec ses sœurs les charmaient toujours par la sim[>licifé et l'onc- tion dont ils étaient animés, et les élevaient doncenicnt ". i)n;r. (Tétait vraiment nne personne» d'oraison, toujours recneillie, «pie les événe- ments les plus funestes ne ponvaient détourner de rap[>licati(»n intérieure de scm àme à Du.r. Dans l'emploi (riios[)italière, on admira surtout en elle une charité tendre et ini^énieuse. une patience in vincihie, un zèle pur et ardent envers ses malades, s'eiibrcant de les gagner à l)ii:r. Elle trouvait dans sa foi vive, qui lui montrait en eux la personne adorahle de Jlsls-Cuhist souil'rant , le motif de ce dévouement sans hornes. Aussi était -elle aimée sincèrement de tous les malades, et spécialement des sauvages, cpii . .'iil imii i([ll\'llo c h;i]»i- ec'ouiii' Is dans iiiaires. it asSL'Z ivixs'u (lis B rLMKUl- 31UM2 par ; ol K's es sœurs et runc- levaiciit évL'iio- ourner Dir.r. SUl'lT )ornes. oiis les a Ol'ATIllKME l'AHTIK. — CIlAriTIŒ I. 117 ])niir cela, ik^ i'appelaieiil [las aiilremeiil ([lie du (i .\iinn/>-s- iioiii (le leur clièrc mère il). "'^ '/'• ► "'^''- ^ iniirii' , {nir lu VÀ\(\ poussa sa Ionique (•arri('ri! jusqu'à l'Age de «'"<• snixaule-di.\-huil ans. Se voyant atteinte de la M,,it ciitiamc maladie dont eih; mourut, elle entra dans de Maiiu-i. grands sentiments de joie, par la pens(je d'aller jouir bient(*)t du bonheur des saints. Kl le se (it donner du linge blanr, et piia qu'on tint sa L'ih'unbre bien propre. [»our l'cccvoir plus digne- ment la visite du C('lest(! b^[>oux , (pii allait la retirer de son exil. Durant sa vie, elle avait eu une singulière dtivotion à la très-sainte Vierge, à saint .losepli, à saint .loachim, à sainte Anne, à son ange gardien, comme aussi à }\. Olier (;t à M. de La Dauversière. Dansses derniers moments, elle ne cessa de les invo({uer, de les a[ipeler à elle, et de se b'iiciler d avoir bienttjt le brtnhenr de les voir. Enfin elle rendit paisiblemtsnt son esprit à l)n-,r , en produisant des actes de confiance et de contrition amonreuse, le 30 du mois de novembre, f(*'tc de saint Andr(j, 1G77, le septième jour de sa maladie. Inmi(jdiatement ai)rès son décès, son visago parut plus beau qu'il n'avait étti durant sa meilleure sant«5; et l'air de majest(5 et de calme qui y (5tait peint péniitrait de dc'vo- (.,) .[nnair^ tion tous les assistants. LUc lut enterrée dans ,.<..,. ,/<./ vik,.- l'église de rilijtel-Dieu (2). niniie , jinr In sœur Mnriii. IIH III^TnlIli: m: I. lInrM.-lilKI'. IV. I.i int'l'»' (le lli'i'Siili'S. — Si'S (Ifllllrics .iiiiiét's. La inric {]{" llrc'solcs siirvniil dix .'ms à lasd'iir Maillt'l. Depuis ({ii'i'llc s'élail iltmiirc au sci'vici» (le DlKU, c'Il»^ [>ers('vi'ra cniislamiiu'ul dans nue ciilirre séparation de («ml cumnicite av(!c U) iiKiiidif, jiiS(piL'-là (ju'apivs son arrivée, h Villu- marie , elle nY'ci'ivil plus à aucun de ses pai'enls. M"" de la Hasnie , sa tante, lui ayant envoyé un itallot (roinenienls, nwr, proincsso de lui donner (eut écus puni' être enî[»Ioyés à un ostensoir, la mère de iJivsoles ne crut pas cepeudaiit devoir tenir, dans cette circonstance, à la i'és(»luliou qu'elle avait gardée jusipie alors ; elle lui éci'i\ il uni! letti-e lie reinercieinent . (|ui l'ut appareui- menl la seule qu'elle adrossa à salauiille (*). Klie J (*) Miir;.'iioril(' (îiranl, vciivc de Nicoliis Mnrin, scif^Miciir de la IJasiiic, aiiciiii liaiili cl ptiiM'iiifiii' i\\' IMnis, par smi Icsta- llKMll (iii't Ile (licla CM IC»"."», cliarj-'ca eu cll'cl les crclc>ias- li(|ucs lie Sainl-Sul|iirf (l'acliclrr un siilcil il'argciii dnir, • I \('gun |i(iiir fcla cciil ((lis. Mais il ol ii icmaniucr (|ii'fllt' l'ail ('i'lt'j;s, 11(111 |)as il JikIIiIi , mais ii Marie Mdieaii de Un-solis, sa lilleiile, aldis à'j;(''e de di\-se|il ans, el reli},'ieiise JKispila- lière ii Villciiiaiie, dans l'Ile de Moiiliral. Il parait par ce les- taiiieiil , (pi'diilic la iiu't'c Judilli de l>iés(des, la coiiiiiiiiiiaiili' de Saiiil-,l(is('|ili cdiiiplail |iariiii sis iiieiiibres une autre reli- gieuse de lu lut'Uie l'ami Ile, ipic le dcMmcmeul de la première avait attirée aussi eu Canada, l'inir explii|iier ce (|iic dit la sicur Mnrin , mi duil supposer ([Uc .M"»'' de la hasiiic lit jiai't de (1) Tfsimneiit ^^.^ iuleulious iiour l'IliMcl-Dicu il la ini'rc Jiiditli de Urcsoles , ilr Mme de la ' r,(isiiir,ftiiinini- (jiii s'empressa de l'eu remercier. I.a l'amille de Hivsoles était i:i(iiié par )/. , . . 111 •/ 1 l'aOïié l'uilur. îrès-uiimljreiisc a IMuis; elle est etciule aujourd liui (Ij. } 1^ U'B.ggi^' ■! ■ j ii^wi (Jl ATKIhMK r.MlTIK. — «lllAriTlli: I. Ii<.> 1 1 I' liisinir scrvi('(( [,'IIIS IIIH' iivtîc lo à Villt!- parcnls. voyé un i (luiiiu'f isoir, la t ilcvttii' •Siillllinli Il ('('i'i\ il [»|iar('iii- (•). Klic (•i}j;u(Mir (le son U'slii- ; ('n'l(''>i(is- iil don'', tl (|u'rll(> l'uil r lin-sulcs, M' li(is|iila- par et' Ics- iiiliiiliiaiili' aiilic rcli- a |trcmi('i(' i|iU' (lil la iil pari lil' l!ivs()li'> , soU'S ('lail i(lj. ('lail si parrailcmcnl drlarlu'c de luiilcslescousn- lalioiis, mi^'iin! spiiiliicllcs, (|ir<'ll»> s'ahsiiiil , au Lniil (i(> |icii (raniu'cs, ih» rrpniidi'r aux ii lli'cs ([lie lui t'( rivaicul sos ancicmirs («mipa^'ncs des niaistiiis de la l'irclii' cl dv liaval. (iuniuic dans ci'S Icllrt's un lui Iriuoi^iiail lii'auroup d'csliuic jMiur st'S rares vcriiis : «Ccur soiil là. disait- i< clic, que (\vs paroles inspirées à ces iinnucs <( Sd'ui's |tai' IciM' i:rande eluirih' : loul eela lu» (( nie convient nullenieiil , à lu.ii . (pii ai rompu <( Ions les liens de la nalui'c cl de rauiiru' jtoin" « trouver l)ii;c «lans ce pays, et le liorilcr lui « seul. » (le|tendanl elle ut! niainpiail [las de ['(''poudre aux lellrcs s|»iriluelles (pie le P. Diel , son ancien coul'csseur, lui écrivail une l'ois (1 , Anmi/i''; cliaifiie aiiiK'c, cl (pii (•oniriliiiaieni rniissainmcnt "'"^^";v"'"/"'- •■ i • ;7'.v i/f I i//f- h la l'aire avancer dans la vi(> parfaite (I). Zûr'iCn,^' Les grandes niorlilicalions de la nièi'c do lîi'é- soles, jointes aux rali^nes cl aux privations sans iiomlire ([iTelle (Midiirail à Villcinaric, all'ai- hlirenl enfin ses l'aculh's morales, sans ruiner pourtant sa saut»'. nuei([uesaiuiéesavant sa uku-I, on rcmanpia (pi'clle tendait vers une sorte d "état «renl'ance; et, par r(;s[»ect ])oiir sa vertu, on sem])la l'avoriser son zèle extième [)our ('(H'Iaines morliticalions siimuli('res . aux(pielles cet allai- hlissement contrihuait à la inn-lcr. Ainsi, elle no t I' • i(| I % 150 IlISTOIIli: i'E L JIOTEI.-DIEU. \ , se nourrissait plus ([ue dos restes de ses sœurs, ou de ceux des pauvres; elle Taisait pour elle- m(*'me des potages dMierl»es auièresdaus un petit pot de terre , et des salades d'herbes dé,y(>ûtaules . sans autre assaisonnement que du vinaigre et du sel. Et si, riiiver. elle était Cdutrainte de manger (pielques p(.'tils morceaux de viande , elle les boucanait en les laissant plusieurs jours exposés à la i'umée et à la suie , dans une certaine excava- tion de la cheminée. Ses supérieurs lui permirent ces diverses praticpes, jugeant ([ue ces singula- rités ne pouvaient pro(hiire aucun mauvais ellet sur l'esprit des sœurs, qui, au contraire, en étaient vivement touchées et édifiées. 1/atlai- blissemenl de son esprit ne l'empêcha pas de se rendre encore utile jusqr.'.àla fin de ses jours, en exerçant quel({ues emplois dans la comwuuKuité. Elle eut en dernier lieu celui de première por- tière , et sem])la redrmbler de zèle dans cet emploi pour hr»norcr elle- méjne , et pour faire honorer par les autres .lÉsrs enfant. Elle lui dressa un petit oratoire dans un pauvre réduit situé dans ime des cours de rilôlel-Dieu, et y plaça sa statue. C'était là (]ue, de Tagréuient de ses supérieurs, elle aimait à prendre ses cécréa- tions, à faire ses oraisons, et à réciter son ollice; et, non contente des devoirs cpi'elle rendait s sœurs, Miur ello- ; un petit (ùlantcs, gi'c et du 3 manger elle les s exposés D excava- ermirenl sin^unla- vais ellet aire, en I /allai- pas (le se ours, eu uin(uitt'. ère por- l.'uis cet ur faire Klle lui C réduit ■u, et y uient de ; récréa- u (illice; rendait OiATiUE.Mi': l'AiiTiE. — i-.ii.vrniu: i. 151 V. Mort ilr la lllric i|i' Hli'stilrs, prosrpie confiuuelleuieut à reufaut .lÉsis, elle conviait encore toutes les personnes (jui avaient à lui parler, juscpi'aux enrauls et aux sauvaurs , à aller Tlionurer dans ce lieu, ddiit la r>au- ^ (1) Ai>>i"/'"t vrclé. disait-elle, rapiteîait celir de l'étaMe dr '''•<'- i5<"ii.i<'i'om(i). r;xM/" Ce fut dans ces saintes occu[»atious rprelle finit SCS jours. Le 21) du mois de juin h)(S7. |it'udaut (pie la connnunauté assistait à un salut du tr('s- saint Sacrement oidouné [)our le suicès des armes de M. de Denonvilh^, alois en marche contre les Ir(K{uois, la m('re de Un'soles tomba à C(jté de la urille du [larloir sans mouvcmenl et sans parole. On la li-ansporta dans la salle com- mune, et le lendemaiu, étant revenue à elle- même, elle reçut les derniers sacrements en tt'moignant une vive consolation dans l'espéi-ance de jouir hientôl de la vue de i)ii:i et d'î'ti'e à i'altri, par la mort, de tout dan,qer de PoU'enser jamais . ce ({ui avait été sa prière la plus ordinaiic. Lnlin, le troisi('me joi:" de sa maladie, (pii fut le I" de juillet, elle rendit son âme à son (h'éateur, ài;ée de soixante -seize ans, et alla recevoir dans le ciel la récompense de ses vertus. I^a douleur extraordinaire (pu éclata dans tout Montréal dès ([u'ou eut appris cette mort, montra combien tous les haliitanls de cette ville étaient pleins P] *' M ' ( iil y I.V2 IIISTOIIIK Iti; L HOTEL -ItlEi; VI. Dcriiii'n'S amii'i'S (le l;i sii'ur Macii. (l\'Slinic, ( ni jour de l'oraison, clU; vint nie dire Iticn /,v,rv X' i '/- « secrètement , rap|)(trle-t-rllo. qii clic nir j»i !.. il /„ ,„,/, m.,. « de l'aire oll'rir la connnuninn des srenrs pour « le repos de rànie de son Trèi-e, (jiir l)ii:i' avait " retiré de ce monde, .le l'emhrassai et ne lui on « demandai |)asdavantai;'o, Oncliiucsjnursaiirès, (( je lis ])rier pour lui aux litanies. Klle me re- « mercia, et me dit : Le Seigneur est grand d.ius « ses l'écompenses. .le remarquai le jour et l'heure 0 où elle m'avait annoncé ce décès ; et par le pre- « mier \ aisseau oui ari'i^ ;■(/(. ] ap[)ris (|i serviteur de \hVA' était mort au moment ou elle (2) , i--'" en avait eu connaissance i)- iiriul'iin: ■<>ii' In xnitr ('o- 'ipritif Mwff. Trois ans après l'incendie, étant alors âgée de i qu'Ire-vingt-nn ans, elhî tomba malade, et fit vu. Mort paraître la i)lus entière confiance en DiKi juscpi à ^^i sou dernier soupir, (prelle rendit le 2.") de se[)- lemltre de cette année 1()08, dans la soixante- cinipiième année de son entrée er religion. I,a d(»uleiir des religieuses, à sa mort, lut propor- tionnée à l'estime et à la vénéra; ioii ipTelles avaient touj(Uirs eues pruir ctMte digne fille de ilo la siMir ICI' Ti :\ iU IIISTOIHK HK I. IIOTF,l.-IiIi;U, [lOORl Sainl-Jnsopli, (jircllcs coiiNidt'raiont commounc relique vivante; elles ne se r,(tnsolèrenl que par rnssurance «ravoir en elle une puissante avotalc flans le ciel. I/odenr «le sa sainteté, «pii s'était '•('pandui' dans '^ute la ville . attira le peuple < u loule uses ohsèipies. M. iJrtllierde Casson présida Ini-ménie au service, assisté de tous ses ecclésias- tiques, en ju'ésence du gouverneur et de tout l'état -niajni'. Ln ecclé"iasti«ju(! du séminaire prononça l'oraison l'in'.'bre de la défunte, et peudant tout ce temps on n'entendit que sanglots et gémissement!-' d;uis l'assendjlée. Il n'y eut presque personne à Villemarie «pii ne voulût avoir (fuehpie chose qui l'.ii eut ap[»artenu. INiur satisfaire à la dévotion des fidèles, on fut obligé de couper seshal)its et de les distribuer par mor- ceaux; et DiF.r parut autoriser lui-même cette es])èce de culte rendu à sa servante; car plusieurs ])ersoimes assumèrent avoir reçu des grâces <'x- Iraordinaires par son intercession. I^'église de rilôtel-Dicu n'avait point encore été reconstruite depuis l'incendie, et les lilles de Sainl-Josepli n'ayant |)oinl alors de caveau p"iH' leur sépul- ture, on enterra le coriis de la •^i-fr Macé dans une petite cour dont le terrain entra dans rem- placement de la nouvelle église, «jui bit ••ou- struile peu de temps après, et oii Ton traiis[)(n'ta j.„ ■L [ 10081 imo une (jiic p;u' ;ivo( aie li s'c'l.'iil 'U}ll(' (Il pn'si(l;i cclésias- dc htiit minai IV iiitc, cl sanglots n'y eut voninl lu. l*niir il (jljligt'ï Kir mol - le cet le liisiciirs CCS ox- ;'lisc de isli'uitc .loscjili SC|)ul- •/' dans 1> 1 ClJl- ll Cdll- sporla [1707 OUATniEMi; rAUTir.. — cnAFFini: i. 1»«< .).) les restes des hosi)ilalières nioHr^s avant elle, M. Tronsrm, qni snrvceni jkmi le leuijisà la mère .Macé, fut lii'S- hcnsible à cette perte: Tannée snivanfc, ré|tondant à la mère Manmousseau . il lui disait : « Oiioi([iie lanière Mact- eût ([ii.iln^- « vingts ans, (ju'elle fut hors de C(tnd»al . et qu'il « lut temps (pi'elle allât recevoii- la récompense « de ses travaux, je reconnais avec vous (pi'on (( ne peut regard(n' sa mort (pie conmie une « perte allligeante [)our votre conmumaulé : car (( la compagnie et la pi'ésence de ceux qui sont « bien avec l)ii:r attirent toujours ]>énédiclioa. « — Il faut ce}tendant se Cfmsoler de cette ]n'iva- « tion, par soumission h la volonté divine, et « dans l'assurance ([ue cette chère sœur vous « rendra de bons ollices au|très de Dikc. Nous « avons lait des prières ]»our elN." , et nous en « ferons encore; je vous demande la continua- n) /., //,,,/,. , , , 111 •"• li'i'i^nii il « tion (les vôtres et de t*jutes celles de votre /« „>frr m<,,i- llKlIISSfdH , (/)/ « communauté (I). » mnis iir ,„ars IG'J!". 1707. Vlll. Mnit I/ll(Mel-I)ieii ne fit pas une nirmidre perte; dans la personne de la sœur liaboimeau, venue en Canada en 1 (>00 , et qui édifia singulièrement j^ii^ia,!",,. la communauté r(\space de trent(»-liiiit ans. Cette sainte fille se maintint conslaimneiit dans la l'ei- veur jusqu'à sa mort , arrivée le iîO janvier 1707. M. Caille, confesseur des liospitalières, (jui la \\[\ i < M I M irifi iiisTOiur, m; L'iiÔTEi.-iin;i'. [1707] conn«mssnit à IVtiul, la cniiiliiisait ]M\v la vf>it' (Ir riiuiiiiliU' cl (le la iiuii'lili( aliini. niii»i(|ii'il ad- mirai lo rii'ho livsdi' de \ or' is que possédail celle Ame ])i'ivilégiée , il alleclail de; ne point parler d'elle, et de se ci induire à son t';4ai'd comme s'il n'en eût l'ail aucun c;is. Il cliercliait mènu! les occasions de l'éprouver par des paroles dures el sévc'res; ce qu'elle éconlail. dil la sœur Morin . comme une uuisicpie lrès-ai;réal)le, avec son petil air p;iù e! liund)le. l'ne de ses pratiques les ]tlus orilinnires était des'oH'rirà I)n:r comme vic- time, de se perdre et de s';d)îmer en lui. Ouand M. (Piaille la visitait dans ses maladies, il lui disait en l'abordant : « Yèles-vons, ma sœur? » Klle lui répondait oui (ui non, selon la disposition de son Ame ; et ce seul mol suflis.iit au directeur pour connalti'e où elle en était. Dans la maladie (pii l'enleva, cette bonne sœur lui répondit, l;i dernière lois qu'il lui lit cette demande : «Oui, « mo'î Père, j'y suis et je nrn sortirai jamais. » Eu disant ces paroles, elle rendit son àme à DiEr, Agée de (|uatre-vingt-dix ans, la soixante-qua- torzième année dejMiis son entrée en religion. M. (^.'lille, ()ui l'avait dirigée pend.ant les neuf dernières années, étant int(}rrogé par quelques filles de Sainl-Josepli sur ce qu'il pensait de bi vertu de celle sainte religieuse, leur répondit ; i<« l I [1707] VfMC (le [ii'il .1(1- lait celle it p.'irlt'i' m me s'il \v\uv les dures el L' Moriu . Lvec Sdii i([iies les iiiiK,' vic- i. (Juniid lui (lisail •? » Kll.- si lion de lirecteui' maladie; iiidil , la « Oui . nais. » à DiKi'. e-qua- ii,i;ion. s neuf UL'l(|nes I d(; la }ndil ; [1707] nL'ATRn:.Mi: PAiiTu;. — c.iiAriTiii; i. 157 H Je ne crois pas qu'elle ail élé surjtasséo par (( aucnne des sainles Ames venues au (lanada c( [)(»ur chercher 1)m:i' , el je la re,uarde c(immo « nue pierre précieuse enire les plus précieuses « dont l)n:ra enrichi ce pays. » — Ce témoignage l'st d'autant })lus considérahle , (pie .M. Caillfî était i)lus réservé à Inuer (luehtu'un iniur ses . O J-'"'''' ^ 111 cu'i-'t/nii)' sur vertus (\] iii .sirar lieiifi; Deux ans a[)rès la mort de celte sainte religieuse ix. . , . , DiTIliiTOS mourut la sœur \a\ Jumeau, cpu n avait cesse aim.Vs ili' 1,1 Sirlir pendant ([uarante ans de répamh'c; la honne '■'• Jimi' lu. odeur de ses vertus, el de donner à ses so'urs les exi'inples les plus iVappanIs de lid<'lit(' à toutes leurs ohservances. Kilo ne mampia jamais (hî se trouver présente à l'oraison, si l'on en excepte le temps de deux maladies (pi'elle essuya et les derniers mois de sa vie; elle y devançail même la commnn;iuté, ayant coutume de s'y rendi'e Ions les jours à (paatre heures et demie. Vers ia lin de sa vie, Tenllure de ses j;mihes lui ôlani la l'acilité de se conduire elle-même, elle était contrainte d'être soutenue i»ar ses com- [)agnes dans ce trajet, et l'eniharras ([u'elle se reprochait de leur donner alors lui causait un extrême déplaisir. Les dix -huit derniers mois de sa vie ne hu'cnt qu'une oraison continuelle. Se voyant condamnée à rester à l'inlirmerie, il. % r ' I 1 ',.' t < ^ ■ il :l: I ■i »v.,«4 loS IIISTOIIIE l>K I- lloTl.l.-niEU. [f-oo] ollc l'itrouvail uno jmmiu' hvs-sonsilde do no pnii- voii' visiler .li:si s-(>iiuist au livs-saint Sacrenu'iil. Ci'tlanI ([iH'l([U('r(»is h rallrail (|iii la pressait, dit' si; (lùi'dltail à la vii^ilaiicu de ses inni'iiiièi'es , siir- tdiil peiidani la luiil , et se rendait seule à l'é- glise. S'il arrivait (pie la iiièri; Tiallard, sa supé- neure, essayai de 1 on reprendio ((uuino d une jervr'ur indiscrète, elle tondtait à ses i;en(»ux Miur lui di d eniander pard(tn , et la conjurait avec des ]»arolos si hunddes, si pressajiles et si per- suasives, ([uV'lle ((hienait d'elle la perniissi(»n do satisfaire encore au moins luie lois sa religion vive et ardente [tour Jésis-Ciiiust dans ce mys- tère. Jus(|u'à ses dernières années elle avait l'ail paraître Iteauconp de zèle à parler de \)\v.v à toutes ses sœnrs. Mais vers la fin de sa vie, Dir.r , pour la purifier de plus en plus, pormil qu'elle t(ind)àt dans les peines d'esiuit les plr.s acca- (i: A>i)iis lui icnsait 1." l'iit iiiùics H av(}z dans 1 ITO'J] (jrATniÉMK rAiiTfi:.— r,ii.\riTi!r, i. IM> <• les U'iiMircs de la nmrl. (Jifcsl dcvcmi et; « l('ni]is (ifi je jidssrdais iiiun àmc dans une paiv (t si [Hdlnudt'. (|ii(' rien ne la lioidiiail? Sr.i- « GNFJH , Vdlir ((indnilo snr ni^i est liini rlian- Slllt l'iiistitiit S.iiiit-Just'jili. {i) Aiiiinli's (ll'S /lO.S/llIll- iirrcs i/r Vil- leiitnrii' , pur lit sirur Ma- ri II, Imiilr (le |)ii.! , cllu expira doiici'iiH'nl . If 2't iii;ii 170!). ;\m'c (II' ([iialr('-viiiqt(liuiz(; ans. l/rsliiiic siii,i;uli('ri' y\\\v le |i('ii[iK; de Mmilival avail coii- riR' (titiii' SOS (.'nihiiMili'S vertus j)ai'til surloiil a|)i'ès sa iiiorl. Il y eut im Irès-graiid ((tiicoiirs à lY'i^lise (le rilùlel-Dieii |miiii' vénérer S(tn (-((iiis, aii([iiel (m l'aisait Iduclier ([iiaiililé de chapelets el d'autres (tltjets senililahles. I.a véuéralinn jxiui' la mère Le Jtuneau jxu'la bien des pei- smiiies à Tinvuipiei- el à lui adresser des iieii- vaines. et sa uiéiiioire l'ut l(in,^leiiips en béin'-- dictiun(l). Avant d'appeli-r à lui ces di^^nes hosj)it,'ilières, ([ui l'ureul couuue les Innileuients de l'éditice spi- rituel de la nijnuiunaulé de Saint -Joseph à Villr- inarie, l)ii:i', pour y perpétuer leur l'erveur, attira dans celte maison lui ,qrand uoni])re de jeuues personnes canadiennes, ([n'il rendit héritières de leur esprit, l'endant trentedrois années, on n'y avait reçu ([ue ueul' professes, (]uoi(ju'nn eut donné l'entrée (hi iio\icial à plus de trente tilles; et, dans l'esjjace de (piaire ans depuis l'incendie, on admit au n(»vicial dix jeunes [)ersonni'S ^\i'<^ meilleures lamilles du pays (2). « C'est jtoiir « n(jus, écri^ait la sœur Moriu. une consolation « indicible de voir ces âmes venir chercher dans « notre maison le chemin du ciel . (juitter toutes l f 17001 le l'i iii.ii l/csliiiif vail ((111- I siirldiil iiicoui's à m coiiis, chapok'ls l'iii'i'atiiui (ies jU'i- (U'S ncii- L'U In'lK'- [)ilalit'i'('s, (lili( (! sjii- [)li ù Villc- 3iir, al lira 1(! JLHIIICS ilièrL'sdiî -;, un n'v ju'dii cùl iilu filles; incendie, limes (les l'esl jKiiir nsolaliiin iclierdans lier Idiiles 1700 HlATRIKMK l'AUTIE. — C.IIAI'ITRE I. 101 « leurs salisi'aclidus nalurelles. niènie les |iliis « iniKK'enles, alin de se ((insacrer an servi( c des <« panvivs malades Sdiis l'ohéissance reliyii'iise, « et renoncer enfin à la vie* des sens jniur en « mener nne fonle snrnalni'elle cl de grâce. » — «C'est avec i)ien de la joie, écrivail M. Les- « cliassierà lanière (iallard, ((ne j'a|t[)rendsqne «( votre connnnnanté an.u'mente de jour à antre, « ehjni! vous y recevez de très-bons snjets. Vnilà <* la véritable richesse des connnunaiilés. Tuit y « réussit quand les nu'nil très sont pleins de vertu « et de saji'esse, cl (ju'ils sont dociles et soumis. <( (Jue Dirr soit à jamais loué el remercié pour « tous les biens (ju'il verse sur voire maison, .le « lui en demanderai toute ma vie Taccroissement u et la iterl'ection (I). » Parmi ces postulantes [\)i.rtt,r,/>' plemes de ferveur et de dévouement , nous nom- n in im-irCni- Inrtl . 'lu lin nierons ici: Marguerite d'Aillebousl , Jeanne- ''/""""^ i707. Klisabetli Dugué, .Magdeleiiie iUzart, Magdeleine Arcliamliault , Magdeleine (luillel , (jui devint dans la suite supérieure, et Louise Boulliier, ainsi (lue Marguerite et Françoise de Sainte- Hélène, i^) j'''' (|ui entrèrent au noviciat en i7()() (2). V tvi'\- itii- lii'irn (le Vil- le mil fil . ^ ers ce mcl'ine temps on y admit , à la grande xii I rtll:- édification de la communauté, Callierine Gau- d-^ i sm-iu (l;uii'lii'r. cher, dont nous avons jtarlé déjà, et (pii avait éi»ousé M. Migeon de Hransac , juge de Ville- ,1 M -'I I l ir 11 «.^^ ."îu IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) &., '<>/ 1.0 l.l M 2.2 12.0 1.8 1.25 1.4 1.6 < 6" — ► .^ VQ

•>* ^>. '/ -(S^ Photographie Sciences Corporation 23 WEST MAIN STkKET WEBSTER, N. Y. 14580 (716) 872-4503 ^^^ iV ^'- f/j N^ :\ \ 1.^\ j**^ ^ >*$^ 9. 'L^^ I(i2 HISTOIIVK l'E I. IlUTEI.-mEr. [1700] r. ,1 '■ii' I marie. Elle avait quitté la KraiicL' , comme il a élu dit, pour se consacrer au service des malades dans la communauté des Idles de Saint -Joseph ; et, pour le bien de la colonie , Diec voulut cpi'elle s'élablît dans le monde, où elle oH'rit à toutes les mères de famille un modèle des vertus les plus accomplies. Après la mort de son mari, elle se sentit pressée de retourner chez les hospita- lières pour y consacrer le reste de sa vie au ser- vice de Dieu : ce tju'elle fit dès qu'elle eut procuré à sa plus jeune tille l'entrée en religion chez les Ursulines de Québec. Malgré son grand âge, les hospitalières de Villemarie, qui avaient toujoiu'b eu pour elle une singulière estime , l'admirent aux épreuves ordinaires du noviciat. Elle fit bientôt paraître combien les vertus qu'elle avait praticpées dans le monde étaient solides; et jamais novice ne donna à ses supérieures de plus justes sujets de satisfaction. Quoique sa maîtresse fût encore assez jeune, elle lui était parfaitement soumise , lui ouvrait son cœur avec une simplicité d'enfant, et suivait tous les exercices du noviciat avec l'exactitude la plus ponctuelle. Pour être à Dieu sans partage , elle était extrêmement atten- tive à mortifier ses inclinations les plus légitimes, jusqu'à se priver de répondre aux lettres de ses enfants, quoiqu'elle eût pour eux une afTection ],... [17001 [1700] QUATIUÈME PARTIE.— CHAriTUE I. IG3 e il a (3 tu malades ■ Joseph ; il qu'elle l à toutes ertus les iiari, elle ; liospita- ie au ser- Lt procuré a chez les 1 âge , les it toujours 'admnenl L Elle fit l'elle avait olides; et es de plus maîtresse faitement simplicité u noviciat our être ù ent atten- légitimes, res de ses affection qui n'était j)as ordinaire. Connue on lui disait d'écrire à celle de ses filles qui était l'rsidine : « Pourquoi, répondait-elle, pourquoi mettre du « liois sur un feu que l'on veut éteindre? » Par ces sacrifices continuels, par une mortification universelle, nue obéissance entière, une fidélité constante à la grâce et aux plus petits points de la rc'gle , elle s'éleva à nue union très-intime avec Dieu, et devint un modèle de ferveur pour toutes les hospitalières. Tons ses discours ne respiraient (pie l'amour de Dieu : elle en était comme toute embrasée. Aussi ses directeurs ne craignaient -ils pas de dire qu'ils voyaient en elle tout ce qu'on dnuitnn's'ur lit des opérations divines dans les plus grands ,. H •h « de mon orgiuîil. » Comme si tous ces maux n'eussent pas suffi à son grand amour pour l;i mortification, elle importunait sans cesse ses supérieurs pour obtenir d'eux la permission de faire des austérités corporelles. Elle traitait son corps avec la dernière rigueur; et lorstju'elle prenait ses sanglantes disciplines, on l'entendait se charger d'injures et se qualifier des noms les plus odieux. Elle était vraiment affamée d'humi- liations. Se regardant comme la plus indigne des créatures, elle eût voulu que chacim la méprisât et la foulât aux pieds; et elle s'accusait devant ses sœurs avec tant de larmes , qu'elles ne pou- vaient elles-mêmes retenir les leurs. Son esprit était naturellement vif et pénétrant ; mais elle cachait avec soin tout ce qui aurait pu lui attirer l'estime , et elle avait coutume de dire : « Il faut « que je m'abîme dans mon néant : le néant « c'est ma place. » Pour comble d'épreuves, Dieu voulut qu'elle devint aveugle. Alors, se voyant hors d'état de servir la communauté, elle se livra à toute la tendresse de sa piété enveis Jésus -Chuist résidant au très -saint sacrement de l'autel. Elle passait tout son temps devant lui , dans des colloques amoureux et dans une oraison sublime. Ce fut dans toutes ces pratiques de ferveur qu'elle termina saintement sa vie , le I ; h •il! Il 11709] îes maux ' pour la cesse ses ission do allait son )rsqu'elle on tendait noms les 3 d'humi- digne des L méprisât lit devant ;s ne pou- Son esprit mais elle lui attirer : (( Il l'aut : le néant épreuves , Alors, se munauté , étéenveis sacrement 3S devant dans une pratiques sa vie , le [1710] (JLATRIÈMi; PARTIE. — CUAriTIlK I. iu:> 14 mars 1721, àràgedesoixante-dixhuitans (1). Parmi l(.'s jeunes personnes que Dieu attira vers ce temps à la communauté de Saint-Joseph, nous ne pouvons nous dispenser de parler ici de la sœur Adélaïde Silver. Elle était Anglaise de nation , et fut amenée h la foi catholique par le miinsteredeM.de Mériel, priMre du séminaire de Villemarie. M. Ilenri-Aiituinc de Mériel de Meulan,du diocèse de Chartres, avait été envoyé par M. Tronsori, vers l'aimée 1090 ou 1091 , à Villemarie (2), oîi il fut chargé du soiu des ma- lades de rilùtel-Dieu (3), en remplacement de M. Barthélémy. Il parlait et entendait la langue anglaise avec facilité, ce qui était alors fort rare en Canada , et il se servit de cet avantage pour instruire les Anglais qui avaient été faits prison- niers, et dont plusieurs embrassèrent la religion catholique. Pour faciliter les voies à leur conver- sion , il ne se contentait pas de leur consacrer ses soins et ses peines, il employait encore h leur soulagement ses biens patrimoniaux. Le fruit le plus remarquable de son zèle fut, sans contredit, la conversion d'Adélaïde Silver, qui., après avoir abjuré l'hérésie, embrassa l'institut de Saint- Joseph (4), en 1710. Par le traité de paix conclu à Utrecht entre la France et l'Angleterre , il avait été stipulé qu'on rendrait les prisonniers de part 0) !.''ftrr rirrulnivc sur 1(1 sriir (hni- rltPr; iifi/iiri'.\' (/es/iiiMpilii/ir- res (h: la i'ir- ifti'. 1710. XIV. Ailélaïdc Silver embrasse la foi Catlliilii|lie et i'iiistiUil (le Saint- Jnseiili. (-2) C>ifa/»- f/uf (1rs Mes- sieurs (lu sc'~ inÙKiiie (In Villcninric. (?,)Lellrc(ln M. Trniisnii li M. (le WricI . (lu 14 ((cn'l 16'J'J. {'t]Arrliires fie 1(1 tii(irin(^ , Idtir (le MM. (le Vnudreuil et itrjfon , di( 12 nov. 1712. U' i!')' lu \m HISTOIRE IiK L IlOTKL-niKI [ 1710] h ' ot d'autre ; mais le vol ilo France exigea que le^ AiiL^l us devenus c alliol iq lies clans leur ( lei 'aptivih eussent une enlière liljerlé de rester en Canada après la paix , sans ({u'ou put leur l'aire aucune {]) Archives yioleuce Dour les ramener dans leur patrie (I rin / ilvprrhn (le 1713, fol. C^. iM""' Silver, toujours attachée à la religion protes- essa d'envoyer à sa lille l'argent tant e, s em pri nécessaire pour son retour, en la priant instam- ment de ne pas lui refuser celle consolation. .M. 1(^ gouverneur, à qui celte dame s'était adressée, se rendit à rilôlel-Dieu pour faire connaître à Adélaïde les intentions de sa mère ; mais cette généreuse lille, qui j)rérérait le trésor de la loi à tous les avantages du monde , lui répondit en ces termes : « Monsieur, j'aime tendrement ma « chère mère , et je sais f{ue je suis ol)ligée de « lui(»béir. Mais je suis tenue avant tout d'obéir a à Dieu, et je vous déclare que je suis résolue « de vivre dans la sainte religion que j'ai em- « brassée, et de mourir fille de Saint -Joseph. « Tous mes souhaits sont de voir avant ma mort « ma mère embrasser la foi catholique, des « lumières de laquelle il a plu à Dieu de m'é- (] yUATRIÈME PARTIK. — (.IIAriTI'.E II. ICO 11 Saiul-Sulpice de Paris, des indulgences du SainI- (t) Archivai fin si'iniiKiito Sié.irc an()sluli(|ne (I). '/^ viZ/mm. ^ ^ 1 V ; rir.l.rllrr ,1,' J/. M II ij II II' Il à M. ih: Chini •■ —^^Oo-- mitux , (lu 10 murs 1717. CHAPITRK II. ITAT OF. I.A COMMrNAl'Ti: ni; SAINT-.Ii>>FI'|l. — PKDXIKMK INCIÎNDIK DK I,'ll(>TFX-I)li:i' Dl. Vll.l.l MAHIF. La maison de SainI -Joseph , alors remjdie de nts. fervents sujets, et riche des grâces du Ciel , était |.;i,.,i tnnpoivi plus dénuée que jamais des luens de la terre, ' d.' , Sailli -,htso|i|i. ayant eu heauconp a souiinr durant la guerre avec les Anglais. En 1715, la mère Charlotte Callard, qui occupait la place de supérieure , écrivit au conseil de marine, le 1 octohre, pour lui demander cpielque secours. Elle lui repré- sentait que le mauvais état di^s alfaires du pays avait contraint les religieuses de Saint -.1 osi;pli , alors au noml)re de quarante , de consonnner ce qui leur restait de leur dot pour acheter le hlé dont elles s'étaient nourries; et que de plus elles avaient passé un mois sans pain , n'ayant pour suhsisler que du blé d'hide et des pois. Elle ajou- tait qu'elles étaient dans l'impuissance de faire valoir leurs terres, à cause de la rareté des ouvriers, qui mettaient leur travail à un prix (t ( I m I i ( i *J < i^ ... ;!^ ï 1 il '<: .!'' ' l -i: 170 iiisTninK MK I. ii(»Ti:i,-niKi'. [»7IM ) > , r., ' cxrossif; rpiVlh's nv.iiiMil .î poiiio (l(^ (fiioi siili- vcnir aux licsoins les jiliis iirupuls de Ipups m.iladcs, ((iiijoiirs "ii uraiid iKimhre, la fi^ralili- caliiiM (lu l'di iTrlanl (jiic de 2,000 livres, tant prnir les dépenses de riIntel-Dieii ([iie [miir la ré])ar;ili(in des hAlimenls ; ((ii'eiiliii riiicendie ^''éiiéral de leur maison, arrivé en lOOii, joint aux pertes ([n'elles avaient faites denx années de snite , les avait rédniles à la pins extrême panvreté. Après eet exposé, que M. le marqnis de Van- di'ènil, gonverneiu" général, certifia véritable, la mère (iallard snppliait le ('(tnseil d'angmenter la gratification de l'Ilôlel-Dieu, et d'accorder à cette maison le passage de qnatre t(»nneanx de firil iZr'hin] l'^'^t snr les navires du roi (1). Mais on ne jugea .siiprnpurp de pos(M' siu" le l't'illu de l'Ilôlcl-Dirn . cl dont la vnc Ini ini[>rini.i nn [U'ol'ond scnlinicnl de i'(>s|)<><-l ainsi (|n'à plii- sieurs au(i'usdest'S(dni|»a,i;n('s,(|n'('lli' se lif;niail t'Iroanph's d'cllo. Tonles se [)i'osli!rnÎ3rtMit jionr Tadoi'ci' avec amour, ri anssi avcic crainlo d(î en ((n'cllc si,L;niliail . (Iclh' grande croix se eaclia peu après à lenrs yenx. ot à l'inslanl les nnn'aillesdc rilôlel-Dieu lenr parurent à moitié ("dcinées,^ l'exception pourlanl de l'église, (pu reslail dans son enlier, el dont les nnn-s send)iaient èlii; légi'M'emenl noircis parle l'en. La scenr converst; doni nons [tarions, elIVayée à ce spectacle, s'ima- gina (jne, s'adressani ùl)ii;i;, elle Ini dit: « Mêlas! « SKKiNKiu, (piedeviendrons-nons?» etcpTalors elle vit de grandes pièces de bois snr ]es(pielles les religieuses devaient passer pour aller dans une antre maison, ([ni leurservirail d'asile. (>elle dernière circonstance, d'abord très-obscure [)our fips /insp'itZ celle bonne fille, lui fut pleinement éolaircie peu /rmanr, pur de jours ajM'ès , à la suilc de rin(^.endie que nous /a \trttr Ma- rin, allons raconter. ocî'sinii M. de Sainl-Vallier, évôqne de Québec, élail (lu (IciIXil'UK' 1 l> 1 • I r rn \ r incondie revenu de iiome depuis f[nelques années. Touche niijtci - Dieu, de la j)ompe dont on accom[)agnail en Italie les '^•*«>^ [l-iîlj l.'i s;iitili> s son Solll- »s(M' sur le i iin[)riiii.i i (jii'.'i jilii- sc fi;;iir;iil M'iMlt jMMir liiito (l(( ce cacha peu iin'ailI('S(l(! alciiuM'S, à estait dans laicMii (""tn; ir ('onv(n'S(! clc, s'iina- t: a lU'las! et ({u'alors les((iu'lles allei' dans isile. Cette iscure pcuir aii'cie pen ^ ([ne lions Itec, était es. Ttjuelié 1 Italie les [17-21 ] nlATIIlftMi; l'AIlTIK. — CII.M'ITIlK II. 17.1 — I,.' IVii se Cnlinillllliqiii' A II Mllr, jiroiessioiis du très-saint Saticnuiil , iidi'siia ipic dans les paroisses dn (lanada on s'cU'oirAt d'inii- Il'I' un si reli^i(Mix cxcniple. Il avait i'.dt aux reli- f^ienses lios[»italièi*es (II! Villemaric ladescrijjtioii des cliapellcs ardiMites ([u'on élevait à tons les leposoirs, et des décharges de nKniscpiels et de canons ])ai' lcs(pielles on salnail la présence du Saivi'iu dans cette léte solennelle, (les Mlles en- trèrent volontiers dans les vnes de huir évè(pie, et se projiosèrent de se snr[)asser elles-mêmes ce jonr-là, (pd devait t(»nd)er cettt; année le 12 du mois de juin. Mais la pinie n'ayant [)as permis de l'aire la procession le jour même de lalèle, elles \onlnrent se dédommager le jour de l'octave, 1!) du même mois, et tirent dans leur église nn(( cha])elle ardente aeiîonipagnéi! de tout l'appareil (pi'elles pnrent imaginer. Au moment où l;i pro- cession sortait de leur église , et avant (pu' le saint Sacrement t'iit rentré dans celle de la pa- roisse, voisine de la leur, un des anpiehusiers, au lieu de tirer en l'air, tourna par mégarde son l'nsil vers Téglisc, et porta le l'eu sur la couver- {\)Arr/nr,'s (II- lu iiKtrine , tnre (1), (Uii l'ut l)ieiit(jt toute emlirasée. L'incen- 7'/""''.'/''v /wv- ■"■ jiilii/i('n:s (lu die se communiqua avec tant de vitesse, que plu- ',''.J^'j"li „,ij" sieurs hommes zélés et adroits, s'étant mis en 'c/ZJs%rus devoirde l'éteindre , l'urcntcontraintsdese retirer. VnusJïHc mn- On sonna aussit(jtle tocsin. Un grand nondjre de odubm \n\. / 174 iiisTdini; i)K i,'iiûri;i.-iiii;i;. |I7:>I1 I ^ il f^ i ]»arliciili«MS ;i('nmi'iirt'iil ]Ktiii' essayer (rélcindi-c le leu ; Ions les moyens Itinnil inutiles. De !'('- glise. (iiii élail assez élevée, la llaïunic f^'ni;iia ])ieiil(M le hàliinenl des malades, et eiiliii 1(î mo- nastèredes religieuses. (k'S édifices étant couverts de liardeaiix decL'dre, d'ailleurs la cliakmr étant excessive, elle vent considécaljle, toute la toi- iure s'entlannna comme si c'eût été de la paille. Kulin le l'eu \m\ aux maisons v(^isines, et alors un grand nônd)i'e de ceux qui étaient accourus poui' secourir les religieuses s'empressèrent d'aller sau- ver leurs propres mais(tns. Malgré leur diligence à Iransporterde Peau , et toutes lesautres [irécautions cpi'ils piu'ent prendre, l'incendie se comuLiuicpia à la ménagerie de l'Ilôlel-Dieu, située de l'autre côté delà rue Saint-Paul , aux maisons des sieurs Saint-Ange, Franclicville. de Bélestrc, ci à quan- tité d'autres. Dans cette exirémité, les hospita- lières se hâtèrent de dégarnir l'autel et le rei»o- soir, et de mettre en sûreté les ornements de la sacristie. FJlesles sauvèrent enell'et , ainsi qu'une petite partie du linge d'église; mais tout celui qui étai' > blanchir, et qui se trouvait renfermé dans un coH're-l'ort au sec(md étage, fut consumé avec la maison. Le désir empressé qu'eurent ces bonnes lutspitalières d'enlever tons les objets cpii étaient dans l'église, fut cause qu'elles tardèrent rél('iiulr(; s. De W'- iie f^'îVi^iia lin h; 111(1- il couvcrls leur L'taiil iile la loi- la paille. 'I alors un turuspoiii' ['aller saii- lili,^enceà récaulioiis iirii'iiiiqna (le r ai lire des sieurs et à([uaii- liospi ta- ie repo- Mits (le l.i isi (ju'uue >ut Ci'lui •eu fermé cciiisunit!' urent ces >l)jets (jui ar(.lèi'eiit u- [I72II orATRiK.Mi; I'Autik. — ciiArrrni'; m. 17:; morie, jjurlu f(vi(r Marin. IV. Mi'ii.'iCfS li'fip l<)ii!.;t(!nips (le Irauspijrler le ialieruacle, (tu irjiosail l(! tivs-sainl Sacrciueiit , eu sorte (pi'à la liu (ïUes se vinnit IVh-cxm^s, par la crainte (pi'il ne l'ut cousuuk!', (le prier ([uatre laïques (pii citaient là (le le })rendrc entre leurs mains et de le porter au l)()i'' le la rivière. Le l'eu taisait ùclia([ue iii- slant de nouveau?^ progrès, et l)ienl('it il eut ga- (1) Annii/f'i l'uci toute la basse ville, quelqiu' ell'nrt (lu'on fit '/''v/c/v/,;/^///'- pour l'anvter (1). 11 parut maiiirestement ({ue ce d(jsastr(3 inopinc . arriv(i le jour d'une lèle si solennelle, ('lait un de la ellet de la justice de Diia;, (lui voulait punir les diviiu! |)('ch(js de son iieuitle dans (.'.e uKmde , pour lY'- ••iiMinipii' ' ^ ^ ^ di' Moiitrcal nari-ner dans l'iîternilt;. Villemarie n'(3tait i)lus , n".^"!!',!,,;. 1 o 1 (Ici i\ rof-'iu'i 11! ;dors inallieurcusemcnt ce qu'elle avait (jttî autre- '^*''"' aonr*"*^' fois. I)(!puis l'arrivée des troupes du roi, et sur- loccasiou. tout depuis le renvoi de M. de Maisouneuve en France , on avait vu les vices prendre racine dans cette ville, oii ils étaient inconnus auparavant. Les li(]ueurs fortes que la plupart des particuliers vendaient aux sauvages, contre les ordonnances du roi et celles de l'évèque, avaient donné lieu à une inlinilé de scandales, d'injustices, et à des cruautés inouïes. Ceux (jui conservaient la crainte de Dieu el cjui avaient ^ u les temps heureux de cette colonie, étaient proiVjndément allligés en considérant combien elle était déchue de l'inno- 1 ( ne HISTOIRE DE L IKJTEL-DIEU. [1721] h < » i '^ .1'; \t ti I ccnco et de la ferveur primilives. Déjà avant l'incendie donl nous parlons, et vers l'année 1 700, M. de Helmont, prêchant dans l'église de la pa- roisse , n'avait pu s'empêcher de déplorer publi- quement tous ces scandales, et de faire craindre au peuple que Dieu ne le frappât par quelque grand coup de sa justice : « Comment peut-il se « faire , dit-il dans cette circou^tance , que Ville- (( marie se soit rendue si indigne du nom qu'elle « porte, et du choix qu" Dieu avait fait d'elle « pour être dans le Canada le centre de la foi et « la source de la conversion des gentils? Com- « ment se fait-il (|ue dans une si grande ville il « n'y ait pas un seul homme qui prenne les in- « térêts de Dieu, qui s'oppose au torrent ? Tous « sont devenus inutiles; il n'est personne (jui « fasse le bien. Voyant d'un côté les désordres « de l'ivrognerie dans Villemarie , et de l'autre « son nom et sa vocation , notre étonnement « devrait être accompagné de larmes de sang. « Nous devrions dire en gémissant avec le pro- « phète: Obslupescilc, cœli, super uoc , et porlœ M ejits, desolamini vehemenfcr. Est-ce là cette ville « privilégiée , cette colonie sainte , ce peuple « destiné à faire des conquêtes à Jésus -Ciihist, « cette race choisie , cette cité sacerdotale? Dieu « vous a destinés , mes frères , pour être les coad- ':^ [1721] jù avant .'•cl 7(10, le la pa- er publi- craindrc quoique )eul-il se [ue Yille- m qu'elle ait d'elle ïi la foi et Is? Com- ie ville il le les in- 'nt? Tous oune (jui désordres le l'autre nnement de sang, c le pro- cl poiiœ ette ville peuple -GinusT , aie ? Dniu les coad- [ 1721 J QUATUIÈJIE rAIlTlE. — CIlAIlTIli; II. 177 « juteurs des apôtres. 11 a voulu qu'il y eût une « colonie d'hommes i'erveuts qui pratiquassent « si fidèlement l'Évangile, (|Lie leur vie fût pour « tous les païens une preuve vivante de la Ijeauté »< et de la facilité de la morale chrétienne. Pour « vous exciter à remplir tous les devoirs et les (t obligations d'une vocation si élevée et si glo- « rieuse, il a donné à votre ville le plus beau de (( tous les noms après le sien, celui de sa très- « sainte Mère : c'est-à-dire, ville où commande « iMarie, assemblée des enfants de Marie. Qui « eût pensé après cela qu'elle put devenir le « scandale de cette terre, une i)etile uuhylone, « qui a abreuvé cl enivré toutes les nations du vin (( de sa prostitution? Vous demandez quelle « est la furie ([ui a allumé le feu de la guerre ? « C'est l'ivrognerie. C'est elle qui a porté la sté- « rilité à la terre , qui a infecté l'air, et attiré « sur vous des maladies pestilentielles ; c'est de « là qu'est venue la tempête qui a submergé nos « vaisseaux. Vous craignez avec justice le retour « et même l'augmentation de la colère de Dieu « sur nous. C'est ce qui l'attirera, puisque vous (( ne cessez pas de l'irriter : le sang de votre frère « crie vengeance contre vous. Faudra-t-il que « cette ville soit toujours en crainte de se voir « enveloppée dans un incendie gént'ral et consu- II. 12 . h I )! 178 iiisTOinE m: lhutkl -dikc. [1721 >1 l. I ,. M (1) lUhlio- t/iii/nc )V!/(i/p , '///.v.v. ; sn/iiilc'- nu'/tt f/nn- jv/M' , 12C5 ; Histoire tlt; l'eue - tif - vif an C"itit(!ii , pur M. (te Jic/iitonf. V. I.'iiR'cndii' (11! 1741 l■t';,^■mU■ ('Ollllllf un cliàtiim'iit d(> DiKf sur la ville. (■2) A rchivos (le lu iiKiriite, /ilairt/lesfto.'i- /litd/irrcs au rcf/ent , en 17;'. 1. — Eloge de quelques personnes mortes en o- (leiir (le sidn- teté à Mont- réal, par M. (le Ik'l/po/it. inss. (lu snni- nuire de St- Sulpicc, « niée par les llamnics ? Ollam mecensam cijn :< video (I). » Depuis le temps où Aï. de Relmonl avait fait entendre ces menaces, le désordre n'avait cessé de s'accroître. Et il parut que l'embrasement des deux tiers de la ville , arrivé le jour de l'Octave de la Fête-Dieu en 1721 , était une juste ven- geance que Dieu voulait tirer des iniquités de son peuple : car il est à remarquer que le feu sa porta sur la hasse ville , où se faisait surtout ce détes- table commerce, et cju'il consuma cent soixante maisons (2), parmi lescjuclles étaient celles des plus riches marchands. Plusieurs d'entre eux ne purent rien emporter de chez eux , et se virent réduits à la dernière misère ; et les elfets que d'autres parvinrent à transporter dehors furent également consumés. Au milieu de l'agitation où la rigueur d'un fléau si elTrayant avait mis toute la ville , M. de Belmont , dont nous venons de parler, accourut au lieu de l'incendie accompagné' de quelcjues prêtres de son séminaire. Considé- rant que tous les secours humains devenaient inutiles, et voyant le taljernade de l' Hôtel-Dieu déposé sur la grève , il en retire le très-saint Sa- crement ; et se rappelant qu'en 1G95 les flammes avaient changé de direction à la présence de Notre- Seigneuh , il s'avance vers l'endroit où \ \- ' Ml •^^ [ 1721 1 am c(j() ^ait fait ait cessé lient des r Octave 3le ven- lis de son L se porta ce détes- . soixante x41es des re eux ne se virent elfets que )rs furent itation où mis toute enons de ompagn(3 Considé- evenaient lotel-Dieu i-saint Sa- s flammes 3sence de idroit oîi [17-21] QUVTIUÈME l'ARTIi:. — CllAl'lTnK 11. 170 l'eni])i'asement paraît plus violent. 11 était suivi d'une multitude de femmes et d'enfants : cartons les hommes s'efforçaient de couper le chemin aux flammes, .lamais peut-être on ne vit la justice de DiEc éclater d'une manière plus frappante que dans cette circonstance (1). Le vent qui souillait (i) Anmdes alors venait du sud-est, et aurait dû porter natu- nèrr.^'i'- vn- leiiKirii', jKir rellement le feu du côté opposé. Mais, i)ar un ^" «"«'■ •'^"' ^ ^ ^ nu. prodige inexplicahle. les flammes Cduraient avec une vitesse extraordinaire contre le vent : en sorte ({ue la partie de la ville qui aurait dû être consu- mée ne souffrit presque aucun dommage. M. de Helmont, voyant donc avec douleur que la pré- sence du très-saint Sacrement, au lieu d'apaiser l'incendie, ne servait tpi'à l'exciter davantage, adressa la parole au peuple : « Il est manifeste , « dit-il, que Dieu veut punir cette ville, et que « les péchés commis dans ce lieu soufflent le feu « et attirent ces flammes du Ciel. » Il s'étendit sur cette matière , montrant que la justice divine se déclarait contre les citoyens. Alors la troupe des femmes qui suivaient le très-saint Sacrement se jeta la face contre terre , et se mit à crier mi- séricorde avec les accents les plus lamentahles. iM. de lielmont porta ensuite le très-saint Sacre- ment à l'église de la paroisse, conjurant Dieu d'avoir pitié de son peuple, et de ne le frapper h ', I il; 180 HISTOIRE lU: L IlUTEL-DIFA'. [17-21 %-lr \i cUî la sorie que pour procurer sa parfaite conver- sion. Le confesseur des filles de Saiut-Josepli , M. du Lescoat, singulièrement vénéré à Villc- marie pour sa vie apostolique, se rendit aussi à l'éjjdise avec M. de Belmont. Il était si pénétré de douleur, qu'il passa tout le reste du jour en prière devant le très-saint Sacrement , versant conli- nu'jllement des larmes, et faisant amende hono- rable à Notiœ-Seiunelu, avec les personnes fer- ventes qui s'étaient rendues à l'église pour le même sujet. Enlin l'incendie s'arrêta à la maison de M""" de Ladécouverte ; le l'eu en était si proche , que les brandons tombaient sur cette maison de toute part. A l'aspect du danger qu'elle courait, cette femme chrétienne promit à Dieu d'employer (I) Anna/r, ^^^® sommc cousidérablc en bonnes œuvres à '/iïres de'vii- l'intention dcs âmes du purgatoire , et aussitôt le /asa'iu-Monn. leu s'arrèta (1). ^'i- Les filles de Saint-Joseph , voyant leur maison devenue la proie des flammes, étaient dans la consternation. Les plus courageuses d'entre elles transportaient dehors tout ce qu'elles pouvaient enlever de meubles et d'autres effets : les unes allaient d'un côté, les autres de l'autre ; toutes étaient hors d'elles-mêmes et saisies d'effroi. Il restait fort peu d'hommes qui le;ir aidassent à faire ce transpcjrt. D'ailleurs, comme le feu a\ ai! Los liàliiiiciil t.'t les iiK'iilili (le rilùlel-nici: soiitconsuiiu iiarriiict'inlii (, Il I II « *'^ [17-21] e couvor- l-.losej»li , 6 à Villc- Lil aussi à )énélré do ' en prit'ie aiit coiili- iude h 0110- ionnc'S i'ui- se pour ]»' lia maison IsiBrochts A. ' lîiaisou d(j le cour;dt , l'employer œuvres à [ aussitôt le eur maison ni dans la entre elles pouvaient : les unes lire \ toutes d'etli'oi. Il aidassent à le l'eu avaiî [1721] oi-ATRii;.\ii; i'artu;. — <:!iAriTiii', ii. 181 e pris à rHolel-Dieu par les foils , personne de ceux (pii (étaient là n'osait y monter ponr Ti^Meinrlre. Qiielqnes religieux R(5eo]lets accourus au secours des liospitali(Ves leur témoignèrent l)eanconp d(^ d('>\ouement. Mais tout ce qu'on put transporter liorsdes hàtimenfs. comme meubles, lits, linge, l'ut entièrement consumé sur la place, tant l'in- cendie était violent. Les ])a([uets d'habits d'hiver, (|u'on avait cru mettre en sûrelé, deviurent pa- reillement la proie des ilammes , et il ne resta aux hospitalières que le linge le jilus usé et ce (ju'elles avaient sur le corps. En moins de trois heures, tous leurs bâtiments, qui avaient plus de trois cent cinquante pieds de longueur, furent réduits en cendres ; leur cloche, qui pesait trois cents livres, fut fondue par le feu, ainsi ({uc celle de leurs o])servances , d(jnt le son avait quelque chose de remarquable. Il ne resta de leur monastère que le premier étage, avec deux cellules au second ; les autres cellules de leur dortoir, garnies et meublées de tout ce que la (,) ,i,,„„/^,. règle pouvait permettre, furent entièrement cou- ,.« 'Z'"\'î/'/j'- ^ //Kl rie , /ni)' /'i. SUmeeS (1). sœur Mo/'Ùi. Pendant l'incendie , la supérieure des sieurs de ^ '.'•, la Congrégation, la sœur Marguerite Lemoine , ac- s.iiiu-jOsûi.ii compagnée de ses principales officié) es, alla de- 'Vabord mander à M. de Belmont la permission de donner i,, maison 'I ', \\ ' < I à 1S2 nisToiHK m; i. iiotkl-kiki'. [1721] ! \ I ) I «i lies sfi'uis riiospilalilo aux filles (le Saiiii-Josenli ; ce (jn'il Congrégation. Im accorda avec une vive; salisracli(iii. Ciîiles-ci se rendirent donc à la maison de la Congrc^galion, où elles furent riioues de la manière la plus gra- cieuse el la plus oljli,^eantc. Nous ne devons pas omettre ici (pi'au milieu de ce désastre la mijre Cîallard, supérieure des hospitalières, lit parai! i^) une admirai (le confiance en Difai, et conserva t(»uj()urs une paix inaltérable. Ce qui fut admiré avec raison de tout le monde, c'est ([ue ({uehpies heures après Fincendie elle fil réciter à toutes ses sœurs l'oHice du jour en commun, ne voulant pas se relâcher, même dans cette circonstance , de l'exactitude la plus ponctuelle à toutes les pra- tiques de l'institut. Les sœurs de la Congrégation les nourrirent pendant trois jours, et cédèrent leurs propres lits à celles qu'elles savaient être infirmes. Elles les logèrent dans le bâtiment du pensionnat , au second étage , et leur donnèrent encore l'usage d'un grenier, comme elles avaient fait après l'incendie de 1095. Les hospitalières étaient à peine entrées à la Congrégation, que M . de Belmon t et plusieurs autres prêtres de Saint- Sulpice vinrent les visiter pour leur témoigner toute la part qu'ils prenaient à celte rude épreuve ; et quelques jours après ils leur envoyèrent en présent du blé , de la viande , pour les nourrir, î •' ' H U { \ [\n\] [1721] orATRiÈMi", r.vRTn:. - rjiAriTni", ii. IH.] eu ([n'il Celles-ci L',^;ilion, »lus gra- vons pas la iiit'i'Lî paraît i,i l'oiiscrva t admiré {uelcpies à foules ; voulant nstanf'O , s les pra- •régalion cédèrent dent être ment du onnèrent s avaient îitalièrcs ion, que de Sanit- 'moigner épreuve ; èrenl en nourrir. aiusi que de la toile ef de la laiue pour qu'elles s'en fissent des matelas. Elles étaient alors au nttmhre de quarante- vni. Plusieurs lillcs neuf: et comme il n'était Lnière iiossihle de les ' ^""'7"("/"^- cendie à leur ferme de Sainl-iosepli. I.e fermier, slulr^iSn." qui était un très-liunnèle liunnne, les retjut avec nne charité empressée, et leur céda la cliand)re qu'il occupait . Après la récolte , il quitta la ferme , ([uoique son bail ne fut pas eniîore expiré , voulant par là leur donner quelques moyens de vivre en faisant valoir elles-mêmes leur propriété. Kn elfet, les hospitalières y nnrent des hommes pour cultiver les terres, et envoyèrent encore cà la ferme deux autres sœurs dont l'une commandait aux travailleurs. Ces deux religieuses se mirent à faire de leurs mains de la toile et des cordes, afin de se procurer quelque argent par la vente de ces objets. Les trois autres , occupées à la basse-cour, élevaient des bêtes à cornes et de la volaille en grand nombre ; et Dieu bénit l'industrie des unes et des autres, qui procurèrent par là quelques ressources à leurs sœurs de Villemarie , réduites par l'incendie au plus entier dénùment. ''■:"■ > m- 1^; \ i \ , l F!i ' » < :ii IKi iiisToiiiK m i iioTiw.-Pir.r. [1721 rnp;onsos filles, ((uise sarrifiaicnl ainsi poiirlcMirs sœurs, t'I.'iicnl olili^i'os fie se ivndi'c à [)i('(l à la ville les Jours do l'jMes ot de diuiaurlies, [lour y enlendro la sainte messe et y recevoir hts sacre- ments. Mais, connue on n'avait pas le moyen de payer des liomnies [)our les travaux de la cani- pa.!^ne, an temps des récoltes, les hospitalières les plus vii^'oureuses jtarmi civiles (|ui élai»'nt à Vill(!marie, (pi(ti(]ue éhïvéïîs délicatement dans leurs l'amilles, allaient, aider les autres à l'aire les l'oins et àfouliu' hî hié, sup[)ortant avec une con- stance admirable les t'alii^iics insé[tarables de ces travaux et les ardeurs brûlantes du soleil. Par ce moyen, aussi bien (pie par les larf^esses de plu- sieurs personnes qui leur étaient dévouées , les fdles de Saint-Joseph ne sortirent jamais de chez elles pour solliciter en leur faveur la charité pu- blique. Cependant leurs supérieurs, craignant que l'observance religieuse ne soull'rît quelque (1) Annofes d(5ohet par suite de ces travaux, naturellement 'înl'mr'il'', \hÛ tbssipauts, et dc ces sorties fréquentes, voulurent lu sœur Mo- ■> ^ ^ ' i «i vi •^ ' /t\ rin. qu on les mterronq>it après la première année (1 ). IX. Le gouverneur général du Canada n eut lias r.os iillos (If ® _ " _ _ _ ^ S;iint-Jop<'iiii pl^ii(^t appris l'incendie arrivé à Villemarie, qu'il et sSr'liiS's s'empressa de se rendre en cette ville. Il visita l' m vi soi re- mplit .1 les filles de Saint -.loseph, parut touché jusqu'aux Général, larmes de l'état de détresse où cet accident les (^1 a: ,(! ti f'i \ l iX- [1721 [ 17-21 1 QCATUIKMK l'AIlTIK. •— cirAriTiii: II. Ift.S lUl'MMll'S i('(l h la p(Hir y !S SiUUT- oyon (le la c.im- ilali('r('S I aient à Mit dans l'airiiles une côn- es de ces 1. Parce de pla- tées, les do elle/, arilé pu- ralgnanl pielquc cllcmoiil oulurent nn('e(l). n'eut pas l'ie, qu'il Il visita usqu'aux ident les avait n'Mluilos, ot se montra tout disposé à pro- curer autant (pi'il dépendrait de lui le rélahlisse- inent de; l'Ilôtel-Dieu. (lonsidéi-aut cpie dans la maison de la (lon,!^ relation elles ne ponvaieni donner leiiis soins aux malades, il écrivit à M. de Saint-Valliei- et à M. lU'gon, iiileudanl, |»oui' l(!S inviter à se rendre proinpienieni sur les lieux, alin de concerter ensendile les moyens de les loi^'cr, et di; tntuver un local convenaltle où elles puss(!nl servir les soldats et les liahilauts malades, en attendant la recou,>lruction de leur hàliment. Ouelcpuîs années auparavant il avait été cpiestion de transférer les religieuses et les m.dades dans la maison des ^r^res Cliaron (I), ap[K!lé(î rilô|)i- (\] .\ nUifs- ,,,, .,., . ., ,,, '/'< S(' mi nuire lal-deneral, <{ui était devenue inutile et se delà- iio Viiirmn- I il' , iHihiKiirr brait de jour en jour. Ces frères, voués au service '><• i^i'?. des vieillards pauvres, ne pouvaient en effet l(;s nourrir, ni faire à leur bàtimeut les ré[)aralious nécessaires. Après l'incendie de l'Ilôtel-Dieu, le gouverneur général revint à ce projet ; il désirait ({u'on cédât la maison dans son entier et le soin des vieillards aux. hospitalières, et qu'on louât une maison dans la ville pour y loger les frèr(»s Cliaron. Ce fut pour ce motif qu'il écrivit à l'é- vèque et .à l'intendant de se rendre sans délai à \'illemarie. L'intendant entra pleinement dans les vues du gouverneur général, mais l'évéque Il '. ' im i> ;■> -'f 'f. il' insToinr, m: i.'iiATr;i,-itiKU. [1721 s'opposa lurlcmciil h leur dessein , dans la civiiiiN» r|ii(' la ciiiiimiitiauhMlos livivs lU' viiil iMciitùt ."i s'rlcindri!. On prit donc le parti de lo^or ces der- niers dans nn(! aile de la maison , et de doinier le l'esle anx liospilaliri'(!S et anx malades, ((n atlcn- danl (in'on enl ivlalili l'Ilôlcl-hicn. Les l'irres , (jni ('rai,i:inaieiil de voii* passer leni' maison cnlic les mains de ces lilles, aiiraicnl désiré de nep(»inl les y ree(!Voir. lis Inrenl ( rpcndani (onirainisde céder an ^onvcrnenr et à l'inlcMidanl, (pii, ponr liîs apaiser, lirenl consirnire nne cnisine et nn i'onr à lenr nsage. Lu partie dn bAtiment rpi'on céda aiîxreli.iiienses et aux malades était dans nn état de dégradali(»n et de malpropreté (pTon anrait peine h concevf^ir. Le ^'ouverneur et l'in- tendant , afin de la mettre en étal de servir d'Ilù- tel-Dien et de monastère, y firent l'aire, des de- niers du roi , ])our I) ,()()() livres de ré])arations ; et les sœnrs de Saint-Joseph travaillèrent pendant un mois à l'approprier. Llles se livraient avec tant d'ardeur à ce pénible travail, (jue plusieurs, sans retourner le soir à la Congrégation, passaient (1) Aunnios . i i i i i ^ • , ^ ^ des hn.yjitn- la nuit sur le planclier Qu galetas destme a leur lirres de \ 'illr- ninric. fmr lu servir de dortoir (1). sœur Marin. X Enfin, toutes se réunirent dans la maison des (U's'mll's l'rères; et alors elles virent l'entier accomplisse- do Saint-Joseiih ment du songe que l'une d'elles avait eu avant [ i>2l I irrniiito inilùt i'i ("PS (Um'- ((iiiierli', n attcTi- s IVjtcs , m ciilrc nopoiiil l'aiiilsde ni, pour ic et un nt (|ii'ou L fliiiis un :('. {[[ion V ot rin- vird'l Io- des (Uv ious ; et pendant 'nt aveu usienrs, lassaient né à leur aison des omplisso- eu avant \{ [ I7'2'2] orATiUKMi: l'Aimii. — (,ii\1'Iti\i: u. IH7 rincondi»!. Oetle sœur, rninine un l'a dit, ayant ^(^mhnt , ' li'iir S''jiiiir dcniaudL' a l)n;r ce ((ue dcviendiaicnl les Imspi- i i ua|1ii,i|. ' (iL'Ill.'l'.ll. talières après l(^ ravage de leur inaisdu [»ar le l'eu, il lui avait été ni(»ntré d(; grandes |tièces de hois destinées à leur fat iliter le passade vers la uiaison (pii l(MU' servirait al(MS d'asile. C/esl (pi'eu eli'et celle des frères (lliaron était alors séparée de la ville parla petite rivière;, (pii n'était point cou- verte connue elle Test aujourdMnii . et (pi'on traversait au moyen de grandes piî'ces de Intis jetées au Iraveis. Dans cette maison, ([uoirpi'ellos n'eussent pas toul(; la facilité désirable [tour va({uer à leurs oltices et à leurs observances réf;u- lièn'S, à cause de la disposition des lieux, elles prati(juèrent néanmoins leurs exercices avec la ponctualité la plus parfaite; et jamais on ne vit plus de ferveur ni de ré,::ularité [»armi elles. N'y ayant trouvé (pu; douzi^ cellules , elles avaient été obligées de dresser des lits sur des tréteaux dans le galetas dont nous avons j)arlé ; et là elles eurent à souffrir, outre les inconmiodités acca- blantes de la chaleur pendant l'été, toutes les rigueurs du froid pendant l'hiver. Nous ne devons pas oublier que , dans leiu* grand dénùment de 1722. toutes choses, plusieurs de celles qui avaient approprié cette maison d'emprunt s'étaient vues contraintes, dans ce pénible travail, de ■11 r w I i, lu 4 . ■' «, f\ 'Il H \ il i i !.; ^ > ' :ii 188 HISTOIRE DE l'hôtel- DIEU. [1723J trois OU quatre jours sans prendre aucune nourri- ture. Il est vrai que la m^re (iallard, leur supé- rieure , relevait efficacement leur courage par sa grande confiance en Diku et son amour sans bornes pour la croix et la pénitence. Si les dures privatidus qu'elles avaient à souffrir arrachaient à l'une des sœurs un mot de plainte , quelque innocent qu'il fût , elle lui imposait silence en disant : « C'est moi, mes s.'s (In In marine , en envovant ce placet au conseil, le 4 no- i>iinei au >*•- ^ ^ (jent. de 1121. vembre 1721 , demandaient qu'on leur accordât une gratification annuelle de 3,000 livres jusqu'à l'achèvement des travaux (3). Le conseil ne se {^) Avc/n-vri ili' la marine , montra i)as aussi favorable qu'on avait eu lieu MtrrdeMM ^ (le \ nudreutl de l'attendre, et il répondit en ces termes au f JJ'^S'^^i '^'' gouverneur et à l'intendant : « Sa Majesté a « appris avec déplaisir Tincendie arrivé à Muut- 1 1 !l ■'. M jl •h i i< il I i M ■■„1 il '^^v " I '' ' l! iV 100 HISTOIRE IiK L IIUTEL-PIEU. [17-2:51 17i"2. « rt'al , et la perte que les religieuses liospita- « lières ont laite de leur maison. Elle a Lien « voulu leur accorder pondant trois années la « somme de 2,000 livres par an pour les réta- « blir ; mais son intention est que , les trois au- « nées expirées, elles quittent la maison des « frtn'es; et les sieurs de Vaudreuil et Bégon « auront soin de leur expliquer le tout, afin « (pi'elles prennent leurs mesures. » Cett43 ré- (\)Arr/iire.i i)onse était datée du 8 juin de l'année 1722 (1). tfe lu inarini' , " mémoire iiii Qj^ jie uut douo Commencer les travaux qu'au voi II MM. ilr ^ i ïki'oûr^'juii'i printemps de l'année suivante , où l'on reçut la première gratification de 2,000 livres. C'était un bien faible secours pour rebâtir une si vaste maison. On commença par la partie destinée aux bas offices , qui avait cent pieds de longueur ; mais cette somme, jointe à iOO livres d'aumônes données à l'Hôtel -Dieu à l'occasion du jubilé , ne put suffire pour l'aclièvement de ce corps de logis. D'ailleurs, le terme de trois ans assigné aux religieuses pour rentrer dans leur monas- tère, demandait que la cour leur fît touclier sans délai le reste des 0,000 livres qui devaient être employées à leur bâtiment. Au mois d'août de celte même année, on apprit en effet qu'un navire du roi parti de France pour '' iuiieu ' ' le Canada apportait les 4,000 livres dont nous xn. Les lilles (le '5 ï [m:i] [I723J QUATRIÈME l'AIlTlK. •- CHAriTlU': II. 101 liospita- a Lien inéos la es ré la- rois aii- son des t Bégon ul, afin letl^ ré- 722(1). X qu'au recul la 'élait un si vaslc inéc aux agueur ; lumônes [ juLilu , corps de ! assigne monas- lier sans ient èlre m apprit née pour mt nous 1 parlons , et celte nouvelle remplit de joie loules les religieuses. La sœur Saint-Joseph, chargée de présider aux constructions, i)arut redoubler de zèle , fit venir les matériaux , et mit sur le chan- tier les ouvriers nécessaires , comptant sur cette gratification du roi. Touterois la j(jie des reli- gieuses ne fut pas de longue durée (1). En en- voyant les 4,000 livres , le minisire marcjuail à l'intendant de prendre sur cette somme les frais des réparations qui avaient été faites à la maison des frères pour y loger les malades et les filles de Saint-Joseph. Ces ordres , qui furent exécutés ponctuellement (2), surprirent beaucoup tous les amis des hospitalières. Personne n'en fut plus atlligé que ces filles. Et ce n'était pas sans raison. Par la suppression de la gratification du roi elles se voyaient hors d'état de payer les ouvriers qu'elles avaient employés ; et , de plus , l'onU'e qu'on leur enjoignait les mettait dans la nécessité de sortir de la maison des frères avant l'achève- ment de leurs constructions. Pour satisfaire à leurs dettes envers ces ouvriers , elles demandèrent à divers particuliers c[u'ils voulussent bien leur prêter de l'argent. Et comme le numéraire était alors très-rare en Canada, et que d'ailleurs on les voyait réduites à une pauvreté extrême , per- sonne ne voulut leur prêter. Elles furent donc (le rooevoir une gratilicatioii jironiiso par le ministre , sont contraintes (le payer elli'S-memes les ouvriers. (!) Annfili'.i dis liosjiitd- lirres (le Vil- /eiiiari)', pur la su'ur Mo- rin. (2) Avrhivps (If 1(1 iiiariiic , Irllrc de MM. do Vaiuh'i.'uil et lii'(/oii (l'i iiiinistie , du l.'.o.: , 194 iiisToiiŒ Dr, L iioti:l-dieu. I75>;{] I ' i i « pays. AjoiiU'z à cela qiio nous avons sous los « yeux dos troupes de sauvages qui ra])aueni « dans la eour de la maison oii nous sonnnes « logées. L'aspecI seul de ces visages, m;u'([nelés « de bleu, de rouge, de noir, qui ressemblent à « des démons, vous ferait frémir; ils clianfenl « la guerre le jour et la nuit , sous nos fenêtres , « contre d'autres nations sauvages, en sorte que « nous ne pouvons dormir. Ces hommes sont M presque nus; ils jettent des cris liorribles, H poussent des hurlements eflï'oyal)les ; ils ont « toujours le casse-tùte levé et le couteau à la « main, et se préparant à s'eut re-tuer; car c'est « leur plus grand plaisir. « Nous avons six de nos sœurs à nos terres « de Saint-Joseph. Elles endurent beaucoup de « peines et de fatigues pour venir ici à la sainte « messe par toute sorte de temps , et à pied. Si « vous voyiez ces pauvres sœurs quand elles arri- « vent , toutes crottées , mouillées jusqu'aux os, « et harassées de fatigue plus que je ne puis le « dire , elles vous feraient pitié. Mais ce qui nous a accable le plus , c'est de ne voir nul moyen de « nous rebâtir ; nous venons de recevoir une lettre « qui nous apprend que la cour nous retire 3,000 « livres qu'elle nous avait promises pour le réia- « blissemeut de notre maison brûlée, et cju'eiie ;fk .V- l^ sous les 'alcincnt sommes arqiietés niblont à clumlonl telKMl'GS , sorte que mes sont ori'ibles , 1 ; ils ont ileau à la ; car c'est los terres Lucoup de la sainte pied. Si elles arri- u'aux os, ne puis le 3 qui nous moyen de une lettre tire 3,000 urle réta> 't qu'elle [1723] ULATRliME rAIlTIt;. — miAPlTIlE n. 195 « emploie à payer les réparations de celle où « nous sommes, qui n'est pas loi^eahle. Nous -' n'en pourrons sortir sitôt, à moins que la (c divine Providence ne suscite quelques secours « extraordinaires : < cliii de 2,0(10 livres que le « roi nous a donné a été employé à refaire la <( boulangerie , la buanderie , les appartements « des domestiques, et à raccommoder (]uelques « croisées d'un coté de notre maison. Mais t(jut « le reste est comme il était le jour de notre « incendie, et il y a ap^iarence que tous les nuu-s : i) U'tir,- (( S écrouleront , a cause des pluies et de la neige Ui-res dv. vu- letnnrie ù « cpii tombent continuellement et ciui les pour- leurs syursd,' '■ *■ ^ la Fler/ic. (In « rissent peu à peu (1). » '!'Jlnlrê\nt Dans l'extrémité où elles étaient réduites , les hospitalières songèrent Iv renvoyer les soldats et les autres malades , n'ayant plus de quoi les faire subsister. M. de YaudreuU et M. Hégon, pour les détourner de prendre un parti qui aurait été si funeste au pays et aux troupes, offrirent aux sœurs la somme de 800 livres en simple prêt, et en à-compte des onze sous par soldat malade , qu'ils donnaient chaque jour. Ce fut une néces- sité pour elles d'accepter de pareilles offres et de se confier au secours de Dieu (2). Le confesseur g) Aunaici des religieuses, qui était alors M. Normant, ne \^ères'deVii'. . , 1 , , lennivif. par pouvait consentir au renvoi des malades et des /" sœur Mo- ri II I \ I J ! M nu. •!ir ) .... h ;;« 1 19G HisToiiiE i»K I, iiuti:l-i»ii:u. [172-1] 17-24 XIV. Une sœur inoff^se pauvres ; et pour procurer à ces fillrs le mny(Mi de les assister, comme aussi de poiu'suivre la constructiou de leur IjAliuK'ut , il eutreprit do faire une (piùte dans les eûtes, rélendait (pi'elles l'avaient accablée. Cesbridts calomnieux ne con- fribnerent pas peu ?i au.ij'menter la douleur de , , , ces saintes tilles, et lurent même pour elles un (1) Annales '■ Ihh'rJlirViUr- ^"-1^^^ d'éjirouves plus sensible que ne l'avait él<' sœul'iiuHn!'' ''in^udie de leur maison (1). Pende jours après elles perdirent l'un de leurs meilleurs sujets, dont la mort fut encore accom- pagnée des circonstances les plus atlligcantes. La sœur Madeleine Rizar, d'un jugement solide, d'une piété sincère et fervente, d'une dextérifi' peu commune dans le service des malades, s'était acquis dans tout le ]>ays une grande réputation pour ses connaissances dans la pharmacie, qui XV. Iiitirniitt' lit' l;i Hœur Hizar. — S;i s;iinte mort. [I72i] oï'VTfiiÈMi; r.vnTir.. - chautiii; ii. 100 lut son (Muploi on\ ii'oM ((iiin/n ou scizo ans. N(iii- souK'iiiont Ir piMiplc et les i^ciis «le la ranip.i^nc rcrouiaicnl h elle (I;mis leurs nuiliadics . mais les pci'Sttuncs les plus ( ousidt'r.ihio de la vill , ut SOS sd'urs elles- lut'^incs. lui léiuoi^uaienl .iiilanl (le couliauce (pi'clles eu aurahuil »mi pnur le plus habile médecin Hlle .n cueillait .ivec imi' bonté toiicliante tous ceux (pu avaient l'ecouis à sa clia- lité, mais partindièremenf les p;uivi'es, (MI ([ui sa loi vive lui montrait les meudii-es souiri'.uils de .iKSl'S-Ciiuisr. INair auuuieulei' les mérites de sa servante. I)ii:r voulut la «i-atitiei' du Itienl'nit del; ladi (le la croix, il lui envoya une maladie pis([ut» alors inconnue dans le pays, et (pii l'ut pour elle aussi bien (pie i)oui' ses Sd^urs un exercirc douloureux (le pat lence ( t (1 e soumission ;i sa volome ado d. rable. Toute la jiarlie iiilerieiire de son corps depuis la ceinture tomba dans un tel ét;it de désorganisation. i[\w ses miMiibres étaient comme disloipiés, el qu'elle se voyait dans riin|Hiiss;mc(? d'en l'aire aucun us^ige. Dans cette extrémité, à laquelle se joignait une lièvre ardente, elle sem- bl lit ne conserver de vie et de sensi d>ilit e (I ue pour soullVir les douleurs les plus aigiiC'S. Malgré les moyens (jii'on put employer pendant ciiKj ou six années pour lui procurer (juelque soulage- ment , son état s'aggrava de plus isn plus, et l'on '«! HM) HisiniHi; m; i. iioTKi.-iur.r. [ 1724 ! 1 ♦ ). I ' 1 I '1 (I) Au uni PS (les /iDSjiitii Hères 1,1 ^MiK-lili- Ic joie , t'r dans t'iir (les il E l'iuViki-met:. [172-1] le chirurgien des troupes, qui élait alors M. Be- noit (*), ne pouvait s'en servir que sur un reru signé de lui qu'il remettait à la supérieure, à l;i garde de laquelle ils étaient confiés. Mais les i,0()() livres données par la cour et les autres ressources qu'on se procura ne pouvant suffire <•! rachèvenient de constructions si considérables, on se vit contraint de congédier la plupart des ouvriers. 11 est vrai que sur ces enirei'aifes le gouvernement accorda une nouvelle gratitication t ' ' I I (1) Arrliircs de la mnrinc , Icllvcs (le la roiii'y (le ITtO , rcciirilhfs par M. nnudol. (2) fii' de I/me d') oiivil- le , p. 9 t'i siiiv. (3) Archives de la )narinr , lettre ( sans date ) du sieur lienoil à I/. de Maurepas. (*) I^c sieur lionoil l'ii( nommé parie roi, en 1710(1), iu»iir remplir ii Moiilréal les fonclioiis de ciiirurgien des Iroupes, el rei'iil son passajjje sur le vaisseau l'Africain. Quelques années plus tard. M. Silvain , médecin irlandais, ayant obtenu un brevet (11- médeein du roi, sur la recommandation des filles de Saint-Joseph, des ecclésiastiques et d'autres personnes de con- sidération , le sieur Htnioil en conçut un extrême déplaisir. [I sulconununiciuer ses préventions contre la capacité de M. Sil- vain a M. de Heauliarnois, gouverneur général, (jui écrivit plusieurs lettres au ministre afin de le l'aire interdire de >es fondions. Mais le ministre, vo\ant (pje ces lettres étaient pleines de passion et d'emportement, n'y eut aucun égard, el M. Silvain l'ut maintenu dans son titre. I,e sieur Henoil , con- traint de le voir exercer ses fonctions comme auparavant dan < la ville el dans les côtes ("1), en prit occasion d'écrire au mi- nistre une lettre de plaintes contre les filles de Saint-.[osepli {',V. On peut juger par celle lettre que, dans ses ra[)ports avec elles, il mit plus vl'une fois leur patience ii l'épreuve, et leur occasionna bien des sujets de tracasseries. On ne voit pas (pie le minisire ait fait étal de toutes ces plaintes, iju'il regard, i sans doute comme inspirées |)ar la vengeance et la passion. H .' t h .V): [1724.] )rs M. Be- r un rem eiire, à la Mais les les autres it suffire à idérabk's . liipart des refaites le :atiiicati((ii 1724] UUATHIÈMF, FAHTli:. — CIIAPITIU: H. 20n 710(1), pour 'S Irouprs , et ■UliU's aniircs Il ObtClUI Mil 1 des (illi's de )nnes dv cnii- ' (li''|)laisir. Il ilé (leiM. Sil- , (|iii r(n'i\it 1(1 ire de ses lires élaieul un ég'ard, el {('iioil , eoii- iravanl dan < rire au nii- il-.fosepii(;5;. ipporis avec uve, el leur vuil pas que u'il ref^Nird.i :i passion. de 4,000 livres (1). Me le comme le vaisseau qui devait l'apporter en Canada ni; pouvait arriver qu'au mois de septembre, et ([ue 'es religieuses eu attendant se voyaient hors d'état de. ]iayer les ouvriers, elles n'avaient aueune espérance d'a- vancer sulfisamment les ]>àtimeuts pour les rendre hahifablcs avant la mauvaise saison. Ce contre-temps fut un urand sujet d'atlliction pour les hospitalières. Malgré rend)arras où les mettait le défaut de toutes ressources . M. de Sainl- Vallier ne cessait cependant de les presser par ses lettres de poursuivre leurs travaux , afin d'évacuer promptement la maison où elles étaient logées. C'est que le ministre de la marine lui écrivait à lui-même, le 30 mai I7:2i: «.le vous |»rie de « leur reconunander de pousser l'achèvement « de leur maison avec le plus de diligence <[nû « leur sera possible , ne convenant pas (pi'elles « restent plus longtemps dans l'I lo[)ilal-(iénéral , « dont elles occupent une grande partie (2). » Conformément à ces ordres, le prélat écrivait donc fréquemment à la mère Gai lard de faire l'impossible pour quitter la maison des frères Charon. Voyant que ses instances n'élaienl pas suivies de l'etfef qu'il désirait, il adressa à M. Normant une lettre ([ue celui-ci alla lire h la communauté des hospitalières, et qu'il appuya [\] Arrhivr^ de 1(1 iiinrino . méniaire du rot fiK.r siciir.^ dp \'inidr'>iiil id Uidirrt , il II. 30 //('// 172i. XVII. M. de s■li!lt-^^•lllit■l' jilvssr les lliiS|'it;i'iiri('S iraclii'vcr la consti ui'tiiiii (11- K'ur nuMiustt'iv. — Il iiiU'nlit la sfi'ur t'Coiionii! , ]iuis la it'tal.lit dans son emploi. (2) .1 rc/nic< d'' In mariiir , di'jii'i'hc dr \'±\ , iliid.. p. 1138. * ^1 20 i uisToim; DK L iioTKi.-iiii:r. [1721 h t ' i I 1 fk's motifs les plus plausibles en apparence. M. de La Cioiiclalie , qui exoiraH les pouvoirs de grand- vicaire, fut aussi chargé d'une seml)l;d)lc com- missirm. Il (piitta tout exprès sa paroisse pour intimer aux religieuses les ordres du prélat. Mais cr»mme M. de Saint-V allier, en les pressant de la sorte, ne leur offrait pas de quoi payer les ouvriers, ces nouvelles recommandations n'eu- rent pas plus de succès que les jjrécédentes. D'ail- leurs, la sœur économe craignait que les travaux ne pussent ôtre achevés avant l'hiver, et qu'ainsi cette reprise, qu'on laisserait inachevée, n'occa- sionnât des pertes considérables. Pour apaiser les frères, que la présence des sœurs incommodait beaucoup,, elle proposa de leur payer le loyer de leur maison jusqu'à l'année suivante. Les frères refusèrent de cH,/rs- porta lui-nieme a Villeniarie (I). lucres de vn- linnariv , pur Vers la mi-aoùt de cette année, la récolte étant '«. ^"'"'' ■''"• ^1 lin. rii (H;it (le recevoir les in;il;uloj t't 1(\S hos|iitalières. déjà laite, et les ouvriers en ^rand nombre, xviii. la sœur économe reprit donc la construction du ics iluiments monastère et la poussa avec ^ igueur. De son côté M. Norniant mit un grand uom])re d'ouvriers à l'achèvement du Làtiment des pauvres, et sut leur comnumiquer le désir ardent qu'il avait de le voir bientôt en état. Quoique ce bâtiment fût alors fort peu avancé ^ on y travailla en effet avec tant de diligence, que le jour de Saint-Michel suivant la charpente en était déjà posée, avec une partie de la couverture et des planchers, ainsi que les croisées et les portes. U est vrai que la dépositaire des pauvres, la sœur de Houcher- ville , et sa compagne la sœur Préville secondaient puissamment M. Normant dans la poursuite de ces travaux , le remplaçant elles-mêmes cjuand il était obligé de s'absenter, et distribuant aux ouvriers les matériaux et les outils avec une rare intelligence. La sœur Morin , témom de l'activité et du zèle de M. Xormant , écrivait le jour même de la fête de saint iMicliel : « On travaille jour- « nellement au bâtiment des pauvres, et s'il « n'arrive pas de contre-temps, les malades « iront chez eux ciuand nous retournerons dans I U^ \ *i 5 i ' 20() IIISTOIUE DE LJlOTEL-mi:U. 1 I7i>ii I i V I, ' « notre monastère, par la l)onté et charité de (« M. N'ornianl . ([iii s'est donné ])ien des peines « et des soins pour cela : de sorte que les panvres <» malades, bonnnes et femmes , et les religieuses, « nos chères sœurs, qui viendront ci-après, sont « obligées deiteaucoup prier Duîi: pcjur lui » La sœur Saint-Joseph, économe , l'ut aussi gran- dement aidée dans la construction du monastère par les sœurs Archambault et Duprey. Les sœurs Ménard, d'Arxis, du Buisson et Saint-Pierre, déployèrent de leur coté un zèle infatigable, chargeant elles-mêmes les tombereaux qui trans- portaient l.iors de l'enceinte de l'IIotel-Dieu les ruines des bâtiments incendiés, et se prêtant (1) Annn/es' eucore au transport desbois et des pierres, comme 'libres devluë- ^luraieut pu faire les ouvriers les jilus exercés et les plus vigoureux (1). Enfin, après trois années ei demie de ce long exil , les tilles de Saint-Joseph se ^réparèrent à rentrer dans une i)artie de leurs bâtiments. Le 1 1 novembre de cette même année, fête de saint Martin, sur l'invitation de M. Priât, leur supé- rieur, elles partirent toutes ensemble de la mai- son des frères pour se rendre d'abord à l'église paroissiale, ayant devant elles leurs malades, dont les uns firent ce trajet à pied, et les autres en voiture. Mais comme il était de la destinée de litnrit' . par la sœur Marin. XIX. Les lillcs (le Saint-Joseph et les inal/ides iviitreiit à lllotel-Dieu. .11 El I I (■ t ,ù: :bnrit(5 de les peines es pauvres îligieuses, près , sont r lui » Lissi gran- monaslère Les sœurs lit-Pierre , l'a li gable, qui trans- 1-Dieu les e prêtant }s. comme exercés et ie ce long arèreni à qIs. Le 1 1 (le saint eur supé- e la mai- ^i l'église malades , es autres slinée de [172'iJ guATUiKME PAimi:. — ciiAriTiu-: ii. -207 ces saintes illles de tnjuver partout le bieni'ail de la croix, elles essuyèrent durant tout le cbeniin une pluie abondante, et n'arrivèrent qu'en niar- cbant continuellementdanslabt)U(!. Aprèsqu'elles eurent adoré le très-saint Sacrement , M. de liel- mont les introduisit dans la sacristie, oîi se trou- vaient réunis tous les i)rètres du séminaire. Ils les reçurent avec les sentiments d'une joie sincère, les félicitèrent de leur rétablissement, qui leur causait à eux-mêmes la satisfaction la ])liis vive . et se disposèrent ii les accompagner par honneur avec toute la pompe que les circonstances pou- vaient permettre. On distribua au>. religieuses des cier>i?s allumés, et elles s'avancèrent proces- sionnellement , marchant deux à deux, le voile entièrement baissé, précédant ainsi le clergé, après lequel était porté le très-saint Sacrement. Lorsqr Ka procession sortit de l'église, la pluie cessa de tomber; les lidèles de tous les rangs attirés par cette pieuse cérémonie en augmen- tèrent encore la solennité par les sentiments di^. religion qu'ils tirent paraître. Tout le temps delà marche on chanta continuellement des liynmes et des motets avec acconqiagnement de divers instruments de musique. La procession entra dans la salle des malades oîi les musiciens exécutèrent en l'honneur de saint Joseph un motet dont l'iiar- 'I ! il ■ IV ' I ^208 iiisToiiU': or: l hotf.l-dieu. [rr2:\] 'ih V ^r iiKHiio vmiiiiciil n'iigic'isc oxcila la di'votion dans tdiis les cd'urs. iMais ce lui siirloul dans la salle d;' ('(tninimiaulé des relii^ieuses , Iransforméo provisoirement en chapelle , ({u'ils send)lèrent se surpasser, au salut solennel du très-saint Sacre- ment par ]ec[uel on termina cette cérémonie' car, au témoignage des personnes qui étaient présentes, cette mélodie ravissante semblait trans- porter tous les assistants dans le ciel. A la fin du salut , M. l'riat , supérieur des hospitalières , avertit les assistants que dès ce moment la clôture rehgieuse était rétablie dans le monastère, et c^ue chacun eut à en sortir. Le public tut sui- pris de cette déclaration, car l'enceinte du mo- nastère n'était point encore fermée. M. Norman' entreprit aussitôt de Tentourer d'une clôture de ,,, ,|„,;^,/„ pieux, fit fermer à clef toutes les portes exté- lefTe'v'iUr- l'ieures, et construirt; un tour avec trois parloirs grillés (1). Quoique la clôture fut rétablie , et que les re- ligieuses eussent pris possession de leur monas- tère . elles n'en occupaient cependant qu'une extrémité, le reste n'ayant point encore été en- tièrement disposé. A côté de la chapelle provi- soire elles s'étaient ménagé une espèce de chœur où elles se rendaient pour toutes les observances religieuses. On célébrait dans la salle de conmm- marif . par la i(£ur Morin. 1725. XX. UùtaMisse- nieiit (Ip l'église et (lu t'hœiir (le rii(jlel-Dieu. k\ [iT^ri] [ 172r>] QUATRIÈME l'AUTIE. — ClIAriTriE II. 200 iH'otion dans lans la salle Iraiisformt'C iiiihlèront se saint Sacre- cérémonie ' qui étaient ml (lait trans- \ la lin du )spitalièrcs , nt la clôture mastère, et jlic l'ut sui- nte du mo- M. Norman' 3 clôture de )ortes exté- L'ois parloirs que les re- eur monas- mt qu'une itre été en- jelle provi- e de cliœiu' )bsei'v;mces de commu- nauté le saint sacrilice, auquel elles avaient le l)(tnlieur d'assister tous les joui's, ('(imnie aussi les ,^Tand'messes , vêpres et saints aux jours mar- ([iiés par les usages de la maison. Pour leur four- nir le moyen d'achever leur h.ltiment, le roi, sur la recommandation de M. de Vaudreuil etd(; M. liéyon , leur accorda un nouveau secours l'année suivante 1725. Le ministre en écrivait en ces termes : « Sa Majesté a été satisfaite des « soins que les religieuses de l' Motel-Dieu de « Montréal se sont donnés pour mettre une par- ce tie de leur maison en état de les loger, et de a quitter la partie de rilôpital-dénéral qu'elles « occupaientdepuisl'incendie. Elle abien voulu, « sur la représentation des sieurs de Vaudreuil « et Bégon , leur accorder un nouveau secours « de 4,000 livres, afin de les mettre en état d'à- '/" /» marine, (ieprc/ie de « cliever les ouvrages qui restent à faire pour i''^''. v- '''J2. ° -^ ^ ~ Lettre à M. « finir leur maison et leur église (1). » rérènue de M. de Vaudreuil, gouverneur général, étant mort le 10 octobre 1725, M. de Longueil, gou- verneur de Montréal , et M. Bégon, intendant du Canada , dans le compte qu'ils rendaient au mi- nistre de l'état de la colonie, le 31 du même mois , le priaient d'accorder un nouveau secours aux filles de Saint-Joseph pour achever leurs bâ- timents, lui faisant remarquer que la salle des w. 14 '>. fe 'f, ! I ii!^ 210 IIISTOIHK Iti: I, Il( (TEL- DIEU. Ii72:i] fff 1(1 01 feninios n'élail iioiiil t'iicore rétablie, el que ces veligiciises n'avaieni pu se pourvoir, depuis leur incendie, du linge et des meuljles nécessaires {{) A rchivrs au service des malades (I). Déjà, dès le prin- h'iin- ih' MM. temps de <'etle année, le P. François, Uécollet, (If IjkkjuciI ot "'fl"-!n'J^ avait entrepris de remettre en état Téi-lise de (Wlofji'c 1725. ^ o l'Hotel-Dieu. Ce bon Père, tout dévoué aux tilles de Saint- Josepb, ol)tint de ses supérieurs, ]iar l'entremise de M. de Saint-Vallier, l'autorisation de s'appliquer tout entier à cet ouvrage. Quoi- qu'il n'eut aucune avance, sa conliance en l)ii:i: ne fut pas trompée : il parvint à faire poser sur les murs de l'église une charpente qui fut cou- verte en planches d- res (le Vilh'' marie , jtur lu su'Hr Movin. 172'.». XXI. Lf iniiùstro refuse ;uix hospit;ilièreri les soiniues uiiœss.iires au rétalilisse- menteutier de l'Ui )„. I •' "1 -y,' ■ \\ t « mont de hnv m(iii;isl('n', ([iii n'ost pasonrori» " fini, cl qu'il lour liiia coùlc considérai ilenicnl « en lils et on linges |Miur ôlro on olat do roccvoir « los soldats malades, qui y sont pailaitemenl « Itien traités. La ^ralificalion do 2,000 livres « qno Sa iMajesté a on la bonté de leur accorder, (( jusqu'à ciîtlo année oîi oUo vient d'être sup- w primée, leur était d'un grand secours pom* « payer leurs dettes. Nous nous joignons à ces « dames, et vous supplions, iMonsoigneur, de « vouloir l)ion leur l'aire continuer celte faveur « encore pour deux ans : elles méritent , par « leurs grandes attentions et leur ztdo pour les <( malados, que Sa Majesté leur accorde celle (I) An-inres a gràco (1). » M. HocQuart , (lui itortad aux fdles di' la tnnnne , ^ \ i j. ai icUn'iUmi. de Saint-Josopti nn intérêt sincère, nrit la peine, muirUru^mî- ense lotale de la couiiuunaiilé, en y coin[)reiiaul les gages dos doniesliques, à 10.0:20 livres. Aussi n'a- vaienl-elles pu subsister jiistpie alors cpie parles largesses de personnes charilahlcs el parle tra- vail de leurs mains, et eulin par des euqiruuls au\([uels elles élaienl ahsoluiueul incapaldes de satisfaire. Ces dettes, dédiiclioii faite de leurs créances, s'élevaient à la souune de plus de (S. 000 livres (I). Mais, quelcpie juste (pie fût la [i)Air/ures- demande des hospitalières, el (piehpies instances mémoire ih- M. H'irijii'irt . (lue le gouverneur général, riiiteudaul et le; >hi i orhUn- I7;t4. coadjuteur de (Jnéhec, M. l)oS([uet, juissent faire en faveur de ces filles, M. deMaurepas se uKuitra peu sensible à leurs besoins , et ré[»oiidil ([iTil était inutile de demander pour elles de nouveaux secours. Au milieu des embarras (ju'elles éprouvaient dans l'état de dénùnient où (3lles se voyaient ré- duites , elles eurent encore à essuyer, Tau- née 1732, les effets d'un violent treiublemeiit lesiàtimnits de terre , qui mit leur vie en péril et eiidom- l'Hôtei-Diiin. magea leur nouveau bâtiment. I.a première se- cousse, qui eut lieu le 10 du mois de septembre, à onze heures trois quarts, se fit sentir plus ou \7H. XXII. Trt'iiililrinont (le tcri'c qui cndoiiiin;!'-'!' \ V -5 ii 211 iiisToini; lu. I, ii()TKi,-itiKi'. 17.12 •;• ) I moins dans touJo la rolonic , mnis niill«i pari elle ne fut si violcnilc (|ii(' dans l'ilc de M(tiilr<''al. « Ccito scrciusso ahalfil loiil d'ahord plus de « trois ct'iils cJioiniiK'os, /""l'ivaionl les liospila- « litTCs de Vill(Mnano à h'ui's su'ui's do TivuK c, « et fendit picscpn' t(»us les murs des mais(»ns ; « la nôtre lui Irès-endonnnaj^vo, aussi bien (pie « nos métairies, dont tons les puits lurent com- « blés ])ar ce premier lrend)lement , (pii dura « bien un cpiart «Flieurc sans s'arrulilio"<'s rmt « louclié l.i miséricorde du Si;iom;i u . '^ ;• ;"esl « ronleiiié de tenir loul sou peuph; en «armes <' pendant |ilus de neiil' mois (*) . les lu'uisse- <' nienls s'élanl toujours l'ait entendi'e [tendant «' ce long espace de temps (1). » M. (lliaussegros fie l^éry. ingénieur, écrivait (pie si la premiJ're secousse eût duré (piehpies minutes de |)lus. une grande jtarlie des maisons de Villemarie auraient été renversées. 11 ajoniait (pi'elle s'était l'ail sentira (Ju(''l)ec, mais liès-l('gèremeiit ,2). Après ce désastre, la mère Levasseur, supé- rieure des filles de Saint-.lose[>li. s'empressa C) Apirs (|iii' les li(N|iiliili('r('N t'urciil (•(•rit lii li^lU'c (lu'oii vifiil d," riip[ii)rtcr, on rcssculil de iiouvcUos secousses; du uinins nous lisons dans un journal de celle iiniu'-c, conipos»'- par l'un des ecclcsi;isli4ues du séminaire de Villemarie : « l.e " 1 1 décembre 1733, nous avons senli une secousse considé- " rable do Irenihlemeiil de terre, immédiiilemeiit a|»rès huit " heures du malin. Tout le peuple a eu graud'peur. Le i"! jan- " vicr 1734, un peu avanl trois heures du matin, on a senli o une secousse de Iremblemenl ciui a bien i^uré lui Are " Maria ( I ). » (I) rr/tw lii'ros f/f Vil- liunni'io ii lourssiTiirsili' Fi'fiw.c, 1732. (i' Ai'i'liiift ili' In innritii . /'•///Y? tlo M. Chiitissi'firos il'' l.tfri/ Il II niiiiisfre , lin •20 o mai (. 1732. tendant à faire faire l'estimation de ce dom- 1733. mage, cjue M. de Léry porta à la somme de O'tO livres. «Nous vous supplions, Monseigneur. (( écrivaient au ministre le gouverneur et l'in- « tondant , de vouloir bien accorder cette sonnne « à cette communauté ; elle mérite vos boutés ! ! ,\ , I i 1 <; ■ ! i i } 218 IIISTOIUE l)i; L HOTEL -DIEl'. î I [1733] {\)J.rftredc MM. iov. 17S4. (2) A(/(/i- ttd» riiix An- na/es (les hos- pitalières (le Villemaiie, (3) Archives rie 1(1 marine , lettre 'la mi- nistre ù MM. (le Bnauliar- nois et Hor- quart , (lu 20 «i;/'î/173i. « pour les soins assidus que les religieuses ap- « portent au soulagement des pauvres malades , « et qu'elles ont redoubl^'S à l'occasion de la <( petite vérole, ayant continuellement eu , pen- « dant quatre mois, près de cent soldats à soi- f< gner (1).» Celte maladie épidémique fut si universelle à Montréal, que les hospitalières reçurent dans leurs salles plus de cinq cents malades ; ce qui leur occasionna beaucoup de dépenses et un surcroit de fatigues excessives. Ce fut l'année même où arriva cette contagion, en 1 733 , cpi'elles parvinrent enfin à achever leur bâtiment, en employant pour cet usage la dot d'une de leurs sœurs (2). Mais comme la croix devait être le plus ferme appui de cette maison , à peine les bâtiments étaient achevés , et avant même qu'on eût reçu la somme de 040 livres accordée pour réparer les dégâts faits par le tremblement de terre (3), tous ces bâti- ments furent de nouveau réduits en cendres, comme nous le raconterons au chapitre suivant. : I --'^^ [1733] pieuses ap- 3 malades , sion de la it eu , peii- dats à soi- iqiie fut si >spitalières cinq cents aiicoup de essives. Ce contau'ion , à achever .'t usa^ie la comme la ni de cette t achevés, omme de 3gàts faits ces bàti- cendres , suivant . [I73i] OCATRIÈME PARTIE. — CHAriTREIH. 2IÎ) CHAPITRE m. TROISIÉMK INCENDIE DK I.IIÔTEI.-DIEU DE VILLEMARIE. L'incendie dont nous avons à faire le récit /'data le 1 0 avril , quelques minutes avant sept 1734. I. Inceiidit' causé par heures du soir, et commença par la maison de la méchancoii M"'" veuve Francheville. située près du fleuve négrossp. Saint- l^anrent. Cette dame avait fait venir de la Nouvelle -Angleterre, sept ou huit ans aupa- ravant, une négresse qui la servait en ciualité d'esclave. La mauvaise conduite de cette fdle donna lieu à M'"' Francheville de lui faire éprou- ver son juste ressentiment. Depuis six semaines , lanégresse avait formé des liaisons très-suspecles avec un faux- saunier, aussi domestique dans cette maison. Llle résolut de s'enfuir furtive- ment avec lui dans la Nouvelle -Angleterre; et, par un dessein aussi injuste que cruel, elle mit elle-même le feu à la maison de sa maîtresse , dans l'espérance de ménager plus sûrement leur évasion à la faveur du lrouj)le que devait occa- sionner l'incendie. En effet, aussitôt après elle sortit de la ville, accompagnée du faux- saunier. On ne tarda pas à s'apercevoir de leur fuite , et nu envoya trois hommes après eux. Comme la ^ ; '*=. f t, i f\:^ /.y A 220 lIIsTOIllK m: L JI0TEI.-T>1K(J, [1734] |i \^ i! terre était encore couverte de neige, ils par- vinrent à les joindre en suivant les traces fju'ds y ayaicnt laissées , et les ramenèrent à Villemaric le troisième jour. Leur projet d'évasion avait été si mal concerté, qu'ils seraient morts l'un et l'autre de faim et de froid si Ton n'eût envoyé compiT"^'Jn- ^^s hommes à leur poursuite; car il ne leur res- sn'isw'iuJ' de tait plus qu'un paiu pour toute provision > et ils Mn/iircal. 10 . r • -, r \ avril 173'. ; avaieut perdu , dans leur marche précipitée, la (irr/iirp.f (lu s('i,n nuire iir luiclie dou ils s'étaieut munis i)oiir couper du Suint-Sulpire lie Paris. bois (1) et pouvoir se chauffer (*). Du grenier, oîi le feu avait été mis , il se com- munupia ra})idement à la toiture , et de là aux maisons de MM. Uadillon et de Hérey, Vm\ receveur de la compagnie '\:. Castor, l'antre tré- sorier des troupes. Vw violent vent d'ouv. X qui soufflait en ce moment porta incontinent les tlammesdans tout le quartier, et lit craindre av3C raison que l'incendie ne gagnât toute la ville. Les particuliers, effrayés pour leurs propres maisons, môme dans les quartiers les plus éloi- s t (*) !,o conseil supérieur ordonna d'appliquor îi la quostioi! celle mallu'urouse fille, dans l'espérance qu'elle révèlerail ses complices. Elle n'en déclara aucun, el se conlenla d'avouer son i/w ^f'n' '^'' crime. Kntin elle fui condamnée îi l'aire amende honorable ri M .11 . lie Hcdu- hariioiaciiioc- j, ^.[i-e ijcndue il Monlréal. Son corps, après l'exéculion, fui bvc 1734. jelé au feu, le 21 juin de la même année (I). [173i] je, ils par- traces qu'ils ù Villcmai'ic on avait étt' orts l'un et l'eut envoyé ne leur res- ision > et ils récipilée , la 1' couper du 5 , il se corn- et de là aux Hérey, l'un , l'autre tré- cFou». t tpd )ntinent les aindre avec jte la ville. 1rs propres s plus éloi- îi la queslioir ivvMoi'iiil ses a d'avouer son loiiorablc ri oxôculion, fui [ITI-Ji] ucATRiÉME I'autji:. — cuAriTiu: lu. 2f>i ijnés du désastre, au lieu d'aller au secours des maisons déjà incendiées, ne songeaient qu'à transporter leurs meubles. Cependant, par les ordres qui furent donnés à propos, M. lioisher- tlielot de lieaucourt, gomerneur de Montréal, les officiers de justice et les troupes du roi par- vinrent à arrêter l'incendie, ({ui ne consuma que ([uaranfe-cincj (1) ou quarante-six maisons, sans parler néanmoins d'un grand nombre d'autres considérablement endonnnagées (2). Celle de l'Ilotel-Dieu l'ut l'une des premières dévorée parles tlammes. Les liospitalières étaient à la récréation au moment f{ue le cri d'alarme se fit entendre. Toutes se levèrent à l'instant pour savoir oîi le feu avait pris; et, ce qui les glaça d'efl'roi, elles l'aperçurent dans une maison voi- sine. Ceux qui étaient logés dans cette maison et dans d'autres auxquelles le feu se coninumiqua bientôt , s'empressèrent de transporter leurs elfets dans l'église de FHotel-Dieu, pensant les mettre en lieu sûr. Mais Téglise, n'étant séparée de ces maisons que par la rue , devint bientôt elle-même la proie des flammes , à cause de la violence du vent. Les filles de Saint -Josepb enlevèrent, dès qu'elles virent leur église en feu , tous les elfets et les meubles qui leur tombaient sous la main. Mais elles sévirent bientôt contraintes d'évacuer de In iiKirixi' . /rftrr de MM. (/' Ui'auhdi- il'ilS ci llni- (/ii/irt tin mi- nistre, (In y tvtobre 173't. — .Inuriinl (In s('miii(iii(' (le \'illi'iii(tri>' , ildd. (2) Archives (le 1(1 itiariiic, /cftre (le M. (le Cluinss'c- yr(js (le Dh-ij , (In 16 uctohve 173 't. H. L'Hùtcl-Dieu est ciitirrpmenl CUllSUUlb liour la troisième fois. \\ % 1 OOC) IIISTOIUK liK L HOTEL -DIEU. L173.4J r^ 1 [l] Addition aux Annales des liospitiihè- res de Villc- viuiie. ollos-môinos l;i maison, pour n'iMre pas eiive- Ifippées clans Jos llamnies. Car, outre que le feu s'était communiqué j>ar leur église à une extré- mité (le leur bâtiment , il y avait été porté à l'autre! par rembrasement des maisons voisines : en sorte qu'une partie de leur toiture tomba tout en cliarbon avant même qu'elles lussent sorties dans leur jardin. Deux d'entre elles, occupées durant ce tenq)S à enlever les objets qui étaient au dortoir, auraient été infailliblement consu- mées, si des personnes cpd les aperçurent du dehors ne leur eussent crié de se sauver au plus vite. Le danger qu'elles couraient ne pouvait être plus imminent , car le grand escalier par où elles devaient descendre se trouvait déjà tout en feu, et elles furent obligées de passer au milieu des flammes. Toutes se réunirent dans leur jardin; et, se voyant pour la troisième fois sans asile et sans ressource , elles entrèrent dans leur petite chapelle, dédiée à la très -sainte Vierge , et là elles donnèrent un libre cours à leurs larmes. Elles passèrent toute la nuit à répandre leurs cœurs en la présence de Dieu, qui les affligeait de la sorte ; et cpioique toutes sen- tissent vivement le coup qui les frappait, elles étaient néanmoins pleines de soumission aux ordres de la divine Providence (1). Voici, / //, [173.4] [I7.']il ouATRiLMi; PAiiTu;. — ciiAriTni; m. Ov);{ pas ciive- que le l'eu une extre- té porté à 5 voisines : tomba tout sent sorties ;, occupées []ui étaient lent consu- L'çurent du ^■er au plus ne pouvait ilier par où ; déjà tout passer au irent dans isième fois èrent dans rès- sainte re cours à la nuit à Dieu, qui outes sen- pait, elles ission aux 11). Voici, lU. d'après un mémoire de iM. Ilocquarl an uùnisire de la marine , les ravages que Tincendie fil à l'Hôtel-Dieu. Ces bâtiments , à trois étages et d'environ mille pieds de tour, en y conqirenanl le monas- que nnceaiiit.' tère , la maison des pauvres et la chapelle , furent l'Hctei-Dieu. entièrement consumés. Il n'en rtislaque les murs, qu'on espérait, malgré leur dégradation, de pouvoir remettre en état ; mais la pierre de taille des portes et des croisées . à l'exception de celle de l'église, n'était plus d'aucun usage, l'^nfin , l'estimation de la dépense pour remettre les bâti- ments dans leur état primitif, sans y ajouter aucun embellissement, fut portée par M. de Léry à la somme de 80,000 livres, sans compter encore ce qu'il fallait en outre pour se procurer les meubles et les eifels nécessaires à un pareil établissement. Les filles de Saint -Joseph ne sau- vèrent de l'incendie que les vases sacrés à l'usage de leur église, Tout le reste de la sacristie, qui était fort riche, leurs meubles et tous leurs ellets devinrent la proie des tlammes, ainsi cjue tout ce qui était renfermé dans le dépôt , notamment des marchandises, du vin, du chanvre, déjà vendus pour la somme de 6,000 livres, afin de faire subsister la communauté. Enfin elles per- dirent leur argenterie, la plupart de leurs pa- '1 I, ♦ '■ i< - -r^ffi--»*..^'"^ 22i IIISTOTFU: m; I, IIuTEL-IiTEU. [ITM] K ' 1 piors, L'I jusqu'au rcyislre dos procès -vci'Ikiux (les viMurt's et dos prolessions , à la })ei'le du([UL'l elles s'ellorcèienl plus lard de suppléer par les notes qu'elles fournirent à M. Norniant, leur ,,, , ,. supérieur. Les meubles aniiartenant anx pauvres %1%'T'mi. ^^^ lurent pas tous consumés par le l'eu, mais on et iinainurt uo couserva que quolquos malelas , tres-peu de y octob. 1734! linge et une [larlie des objets de la pharmacie (1). JV- Après avoir passé la nuit au milieu de leur Les ^ '• ''■•''Tivlsonr j^ii'<^ii^ j ^l^'i"*^ l^'i ^'f'ii^ occasionnée par le dégel , b'ùuE t'I' exposées à toutes les iujures de l'air, les filles cil atti'iidant i o • i i i • • i i tjuoiiait 00 hanit-Josepli se vu'ent sans meubles, sans (liSj usé ., •11/1 i » 1 r ' une iiuusou. asile et dépouillées de tout. Les prêtres du sémi- naire et quelques autres personnes leur tirent porter des vivres ; mais, dans leur accablement , elles ne purent prendre aucune nourriture. Ce qui les allligeait surtout , c'était la dilficulté de trouver une maison où elles pussent se réunir; et, quelque mouvement que se donnât M. Nor- mant, leur supérieur, pour leur en procurer quelqu'une , il f;dlait bien du temps pour la mettre en état. Elles passèrent la seconde nuit dans leur jardin. Lutin leur supérieure les divisa en trois bandes. Les premières se logèrent dans la boulangerie des pauvres, c|ui avait été pré- servée du feu. Quelc^ue incommode que lut ce lieu, elles s'estimèrent heureuses dans lourde- [\T,\\] s-voi'l>aiix ['te du(|iu'l îer par les laiit, leur IX pauvres i, mais on 'es -peu de rmane(l). 3U de leur .' le dégel , ir, les filles d)les, sans 3S du séuii- leur firent caltlenient , irrifure. Ce ifliculté de se réunir; làt M. Nor- procurer )s pour la coude nuit e les divisa èrent dans dt été pré- que fui ce ns leur dé- [I731J I ■ ' ;• i 1 1 iar;iil du public. La maison de M. do xMontigny , quoique la plus vaste dos maisons de Monlréal, pouvait ?i peine sulfire à loger comuKulomenl la moilio do la communauté dos hospilalièros. On y plaça cependant les malades pond;mt trois semaines, c'est-à-dire jusqu'à eo ([ue l'aulre maison eiit été proparot; ]»()ur les recevoir. Enfin cellos des fdlos do Saint-Joso])li i l'n commun , autant (lue les localités iiouvaienl le des fiospita- nermottro. Dans leur extrême allliotion, elles ';■"""■"'• — A ' Jour/Kl/ foiti- l'uront heureuses de se trouver enfin réunies, /"'«'/"";,"" et de partager enseml)lo les privations auxquelles J^" Zd7é'a7, les condamnait la divine Providence. Leur unicm mutuelle, qui semblait être devenue encore plus forte et plus étroite depuis (ju' elles se voyaient hors de leur maison , était pour elles une conso- lation bien douce. Mais L)n;i: , qui voulait toujours les sanctifier par la croix, et donner on leurs personnes à toute la colonie des exemples IVap- ' iU //uù 173'i. 1 22H llISTOIIti; \>V. I llnTKI -MI.I'. f I73i \ 'i \\ VI. (''l«itli'iiii(|iii' (|tii ciiiporlt' in'iir lilU'> •l.> l> I (wiiils (le iv.si^iialinii (l.iiis li's ('preuves, leur envoya le siijel (l'.tlllicliou le [)liis (loiileiireii.v et le plus luérildire (ju'elles eussent jamais l'es- seuli. 11 arriva à Montréal un vaisseau du loi dont tout réijuipage était attatjué d'inie maladie [»es- lilentielle. In suUlat transporté dans la salle des Saint -jost'i.h. „^.,i.,j^.(^ ^.„( ],ientAi fonnnuni(pié la eonta^^ion aux liospilalières qui s'étaient empressées du lui prodiguer leurs soins. Des les [tremiers jours, sept ou huit d'entre elles en lurent atteintes. Ce mal se déclarait par des douleurs si violentes et des symptômes si ellVayants, qu'au rap[»orf des témoins, il l'allait l'avoir vu île ses propres yeux pour s'en former une juste idée. Les médecins avouaient eux-mêmes n'avoir jamais rien vu de semblable. Le visage des malades enflait d'abord d'une manière si étrange et si monstrueuse, (ju'il devenait entièrement méconnaissable. La sœur du Clay , la cimjuième hospitalière attaquée de ce mal, eut aussitôt tout le côté droit prodi- gieusement enflé , et aussi noir que du charbon ; puis ce même côté tomba dans un état de dépérissement entier, en sorte que les chairs de son bras et de sa main étaient comme fondues, et que ses os mêmes sendjlaient être notablement diminués. Cette maladie si terrible n'étant i. [17311 'iivcs, leur (loiilourciix j;mi;iis l'cs- lii roi «lont lalaclii' [ii'.s- la salle tlos i contagiim ^U'OSSL'L'S «l(! iiiers jouis, lleiiiles. Ce violentes et rapport des ropres yeux îs médecins 5 rien vu tie lait d'abord onstrueuse, lissable. l.a jreallacpiée Iroit prodi- II charbon : ni étal du .>s chairs dt; le fondues, i(»tablement, •le n'étant I7.'iij yiATiiitAn. l'AiiTii;. — t.iiviiiiii, lu. 2'21) jji'osjpie susceplil>le d'aucun reinèdc, sui'Iout dans les cuinmencenu'nls. elle enleva C(iu|» sur coinijusfpi'à neid'Iillesde Saint-.loscpli : lessteiM's du (lay. d'AilleixMist . I.evasseur, Lt; l'icaifl. (îalieii, de Préville, luulesreliuieuses declneiu'. e( trois Sd'iirs converses. La dillii iill(' de sv. lofçer dans la maison de M. de .M(»nti,i;ny lU' leur per- mettant [)as d'avdU' ime chambre particulière |)/e/cc^ ^ ' " ^ ^ m i7;r». Comme cette cruelle é[»idémie n'exeirai! ses vu. ravaf^es (|ue d.ans l'intérieur de la maison trans- "^ '^au'x ' lormée en Hotel-Dieu , et «jue personne n en était de cnmmiini((n('r a; teint dans la ville, le ur^nverneur du lieu «>! avic ' ^_ _ lIlAtel-Dioii, les autres principaux: masiistrats, craiL^nant que ,, '•'' l'f'"'. la communication avec les rclifiieuses et avec les ^^ <-out;igioii. malades ne devînt funeste à tout le pays, tirent i 230 IlISTOIRi; IIK L IlOTEL-liIEU. i ' 1 1 [I7;]i les défenses les plus sévères à tous les particu- liers d'avoir aucune sorte de rapports avec cette maison. Il n'y eut d'exceptés de cette défense que deux domestiques, dont les hospitalières ne pouvaient absohunent se passer, et les prêtres du séminaire chargés de l'assistance spirituelle {\)Aihutiim des malades et des sœurs (1). «Ces deux servi- iinx Aiinnli's , . . n > i in (les /lospitfi- (( teurs, ecrivaient-ei les a leurs sœurs de France, /irrrs dn Vil- icmarin. « nous rendirent toutes sortes de bons offices, et « sacrifièrent généreusement leur vie pour nous « soulager. Ce sont eux qui ont creusé les fosses « de nos pauvres sœurs défuntes, et qui, aidés « par quelcpies Messieurs de Saint-Sulpice , les « y ont inhumées ; car nous n'étions pas en état « de satisfaire ?i ce qui nous est marqué par « notre cérémonial dans ces rencontres. Nous « n'avions plus de voix que pour crier miséri- « corde. « Aussi Messieurs du sémmaire, c[ui ont eu « la charité de chanter tous les services, et de « faire tous les enterrements de nos défuntes , « voyant de plus près que personne l'excès de (( notre misère et la grandeiu^ de notre atïliction , « arrosaient -ils notre église de leurs larmes. « Nous étions dans un abandon total, personne, (c avec raison, n'osant approcher de nous. Ceux « (pii nous écrivaient ne voulai'^nt point recevoir VIIl. Dévoiiemf'iit apostoli(|iic du S(''min;iire. M. N'nrniaiit ; M. N;ivetier. '^ i [I73il îs pari ic 11- avoc cetle [te défense italières ne les prêtres spirituellii leux servi- de France , s offices , et ! pour nrms 3(5 les fosses qui, aidés iulpice, les pas en état larqiié par itres. Nous ier miséri- qni ont en ices, et de défuntes , l'excès de a miction, rs larmes. [1734] ouATiiiÈMK TAiiTu^. — ciiArrrur: m. 231 û personne , 10 us. Ceux it recevoir <( de réponses de nous , ])ar la crainte que nos « lettres ne leur connnuni(piassent la conta.i^ion, « et tout le monde avait autant de peur de nous « et de tout ce qui pouvait nous avoir touchées « que de la maladie elle-même. Nous croyions « véritablement ôtre arrivées au moment de la « ruine de cette communauté. Nous avons des « obligations infinies à tout le séminaire d(; (( Saint-Sulpice. M. Normant, qui en est supé- « rieur, et qui Test aussi de notre connnunauté, « s'est comporté à notre é,uard en véritable père. a Quelcpies instances qu'on lui ait faites pour « l'empêcher de s'exposer à l'air épidémi([ue « qui régnait chez nous, il ne s'est dispensé « aucun jour de venir voir nos malades, et il « prenait soin lui-même de nous faire manger: « car nous étions si abattues de chagrin (;t de « fatigues, que nous serions mortes d'inanition « si notre bon père ne nous eût l'ait metire ?i « table devant lui . et ne nous eût soutenues « dans l'excès de notre allliction par l'itnction <( de ses discours. Parmi ses ecclésiastiques (I) « nous ne devons pas oublier M. Navel ier, au- fes-imniiiaUf- <( monier de nos pauvres. Le zèle et la charité ^" ''^•^''• « semblaient n'avoir point de bornes dans ai « saint prêtre: jour et nuit il était auprès des H malades ; et quand nous étions regardées (1) /.e///v i:irrulin rr sur I < II I l H1 IIISTOIIŒ lii; L IIUIKL-DIEI'. IT.'iiJ ( I •; (1) Arrhivrx (/rs /i(i\jiit liiiit d'entre elles sont expo^i'es à la contagion. (( rommo dcsposlilurc^es, il ncnrms al)and(>nnait « pas. Il a fait phisiours qiiôtcs pour nous et « 1)0111' nos pauvres, apivs nos incendies (I). » La dt^l'ense de eoiniminicpier avec riiôlel-Dieii , et la crainte de conti'act«>r lacontai^ioncn eutranl dans les ])arloii's de cette maison, ('taieni cause que les personnes cliariti'djles et généreuses por- taient au séminaire les secours de dive.'s genres , comme meuljles, livres, argent , (pi'elles desti- naient aux hospitalières (2). Tous les malades atteints de l'épidémie étaient emportés par ce terrible lléau, et Ton craignait avec raison que toute la communauté des tilles de Saint-Joseph ! 'en devînt la victime. Dans une extrémité si alarmante, les magistrats et les per- sonnes les i)lus considérai lies du pays, surloul M. I)os(]uet. évèque de Québec, engagèrent c(\s filles ?i évacuer la maison et à n'y laisser que le nombre d'hospitalières absolument nécessaire pour le service des malades. Le dévouement hé- roïque de ces religieuses parut avec éclat dans cette circonstance. Quelques instances qu'on pût leur faire, elles refusèrent constamment d'aban- donner leurs pauvres et de fuir le péril au({uel elles se voyaient jfturnellement exposées. La pensée de se séparer les unes des autres alors (jue tinit le monde les évitait, était pour elles un ^ I I i \\i:n\ )an(l(tnn;iit ir nous et (lies (I). .) lùlel-Die'u , en ont nui! ;iienl cause reuses por- L^ rs genres , elles desli- uiie étaient m craignait é (les tilles ?. Dans nue s et les p(M'- ys, surtout agèrent cc^s sser que le. nécessaire uement lié- éclat (la us s (|u' II {l)A(lfIitinn aux Anna les (les /wspito- /irrcs (le Vil- Irma rie ; let- tre cii'culdire .^ur les' hnupi- tdliè.res rle'ré- (Idcsen 1734. 173!). X. Jfinnos ppi'soiinos qui , par zi'lo , s'oilVont aux hospitalières. — Cessation (lu tléau. 234 HISTOIRE 1»K L'llÙTEL-DIEt.\ [l73o] « de nos cantons. On a composé plusieurs can- « tiques oîi l'on relève la générosité de nos « sœursd éfuntes (|ui ont sacrilié leurs vies pour « leur prochain, et où l'on n'oublie point notre « désolation (1). » Pend;uit que presque toute la communauté de ces filles était retirée à la campagne, plusieurs de celles qui servaient les malades succoml)érent victimes de leur zèle. Nous avons déjà nommé les sœurs qui moururent de la contagion. Leur perte fut vivement sentie de toutes leurs sœurs , celle surtout de la sœur d'Ailleboust, douée d'un caractère charmant et d'une luimeur gaie, qui la rendait aimable à tout le monde. Mais on eut lieu d'admirer la conduite de la divine Provi- dence sur cette communauté. A mesure que la mort enlevait quelqu'une des religieuses, trois ou quatre jeunes personnes se présentaient pour la remplacer. Un grand nombre écrivirent durant la contagion à la supérieure pour lui demander d'être reçues au nombre de ses filles après la cessation du fléau. Les trois demoiselles de Rame- zai , filles de l'ancien gouverneur de Montréal , firent plus encore. Au plus fort de la contagion, et lorsque personne n'osait approcher les reli- gieuses, elles allèrent s'offrir à elles pour les aider dans le service des malades, ne demandant [ l73o] lieurs can- lé de nos vies pour loint notre nmimauté , plusieurs combèrent \h nommé ^don. Leur irs sœurs , louée d'un [* gaie, qui lais on eut ine Provi- Lire que la uses, trois aient pour ent durant demander après la de Rame- Montréal . ontagion , r les reU- pour les emandant [l-.T.j (Vautre crue d'éti QUATRIEME PA1VTU-: récompense iiiiArrriiK ni. 2;]o ifi im sarriuce si neroicrue lu rilôtel-Di îlle: nt enaie à être atteintes elles-mêmes de la maladie , et , si elles mouraient , crèlre inhumées comme les hospitalières dans la chapelle de N(»tre-Dame-de- lîon-Secours. Les filles de Saint-Joseph admi- rèrent la charité courageuse de ces demoiselles : elles leur en témoignèrent leur juste et sincère remerciement ; mais elles ne crurent pas devoir les exposer à une mort qu'elles regardaient alors comme inévitable, et refusèrent de les introduire dans leur maison. C'est dans la chapelle de No{rc-Da'"..e-de-lion-Secours qu'on avait donné la sépulture à celles que nous avons déjà nom- mées (i). Ce fut là aussi que, le 19 avril 1735, '\)Lettrcnr- la sœurCabassiertit sa ])r(»tession religieuse, sous hnspHniicrcs (/é'fidiies l'ii le nom de sœur Sainte-Thérèse, entre les m.ains n^A. de i\L Normaut (2). Pour obtenir la cessation du (-2) Anhivr.^ fléau on adressa à Dieu des supplications pu- la-re^ dn vn- Icuiarie . l'J bliques dans l'église paroissiale de Villemarie. "n-nrry^. Après les prières des quarante heures et après neuf saints solennels du très-s;dnt Sacrement , DiEi', touché du sacrifice que les neuf religieuses dont nous avons parlé lui avaient fait de leur vie, arrêta tout à fait le cours de la contagion. Toutefois la crainte qu'ell'3 avait inspirée partimt dans la ville et dans les environs empocha encore \ ■ \> 2.10 TIISTOIltK IiK L llUTKf.-THI'U'. l\1X^\ i^ ( i ,)> h I I '• I t ,1 (I) LfUrPcir- ru/'iiri'surles hospitalières //rcrdrcs eti MVi.— Aildi- tiiiH IIUX A>1- miles (les lios- jiitiilières. XI. Ét;it (les revenus rt (les rhargps (les lilli'S (lo Saint -.losoiili. FJat (lu liMUiiorol (k's iiiiuYri'S. Icngtenips les personnes du dehors d'avoir com- muniration avec riïôtel-Dicu ; et relies des hos- pitalières qui s'(5laient retirées à la campnqne ne pnrent obtenir qu'au bout de plusieurs mois la permission d'aller visiter leurs sœurs restées à Villemarie (I). L'incommodité que les religieuses et les pau- vres ressentaient dans la maison de M. de Moii- tigny faisait désirer à toute la ville le rétablisse- ment de rilùtcl-Dieu. Mais après tous les désastres que les tilles de Saint-Joseph avaient éprouvés , elles se voyaient dans l'impossibilité d'entre- prendre unei leur fai- entes fon- acbetables ede2,i01 enfin du I IT.'jril uiATHiÉMi; r.vuTii:. — ciiArrriii; ui. 23: revenu de leurs terres, qui ne produisaient guère alors que 500 livres par an. Nous donne- rons ici le dénond)rement de ces terres, en mon- trant le produit annuel qu'elles rapportaient alors déduction faite des frais de culture : celle de Saint-Joseph, contenant deux cent soixante-dix arpents en superficie, dont la moitié était encore inculte, donnant 300 livres de renie; celle de Saint -Joacliim , de deux cent quatre-vingts ar- pents, dont (piarante en valeur et le reste en bois sur pied, produisant 150 livres; une petite terre , à Sainte-Mlarie , affermée 50 livres ; enfin une terre en bois sur pied de cent cinquante arpents, donnée par M. Basset, et d'où les reli- u'ieuses retiraient à grands frais leur bois de cbauffage. M. Hocquart, qui fit le dépouillement des livres de compte et des papiers des reli- gieuses , ajoutait que la dépense ann celle de quarante religieuses, de six domestiques et de plusieurs serviteurs, et des réparations de la maison, se montait annuellement à la somme de 10,620 livres. Quant au revenu des pauvres de l'Hôtel-Dieu, il ne s'élevait guère au-dessus de 5,000 livres, savoir: 1,000 livres de grati- fication du roi; 1,417 de rentes sur la ville de Paris ; 740 livres de rentes foncières non raclie- tables; 494 de renies lacliclables; enfin 1,512 l h I 1'^ M ■ K ,1 « iiiiiiu les divers moyens (ic parvenir au réla- « hlissement de rilôlel-Dieu ; et, après avoir « pris conuaissame de l'état oîi se trouvent les « all'aires temporelles de cette comîntmauté el « des ciiarges (pi Vile a à supporter, nous avons « riionneur, Monseigneur, de vous en adresser « un mémoire . auquel sont joints diilerenls « états, tant des revenus delà connnunaufé ipie (( de riiôpilal. de leurs dettes actives et pas- « sives , et de ce qui a été brûlé ou perdu dans i< l'incendie. Vous verrez. Monseigneur, par ces t' étais , que les revenus de cette maison ne per- « mettent pas aux religieuses de tenter même «( leur rétablissement. Nous avons donc eu ro- « cours à la charité des peuples de cette colonie , « et principalement de ceux du gouvernement « de Montréal, (jui affectionnent plus particu- w lièrement cette c *! I -.,' ♦ '2V2 IIISTolllk: I)t'; I. IIU'IKL-OIEI' |i73:i] « le ft'ii, (|tM)ii lie poiivail a|t|H(i('lu'r du liAli- « meut. M. !lo('([iiart ;i eucoiT t'Io dans la im'cos- il{' d(î l'aine rumiiir ih^s maiiasiiis du l'oi « s MM.ihl nfiiu- fiiliitnis l't Uoi'iiunrl . ilu 0 orhh. 173'i. Gritilicatinii (lu roi.— Les hospit.'ilii'ivs rciitii'iit dans mil' jiarlii (11' Icnr I' liai I' Ici niuiiastt'ie. (2^ Mi'mnire ilii 1(11 il M. lie Hi'iiii/iiu'uois et à M. /lue- quart, ilu 1 1 uvril 1735. <( diiri'rL'iil.s u.siciisilos , t't des remèdes pour lu « s(»iila,i;eim'nt des srddals malades dans le n(Mi- « vel linjiilal (i). » Le l'oi voulu! I)ien leur aerorder, pour reltAlir leur maison ri celle des pauvres, une ^ralilica- iK.n de 10, <)()() livres, le II avril 17:iii;el eu nK'-me lemps il leur assii^iui sur l'élai du do- maine l.iiOO livres ju.S(pi'à leur enlier réla- Missement (2). I.e liouvcrneur général el Tinlen- danl , par hun- déiiéche du 1 \\ oclohre de la même année , 1( it 11 (n) Ultre de MM. lie Ikuu- liiiiiiuis et Iliiriiulirt , lia 13 ort. 1735. reconnaissance au mi- nisire i»our ce secours, ini avaient annoncé que les travaux commencés l'année précédente, et conli- nues depuis, mellraient les bâtiments de rilôfel- Dien en état de recevoir durant raulomne les ma- lades, et même les religieuses , quoique celles-ci dussent y être fort à l'étn^it ('^). En etl'et, vers la fin du même mois , elles y firent transporter ton! ce (jifelles avaient d'ojjjets mobiliers à la maison de M. de Montigny , et fixèrent leur départ au 28. fôte de saint Simon et saint Jude. Elles devaient cependant éprouver bien des incommodités dans leur nouveau bâtiment; car la personne chargée d'y faire travailler, des deniers du roi, les em- I i-3:ii u,i' du ItAli- iiis In lu'fcs- jins ihi roi los ])fuir lu ];ms 1(» UdU- poiir l'cltàlir me grulilii'.i- 17:îîi;cl (Ml élal (lu (!•'- L'utiLM- l'éla- al cl Tiulen- ule laiiiL'Uie jsanco au uii- loncé que les ite, et couti- ls de ri I(jIl'I- )mne les ma- jue celles-ci etl'et , vers la ispoi'ler tout s à la maison épartau28. Iles dcvaieiil noditijs dans une chargée roi , les em- [ 1711.% ] ocAinitMi; r.HiTiE. — i;iiai'ITIu: iu. ïl-iJ jiloya à l'aire consiruire la pinfu; desliiu'e aux malades , ol se l)orna , pour celle îles rcîligieuses , à r('lal)Iir la cliamlire de CMiuiinniaulé, le réfec- hiire cl la cuisine, avt.'c un galelas au-dessus (pii devait leur servirde dortoir. Tout le reste de leur monasl5re était encore en ruines. La veille de leur sortie elles se thtuvèrtint dé[)()urvues de tout . dans la maison de M. de Mouli^ny , n'ayant ni lils ni meubles, eu sorte (pi'elles passèrent la journée sans prendre aucune nourriture , et cou- chèrent sur le [jlancher de leur salle de connnu- nauté. Knlin, le lendemahi , elles se rendirent à réghse de Nolre-l)ame-de-Hon-Secours. où se trouvaient aussi un grand nombre de lidèles; et après le saint sacrilice elies voulurent donner une dernière marque de piété et d'afTection à leurs sœurs inhumées dans ce lieu , en chantant pour elles le Libéra. Mais cette ( irconstancc , et les tristes souvenirs qu'elle leur rappelait , ne leur permirent pas d'achever ce chant de deuil. Les larmes et les sanglots qui éclatèrent dans toute l'église, tant de la part du peuple ({ue de celle des religieuses, mirent lin ?i cette triste céré- monie. Ce qui augmentait encore ratlliction des hospitalières, c'était la pensée de s'éloigner pour toujours des dépouilles mortelles de leurs sœurs. Il leur semblait entendre la voix de ces chères i: j' 2ii IllSTUini: IiE L IlUTKL-l'IEL-, [17X,] (U'iuiilos qui les ('(nijuiviionl de ne pas les laisser hors de la maison où elles s\'laienl consacrées au service de Dikl:, et de les réunir à leurs mères. Les 1 lOSp ilal )naiieres, our apaiser leui ( U iloul etir, demandèrent en eflet ([u'(>n leur permit de retirer de l'église du li(m-Secours les corps de celles dont nous parlons, et de les Irausporler dans leur monastère. Mais, quelques instances qu'elles pussent f;dre , on leur refusa cette satis- faction, suit parce que ces C(»rps re})Osaient dans une église eu grande vénération dans le jtays, soit parce que l'on craignit , en les retirant de terre, de renouveler et de répandre la contagion dans la ville. 1a\s religieuses se mirent donc vu marche, en répandant beaucoup de larmes, et se rendirent ainsi à rilotel-Dieu. Quoi({u'elles n'eussent pris aucun aliment la veille , elli's ne purent toucher au dîner ([u'on leur avait pré- paré , t;mt elles étaient accablées par la douleur; et après s'être placées de nouveau sous la protec- tion du glorieux saint Joseph, leur protecteur et leur père, en récitant les litanies en son honneur. oiu' Annules olles se mireiit a suivre toutes leurs observances /«■•/rv. régulières (I). , -)'^:,. Elles étaient à i)eiue rentrées dans leur mai- (le ''jj^^"'i"' 3,,n ^ lurs<|u'il plut à Dw.i de leur envoyer une S.'iinto-l!(M('iiP. Il ' 11 -1 1 I 1 lucniiimoditus nouvelle e[H'euve des plus sensibles. La sœur de I ,1 i. as les laisser ((usaci'ées an leurs mères, ■m douleur, • periuil de les corps de > Irmisporler ics instances ;a cette satis- (osaient daus lans le pays, :s retirant ilo ' la coulai^iou reut doue eu le larmes , et Quoicfu' elles le, elles ne avait pré- a douleur; 3US la protec- )rotcfteur et )n honneur, observances us leur mai- envoyer uni; La sœur de [173.')] OCATIUÈME l'AUTU:. — ClIAriTIlK lil. O! lo Sainte -Hélène était alllii^ée depuis plusieurs au- qup Ips somu ont a t'Miiiiri r nées d'un cancer au sein, dont eilc n'avait parlé ''-'"'is iciu iiioiiasti TC à personne, tant par un ell'cl de sa ,urande rete- "lachcvo nue rpie par amour pour la soullraucc et la mortification. A la fin elle lui contrainte de s'en ouvrir à ..a supérieure. Le mal avait déjà fait tant de progrès, (jii'il fallait en ven^r sans délai à l'opération, ou voir bientôt mourir la malade ; et cette alternative jeta la conuuuuaulé daus de vives angoisses, craignant avec raison de se voir privée d'un sujet si utile à rinslitnl. M. Renoit , chirurgien-major, ayant vu l'étal du cancer, dé- clara (|u'il n'y avait p(jint de temps à perdre ; l'em- barras était de trouver un lieu convenable pour (pie la malade put y être soignée. Le dortoir, (»n plutôt le galetas (tîi les sœurs passaient la nuit, était si incommode et si peu s[)a(ieux, (jn'(tn fut obligé de transporte, une partie des lits dans un petit ajtpartement du bâtiment des pauvres. La salle de comnmnauté des hospitalières n'était pas propre non pins pour servir d'infirmerie dans une maladie si dillicile et si longue ; et Ton crai- gnait avec raison d'exposer la malade au dangei- de mourir, si on la mettait dans ce lien. Kniin ou prit le parti de lui céder le réfectoire, et pen- dant trois mois les religieuses prirent leurs repas dans un petit couloir large sunlement de six M t I : 246 lllSTOIIli: MIO L llOTtL-IilKI'. [ 1740] ^ 1 ( I pieds; co qui donna une Jurande incomnindiUs aux sœurs oliarg(5es do la cuisine. Li' succès de Topéralion répondit aux vœux de la commu- nauté, et après l>ien des soufrrrnces, endurées avec une résignation touchante, la sœur de Sainte-Hélène se réunit à ses compagnes, et rendit comme auparavant de grands services à la communauté et aux pauvres. Pour prévenir les inconvénients cpie leur taisait éprouver le défaut d'une intirmerie, les hospitalières firent construire par les mains de leur jardinier un petit appartement qui pût leur en tenir lieu au besoin, en attendant (piVlles eusseni fait réta- blir leur monastère. La pauvreté où elles étaient réduites ne leur avait pas permis d'appeler des ouvriers pour ce travail. lill les étaient si à l'étroit , que le noviciat se trouvait placé dans une extré- mité du galetas, ainsi (pie la lingerie; ce qui donnait un grand exercice de patience aux no- vices et aux religieuses chargées du soin du linge et des vêtements. Depuis leiu' entrée à rilôlel- Dieu jusqu'en l'année 1740, elles se virent con- (1) Adfiuim traintes de faire les cérémonies de la profession aux Anna les i /!Sf s. '"''"''" tlans la salle des hranmes (1). 1740. M. Dosquet , leurévéque. qui connaissni! à DfHresFc f^^d leiu' déiresse , désirait beaucoup d'y appor- (It'S I 1 • • . hospiuiiiries. ter (pielque adoucissement; mais, ayant con- ,i'. [ 1740] icommodilé .c succès fl( la comni li- ts, endurées la sœur de npagues, et ids services )ur prévenir éprouver le dières firent jardinier un tenir lieu au enl fait réla- elles étaient l'appeler des t si à r étroit , is une extré- erie ; ce qui ence aux no- soin du linge ■ée à niùtel- e virent cou- la profession connaissai; à ip d'y nppor- ayanl cou- n'ii. [1741] gCATlUÈME l'AUTIE. — liUAliTRE 111. :247 sommé en diverses autres bonnes œuvres tous les Ellos (li''m;uiilont fonds (fu' il avait aiiporlés en Canada, il ne put un srconrs ;iu iniiii>tn:' . leur olfrir. en ténioiunaye de sa bonne volonté, , ''"' avant son retour en France, (pie sa montre d'or i^^'^o^i^''^''^- et la pomme de sa canne, (ju'il vendit, et dont il leur do i.a le prix. Sun successeur. M. de TAuberivière . ([ui . avant son déjiart de France , avait pris la résolution de les aider dès ((ii'il serait sur les lieux , mourut pres((ue en arrivant en Canada (I). Se voyant donc dépourvues de (i) Addition toute ressource et dans la nécessite de contracter des imintn- /ières, de nouvelles dettes, elles adressèrent . en I7il . un mémoire à l'intendant pour (pi'il voulût bien s'intéresser en leur laveur auprès du roi : u Lrs « religieuses liospitalières. disent -elles, n'ont « pas été en état, apri's leur second incendie, « de faire aucune ré[>ai'atiou à leurs terres, « i-'raniies ei clôtures, ni d'y entretenir des « animaux ; en sorte ({ue, lors du troisième in- « cendie, en 17;ri. à peine restait -il quatre (( liœufs et tr(»is vacbos s ir chacune de ces « fermes, l-llles ont été obligées de s'endetter (i pour acheter des animaux, afin de rétal>lir les « métairies l't de les mettre en état de fournir .. dans trois ou quatre ans la majeure partie des « viandes nécessaires à l'Ilôtel-Dieu. Ce; t ce « qui a occasionné on partie un excédant de y\ ir* \i \ ri ! j !i 1 p f II. ( I i^ 2i8 iiisToim; m, l'iiôti;i,-imi;i . [1"4I] « fU'ponscs sui' la rorello ; ol il fainlrn '(^ ronli- « micr oncuic juMidanf iruisuii (juafre :;i'S. snus « quoi l'on jirrdiait itut lo. fniitdosftMvauY l'jiits « par lo passo. I.c rt'lal»!I>>oiiioiit des sallos a « pni'oillenienl caiisr ces dépoiistîs. Gel excédant « sérail même liien plus considérable , si lesreli- « gieuses n'élevaient à rilùlel-Dien (pianlilé de « volailles, si elles ne fal)ri((iiaienl elles-mêmes, « avec de mauvaises i^raisses, le savon néces- « saire aux lessives, el si elles n'avaient eulin la « ressource de leur jardin ])Our se ])rocurer des « fruits et des légumes. Celte année , la dépense « excédera de 3,000 livres le produit ordinaire « de la recette ; ce (jui les met hors d'état de « l'aire aucun achat de meubles el de provisions. « Elles espèrent doiu; ,pic M. rintendant voudra (c bien supplier Sa Majesté de leur accorder {\) Arcfiives « quehpie gralilu'ation ( 1 ). « L'année suivante, f/i' In marine , , , , . , , tnéniiiirr sur SUT la deuiiuide dc ce magistrat et du gouverneur l'clfit pre'sr/if /ri, drs pnuvrr.^ fféueral , le roi accorda un Uduveau secours de fie rmtei - ^ Dieu. MM. 3,000 livres, afin (te met Ire les filles de Saint- iosepli en élat de pourvoir par portion égale au i'élablisscment de leur monastère et à celui du bâtiment des malades. ïl ne devait donc rester aux hospitalières que 1,500 livres, somme l)ieii insufFisante pour achever la rei^onslruction de leur couvent. Leaouvernearet rintendant fiieni [îTil] i h conli- ivaii.v l.iils ?s salles il it exoL'(l;iiil si Icsrcli- |iianlilé de l'S-mèmes, ^m:»!! néces- iiit eiiliii la ociirer des la dépense t ordinaire ^ d'étal de provisions. ;uit voudi'a L' accorder 3 suivante, onverneur secours de de Sainl- !ft »n égal<' au à celui du lonc rester )nime lûen uction de tant lireul [ITi-i] (jiATiUKME rA.rru:. — ciiAriïiti': m. i> i!) 17'. .vVI. .-l'coruunic- lir:i ,>o,rr , , , V '/'/ roi il MM. ces (1). )/r lirinihiir- nni'i i-f li'i' - Ce (lui allli.ueait ,saiU»n.' les liosnilali' res. ililé de la rétablir, elles résolurent d'adresser à DiKU d'instantes su[t[»licati(»ns, alin qu'il daignât iuspirei' à quehpi'uii le dcissein de cett*; bonne œuvre. Dans celte vue , elles passèrent neuf jours en jeûnes et eu prières, s'eflnrcant d(( mettre dans leurs intérêts la sainte Vierge , saint .lose[)li , saint Augustin et saint Anidine de Padoue. a Le « lendemain de cette neuvairu', rajjporte l'une u d'elles, un saint missionnaire (pii passait pour « être très-pauvre, et que nos sœurs nt^ connais- « saient point du Irmt, dema/ida à jiarler à la « supérieure, et lui dit «pi'il était pénéiré de <( douleur en V(»yant cjue la maison deD'Fc était <( altandonnée, et que personne ne pensaj^ à la « faire rebâtir, 11 ajouta (|u'il aurait voulu être « en état de se charger seul de cette sainte « entreprise, mais qu'il donn;dt ce qu'il avait « épargné sur ses besoins. Il lui remit à l'instant 'I !'. 1 L •\ \ i IM i ( ): I' . j 2.jO iiisTOiui'; iiL L iiuTEL-iiii;i;. [I7U « 2,000 livres entre les mains , lui rocommnii- « dani le secret, ([u'ellc garda Jusqu'à ce que « lui-même se lui déclaré, pour de l)onnes rai- « sons. » j.e missionnaire dont on parle ici était un prêtre du séminaire de Saint-Sulpice, M. Pierre Le Sueur de Vauvilh'z , né au village de ce nuu] . an di(u5se d'Amiens, et (|ui avait été envoyé à Jelie^strm- Vdlemarie par M. Leschassier, en 1710(1). Ou CnnipnlnirJ'r ^'ntrcprit aussitùl la reconstruction de l'église, et en même temps on lit dans la vule et dans les environs des qu(Mes, dont le produit permit de pousser l'ouvrage sans interruption, depuis le 3 mai de cette année 17i2 jusqu'à son entier achèvement. On fut obligé de démolir toutes les aîiciennes murailles ; et la bâtisse fut néanmoins achevée dès le mois d'août suivant ; mais on n(3 put encore la livrer au culte divin, l^'année sui- vante, la veille de Sainte-Anne, on bénit la cli iche destinée à la nouvelle église. Le pa'Tainfut M. de Noyelle , et la marraine M"" Itobert , qui la nom- mèrent Marie - Joseph . Enfin, le 12 du mois d'août 1744, l'église étant entièrement terminée, on en fit la bénédiction solennelle, à laquelle se trouva présent tout le clergé ; et immédiatemeul après on y chanta la grand' messe pour la pre- mière fois. Ce fut une douce consolation pour les hospitalières de pouvoir faire dans ce lieu toutes 1744. L17U1 ocnmmnn- u'à ce que )nnncs rai- 'le ici élait , M. Piorro ic ce nom , \ envoyé à 10(1). On ^é,^■lise, et U dans les permit de depnis le son entier tontes les néanmoins nais on ne; :mnée sui- it la cloche nfiitM. de ni la nom- 1 dn mois t terminée, laquelle se idiatemeni >nr la pre- m ponr les lieu toutes 1744] nuATiUK.Mi; l'.viiTiE. — ciiArmu': m. -251 les cérémonies marquées par leur vh^Xo . avan- tage dont elles étaient privées depuis dix ans . et de voir les fidèles rré([uenler assidûment cette église, comme ils avaient l'ait avant l'incen- die (I). Après Tachèvement de leurs bàlimenls et de leur église , les fdles de Saint -Joseph hn-ent sou- misesà de nouvelles épreuves. Celle année 17ii, au mois de janvier, il parut une comète, et on sentit durant tout ce mois (h?s secousses de trem- l)]emeut de terre. Kn juin, une seconde secousse se lit sentir près de la ville, et entin une troisième dans la ville même, au mois de juillet. Celle-ci l'ut accompagnée de tonnerres épouvantal)l(\s , qui ahattirent des maisons et tuèrent plusieurs personnes. On ne mancjua pas d'atlrihuer tous ces funestes accidents à riulluence de la comète ; et ce qui dut contirmer le peuple dans ce préjugé, c'est que la récohe suivante fut prescpie nulle , en sorte (jii'un grand nomhre d'habilanls passèrent une partie de l'année sans ])ain . et furent oldigés de se nourrir d'herlies et de racines ; les filles de Saint -.loseph se vireni elles-mêmes condamnées à celle diu'e nécessité. A la famine se joignit une maladie pestilenli<'lle qui fit d'alfreux ravages dans tout le pays. FJle se déclarail par des fris- sons accompagnés de màUX de tète accablant s, (1) Arrhivcfi dcx linspifn- /ii'ri'< (II' In Fli'' lii'.AI'rrf/i' /u\tiiri e oxtrc'- ! , et Jt's ns leurs de force liés. Les Inentùt ent (Mre 11. Aussi dans la it coula- uses ([ui ne seule idemain makules d'ex pri- ait celle artie de , tau- iit pour s. Elles ce fléau Louise IX aus, •ancoise ois ans ; ue Du- I ITio] gr.vTiuÈMK p.vutie. — ciiamtiii: mi. 253 Ituisson, qu: était du même Aue. Le I ii du même mois mourui la sœur Mar.uiierile .M(tuliij;uy , Aiiée de ({u.'U'ante-cinq ans; et le 2i) avril, la sœur Clémence Quénel , à l'Age de soixanle-ciuq ans , la Irente-deuxiemc année depuis son enhée eu religion (I). Les seize religieuses cpii écliappc-renl (|) cotnlo- h la rii-nieur di; cette contagion eurent une très- 'InluleJ' h>u>î- longue convalescence. La maladie régna six mois '/'•'•v ,/ ViiU'- tnuriu, dans leur communauté, et coiilinua ses ravages pendant trois ans dans la ville et dans les cotes. Lnfin, outre les malheurs de la lamine et de la conlagion , on eut encore à endurer les désastres de la guerre ; car cette même aniiéi! 1 7 iii eureiil lieu la première prise de Louisbourg par les An- glais, et d'autres faits d'armes (pie nous ne raconterons pas dans cet ouvrage. Nous ne pour- rons cependant nous dispenser de dire un mot de la guerre de sept ans qui succéda à la précé- dente , afin de l'aire connaître la part que les tilles (q) AddUnm de Saint- Joseph eurent a i»orter de cette calamité des /m/nta- ^ ^ /ièr(js (la Vil- publique (2). IcnniHe. 1( 1 1 :i h m r N 2:>i llLSTulllK lu: I, lloTKL-MEIJ. [17:.:,] CINOl l^^MK PAKTIE. lŒFl'lS LA CONgiKTK Kl' CANADA PAR LES ANGLAIS jusqu'à nus JOUIIS. il m cnAPiTHK i»ui:mii:m. . I m; h ! J CONQIÉTE Dr CANADA.— ETAT DKS KIt.I.ES DR SAINT-JOSKI'II DANS LES PiltMII ItS TKMPS DE LA DOMINATION ANULAIbK. 175S. Diiniiit les L'VL'iU'menls de la ^nicrrc de sept OuMititi' ans, on envoya de tons côtés des détachements extr,'ioiiliii;iiic . , • t \ i (le Hessi's polir la conservation des postes situes dans les soijrnés varies environs de iMontréal , et aussi iiour la con- liosiiitalièi'cs. tin nation de rélablisseinenl de la Belle- lUvière. Ce dernier poste lïit le tombeau d'un urand nombre de braves Canadiens, qui périrent soit par les armes , soit par la grande misère à la- quelle ils se voyaient condamnés, manquant de vivres et étant en proie à des maladies ellroya- bles. L'iiôlel-liieu de Villemaiie l'ut liientùt rempli de malades et de blessés. Le vaisseau le Léopard, qui se trouva inl'erté d'un air pesti- lentiel, communiqua la contagion aux soidats. et par eux à toute la ville. Le nombre des ma- [17. M ANCLAIS t-joski'ii ;laI!>k. ?e de sept uheniL'uls s dans lus ir kl con- u-Uiviî'i'L'. un urand rirent soit isère à la- nquant de s eil'ntya- Lil ])ienlùt L' vaisseau i air pesli- >: soldats, des nia- |l /.).> (;i\(jrn;.MK I'aktik. — ciiai'ITIii; i. iKK ];ides devint al(»rs si exlradi-dinaiic, que les fdles de SainI -Joseph, ne jKtuvantles recevoir dans leurs salles, et voulant rejH'udanl leur pr.idi- guer h t(»us leurs cliaritahles soins, siMh'Icruii- nèrent enlin h les placer dans leuré.i^iise , malgré la répugnance ([u'elles avaient à pren<1re ce parti (1). Ils y passèrent t(»ut Télé; mais connue {\) Afi.iition .., . • \ i 1 1 • ""'"^ Annules il élan cnnlraire a Ja luudcuiîe (w les y laisser tirs fiosfuta- l'hiver, où ils seraient lunrlsde l'roid. et cpie /''maiie. d'ailleurs la quantité des hiessés devenait tou- jours plus considérable, les religi«îuses leur cédèrent leur propre dortoir, doid elles lireiil abattre toutes les cloisons, el oii elles mirent nue centaine de lits. Cet état de choses ne pouvait durer longtemps sans mettre en danger la santé de ces charitables filles. Le gouverneur et l'in- feiidant firent donc construire, sur les instances de M. de Pontbriant, évé([ue de Québec, deux nouvelles salles en char j)ente dans le jardin de rHùtel-Dieu. M. de Vaudreuil , gouverneur gé- néral, écrivait au ministre le 22 octobre 17i)() : nso. <( Les dames religieuses de l'Hôtel -Dieu de (( M( »ntréal furent obligées , à la lin de rautomne « dernier, de céder leur dortoir aux malades. (( Actuellement leur église sert de salle à ces « derniers, ce qui a obligé M. Bigot (intendant) « à l'aire faire à peu de frais deux nouvelles 11 > . ' IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) /. 4ij ^^ ^ /A,. "^ 1.0 M mm ^ 1^ IM M 1.8 1.25 1.4 1.6 .4 6" - ► V} ^9 /a 'c^l ^a ^^ o / M # %' Photographie Sciences Corporation 4% ^> c\ V \ *% V >^ % n? '^b :^^^ 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14580 (716) 872-4503 o .' \ 2r)C HTSTOIRE HE l/lluTEI,- HIKC iTr.G] H 1 \'^ « sall'.^s ; et jusqu'à ce qu'elles soient finies l'é- « glise de ces religieuses continuera de servir ;\ « loger les malades e1 les Liesses. J'espère , Mon- (( seigneur, que vous voudrez bien l'aire agréer (( cette dépense au roi, attendu qu'elle est aussi « utile qu'indispensable. Le zèle de monsieur « l'évèque vous est connu. Ce prélat est infali- « gable : il va plusieurs fois par jour visiter les (« hôpitaux, ce qu'il taisait surtout pend;uit (ju'ils « étaient occupés par les malades débarqués « du Léopard. Leur maladie était contagieuse, « et il a grandement couru risque d'en être « atteint. Il a fait un voyage exprès à Montréal « pour presser les ouvriers employés îi bâtir « les deux salles de l'Ilôlel-Dieu. Il était la plu- « part du temps sur le lieu du travail. Il soulage « d'ailleurs les pauvres, et, je puis dire, beau- « coup plus que ses revenus ne le lui permettent , « eu égard aux dépenses qu'il est obligé de « faire pour vivre convenablement à son état. « Enfin, Monseigneur, sa piété pour tout ce qui M^^'!/f^Vau- " concerne la religion et son zèle pour le ser- octobré\i'J'!' « "^'i^'G du roi sont inexprimables (1). » II. Malgré la ctmimodité crue procurèrent ces deux L'Hôlcl - Dieu ° ^ ^ est inosorvé nouvelles salles, le nombre des malades et des d un nouvt'l ' incendie. l)lessés devint si considérable , qu'on se vit contraint de rapprocher les lits, ce qui, joint [I7r;c] mi finies l'é- a de servir h espère , Mon- i faire agréer elle est aussi de monsieur lat est infati- tur visiter les endant qu'ils !S débarqués contagieuse, Lie d'en être s à Montréal oyés à bâtir l était la plu- ^1. Il soulage dire, beaii- permettent , ;t obligé de à son état, r tout ce qui pour le ser- » ent ces deux ilades et des n'on se vit e qui, joint [1737] CINQUIÈME PARTIE. — CIIAIITUE I. 257 à la diversité des maladies, occasionna une sorte de fièvre maligne dont un grand nombre furent attaqués. Elle était si violente, qu'en quatre ou cinq jours elle conduisait les malades au tom- beau. Les hospitalières en furent elles-mêmes atteintes. La sœur Charlotte de Lantagnac y suc- comba la première , et mourut le 1 G novembre de cette année 1750, âgée de vingt -huit ans. La sœur Marie Coulon, âgée de trente -deux ans, la suivit au tombeau le 5 décembre. La sœur Louise d'Aguille , qui exerçait la charge de dé- positaire, mourut deux jours après, à l'âge de trente -neuf ans ; et la sœur Charlotte le Page de Saint -François décéda le 21 décembre , à l'âge de vingt -neuf ans. Juscju'ici nousn'avons eu presque a raconter dans cet ouvrage qu'une suite non interrompue d'épreuves auxquelles la divine Providence se plaisait à mettre les filles de Saint- Joseph pour les établir de plus en plus dans la vie parfaite. A peine l'épidémie dont nous par- lons eut -elle cessé, qu'au mois de janvier de l'année suivante 1757, vers les cinq heures du soir, elles entendirent tout à coup ce cri d'a- larme : Au feu ! Elles courent aussitôt pour savoir où est l'incendie ; et levant les yeux elles voient les flammes sortir par les croisées de la maison d'un de leurs voisins, et se jeter avec violence 11. 17 1757. lii 11 \ t M: :i < \ 25H iiisTuiiii'; hh i. uoti;l-i»ii:i'. [ I7:)7 »■ ,)' 11 i) ■ ! sur la coiiYerluii' de leur (''glisc. Inronfinent oHi's s'eiiipi'Cssi'i'Oiit de Iraiisporlei' Utiis leurs meubles dans leur jardin el daus leur Cdur ; elles lireul même tant de diligence, et portèrent si loin les jd'écautious, qu'elles enlevèrent tous les etlèis du dortoir. Après les trois incendies qu'elles avaient essujY's, on conçoit quelle devait èlre leur frayeur en se vciyant sur le point de se trouver de nouveau sans meubles, sans bardes et sans mais(»u. IHusieurs des religieuses sorties dans le jardin croyaient ([ue la maison était déjà toute en feu; et comme d'juitres les assuraient c{ue Dieu l'avait préservée de ce désastre malgré le péril qu'elle avait couru, les premières attri- buaient cette confiance à un dérangement d'esprit occasionné par l'elfroi. Durant ce temps, tous les voisins, saisis de crainte pour eux-mêmes, transportèrent leurs meubles dans l'enclos des religieuses, ce qui tut cause cj[u'ûn en ouvrit la clôture de pieux en plusieurs endroits. Enlin , après ces cruelles alarmes, toutes reconnurent que l'Hotel-Dieu avait été préservé, et leur juste frayeur se cbangea en sentiments d'action de grâces. Elles restèrent donc dans leur maison : et comme il n'y avait plus ô^ meubles au dor- toir, elles furent contraintes de passer la nuit sur le plancliev. Le lendemain elles se mirent en [i":)7| Dutinent elles L'urs meuljli's ; elles liiHîul 'lit si loin les »iis les etleis (.lies qu'elles e (levait è'Ire jxtiiit (le se , sans liardes iciises S(jrties îon (5tait dé'yd les assuraieiii sastre iiialgi'tj ïmières attri- iment d'esprit temps, tous eux-m(!'mes . Fenclos des en ouvrit la roils. I^nlin , reconnurent et leur juste d'action d(^ eur maison; diles au dor- asser la nuit se mirent en [ 17'>8] ciN'oriKMi; I'autii; I.IIAI'ITIU: I, 2 MO devoir de ti'ansjMirler de nouveau leurs etl'els, conlondus avec ceux de h iiis voisins. Klles ne t.irdèrent pas de s'a])ei'ceviiir ([u'à la laveur du désordre et de la conlusion in(jvilaltle dans une telle extrémité, dvs personnes (pii s'étaient in- tiddiiites dans leur eu((Miite leur avaient enlevé ])eaiicoui> d'objets; mais elles se consolf'rent ais(jnu'nt de cette perte en se voyant toujours en jiossession de leur maison. Toutel'ois la joie qu'elles éprouvaient d'avoir écliaj)pé à un danger si imminent l'ut l»ient(jl troublée par une nou- velle ailliction. Avjnit le printemps de cett(! même année, il survint dans l'Ilôtel-Dieu des lièvres contagieuses (jui se communiquèrent à une partie de la communauté des sœurs et mirent de nouveau leur vie en danger. Diei' , (pii les destinait à porter de nouvelles épreuves, voulut cependant (Tu'elles résistassent toutes à ce llé.ui, "."'' -'""'.'/''^' qui ne lit aucunt? victime i»armi elles 1). iiT,?,,','',' ^ "'' L'année suivante 1758, la victoire remportée itjh. à Carillon par les armes l'rani'aises fournit à ces conduite religi( uses de nouvelles occasions d'exercer d,. viii.iiuiOo leur (diarité enve^'s les blessés et les m;dades, ii victoire (lu C;iiilloii. dont leur Hi!itel-Dieu se trouva bient(.M rempli. Cette victoire faisait espérer avec fondement des jours prospères pour le Canada (2). On en rendit (2) Arrhives ^, , , ,, . , , . t/f /il marine, a UiEr de solennelles actions de grâces. Mais, au 1738. i'i I 1, i 200 HISTOIISK Ht; l IluTKL-DlEU. [I7r,8] li I ) J* (1) Archives (lu sémiimire de Villema- rie, 1758, 5f/'- mon du 23 juillet. lien (le mcrilcr du Ciel de nouvelles faveurs par une vie chrétienne , la plupart, comme s'ils n'eussent eu plus rien à craindre, s'abandon- nèrent à la joie jusqu'à se livrer à des diver- tissements criminels. L'un des ecclésiastiques du séminaire de Yillemarie, prêchant peu après dans l'église paroissiale, ne put s'empêcher de faire appréhender au peuple que Dieu ne les traitât dans toute sa rigueur. « Craignons, mes « frères, leur dit-il, que celte victoire, dont « vous vous êtes rendus indignes par votre con- (( duite , ne soit la dernière que le Seignel'r vous « accorde , si vous n'en usez pas chrétiennemcu I . « Craignez qu'il ne se serve de nos ennemis « mômes pour nous humilier et nous perdre , « si nous refusons de nous convertir. Désarmons (( son bras par notre pénitence ; tâchons de flé- <( chir sa colère par nos larmes ; observons ses « lois et ses commandements, et servons-le « avec toute la fidélité dont nous sommes capa- (( blés (1). » Loin de se conformer à des invitations si sages , les citoyens de Yillemarie, pendant l'hiver qui suivit, continuèrent à marcher dans leurs voies. Jamais on ne vit plus de luxe dans les babils, malgré la misère du temps ; jamais plus de fraudes, plus d'injustices, plus de scandales. es faveurs par , comme s'ils ■e, s'abandou- L' à des diver- lésiastiqiies du :int peu après s'emp(''clier de le Dieu ne les j'aignons, mes victuire, dont par votre eon- ! Seignfxr vous irétiennemeu 1 . î nos ennemis . nous perdre , tir. Désarmons tâchons de llé- observons ses et servons-le sommes capa- ations si sages , mt l'hiver (]ui ins leurs voies, ms les babils, amais plus de de scandales. IT.M)] ciNgciiiMi': rAiiTu:. — (ii.vriTiŒ i. -2GI Au printemps de 1750, le prédicattiur déjà cilé , itsh, de di prt^'chant fie nouvi en ces termes : « Au lieu de nous repentir de nos « anciens péchés , nous en comm(}ttons tous les « jours de nouveaux, et nous nous obstinons « à persévérer d(ms nos désordres. Parce fjun « vous m'avez abandonné, dit le Seigneih, le « glaive ne sortira point de vos maisons. Les u deux ne répandront plus sur vous leurs sain- M laircs influences; la terre, maudite dans votre « péché, ne sera plus qu'une terre stérile et in- « grate. Ne nous en prenons donc qu'à nous- « mêmes dans les calamités qui nous afiligent. « Ce sont nos péchés qui ont allumé le feu de la « guerre, qui ont distillé parmi nous le venin a des maladies contagieuses qui ont enlevé à « cette colonie tant de bons habitants, et aux « troupes tant de généreux défenseurs de la « patrie. Ce sont nos péchés qui ont causé parmi c( nous cette disette générale qui nous réduit à « la misère oîi nous nous voyons ; et le comble « de notre malheur, c'est que dans notre attlic- « tion nous ne pensons point à revenir à DiEi' , et « qu'au lieu de l'apaiser par une sincère et véri- « table pénitence , nous l'irritons tous les jours « par de nouvelles prévarications. Vous vous « effrayez, et peut-être trop, à la vue du danger '|| I i il U\ \ ^ I; * \ '(• li -2(1-2 iiisTuiiii'; m; i, iinTi;i.-iiii;i-, [I7()0 « qui vous mona('(\ Voiisf rrniunoz do lonilicr « (Milro les iiKiiiis d'un ciiiii'uii puissant , cl vous « 110 ponsoz pas ([iio vdiis ries voiis-iiirmos vos « plnscriiols ciinciiiis. lesarlisansdo V(»s propres « maux. Vous èles (i'an([iiilles sur ce ([ui devi'ait « «''Ire le plus jiisie siijel de vus crainles el de « vos alarmes. \'uus pleurez sur vos misères et (( sur vos malheurs, el vous ne pleurez |)as vos « péchés, ({ui vous les allireiil. Allez, alli'z à u la source du mal, ôlez riiii(piilé du miliiui « de vous, l'ailcs cesser vos désordres, {mfvr '< mahim de mcdin fui. N'avez-vous ])as lieu do « craindre ([ue le Skicnki'h ne vous livre aussi « vous-mêmes enire les mains de vos ennemis , '( qu'il ne vous lasse soull'rir de leur pari les „> ■ ,. « i»lus durs Iraitemenis. et «lu'il ne se venue {\) A II •far es i i t5 '/" '^v'illlwZ " l'^ii' ^*'iii'^ mains de loules les oiïenses «pi'il a )l' mnwtmnii « reçtics el «pi'ii recoil encore tous les jonrs de pithlir le 6 / , \ » mni 1739. « voIrc part (I) : » 17110. [)^.ii après, la ville de Qnéhec tomha en ellet viiicin.nic an pouvoir des Anolais, el l'année snivanle, 1 7(iO, liasse ' ■ au iM.iiyoir ViUemaric fut cnvirf>nnéc lout à coup par Tar- des Au.uiais. ■'- *■ d('^'si*T\n\\rv^t ^"^'*^ ^'^ 1'^"^ rormidal)le qu'on eût jamais vue eu huspiuiiiScs. Amérique. On sait que ie dénoiimenl de celle guerre lit p;isser le Canada sous la puissance l»rilanni([ue, par la capitulation de Montréal, le 8 seplemhre de la même année. L'entrée des M' i. I k u m [17001 / <](' (oinlici' saiil , cl vous s-iiirin(\s vos (' vos |iro])i'('s I' (|iii (Irvi'.iil ■.'tilllcs cl (Ic! •s luisiMvs cl iii'cz ]»as vos vllcz. al le/, à !<' nses (juMl a les jours (le :îil>a eu ell'et vaule, I 7(i(l, 'iip [»ar Far- inais vue eu eiil de celle a puissance lloniréal. le feutrée des I7«() ciNXtiiKMK l'AiiTii;. i;irvirriii: i 203 Anglais dans la ville et la [»ers[ie(live de l'aveuir alarinei'cnt les religienscs liospilalici-es au delà (le lout ce qu'on |)eul dii'c. Leur soi'l lui cepen- dant l)ieu meilleur (prellcs ne l'avaient attendu. Mlles en écrivaient en ces termes à leurs s(eius dt! France: « (JucI coup pour nos chères sieurs ! « Mais I) 11' r ne les ahaudonua ]»as. S'il uc clian- « ^ea pas les Au.uiais. du moius il les ad(Uicit « en noire faveur; car li' ucnéral , (''tant cuiré « dans la \ille avec ses troupes, voulut l)icn fifii/. « ont eus des malades auiilais, leur envoie une « couple de cents gros écus avec deux douzaines (( de vin de ALidère. ('-e ne sont (pie des arrlies « du l)ien (|ue je veux à une société aussi respec- '( table que celle du monastère de Sainl-.losepli de « ril(jtel-Dieu de Montréal, (pii peut compler » de la part de la nation l)rilanni( jue sur la même (/i^ii^i'/t'/V,;^ « protection dont ce ajout S(Uis la dommahou marie, kttrr « tran(;;aise (i'). » Les assurances étaient aussi hm ituu. 1 l / !• i I ; , I ( 1 r ' I i q> 201 JlfSTOII\K TtK I. lIOTF.I.-ItfFI- li'Oll 17P)l. V. Kprcuvos ([uc 1rs maitros (lu jiays. sin('('ros de la pari de M. Aiiiliersl qu'elles furent agréables aux filles de Saint-.losep]i. Durant h\ court espace de temps qu'il s/'inurna à VilltMTia- rie, l'ordre fut mainteiui partout, et, le gén('»ral s'efforça nièinc! de se rendre agréable aux parti- culiers en les obligeant en tout ce cjui dépendait de lui. Mais les clioses cbangtrent l)ien de face après son départ. D'abord les Anglais avaient résolu lins'pitaiit ros de faire leurs pi'écbes dans l'éulise parftissiale ; ."lulurfiit ^ fil' dp's\o\n'oaux ^'** ^^ virent cependant contraints de renoncer h ce projet, devant l'opposition universelle du peuple et du clergé ; et apriî'S plusieurs délibéra- tions, ils conclurent de s'asseml)ler dans l'église de l'Hôtel-Dicu , pour y faire le précbe et la cène. Cette résolution, à laquelle elles furent con- traintes de céder, jeta les fdles de Saint-Joseph dans la plus profonde et la pUis amère désola- tion ; leur douleur n'eut même plus de boi-nes lorsqu'elles virent des soldats anglais en qui le métier des armes avait éteint tout reste de pu- deur, porter le fanatisme pour leur secte jusqu'à commettre les impiétés et les profanations les plus révoltantes dans ce lieu, en haine de la reli- gion catholique. Knfin, pour nous servir des paroles de l'Kcriture, elles furent condamnées à Aoir l'abomination de la désolation dans la [ITfil] .'olU'S furent . Durant le i à Villcm.'i- i le génér.il le aux parti- ni clL'pendaii le face après aient résolu paroissiale ; de renoncer liverselle du ursdélihéra- dans lYglise lie et la cène, furent con- Saint-Joseph mère désola- is de hoi'nes ais en qui le reste de pu- secte jusqu'à 'anations les le de la reli- s servir des condamnées ion dans la 1701 <;iNQriKMi', r.vnTn:. (■.lIAriTItK I. 36S maison de Saint-Joseph : car les oificiers du gou- \ (ornement hrilannirue y envoyèrent , pf>ur l'as- sistance des malades anglais, un moine apostat (pii depuis la conquête du pays donna les plus grands scandales. Ce religieux sacrilège, qui peu d'années auparavant avait célébré les saints mystères et annoncé la paroles de Diku dans cette môme église , fut ])our elles un fléau plus funeste que la guerre, la famine, la contagion (ît la con- (piéte du pays. Elles avaient la douleur de le xoiY fréquemment dans leurs salles aWvv auprès I des malades hérétiques pour y blasphémer contre la religion et y tourner en ridicule les sacre- ments et les mystères. Il osait bien s'approcher de ces malades portant dans ses mains un pot de graisse dégoûtante, pour leur donner, disait-il, la sainte extrême -onction. A tous ces discours si impies il n'était pas permis aux hospitalières de répondre ; et tout ce qu'elles pouvaient faire , c'était de gémir devant Dieu et de s' affliger en secret (1). L'espérance dont elles s'étaient flattées /jn 4/,,,,^ d'être délivrées de leurs nouveaux maîtres par /,£''m//«r- le traité de paix qui devait être conclu entre la France et l'Angleterre les soutenait dans leur extrême affliction. Mais quelle ne fut pas leur douleur lorscju'elles apprirent que par ce traité le Canada avait été cédé pour toujours à la puis- quahles, rfc. i \i ^ I M r \ 2(i(; III^TOIIU, \A. I. ll()THr,-|ilKr [1701 )' )'• s.iiicc l»iil.'imii(|ii(' ! l/('(;il <\\\ se Inmv.iil alois l;i rcliyidu ne pduv.'iil «Mi'«^ [»liis al.irmanl. M. de Poiilln'iaiil , qui s't'Iail rt-tiri' .'iii séniiiiairc) dr Villciiiarii' apivs la ruiiKMh! (jik'Im'c. n'avait pu siii'\ ivre i\ un W\ dt'saslre, cl le; siégf de (jut'lx'f se IrouvanI sans paslcur, tous les fidMes crai- ^naicut de vK LUOTKL-DIKL'. [1703] hi 1 il'i ' il \r fie. « que dis-jc ! de l'unique soutien de celle mai- « son, après DiFr. Dans la pénible situation où (( nous nous trouvons, il nous eût été bien avan- « tageux de le conserver. Le bon Dieu nous en « prive, pour nous faire comprendre sans doute « que lui seul sulfit. C'est ce que nous avons « éprouvé dans toutes nos peines et nos dis- « grâces; puisse-t-il encore, ce Dieu de bonté, « nous soutenir dans celle-ci, qui nous est « d'autant plus sensible , qu'elle attaque notre « sainte religion. Priez, priez pour des sœurs « qui donneront plutôt leur vie que de manquer « à leur foi. » A son départ, M. Montgolfier fut remplacé dans la supériorité de l'Hùtel-Dieu par M. Peigné, l'un des vicaires généraux, et qui (1) Mire (5fait déjà confesseur des religieuses (1). Celui-ci , sii'iirs fie 1(1 Flèrhe.flu 23 juillet 1763. (2) Lettre (lu 23 juillet J763, ibid. res fie Ville- ap^n^g avoir exercé six ans cet emploi, avait él'- marie ■> leurs i a ' remplacé par M. Falcoz (2), né à Saint-Jean de Maurienne , en Savoie , et venu à Villemarie en 1727. Entre autres fonctions qu'il remplit à Montréal , avec une singulière bénédiction , il dirigea les tilles de l'Hùtel-Dicii pendant plus de douze ans, jusqu'à sa mort, arrivée au niois d'avril de cette année 1703, et laissa la répu- tation d'un directeur habile et expérimenté, ïiZrs'^du 17- d'un prédicateur éloquent, et d'un prêtre vrai- fle (3) Catnlo- minatre Villemarie. ment apostoliquo (3). M. Peigné, homme fort Ii7(;3j \o ccife mai- siiuation où té bien avan- DiEU nous en re sans doute s nous avons 3 et nos dis- Eu de bonté, qui nous est attaque notre )ur des sœurs e de manquer ilontgolfier fut Hôtel-Dieu par éraux, et qui s(l). Celui-ci, )loi , avait et.', Saint-Jean de à Villemarie u'il remplit à nédiction , il ndant plus de ivee au Uiois lissa la répu- expérimenté , prêtre vrai- homme fort [1700] CINOUIÈME PAUTU:. — CIlAriTIlE I, 269 studieux, et surtout recom.mandable pour ses connaissances dans la théologie morale, reprit alors la direction des hospitalières, qu'il conserva jusi[u'à l'année 1780, où il mourut (1). Cepen- dant les négociations du clergé canadien auprès de la cour d'Angleterre pour obicnirle maintien de la religion catholique et du siège épiscopal éprouvèrent bien des difficultés, qui causèrent de vives alarmes aux communautés et aux fidèles. On craignait qu'au lieu d'un évoque catholique, le gouvernement n'envoyât dans le Canada qu'un protestant, ce qui fit prendre de nouveau aux filles de Saint-.Ioseph la résolution de passer en France SI ce malheur venait à arriver. Enfin Dieu eut pitié de son peuple. M. Briand, qui, après avoir été secrétaire du dernier évoque de Québec , en était alors grand vicaire , fut sacré pour remplir le siège vacant. Les hospitalières, comblées de joie à cette nou- velle , s'empressèrent d'en informer leurs sœurs de France, par cette lettre, du 20 août 1760 : « Consolez-vous sur notre sort. Celui qui écoute « la préparation des cœurs s'est contenté de la « disposition des nôtres. Il a vu votre charité et « notre détermination à tout sacrifier pour le « servir; et de deux évoques proposés, l'un K catholique et l'autre protestant , il a fait tomber (l) Cntalo- fiiœ (/es rnetii- tri's lie In CoiiifKKjiiip de S(ii/it-Sitlpii.e 1706. VIT. M. Briand est saci'ù évèqiic (le Quélii.'C. — Espéraiico (les (■atholi(iuc'S poiiv le maintien (le la religion. r I ■ I H M k •^ 270 JIISTOIIIK IM', L lluTM(.-I)IE(J. [1700] t > ( 1 .,"!♦ 1 1 « lo choix sur le preniicr. Nous avons donc un « saint pri'lal , qui est arrivé le 28 juin dernier. « Il serait trop long de \ous dire ('ond)ien do « peines et de ('ond)als il a i'allu essuyer poni' <( Fohtenir. Mais enlin nons le possédons, et nos « peines ne nous paraissent pins rien. 11 va « sécher les larmes des bons catholiques, ([ui « son! bien rares aujouririnii dans nos con'n'Jes, a et ([ui soullrenl ])ersécution, mantiuant de se- « cours spirituels. Priez, priez pour la conser- « valion du peu de religion cpii reste dans ce « ])ays. Elle paraît près de s'éteindre : le liber- ce tinage est .à son comble, et il se commet tous « les jours des crimes atroces. Les lemmes « mêmes sem])lent avoir perdu la crainte d(3 « Dieu; ce qui l'ait que les sujets pour notre état « sont bien rares. .Vespère que nous allons être (( mieux , et que la vraie rehgion va refleurir. « Cela arrivera indubitablement, si les projets « de notre bon et respectable évèque peuvent <( réussir. Vous voyez que le bon Hiku a eu pitié (( dj nous, i loliqnes , qui nos cou'i'ées, uu[u;int de se- nnr la conseï'- reste dans ce idie : le liber- 3 commet tons , Les lennnes la crainte d(î )Our notre élat 3US allons ètrr n va refleurir. si les projets rèque peuvent l)u:u a eu pitié ' cette commu- e peines et de [iières,etde la [entes liospita- aversèrenl les pour venir au [17(18] r.iNQUiÈMi: l'AUTu;. — c-iiAi'iïiiK i. 271 « milieu des barbares et des sauvages établir u une colonie de filles de la sainte et paisible u famille de Jésus, Marie, Josepli. Apres tant « de marques de la protection paternelle de Diku « sur nous, j'ai la ferme confiance (pie cette « maison ne sera jamais détruite. Mais si, par « des accidents que Ton ne peut prévoir, elle c( venait à l'être , nous nous rappellerions vfts « procédés généreux , et nous irions d'abord « nous jeter dans les bras de nos clières sœurs « de la Flècbe , puis nous nous disperserions , « suivant l'ordre des supérieures , dans les dill'i'î- (( rentes maisons de notre institut. J'espère que ce « ne sera qu'une idée , qui cependant se serait « réalisée si nous avions eu le ministre protes- « tant pour évéque. La misère est toujours bien « grande dans le pays. Nous n'avons point d'ar- « iient : les vivres et les autres clioses nécessaires « sont d'un prix exorbitant ; mais C(i qui nous <' fait le plus de peine, c'est devoir la déprava- (1) f''- .> .1 l, fi (lu 1708, M. Guy Carleton, lieuienant-gouverneur. gouvcrneu:'. Cette et commandant en chef de la province de Québec , (léfonse ^ ' est révoquée, ftt défense expresse à la supérieure d'admettre au noviciat aucune prétendante qui n'eût au moins trente ans accomplis, et de ne recevoir à la pro- fession aucune fille que sur la permission par écrit signée de lui , ou du commandant en chef {\) Archives pour le roi dans cette province (1). Une pareille deshùspitnlif- res de Ville- délcuse laissait entrevoir des intentions hostiles marie, lettre ira * "^"'^'^^ contre la religion catholique dans les officiers du gouvernement, et on conçoit cjue les lilles de Saint- Joseph devaient être extrêmement affligées d'un pareil coup, qui semblait frapper leur communauté au cœur. Cependant, après avoir laissé gémir ^^es servantes pendant deux ans , Dieu, qui tient en ses mains les cœurs des hommes, fit révoquer la défense dont nous parlons , et , 1770. le 30 du mois de mai 1 770 , le même M. Carleton écrivit à la supérieure , la mère Catherine Martel , la lettre suivante : « Par estime pour vous et pour « la communauté que vous gouvernez , je veux « bien , avant nioa départ de ce pays , révoquer « l'ordre que j'avais donné , le 13 juillet 1 708 , « de ne point recevoir de novices au-dessous de « l'âge de trente ans, et de n'en admettre au- « cune sans en avoir la permission par écrit , et « la présente vous servira de révocation audit ;u. [1770] [il-gouverneui', nce de Québec, 3 d'admettre au n'eût au moins cevoir à la pro- permission par andant en cliet t). l'ne pareille entions hostiles s les oiFiciers du ue les tilles de nement affligées dt frapper leur int, après avoir t deux ans , Dieu, •s des hommes, >us parlons, et, êmeM. Carleton atherine Martel , )Our vous et pour vernez , je veux pays, révoquer 13 juillet 1768, s au-dessous de en admettre au- ion par écrit , et évocation audit [ 1770 CINQUIEME PARTIE. — CllAPITIlE !. 273 « ordre, sans qu'il soit nécessaire de vous la (i.)^''/, « signifier par une autre voie (I). » H'Pf L] .'t d( n autre sujet de juie et de consolation que '''', Dieu ménagea aux. liiles de Saint -Josijpli, cette même année, la centième depuis Tétai 'lissement des vœux solenuels dans leur communauté , ce fut la concession d'une indulgence pléuière en faveur de toutes les personnes qui visiteraient dans l'espace de dix jours l'église de l'Hôtel-Dieu, et prieraient aux fins ordinaires , après s'être approchées du tribunal de la pénitence et avoir reçu la sainte communion. Pour répondre aux intentions du souverain pontife Clément XIII, M. iMontgoUier, supérieur des rehgieuses , et M. Peigné, leur confesseur, voulurent que pen- dant dix jours on fît publiquement les exercices de la retraite dans l'égtise de l'Hùtel-Dieu. Le premier jour, qui fut un mercredi, le dimanche suivant, et le jour de la clôture, le très-saint Sacrement demeura continuellement exposé. M. Montgoliier, qui oiïicia le premier et le der- nier jour, se réserva l'exercice de l'oraison, qu'il faisait tous les matins à haute voix. Vers huit heures, après le chant du Miserere, avait lieu une première prédication , sur les grandes vérités du salut ; cette exhortation était suivie d'un quart d'heure de méditation , et enfin d'un caii- II. 18 /eshos/ntfi/if)- res de Ville- ntdi ilu 1770. ie , /elliff 30 iwii iX. AlUK'O rt'iilt'ii.iire introduction (les VllMiX solennols. •': II: 1. i» îl ^ I 274 IIISTOIUK ItK L HOTEL- MEU [iTTs; \ ' 1 1 Mi' 1771. X. Ci'.'iinfe (le voir It clor^'é cntliolimie s'étoiiiclre eu CauatUi. tique aualogUL' a, sujel ((lU' l'on avait liailr. L'après-midi on faisait une conlérencL'. I.c V. Floquet, Jésuite, iM. Jolivet, curé de la pa- roisse, et M. de Felitçonde, o(;cui>èrent tour à tour la chaire de l'Ilotel-Dieu durant ces exer- ... ,,,.,. cices , (lue l'on termina enfin par le chant so- 'a'v' /!ay£ lennel du Ta Deum, le 14 octobre de cette ■m- Hères (le Vil- /^ i T"ta / i ■\ hmarie. "ée 1770 (1). Il serait diificile le faire connaître en détail toutes les privations que le::^ tilles de Saint-Joso]»li eurent à S(^ull'rir pendant les premières années de la domination britannic[ue, à cause de Fétat de misèi'C extrême où le pays était réduit. Malgré leur pauvreté, elles construisirent cependant , en 177! . du coté de la rue Saint-Paul, une muraille pour leur clôture, qui n'avait été jus([ue alors formée que de pieux. Quatre années plus tard elles firent quelques améliorations à leur réfectoire, et en 1778 elles acquirent au prix de cent écus une horloge qui a servi à la communauté pendant soixante-deux ans. Mais de toutes les privations auxquelles la divine Providence les condamna , la plus affligeante et la plus sensible fut la perspective de se voir dc;- imées prochainement de tout secours spirituel. Dès l'année 1766 elles écrivaient à leurs sœurs de France : « Ce qu'il y a de plus triste . c'i^st 177S. i! . V nvail li'iiilô. h'en»-t'. K<' I'. •é (le la pa- [tèreiit tour à •ant ces i'xer- • le cliani s<>- e de cet le au- lilre en détjiil e Saint-Joseph h'es années de se de l'état 1) /."///r « ([ue depuis si longtemps que nous S(tmmes sans « évèque, on n'a point ordonné de prêtres, et (( il n'est plus permis d'en l'aire venir de France. « Ceux qui y étaient avant notre malheureuse « révolution et qui y sont restés sont exposés à « toutes scjrtes d'insultes. La religion est près de « s'éteindre (I). » Les ecclésiastiques de Saint- Sulpice , qui avaient été jusqu'au nondjre de '//vi/rv' '(/'•' 'Âî quarante avant la concjuète , et dont vingt -huit >,oùt litio. avaient consenti, après cette révolution, à de- meurer en Canada , voyaient leur connnunauté diminuer d'année en année , sans pouvoir ré- parer ces pertes ; en sorte qu'en l'année 1778 ils furent réduits h la nécessité de ne donner plus qu'une seule messe par jour à l'Ilotel-Dieu (2). (i) Archiwi- On la célébrait à six heures et quart , et les reli- ÎS 'de'vii'ie- gieuses achevaient ensidte leur oraison. Les hos- pitalières de Saint-.loseph de la ville d'Avignon, qui entretenaient un commerce de lettres avec leurs sœurs de Villemarie, leur écrivaient le 3 mai 1785 : «Vous aurez sans doute ressenti les « eil'ets de nos prières, si elles ont été trouvées « dignes d'être exaucées; car nous les avons « multipliées pour vous obtenir les secours néces- « saires au ])ien de vos âmes. X(»us avons appris « 3vec beaucoup de joie que vous n'aviez plus « de prêche dans votre église. Contirmez-nous iiKirii' 1785. 11/ ! 1 1 Al i n :'l ils !i ! } (' 270 IIISTOIUF, liK L IlOTEL-ltliaJ. 17S0 (1) Lettre 'Ics/iùspitd/ic- rcsd'Avigno», du 3 mni 1785 ; arrhi- Vf'S (le r Hô- tel - Dieu de Villemurie. (2) Lettre de M. Montgol- finr à M. Le G ni lie, du 5 odohre 1782. (3) Catalo- que des mem- bres de la Compaqnie de Sidnt-Sulpice. 1789. « colto bonne nouvollo loulcs les fois (juc vous « nous écrirez. Nous nous disons quclcjuclois Ic^s i( unes aux autres : — Nos su'urs de Villeni.u'ie M sont dans la pens('e de passer en France, ne « pourrions-nous jias les engager de venir se « retirer chez nous? — Nous serons bien satis- « faites de savoir que la Providence vous ait fait « trouver des confesseurs en remplacement de « ceux qui avaient concouru en leur temps à « soutenir votre vertu dans l'accablement des « calamités qui vous assiègent (1). » Le dernier prêtre français que le séminaire avait pu lournir aux filles de Saint-Joseph était M. Jean-François Robert, né au Dorât, diocèse de Limoges, et qui avait succédé à M. Peigné comme confesseur et chapelain de l'Hôtel-Dieu (2). Il était mort le 23 avril 1784, îigé de cinquante-huit ans (3). Le séminaire s'était chargé jusque alors, par un pur motif de charité, de la conduite spirituelle des religieuses et de celle des pauvres , quoique par le contrat de fondation de riiotel-Dieu les chapelains et confesseurs eussent dû être entre- tenus aux frais de cette maison. Les hospitalières , dans l'extrémité oîi elles voyaient que le sémi- naire était réduit, déclarèrent, par un acte signé d'elles le 31 janvier 1789, qu'il n'était point obligé de leur rendre ces services ; et en même J. [I7S«.) l'fiis que vous [uclciiielois Ips de Villoniario Il France, ne ' de venir se ins l)ien satis- ;e vous ait fait placement de leur temps ù aljlement des . » l.e dernier ait pu fournir Jean- François î Limoges, et me confesseur , Il était mort e-lmil ans (3). alors , par un lite spirituelle vres , quoique lùtel-Dieu les lu être entre- Il ospitalières, ( que le sémi- un acte signé l n'était point ; et en môme ti [1700] CINQUIÈME PARTU:. — CIlAriTRE II. il! temps elles en prirent occasion de réclamer la (D-ircZ/n"* ffCi /lOSItilllfii^- c(mlnuialion de la même charité pour le présent »"? du Viiin. nidi'ir, ili'i'ln- el pour l'avenir (1). '"'"'" '/" ^' ^ ^ ' jiuivier 17S'.). CHAPITIU-: II. I.TAT DK I. iiori:i.-i)ii:v . i:r i;vi;m-siknts ur,MAngiiAni-i:s , UEiMis l'année 171)0 jusqu'à nos julus. Dans l'état affligeant où se trouvait la religion à Villemarie , on avait lieu de craindre que la 1790 I. Kt.it (1(! la communauté des filles de Saint-Joseph ne vînt à communauté s'éteindre iiar mancrue de sujets ; car l'année sui- Saint-Josoph , . en 1790. vante, 1790, les exercices du noviciat cessèrent entièrement . sans qu'on eût même quelque espé- rance fondée de recevoir prochainement aucune postulante. Le noviciat demeura ainsi fermé pen- dant cinq années C(»nsécutives. La communauté des filles de Saint -Jf>seph était cependant com- posée d'excellents sujets, remplis des vertus et du véritable esprit de leur vocation. Voici quelles étaient alors les religieuses qui en occupaient les premières charges. La mère Louise -(iabrielle d'Ailleboust , supérieure , faisait revivre les exemples des premières religieuses de cette maison par son esprit de foi . son union à Dieu , I ■ 1 ^ i i ■ i ■ j ■i I' '278 iiisToiiiK m: \. iioTKi.-itii'X, \VM\ ¥: i'i !. .1» ; t son ImniiliN' iiroldiido, of les .'uilrcs vcrliis quV'llf' i)rati([iia dans sa Idiiijiu! carrii'i'o , ayant ('l(' (li.x-liiiit ans siip('ri('nrr cl \ in.ul-dcnx ans assislanic. I.a S(i" '\\i;ii('an.\ Ditiivillc, (|ni rlail assi;tan(e , savait ^ .ici' l(Uis les i(i'iii's [lar inu! jçrande douiour cl nnc iiaticncc peu tiumnimc. VMe (K'cnpa aussi la place de siqx'rieiire, et le f,''rand dlijct de sa sullicitudc; était suflout de l'aire régner parmi ses lilles la plus étroite clia- l'ité. l.a siEur Dézery, maîtiesse des n(»vices, avait rempli ceticî charge avec un zèle l'ervent t.-l une bénédiction singulière ; on remanjuait en elle une humilité i)roronde , un grand amour pour le silence . et une iidélilé parl'aile aux moindres règles de l'instilut. Son amour pour la vie intérieure ne diminuait en rien la gaielé de son caractère, cjui la rendait aimahle à t(uit le monde et lui attachait Ions les cœurs. Mais ce qui la distinguait surtout , c'était ime dévotion . une confiance vraiment fdiale envers la très- sainte Vierge , son recours el son appui dans les croix qu'elle eut à porter. Elle occupa aussi la charge de supérieure. La sœur Le Pailleur, dépo- sitaire , qui rendit les plus importants services à la communauté , lit admirer en elle une foi vive, ime charité sans bornes, une confiance parfaite au secours de Dieu , et un courage invincible au (f [I71)(>1 uircs vcriiis 'l'iciro, ay.iiit j^l-dcnx ans illc, (pii «'lail 'iii's [»;ir uni! 'Al ('«iiitiiuiiir. làciiri!, v\ le I siii'Ioiit (le 5 élroile cha- lIc'S IKtvicL'S , L'ie rcrvciil et niar([iiail eu ;raiul amoiii' parlailc aii.v anioLii' pour 'ien la gaiclé imahle à tcuit Durs. Mais co ne dévotion , vers la très- ppiii dans les cupa aussi la ulleur, dépo- lis services à une foi vive, ance parfaite nviiicible au [I7U2] ciNguubiK l'AHTii;. — huai nui; ii. '11\) milieu dos plus insuniKtulalilcs dillinillés. Ces vertus parurent siirlitut à l'ocrasidu de la perle ,.^ ,,,^ ^ (M •i'/''''""» (|uo l'llùlel-l)i('iu'i»rou\a i)ar suite de la révetiles sommes, siirtoiil les ca[»ilaux de leurs dots, ([u'elles u'auraieul [>u l'aire valoir aussi avantageusement ' ■J V i !•; Cot(onf»uv('ll(' ne pduv.'iil rire ([in' In'S-.ilIli^'t'.iiilc fioiir li'S lillcs (le S;iiiil-.l(>S('|»li. L.i sn'iir l.i' P.iil- liMir, cliari^n' du Icmpnicl , ne put s'cmptM'Iicr de ressenlii'Iniil ce (pic ('(>lli> iM'rlr.iv.iil (r.-ircalil.iiil : mais clic n'en l'iil |ioiiil altalliic. Sou pi'ciiiicr uiouvcinciil la pdi'la à recourir à Dir.i cl à lui (lemandor sa liimicre cl .s(»ii assislaiicu aliii (\i' Irouvcr (picl(|iic inoycii de iiitiii'i'ir la coiumii- iiaulu. Kllcl'iit assez maitresse d'ellc-inciiie pniii' no donner (Talxinl connaissance à ancnnc de ses sauirs de celle nouvelle, nnicpicineni ]irojH'( à les alllii^'cr. l'Jle évila snilonl d'en parler à la niere d'Ailleltonst , sa sn[)cri(Mn'(» , al(»rs malade , alin de ne pas aggraver son état [tar un si Irisie récit. Knlin, après vingt-quatre lieiu'esdc prières et de réflexions, elle résolut d'étalilir ime hou- langerie dont elle espéra ipie le produit rempla- cerait les revenus qn'on vouait de perdre. Kllc lit appeler M. Amaljle Dézery . l'rère de la religieuse de ce nom dont nous avons parlé, et on qui elle crut voir l'instrument de la divine Providence. Elle lui fit part de la perte que la communauté venait de faire et du projet (|u'elle avait conçu , lui avouant qu'elle n'avaif aucune ressource pour le mettre à exécution, et qu'elle ne savait si ses supérieures, ainsi que la communauté, l'auraient pour agréable. M. Dézery, sincère- \'\)'2 [l7".»-i ciNynr.Mi: i'mitii;. — ciiAiirnr, ii. 2HI 's-allligciiilc l'iii- Le P.iil- 'lll|HM'll('r tic .l'ai (-al)l.'iiil ; NUI jti'cmic'i' )ir.i cl M lui ince aliii de • la cniiiimi- -inr-inc pour uciiiic de ses 'iil ])nt|)r(: à 1 [)arl('r à la lors malade , i' un si Irislo 'L'sdc priî'i'cs ilii' iino liou- luil l'cinpla- •dir. F.li.- lit la religieuse t en ({ui elle Providence. ommunaulé ivait conçu , le ressource le ne savait nimunaulé, y, sincère- •'l.'iMit mil' lioul.'iiiL'i'rii' ildiil ineni dévoué aux (illes de Saiiil-Josepli , eulia dans les \ ues d«' la sti'ur l.e Pailli'ur, et, d«' concert avec son l'rère , M. Jean-liapliNle Dt'zeiy , il olIVil de Idiiiiiir au nionastèri' les snnuues né- cessaires poin- une telle eutre[)i'ise, et de laire mix Ammie» s /iii.s/iila- uièiue les achats de lilé. /nhrs t/r vn- li'iniu ir. Aj>rès uiM^ conversation de ciu([ heures avec m M. Amahle Dé/.ery, l.i sumu- l-el'ailleur sei'ésolut i,,.'iMiii.iir enlin de s'ouvrir de son projet à la nièic d'Aille- h(»ust, sa suix'rij'ure. Klle ne savait cunnuent hn ' w iinwliiit annoncer la triste nouvelle (lu'elle avait reçue, ''liisiiii^i^''''' Klle s'adresse à Dir.c, et, niellaul eu hn sa cou- '"'^l"''''''''"^- fiance, elle se rend à riidirinerieel s\i|>[troche de la supérieure , ([u'elle trouve sur sou lit. « Vous <« voilà hien a])puyée, ma chère mère . ])endant H (jue je rennie ciel et terre, lui dilelle. Je suis « sûre ({ue vous avez demandé imuu' nous des « croix au Si:i(iNi;rH. VA\ hien! vous voilà exau- ce cée. Vous m'avez dit si souvent (ju'une once (i de croix valait mieux qu'un milliduihîjtiaslres <( dans la procure, que je suis toute cttnsolée, « surtout si vous trouvez bon ce ([lie j'ai jirojelé <( pour notre subsistance. » Là-dessus elle lui lit la lettre qu'elle a reçue, et lui dit aussitôt, son projet , en lui rapportant l'entretien qu'elle a eu avec M. Dézery. La mère d'Ailleboust ne put s'empêcher d'être extrêmement sensible à une \ 282 HISTOIIIE Jti: LUOTKL-DIEU. [1702 .1 , 't telle perte. Cependant, pleine de soumission aux ordres de Dieu , qui voulait faire praliquoi' par là à la communauté la pauvreté la plus exacte , elle fit généreusement son sacrifice et se disposa à les faire accepter avec les mêmes sen- timents par toutes ses sœurs. Elle ai)prouva sans peine le dessein de la sœur Le Pailleur, et en fil par! à ses filles, qui, pour attirer sur ce dessein l'assistance divine , demandèrent alors à la supé- rieure qu'on récitât une fois chaque semaine les litanies de la Providence, pratique qui s'est perpétuée depuis. Le supérieur du séminaire , informé de tout par la mèred'Ailleboust , écrivil à l'évéque de Québec pour savoir son avis sur la convenance de cette entreprise. Le prélat accorda sans délai à la communauté la permis- sion de faire cette sorte de commerce, conmie étant le seul moyen qu'elle eût pour subsister. La sœur Le Pailleur prit donc un boulanger, le pourvut d'une certaine quantité de blé , et bientôt elle vendit par jour jusqu'à deux cents pains de six livres. Ne pouvant même sufïire à cette vente, elle se vit contrainte de charger plusieurs personnes dans les faubourgs de distri- buer ces pains, dont le nombre s'élevait, daus certaines saisons, jusqu'à trois cents par jour. On aurait peine à croire tout ce que sou zèle lui \ \ [170-2J c soumission lire pratiquci' vrefé la plus sacrifice et so s mêmes sen- [ippi'ouva sans ileur, et en iil sur ce dessein ilors à la supé- le semaine les que qui s'est lu séminaire . îboust , écrivit r son avis sur ise. Le prélat uté la permis- merce, comme )our subsister. l)Oulanger, le é de blé, et u'à deux cents même suffire à te de cbarger )urgs de distri- s' élevait, dans ents par jour. ue son zèle lui 1798] CINQUIÈMli PAUTU;. — CHAPITR!: H. 283 fit entreprendre pour le succès de sa boulangerie. Obligée le plus souvent de réciter son ftffice en l)arliculier, elle ne Jiuait ((uelquefois qu'à deux (lU trois lieures , restant depuis le matin dans les greniers pour faire mesurer le blé (ju'elle se pro- curait. Elle a l'ail ce connnerce pendant près de trente ans (1). Ses compagnes, toucbées de son zèle infati- gable, voulurent contribuer aussi par le travail de leurs mains au soutien de la communauté. En i 792 elles se mirent à faire des ouvrages de couture pour les personnes du dehors ; elles apprirent à dorer, et exécutèrent un grand nom- bre dVjuvrages en ce genre pour le service du public. Enfin, en 179o , elles commencèrent à fabriquer des cierges, ce qui fut une ressource assez considérable. En l'année 1798, la sœur Le Pailleur procura à l'IIôtel-Dieu une autre branche d'industrie. Le gouvernement britan- nique avait coutume d'envoyer tous les ans pour les troupes du Canada les provisions qui leur étaient nécessaires, comme fleur de farine, lard, beurre, draps, couvertures; et quand ces pro- visions étaient arrivées, on jetait dans le fleuve Saint- Laurent toutes celles qui restaient de f année précédenle , sans doute parce (pie l'on craignait qu'elles ne l'ussent gâtées. Lu ami de (l) Nofirr .<«;• lu mère Lf Pailleur. Ad'lilion aux AiiiKlles (1rs /ins'iiito/ièiT'; (II' Villrinn- rir. IV. Diverses liianclu's (riiuliistrip intioduitis ;'i l'Hotol-Dieii liour lo t';iirr sulisistiT. no.i. 179S. J H , \ . ■ ■ i : r ■l ,1 ^ l .1 Jf M 284 HISTOIRE I»i; L IlOTEL-DIEU. l 17081 l'HcMel-Dieu désirait depuis longtemps de faire tourner au profit des pauvres ces divers objets, et fit part de son projet à la sœur Le Pailleur. Il fit plus , il demanda et obtint des employés du gouvernement que les provisions dont nous par- lons fussent distribuées entre l' Hôtel-Dieu et r Hôpital-Général, ce qui fut, comme on va le voir, d'un grand avantage pour ces deux mai- sons. Seulement on exigeait que les comestibles ne fussent point employés à la nourriture des pauvres ni à celle des religieuses : ce fut pour la sœur Le Pailleur l'occasion d'une nouvelle indus- trie qu'elle procura à l'Hôtel-Dieu. De l'avis de sa supérieure, elle résolut de faire fabriquer du savon avec le lard et le beurre qu'elle recevait ainsi cliaque année. Elle fit faire toutes les usines nécessaires pour cette fabrication , qui eut tout le succès qu'elle s'en était promis. Quant aux draps et aux couvertures, qui étaient de très- bonne cjualité, elle les employait, après quelques lessives, à l'usage des malades et à celui de la communauté. Les officiers du gouvernement con- tinuèrent pendant sept ou huit ans à donner à l'Hôtel-Dieu ces sortes de provisions. Ainsi la sœur Le Pailleur, par son zèle , sa constance et les inventions de sa charité , fut l'instru- ment dont la divine Providence se servit pour [1708 ■rau 1 emps de fairo divers objets, Le Railleur. employés du ont nous par- lotel-Dieu et inie on va le es deux mai- es comestibles lourriture des ce fut pour la ouvelle inclus- i. De Tavis de B falH'iquer du l'elle recevait (utes les usines , qui eut tout is. Quant aux talent de très- iprès quelques t à celui de la ernement con- ans à donner (visions. Ainsi , sa constance , fut l'instru- se servit pour [1708] CINQUIÈME rARTIE. — CHAriTUE II. 28ri V. Qualités t't vertus tle la sœur de Cùlozon. faire subsister les filles de Saint-Joseph après la (\)Afi,/ifmn perte de leurs renies (1). >/rs /,<,,pit„. hères (le Vil- La sœur de Célozon (contribua aussi de son ^cmarir. côté , quoique d'une manière différente , au bien de leur maison. Caflierine de Célozon, d'une famille distinguée , avait été formée à la piété par sa mère et par les soins de M"'" d'You ville , auprès de laquelle ^I'"" de Célozon , devenue veuve , s'était retirée avec ses deux tdles. L'ainée embrassa l'institut des sœurs de la Charité, et mourut peu de temps après sa profession , en grande odeur de vertu. Elle y fut remplacée par sa pieuse mère, qui servit avantageusement cette maison, et contribua puissamment à l'édification publique par les vertus (ju'elle fit toujours admi- rer en sa personne. M"" de Célozon, sa seconde fdle, réunissait toutes les qualités qui peuvent rendre une personne agréable dans le monde. Sa taille élevée, la régularité et la beauté de son visage , son éducation distinguée, une connais- sance peu commune du français, de l'anglais et du latin : tous ces avantages, joints à un esprit vif, solide et d'une rare pénétration , la firent recher- cher de bonne heure par tout ce qu'il y avait de personnes de considération dans le pays. Mais Dieu, c|ui voulait l'attacher à son service, ne permit pas qu'elle prêtât l'oreille aux fades adu- il i"\l , t fï 'i \ii li'v r ,1 i ' y 280 IIISTOIRK \)K I, lIOTKI.-DIELf. [ 1708 laliolis (loiil elle étiiil rolijcl. Il pnrla à son cœiii' t'ii lui di'cdiivi'.'nit liî sens de ces (loiu'cs paroles du psaume : « iM'oulez, ma lUle, et voyez; « prèlez uiie (H'cillo alloiilive : (ml)liez votre (( peu])le el la maison do voire père; et le lioi <( des rois sera épris de voire beauté, lui qui est « le Skigneiu votre Dn:( . » Docile à ratlrail du Saim-Ksi'IUT, et reconnaissant qu'il l'appelait à l'institut de Saint -Joseph, elle ne balança i)as un seul instant, et se présenta pour y être reçue. Elle entra an noviciat à l'âge de dix-huit ans, et durant toui Itî temps de son épreuve elle donna des témoignages touchants de sa ferveur, de son éloignement pour le mttnde, et de toutes les vertus propres à son saint état. Par-dessus toutes les autres elle s'afl'ectionna à riuimilité et à la (p v^,^,v,, inortitication , qu'elle pratiqu;i constamment "(h CciozQu. jusqu'à sa mort, et qui ont été connue les ca- A^uia/cs, etr. ructeres distmctits de sa })eriection religieuse (1). April^s son noviciat, elle fut employée à la dépense; et danslesdillerenlsolhces dont elle fut chargée, elle lit paraître une sollicitude à laquelle rien nY'chajipait , et surtout une constante iidé- lité à la vertu d'obéissance , ivgie invariable de 1797. sa conduite. En 1707, ayant été nommée hos- pitalière , elle déploya toutes les ressources le sa charité envers les malades ; sa douceur, sa poli- Lf. [1708] L'ia à sou cœur louces paroles e, et voyez; oul)liez votre ère ; et le l^ii lé, lui qui est à r attrait du Li'il l'appelait le bal aura pas r y être reçue, ix-huit ans, et ive elle donna srveur, de son de toutes les '-dessus toutes 1 milité et à la constamment onmie les ca- reliyieuse (l). mployée à la ^s dont elle l'ut ude à laquelle ;onstanle lidé- invarial)le île ! nonmiée lios- ssources ■ le sa uceur, sa poli- [t80:)J ciNontMK PAinii- — (.iiAPrriiK u. 287 lesse, ses allenlions délicates lui , saunaient tous les cœurs. i\I. Roux, prc^tre de Saint-Sulpice "t siqiérieur de l'Hôtel-Dieu, l'ut frappé des rares (pudités de la sœur de Célozon dès qu'il eut l'a- vantage de la (X)nuaîli'(' ; et il ne pouvait s'em- pêcher de dire ([u'elie réunissait dans sa personne les dons qu'il avait admirés en France dans l)lusieurs dames des plus respectables et des plus distinguées. En 1800, elle fut élue assistante de la mère d'Ailleboust , et dans l'exercice de cet (iuiploi elle l'ut poiu' toutes ses sœurs une règle vivante: toujours prête à supjiléer celles (pii ne pouvaient accomplir leur office, elle savait leur donner à toutes de la joie et du c(nu'age. Elle avait surtout le talent de les intéresser dans les récréations par ses reparties pleines d'esprit et (1) A:. vons nous (lis[i(.'iist'r de dnimi'i' ici ([iichiiu's détails sur le danger que coururenl les filles de Saint-Joseph en relie circonstance. Ce jour-là. vers cinq heures et demie du soir, le tonnerre lomha sur le clocher et de là pénétra dans l'inté- rieur de l'IlôtelDieu, toucha légèrement une sœur converse qui priait à l'arcade des pauvres, fondit les anneaux du rideau placé devant le tahleau de la chapelle de l'Agonie, et lit éprouver une; légère commotion à une hospitalière qui se trou- vait alors à la grille du chœur. Après le juste elFroi que devait leur causer un hruit si épou- vantable, les fdles de Saint-.losepli entrèrent au réfectoire pour le souper, sans se douter que leur clocher était en feu. A peine étaient -elles à table qu'on vint les avertir du danger cpie courait leur maison. Elles sortent à l'instant et se rendent en hâte à la sacristie , d'où elles enlèvent les orne- ments et les effets les plus précieux pour les mettre en lieu sûr. Elles s'emploient aussi sans relâche à transporter les meubles et autres ob- jets dans le jardin et dans les cours. Le feu ayant pris au clocher et la flamme se dirigeant sur le toit de l'église , elles firent réunir des ouvriers qui essayèrent de couper les poteaux du campa- nile avec des scies et des haches , afin de le jeter ensuite à terre et de préserver ainsi la maisoji. fi8(»:.l I80r> (INOIIKMF. l'AKTIi;. — CIIAI'ITUr, II. :>0I i-i (|iu'l(iues I los lilli!S (le C(.» jouv-là . le toiiîU'iTO adaiisVinté- iiontum'sœm' .uvres, foiulil nt le labli'au Sprouvor unt; L'e qui so ti'ou- Après le jusUi bruit si l'I"*"" 1 eiitrèronl ;ui iouter que leur ni -elles à table lie courait leur se rendent en vent les ornci- ieux pour les Lnit aussi sans |s et autres ob- •s. Le feu ayant lirigeant sur le tr des ouvriers liux du campa - afin de le jeter linsi la maisoji. Mais, chose extraordinaire, les instruments dont ils se servaient n'eurent aïK nue [»rise sur ces poteaux, pas plus ([u'ils n'en auraient eu sur nu métal très-dur: en sorte ([ue les ouvriers descendirent sans avoir pu exécuter leur dessein. Le peuple était accouru en foule, et la cour des pauvres était remplie de spectateurs , lorsque la croix du clocher tond)a tout à coup dans cette cour même, et, ce ([u'on ne put attribuer qu'à une protection spéciale de Diku, elle ne blessa nersonm; dans sa chute. Les protestants nui . . , ., (1; nrrit (le étaient présents s'écrièrent alors, Merveille ! iti l'incendie. '■ Aihhtioii aux les catholicfues , Miraele ( 1 ) ! -;' ""'f/^f . '*'' Pendant ce tem})S, deux prêtres du séminaire, viii. AL Uoque et AL Horneuf, transportèrent le très- est ]»ri;>eivé saint Sacrement hors de lY'^lise de l'Ilotel-Dieu, V'^^' ^ l'invocation et le déi (Osèrent d;ms une maison voisine. Deux . '''' ,. A saint Ainable. filles de Saint -Joseph, ({ui, à cause de leur état d'infirmité, ne pouvaient aider leurs compagnes à transporter les meubles^ allèrent, avec la permission de M. l\oux , dans le lieu où était le très-saint Sacrement pour conjurer Notre- Sei- gneur de préserver leur maison d'une si allli- geante catastrophe, l'enfui , (ui plus fort du danger, et lorsque la flamme se dirigeait déjà sur la toiture de l'église , un prêtre du séminaire , M. Thavenet . comme plus agile qu'aucun de ses ) M il 1 I < ^2\)û iiisToini; iti: i, iiutel-dilu. j IHO: roiil'irres, iiKinla an cluclii'r; cl l?i, par iiiinimi- vonic'iit (le loi et (Tiiiie vive conliance , il cluna sur Tun des poteaux de ce petit édifice uu ruhau de saint Auiable, (ju'il avait apporté pour ce dessein. Aussitôt la tlanime , ([ui jus(pu.' alors s'était portée du cloclier sur l'église, prit une autre direction et se fixa à la i)artie supérieure du clocher même, oîi elle demeura jus({u'à ce qu'on l'ùt parvenu à éteindre le l'eu. L'n clian^^v- ment si prompt, et qui répondait si bien aux vœux de la multitude réunie autour de rilùtel- Dieu, l'ut regardé par tous les assistants comme une marque visilile de la protection divine, et l'on entendit aussitôt répéter de loutes paris ce cri d'allégresse. Miracle! miracle! Les lilles de Saint -Joseph n'en jugèrent pas autrement; et depuis ce jour elles n'ont cessé chaque année d(> faire célébrer une messe d'actions de grâces en l'honneur de saint Amable , à qui elles se croient redevables de la conservation de leur maison. Enfin on éteignit entièrement l'incendie vers minuit , et ce l'ut alors seulement que les hospi- talières songèrent à prendre quelque nourriture , ce dont elles avaient grand besoin, étant sorties du réfectoire sans avoir touché au souper qu'on leur avait servi. Le lendemain, les ouvriers qui avaient essayé en vain d'abattre les poteaux du iKor» [ 180.') ciNyriJiMK l'AUTii;. — ciiAriTiiL il. IWA par un nu>u- ict' , il floiia ice un luhaii irh' pour ce juscpui alors se, prit une ie supérieure a juscpi'à ce i. In l'hauj^e- , si l)ien aux iv de rilùlcl- itanfs comme 11] divine, et »eJes parts ce ! Les filles de lutrement ; et ujue année de ; de grâces eu ïlles se croient leur maison, incendie vers |ue les hospi- ue nourriture , , étant sorties i souper cpi'ou s ouvriers cpii es poteaux du clocher allèrent par curiosité les examiner pour l'U re'(timaîlre la matière. Mais ([uelle nc^ fut pas leur surprise lors(pi'au lieu d'y trouver ce pré- tendu uu'lal (pi'ils avaient cru y rec(»unaitre la veille, ils s'aperçurent (pu* ce n'étaient (^ue des pièces de vieux hois de pin! Ce même jour lut employé à transporter de nouveau dans rilôl<'l-l)ieu tous les meubles el eHétsdonl on avait rempli les jardins el les cours [tour les soustraire à l'incendie M. Cliii Misneau, [)rétre de Saiut-Snlpice i\\ directeur du petit sé- minaire, envoya une partie de ses élèves pour aider les hospitalières , ([ui leur donnèrent à dîner. Ouelipu' dissipantes c(ue fussent ces occu- [»atiftns, la supérieun* ne laissa pas de faire réciter aux religieuses l'oifice en commun dans le réfectoire, le clurur n'étant pas en état de les recevoir. Avant la lin de ce jour, deux lutnoraljles ci- toyens, M. de Heaujeu et M. Mondelet , allèrent trouver la mère de Céloxon, supérieure, et lui offrirent de faire eux-mêmes ime quête dont le produit serait employé à réparer leur clocher. Ils se miient aussitôt en mouvement , et cpielques jours après ils apportèrent à la supérieure deux cents livres sterlings, (pu reçurent en effet cette destination. Non-seulejnentl'Hùlel-Dieun'éprouva '20 i IIISTOIIII, m: L IlOTKI.-ItlEf. [ 1807 > ' »«î I ( (1) Itrcif (Ir r I II rr II'/ if Aililition (lu.i Aiiiinli'X ili's hnsfiilnlii're^, 1H07. IX. M'i'' Alloii l'iitrc au |M'ii:-ioiiiint •II' l;i (Idiii-'iV'.Mlinii. Klli' l'St iiiiraciilt'iisp- iiii'iit conviTtic ;i la loi catholique. .•iiiciiiic (M'i'lc jKii'ccl iiicriidi!', iii.iis il «mi n'siill.i iiirmc ccl av.'inl«i^(',([iM> l(^ iiniivcnii cloclicrm' lit jins rcf^rclUM' l'ancien, cl ([ne ri'f;lis(! runil uni! Idilinc en l'cr-hlanc ((ni di-Nail la nicllri; à Tahii d'un nonviian danm'r (I). hiKU iriunagi'aà la nit'i'e du Culuzon nni; sulis- l'action bien dimco, eu conduisant dans la c(un- munanlé dos li(»s[)ilalii'r('s une; jcMuu! pndcsianic anu'i'icainc clcvro an sein de riu'ivsie, cl (jiii lit revivre dans celle niais(»n les c\eni|ilcs édilijuils et le zèle api>sloli(|n(î ([u'on avait admirés autre- fois dans la srrnr Silver. Nous parlons do M"" Al- len, lilhi du général américain l-ltlian Allen, née à Vermont. Sa mère, Franç(»iso M(»nlrésor, ayant perdu son mari lorscpio sa tille était encore fort jeune, avait épousé en secondes noces le docteur Peynamon. M"" Allen, douée d'un esprit pré- coce et pénétrant, se livra de bonne heure ù îa lecture. Mais n'ayant sous la main ([uo des ro- mans ou des ouvrages composés par des déistes , elle devint incrédule avant même d'avoir connu la religion. Toutefois la rectitude naturelle de son jugement lui faisait f-,oupçonner que la vérité ne pouvait se trouver dans de pareils ouvrages ; et souvent elle avait avec sa mère des conférences pour essayer de discerner le vrai du faux. Ayant entendu parler des catlioliipies , (ju'on lui dépei- [ IHOI [IH07 CINgriKMK l'AiniK. — CIIAriTIlK II. il on n'sullii clocluM'iic lit ise l'iM'ul uih; 'Wi'ti à raidi i»ii une Sîilis- (lans la coiii- (! prulcstanUî sic, cl (liii lit ijilcs rdilianls Iniiirs anlrtî- iis dr M"- Al- an Allen, m'Ai iln'sur, avjini il encore l'oi-t ces le docteui' n esprit pré- me heure à în [) ([lie des ro r des déistes , d'avoir connu naturelle de •que la vérité ils ouvrages ; es conférences u faux. Ayant l'on lui dépei- gnait sons les couleurs les |»liis dés.ivaiilaLreiises, elle désira de faire un voya.^^e à Mnrilréal [)our connallre par elle-inrme si ce (pie l'on disait d'euv élail V('rifal»le. Klle prévoyait ([iift son l»eau-p('re, (|ui lui était tciidiviiieiit altarln'. lonsenfirait dillicileiueiil à son dessiiin dans la crainte (prelle n'endirassAl la religion calli(»li(pie. Sans lui découvrir donc le vrai uiolif do son voyage, elle lui alN'-gua [loiic prétexte le désir d'appnmdre la langue frau(jais(;. i^t M. l'eyiiamitn se rendit à ses instances. Cependant , avant son dépai't , ses parents exigî'nMit qu'elle vcc\\\ le liaplème. Elle résista boauconi» à leur volonté ; enlin, })ar coin])Iaisance pour sa nu''re. elle se. [>r(''ta à ce qu'on demandait (Telle, l'^lanl alors incrédule, elle ne fit (pie rire pendant la céré- monie, ce qui l'ut cause (pie U". ministre presby- térien, M. Marher, ne put s'emp(>clier de lui adresser une sévère réprimande. Elle était Agée d'environ vingt-ui ans. A Montréal, elle se pr(^- senta au pensionnat des filles de la Congrégation; et quelque inconvénient qu'on pût craindre de l'admission d'une jeune protestante dans cette maison , on accueillit volontiers sa demande , dans l'espérance qu'en y apprenant la langue fran(;aisc elle y trouverait la connaissance plus précieuse encore de la vraie foi. On remarqua 206 IIISTOIHK hK L IIOTKI. - DIEL'. 180" bientôt en elle nn esprit très-attach»' àson propre sens. Klle ne se rendait au sentiment rrautriii que sur des preuves irrécusaldes, et ne dissimu- lait pas à ses maîtresses son incrédidité en m;i- tière de religion. Un jour, une sœur de la Con- grt'gation, par un mouvement ([u'ou doit atti'ibuer h une inspiration divine, demanda à M"" Allen si elle ne voudrait pas porter sur l'autel on reposait le très-saint Sarrement un vase de tleurs, qu'ellii lui présenta; en même temps elle lui recom- manda d'adorer NoTRE-SEir.NEru , en entrant dans le sanctuaire. La jeune personne partit en riant , bien résolue de n'en rien faire. Arrivée à la ba- lustrade, elle ouvre la porte, et soudain elle se sent arrêtée sans pouvoir passer outre. Surprise d'un obstacle si extraordinaire, elle l'ait eifort jusqu'à trois fois pour avancer. Entin, saisie et vaincue, elle tombe à genoux et adore, dans la sincérité de son cœur. JÉsts-CuRiST, de la pré- sence duquel elle est convaincue à l'heure ,,, ,, ,. même. Immédiatement après elle se relire au bas (1) .Vo/jr" ^ Tiieiu Addl- ^^ l'église, où elle fond en larmes, et se dit: miîes'dos hôs- Après uu tel miracle, je dois me rendre à mon pitalirres dr .-, , , . Villemnnc. SAUVEUR (1). X. Elle ne parla ceiiendant pas encore à ses maî- ab,iiiiv tresses de ce qui venait de lui arriver ; seulement l'hciV'sii'. s,i vocation (>IIc demanda à être instruite . et consentit quehpie S9ti4_^ [I807J Il son propre mt rrautiMii ne dissimu- ilité en nia- ' de l.'i Gon- oit attribuer M'"' Allen si Ion reposait 3urs, qii'elliî lui reconi- entrant dans rlit en riant, ivée à la l)a- idain elle S(,' re. Surprise le l'ait elforl tin, saisie el ore, dans la , de la pré- e à r heure relire au bas i, el se dit : ndre à mon •e cl ses maî- • ; senlement ;ntitqiiel(|ue [i807J ci.NuriKMi; I'aiitii;. — ciiAnTiii. ii. -207 temps après à se confesser. Lorsqu'elle eut été à nnstitut suffisamment insiruile . elle tif son abjuration saint -Jospi-h. solennelle, et fui baptisée par M. Le Saulnier, curé de Villemarie . le premier baptême de M"" Allen ayant été nul par défaut de consente- ment de sa part. Enfin, elle fit sa première com- munion, et résolut dès ce moment d'embrasser la vie religieuse. M. et M""' Peynamon , informés de son cliangemenf, arrivèrent à Villemarie très- mécontents, et la ramenèrent chez eux. Elle y passa six mois , durant lesquels elle eut beaucoup à souffrir, surtout de la part de son beau-père . très-opposé à la religion catholique. Le carême étant survenu . elle observa rigoureusement le jeune et l'ahstinence. et porta même si loin sa ferveur, qu'elle épuisa sa santé, naturellement fort délicate. Sans être arrêtée par des considé- rations de famille, elle déclara à ses parents ({u'elle voulait embrasser la vie religieuse, et qu'elle en avait pris le parti définitif. Sa mère, qui Taimait l)eaucoup, et qui ne désirait que le bonheur de sa tille, consentit enfin à son désir, et l'accompagna à Montréal au printemps suivant. M'"" Allen ne pensait encore à aucune communauté en particulier, son unique désir étant de se consacrer à Diec par la vie religieuse. En vue de connaître sa vocation, elle visita les 1 » 1 f ■ 1 ! \m ^298 IIISTOIIŒ ItF. L llUTEL-niEU. [1807 -r il ! églises de Villeinarie , et entre autres celle fie rH(Mel-Dieu. A peine eut-elle jeté les yeux sur le tableau du maitre-autel , qui représente la Sainte-Famille, et les eut-elle fixés sur le visage de saint Joseph, qu'elle poussa un cri . et dit à sa mère: C'est (oui son porlraif . Vous voj/ez, ma sitr^](,^^s!rin f^èremère, que saint Joseph me vent ici; c'est lui fnni'nnx 'Âli'- 'Z"' *^*^ souvê 1(1 vic cu mc délivrant du monstre Hdlcs des lins- • ,t •. ,, i,\ pitaiièros. (jui allait mc dévorer (l). » , XI. Elle rappelait ici à sa mère un fait mémoraLIe laiticuiure q^^ \y^{ ^\^[i arrivé à l'âge de douze ans. Se pro- siuit .lospph 1-,-ienQnf Qu ])()Y^ d'une rivière . et portant sa vue sur les eaux, qui étaient alors agitées, elle en vil sortir un animal énorme, d'une forme mons- trueuse, qui sti dirigeait vers elle, et lui causa une grande frayeur. Ce c|ui augmenta son effroi , c'est qu'il lui semblait ne pouvoir retirer sa vue de dessus ce monstre, et qu'il lui était même impossible de faire le moindre mouvement pour s'enfuir. Dans une si accablante extrémité , elle crut apercevoir auprès d'elle un vieillard chauve . couvert d'un manteau brun, un bâton à la main , qui la prit par le bras , et lui rendit le mouvement en lui disant : «Petite fdle, que faites-vous là? Fuyez. » Ce qu'elle fit avec vitesse. Etant un peu éloignée, elle se retourna pour voir ce vieil- lard , et elle n'aperçut plus rien. Dès ([u'elle fut KC. [1S()7 [IS07] CI.VOLIEMi: l'AlITIE. .llAT'iTHI- II. 290 iiifres celle de lé les yeux sur représente l;i s sur le visage cri . et dit à sa om voyez, mu ml ici; c'est lui in(, (lu momtrc ait mémorable ?e ans. Se pro- portant sa vue ;itées, elle en e forme mons- ' , et. lui causa nia son effroi . retirer sa vue li était même uvement pour ^trémité , elle illard chauve, on à la main , e mouvement lites-vous là? 5se. Etant un voir ce vieil- les ([u'elle fut arrivée à la maison , sa mère , qui la vit hors d'elle-même, et le visage tout décomposé, com- prit qu'il lui était arrivé quehpie accident ex- traordinaire. L'enfant lui raconta le mieux qu'elle put le sujet de son effroi, et l'assistance qu'elle venait de recevoir de ce vieillard inconnu. Sa mère envoya tout aussitôt un serviteur à la re- cherche de ce vieillard afin de lui témoi,qncr sa reconnaissance. Quelque diligence qu'on pût faire , toutes les perquisitions furent inutiles , et l'on ne put jamais savoir ce que ce vieillard était devenu. M'" Allen, reconnaissant donc dans les traits de saint Joseph peint sur le tableau de la Sainte- Famille la figure de ce vieillard à qui elle devait la vie, se sentit plus affermie que jamais dans le désir d'embrasser la vie religieuse , et demeura convaincue qu'elle devait être fille de Saint- Joseph. Il importe peu de savoir si ce monstre et ce vieillard se sont montrés à elle d'une ma- nière corporelle et réelle , ou si cette vue n'a été qu'une impression faite dans son esprit. De quelque manière que la chose soit arrivée , M'" Al- len demeura convaincue que ce vieillard l'avait préservée de la mort , et le souvenir de ses traits lui demeura si présent , cpie , comme nous venous de le dire, treize ans après, dès qu'elle eut jeté ;li l '• j ' \ ^"!, :« I 300 IJISTOIIU': hli L IIUTEL-DIKI'. [ ISOK les veux sur le tableau de rHôlel-Diou, elle fut frappée de l'identilé de visage et de coslumo, v\ ne put s'enip(\:her d'en témoigner tout haut sa surprise et son étoniiement. Cet animal dont elle ne pouvait fuir l'approche, et qui était prêt à la dévorer, était sans doute ujie figure du monstre, plus cruel encore , de l'incrédulité et de l'hérésie , (1) Notin' ^j^jj^j j,jjjjj| j,,^.ep}i la délivra, pour la conduire sur la sœur ' l fion"mix^At'i' ^'^^^ ^'^ maisou de son institut , comme dans uu miles (les lios- -i ' /i\ pitaiières. asile assure (l). 1S08. Aussitôt après elle alla donc trouver la mère xn. L;i' de Célozon pour lui demander qu'elle voulût fait bien la recevouMu nombre de ses tules. La supe- s;i m'ol'essioii religieuse, rieure, ({ui n'avait point été prévenue, ne jugea pas à propos de l'admettre immédiatement daus la maison. Elle Pinvita à retourner chez les sœurs dyi la CK I, iiuTi:f.-mi:i'. 1808] i > I 'v' «. h f (1) No/(V'.' 5H/' /'/ sœur Al loi. Adili- lio/i nu.i: An- nulas. XIII. Mort (le la sœur Allen. Eilol qu'elle iiroduit sur un protestant. qui se convertit. salies des malades , et fut rinstrument d'un grand iKtiiihi'C de ronversions à l'f^qard des héréfi»[uos qu'on recevail .\ l'Hùlel-Dieu. Il y en eut même jusqu'à quatre qui, dans la même semaine, firent leur abjuration (1). La onzième année après son entrée en religion, elle fut atteinte d'une fluxion de poitrine. ï.e mal ne fit que s'aggraver de plus en plus. Lorsqu'il était le plus alarmant,, elle demanda à la supé- rieure d'être traitée par un médecin américain de sa connaissance qui résidait à Villemarie. (le médecin était protestant ; et par intérêt pour la sœur Alleu il lui prodigua ses soins, quoiqu'il ne vît aicun espoir de la retirer de cette maladie. La Providence voulut qu'il se trouvât présent, à ses derniers moments. Ayant été introduit auprès d'elle, et voyant toute la coiumunauté à genoux priant et fondant en larmes, et le prêtre qui récitait les prières de la recommandation de l'âme, il fut vivement ému, tomba lui-même à genoux et demeura immobile, dans l'attitude la plus respectueuse. La supérieure le pria ensuite de juger si la sœur Allen avait rendu le dernier soupir. Elevant les yeux au ciel: « Oui, répondit- il, elle a expiré. » Le prêtre, qui était M. Hu- bert, commença alors le SubvenUe: le docteur se remit à genoux pour rachèvement des prières, L-. [m)H] ies héri^li.[iios en eut mr'iiK! emaine, fireiil 5e en religion, ili'ine. l.e mal (lus. I^ursqu'il ida à la supé- cin américain illemariL'. (le nlérèt pour la ins, quoiqu'il retle maladie, uivàt présent élé introduit ommunaufé à , et le prêtre nandation de 3a lui-même ms l'attitude e p'ia ensuite du le dernier li, répond it- étaif M. Mu- le docteur des prières, [I8US] (.iNontML rAUTu;. — ('.iiArrrnK ii. ;{o;{ jiaraissant extrêmement éditié cl pénétré «l'un spectacle si nouveau pour lui. L'impression (pi'il éprouva dans celte circonstance le porta menu; à insérer dans les i;azettes une relation de la mort de la sœur Allen, où il s'étendit siu* le boii- lienr cpie !a relif^ion catholique fait y'oiiter aux âmes fidèles dans leur passage du temps à l'éter- nité. 11 lit plus encore : dix-huit mois après il vendit ses hiens, et avant de quitter le pays il écrivit à la supérieure de l'Ilùtel-Dieu en l'assu- raut qu'il n'ouhlierait jamais le ravissant spectacle qu'il avait eu sous les yeux à la uKjrt de la sœur Allen, il ajouta qu'il ne verrait jamais plus dans ce monde les sœurs de Saint-Joseph . mais qu'il espérait s,, réunir à elles dans la céleste patrie. 11 disparut en etfet sans parler à personne de son départ. Les religieuses de rilùtel-Dieu, malgré les informations qu'elles prirent , ne purent savoir dans Cjuel pays il s'était retiré , et jugèrent qu'il (1) Nied de l'autel, pour se consacrer à DiKr en qualité do Jésuite ! A ee spectacle .Ni inattendu, les plus jeunes de ces enfants se mirent à sangloter et à répandre des larmes. Leur sœur aînée , âgée d'environ seize ans, les a[»aisa en leur i'aisanl remarquer (pic ces pleurs et ces cris étaient contraires au respect dû au lieu saint: ils se turent aussitôt. La nouvelle professe passa toute cette journée au pensionnai avec ses enfants. La générosité de son sacrilice fil tant d'inq)ression sur leur cœur, (|ue les quatre demoiselles emljrassèrent à leur tour la vie religieuse. Trois entrèrent chez les Ursulines, l'une à Québec, l'autre à Hoslon. une autre aux Ïrois-Uivières ; et la quatrième lit pro- fession chez les Visitandines de Baltimore (1). mAcitiuinn l"]nlin leur frère se lit recevoir dans laCompagniii TehuÛiSaiit 1 . .^^ ^ res (le Ville- Cie JLSLS. _ mnrie. Sous la supériorité de la mère de Célozon, les ^ ''^^'■. ^ ' Conversion hospitalières trouvèrent un autre sujet de vive J^^,ctellrVvnl consolation dans la conversion du docteur Sym , ypiXS; qui donnait ses soins a leur communaule et aux de célozou. II. 20 . i f > i I l ' I' Il 30(1 IIISTOIItl': liK I IIOTKI.-liIKI'. [ IKOS malades il('|inisl\'iinu'e I7S2. Lni'sqii'il l'utatU'inl (U) la maladie doni il moiinil, les lilles doSaiiil- J(tse[»li, par lecoiiiiaissaïuo piuir ses services, le placerenl dans la cliambi'e des prèlros. I)ii:r voidiit sans doule le rL'('(»mpensci' dn zèle (|ii'il avail conslannnenl dé|tl(>yé dans l'exercice de son emploi, en lui Taisant Irouvei' dans cette même maison la .i^ràce dn saint ; car il ent le bonheur d'eml)rasser la foi catholi(pie. et les religieuses Ini acconU'renl , après sa mort , arrivée en 1807, les mêmes suil'rages qu'elles (»nl cmi- tnnu^ d'offrir à DiF.r pour chacnne d'elles à son eces. Pendant qn'elles avaient sous les yeux des exemi)ies si loucliants de la part des hérétiques, (|ui abandonnaient sincèrement le ]»arti de l'er- reur, M. Frobischer, homme de considération parmi les protestants, conduisit à l'Ilotel-Dieii l'un des premiers évèquesde celte secte qui arri- vèrent en Canada. Ils demandèrent à visiter la maison, ce qu'on ne crut pas devoir leur refuser, Pendant (ju'ils parcouraient les salles accom})a- gnés de la mère de Célctzou, M. Frobischer, se tournant vers elle, Uii dit : « Avouez, Madame. « (jue je vous amène ce que j'ai de pbis rare : « vous n'aviez jamais vu d'évèque protestant u dans votre maison. » La supériem'e. déjà assez 'J= u^il l'iiialleiiil lillcs (le Sainl- scs services. ]uvli'OS. \)m (lu /.Me (ju'il roxorcici' (If L'i- dans cette cav il eut \i' (»li([iie. et les aint)i't,aiTiv(r "l'ilus oui roii- .(' d'elles à son les yenx des les hérétiques, parti de l'er- considération i l'Ilôlel-Dieu secte ([ni arri- ut à visilev la lir leur refuser, ailes accompa- Frobisclier, se )uez , ^ladanie . i de pins rare ; jue protestant nre. déjà assez [ 180'.) 1 (;i.\yni;.MK I'aiitU'; ciiAi'iTiii: n. im: Uiuni liée d' un(» ])ai'i'ul(' visilc, lui répondit avo( autant d(î justesse (pie d'à-jirojios : «Oui, Mon- « sieiii'. voilà jtour nous une journée bien nnv « moralité: ce matin on nous a a[)p(U'té nn petit « lapin de IJarhaiie, ce (pie nous n'avions jamais « vu ; et ce soir un bishop j)roleslant : il faut u avouer cjue la j(»iirnée est complète. » Sou interlocuteur, dont la l'emnu! était une fervente ratlioli(pie, ne put s'empêcher de rire de ce rap- prochement . et dit à la mère de Célozon : « .le « vois, Madame, (pie vous avez autant de dé- sur in mrri' ilf Cr/itznil. « vtiticjii aux bishops (lue iM'"" Krohischer ri). » At ""./ Annules. Ce trait peut faire juger des ressources tjue ,«(),, l'esprit de la mère de Célozon lui fourniss.iil dans ses rajiports avec les personnes du monde. D'ail- leurs, la place (pi'elle occupait, les vertus (piVju admirait en elle , la faisaient rechercher par toutes les ])ersonnes de (jualilé du pays; et cet empressement était pour elle l'une des plus lourdes croix (qu'elle eùl à porter. Elle trouvait ses délices à se voir au milieu de ses tilles, cju'elle conduisait avec une rare sagesse, et dont elle faisait le bonheur. L'année 1800, Dieu, pour achever de la purifier, permit ({u'elle fût atteinte d'une maladie très-douloureuse: ce fut la pre- mière ou plutijt la seule f|u'e^le ait éprouvée durant sa vie. Kntin, une faiblesse extrême sViii- XVI. Mnit (le la iiirlt.' (If Ct'IoZOU. !» V !l(* !■.• I )' :ios IIISTOIIIK l>K i, IIOTKL-DIKI'. IKOO] ]»aivi (If l(»ns SCS nu'inhri's; cl ses soullVaiiccs aui^'iiicnlaul de jdiir en jour, elle (leiiiauda les inc timide dans ces cireonslanccs. par un ettet de sa pro- fonde et sincère humilité. Elle mourut le 30 , ^.^^^.., avril 1811, âgée de quatre-vingts ans , la cin- IVAinrfmut'L ^'. (Juahtt'S cœur généreux, une charité sans bornes. Elle f^t ^''tiis (''lait toujours prête à soulager ses sœurs d;nis Eiieexorce tous leurs besoins, s;uis être jamais arn'tee par (nissist'inte la considération de la dépense. Elle ne se rendit dépositaire. Wl ( M f i .1' i:i 'i lit .1* t ■^. \) V 312 IIISTOIIir, HK L IIOTKL-IHEU. ISII ] pas moins recommaii(lal)]e par sa droiture vi par la délicatesse de ses sentiments en matière d'intérêt ; car l'amour de l;i justice fut une des principales vertus qu'on admira toujours eu elle. A ces cpalités elle joignait des manières aimables, un esprit vif, prompt, pénétrant, qui lui fournissait sur-le-champ des reparties heureuses, pleines de sel et d'aménité. Quel- ques particuliers avaient formé le dessein d'ac- quérir l'enclos de l'Holel-Dieu, et de transférer cet étaljlissement hors de la ville. Ils se pré- sentèrent à la mère Le Tailleur, et lui offrirent pour prix de l'Ilôtel-Dieu une somme (rès-con- sidérable, espérant que despropositi(»ns si avan- tageuses engageraient les religieuses à sortir de leur maison. Elle leur répondit agréablement : « Votre offre. Messieurs, est un grand appât; « elle est toute d'or, mais les souris n'en « mangent pas, .l'eu suis bien mortifiée et bien « reconnaissante. » Quoique cette réponse fût entièrement contraire au désir de ces Messieurs , ils ne purent s'empôcher d'en rire beaucoup entre eux , et d'en admirer l'à-propos et la finesse . A l'âge de soixante-deux ans, la mère Le Pail- leur cjuitta la charge de supérieure pour prendre celle d'assistante. Voyant que la supérieure avait j)eine à trouver dans sa communauté une sœur J. ISII 1 IHIi] CINQUIÈME PAUTir,. — CIIAl'ITIiK II. .113 ;a droiture vl its (ni maliiH'o ce fut une des L toujours eu des manières tj pénétrant, des reparties ménité. Quel- 3 dessein d'ae- t de transférer le. Ils se pré- et lui offrirent nme très-ron- sitions si avan- ses à sortir de igréablemeni : grand appât ; îs souris n'en )rtifiée et bien e réponse fût ces Messieurs, ire beaucoup os et la finesse, mère Le Pail- pour prendrez lérieure avait uté une sœur qui fut en état d'administrer la procure des pauvres, elle s'offrit pour cet exiiploi, dans l'inten- tion de former une jeune sœur cpii put l'occuper après elle. KUe fut donc en même temps assis- tante et dépositjiire des pauvres, sans rien négli- ger pourtant de l'un ou de l'autre de ces emplois , quoicpie souvent elle fût obligée de sii})pléer la s,J^^]a^w!'n; supérieure, qui était habituellement malade (1). Minnon 'anx Elle entendit dire à quelques personnes ({iie si la paix se rétablissait entre les puissances xx. La iiiri'i' de l'Europe , il ne serait i)as iinitossible de '-'■ •*'iiii''iii' ^ '^ iih't cil (inlvc, recouvrer les rentes (rue les communautés du '''^ i'''i'"is Canada avaient autrefois sur la France, et '''^m,','!^'' dont on ne retirait plus rien depuis la révolu- ^ î!vïit JuT tion. Après avoir réfléchi mûrement sur le sujet ^M.Thavt'àei. de ces conversations, elle prit la résolution de rechercher tous les anciens contrats de l'Hôtel- Dieu et de la communauté des hospitalières relatifs à ces rentes. Ce travail l'occupa beaucoup pendant trois mois, quoiqu'elle employât un copiste pour transcrire toutes ces pièces. Lors- qu'elle eut terminé cet ouvrage, elle le mit aux archives, en attendant quelque occasion favo- rable de s'en servir. On eut dit que la Provi- dence avait inspiré à la sœur Le l*ailleur une précaution si sage. Environ six mok après, M. Thavenet , prêtre de Saint-Sulpice , sur le point ,;i il j ;n i iiisToiiŒ ]•!•; I, iiuTi;i,-iHi;i'. isirs do l'cpasser en Fran"'^ , alla la trouver, ef lui dit qu'il connaissait une personne de laquelle il r(5pondait , <[ui {)arlail pour l\iris, et qui sechai- gerait avec plaisir de ses affaires. Surprise (Fune offre siconforme à ses désirs, la sœurl.e Pailleur crut trouver Toccasion favorable. « 'iVnis mes « papiers sont prêts, lui ré[)ondit-elle ; mais je '( vous prierais de me dire cpielle est cette per- '« sonne, car je ne les lui livrerai p.. sanssavoii- « son nom. — C'est moi. ma chère sœur, re- « partit M. Thavcnet. et je vous promets de « mettre dai,-s la poursuite de celte affaire tout , ,, ,. " le zèle qui dépendra de moi mnv v réussir. ]"J' //,',•£.'" '* '^icii n<^' ^•^'l'i épargné de ma part afin de Anlulics. ""•' « l'etirer ce qui vous est du (1). » M. Thavenet partit durant l'aulonme de l'année 1815. et se rendit en trente-cinq jours 1815. XXI. M. Tii.ivpnct à Paris, i.à il obiint de M. Duclaux dn Ponget . pour 1p rocouvroiiipiit supérieur du séminaire de Saint-Sulpice, l'auto- ues renies ^ '■ ,.,,,/|*^,^. risation de l'aire toutes les démarches néces- 1 HAtel-Dieu. saires pour la commission importante dont il s'était chargé. Il serait imi)ossible de dire les peines, les sollicitudes sans nombre qu'il se donna, el les rebuts qu'il eut à essuyer delà part des employés du gouvernement , tant en France qu'en Angleterre, où il fut obligé de faire plusieurs voyages. Quoique les personnes [l8lo| cr, et lui dit } laque llo il t qui se cliar- irprise d'une u'Le Pailleui' « TI rfes /ici correspondance très-active. Après bien des oppo- sitions et des refus, il crut enfin entrevoir dans un avenir assez prochain le succès qu'il poursui- vait avec tant d'instance. Il écrivit aux hospita- lières de Villemarie : « Je m'empresse de vous « annoncer l'heureux changement qui vient (( d'avoir lieu dans vos affaires. Dès qu'on m'eut « dit que les pièces qu'on avait recueillies c'taient « égarées, et qu'il fallait recommencer tout de « nouveau les recherches, je priai l'un de mes « confrères de dire cinq messes en l'honneur de « saint Antoine de Padoue. Quand les messes « furent dites, je retournai chez le consul an- « glais. A peine étais-je entré, que son secrétaire, « me mcmtrant une liasse de papiers, me dit avec « empressement : — .Je viens de recevoir des « autorisations pour tirer des expéditions de « tous vos contrats ; je vais courir chez les no- « taires. Voire affaire va aller grand train ; « revenez dans huit jours. — Je me retirai bien « content. Mon confrère continue à dire la sainte « messe tous les iours pour le succès de vos {\) Archives «^ ^ •y iiospita- « rentes : priez aussi vous-mêmes , mes chères "res (le y II- ' ^ ' h'cde"\i 'ua- " moeurs , de votre côté , et comptez sur mon zèle , veuet. ^^ comme je compte sur vos prières (1). » 1821. XXII. On ivconstruit . , ., , w , i m rrii . riiôiei-Dieu. heuil les demarclies de M. Ihavenet, qui en Dieu exauça les prières de ses servantes, et r. [\Hû\] bion des oppo- cntrevoir dans qu'il poursui- it aux hospila- iresse de vous ent qui vient ^s qu'on m'eut ueillies l'taient nencer tout de li l'un de mes n l'honneur de md les messes le consul an- son secrétaire, ;rs, me dit avec 3 recevoir des xpédifions de chez les no- grand train ; le retirai bien dire la sainte succès de vos , mes chères sur mon zèle , (1). « servantes, et onet , qui en \\Hi\ ci.Ngi u;me rAiiTii:. — ciiArmii: ii. ruT l'année 1821 leur envoya les premiers fonds qu'il avait recouvrés pour elles. Il serait dillicile d'exprimer la joie de la sœur Le Pailleur lors- ({u'elle se vit ainsi récompensée de ses peines. « Je suis payée de tous mes travaux, dit-elle « avec satisfaction, par le plaisir que j'éprouve « de laisser après moi la maison en étal de sut- « lire à tous les besoins. » Un dénoùment si inespéré, et qui faisait rentrer rifùtel-Dieu en possession de sommes assez considérables, donna aux hospitalières la pensée de rebâtir leur mai- son et celle des pauvres. Ces bâtiments, consu- més trois fois par l'incendie , et toujours réparés avec les mêmes murs, inspiraient aux hospita- lières de vives inquiétudes. Elles adressèrent donc à Dieu beaucoup de prières ; elles prirent conseil de leurs supérieurs et tinrent entre elles lilusieursassemblées.Les dépenses qu'elles étaient obligées de faire presque chaque année pour réparer les bâtiments construits depuis près d'un siècle , et la facilité que la Providence leur olfrait de les rebâtir ; l'invitation de leurs supé- rieurs à prendre ce parti , toutes ces considéra- tions les déterminèrent enfin à cette grande entreprise. Pour ne rien négliger de ce que pou- vait commander la prudence, elles invitèrent M. Charles Delorme, entrepreneur, et M. Joseph i :1 A Hi "I 1 j ' r ■,l' 1"; !Hi .lis IIISTOIHK lii: I. IloTM.-iUEC. [i«2: Fdiiriiicr, luanm, à cxaniiiii'i' les l)àliiiuiils. qu'ils jiigc'i'ciil l'inu'l l'aiilrc être dans le plus mau- vais élal. Après tous ces pi'i'liniinaires, on couî- menra au mois de mai 1 82() à déuK ilir le bàtimenl des pauvres ; et en même temps les (ailleurs de pierre, les charpentiers, les menuisiers travail- laient à préparer les divers matériaux. Us firent tant de diligence, (ju'au uKtis d'octobre suivant {\)A,i(iiiioi> ''^' maison se trouva construite et toute couverte (111. 1' A/i)iti/i'\ 1' 1 1 / i 1 I • • 1 I (/rs imsi,ii,i- ♦'" ler-J)lanc. On acheva la menuiserie et les ir,''i(irir. eudults peudaut l'hiver (1). 1S27. 1,0 !"■ mars 1827 , on entreprit les réparations HocoiistiiictioM de l'église; et le 30 avril suivant on démolit le moTiastèrf mouastère des religieuses, l'allés se logèrent (les lu.sititaiièics. d^n-int ce temps dans une partie du bâtiment des pauvres, où elles pratiquèrent toutes leurs observances régulières avec autant de fidé- lité que dans leur monastère. Ce l'ut un spec- tacle touchant de voir les sentiments de regret et de douleur qu'elles éprouvèrent en abandon- nant les murs de la maison où elles s'étaient consacrées à I)ii;r. bes unes laissaient écha[)per malgré elles leurs plaintes et leurs gémissements, d'autres ne pouvaient s'enqiècher de verser des larmes; celles-ci baisaient leurs anciens murs avant de les quitter, celles-là emportaient avc( elles quelques pierres d'un édifice cjui leur était •"lîi^L.,^ |'H:l'. [18271 ' les bàtimoiils. dans le plus mail- inaires, on coni- ii(»lirle])àtinienl î les (ailleurs de nuisiers Iravail- ériaux. Ils fireni l'octobre suivant ^i toute couvf'i'lc enuiserie et les I les réparations ni on démolit le les se lof^èreul lie du bâtiment rent toutes leurs autant de (idé- Ce l'ut un spec- imcnts de regret ont en aband(»n- i elles sY'taienI isaient éclia[)per s gémissements. L'r de verser des s anciens nmrs iiportaient avec e cjui leur était \HÛ1 (.iN(jcu;mv. rAiiTu;. — (.iiafitiu'. h. :M9 si (lier, et (jni avait été sanctilié [lar les vertus de tant d'àniesdY'liti'. Par respect pour leurs devan- ciijres, elles désirèrent laisser subsister une lielle voûte très-solide (jui se trouve aujourdluii sous leur réi'ectoire. Knfui, le 1S mai, M. Hoque, prêtre de Saint-Sulpice et vicaire général , bénit solennellement le bâtiment des pauvres, et le ;{ juin suivant , jour de la IVmtecôte. on clianta la grand'messe dans l'église et (tu y reporta le très-saint Sacrement, be II du morne mois, on posa les t'ondations du monastère, dont i\I Uoijue bénit la première pierre. Les entrepreneurs tirent paraître tant de zèle et d'activité dans cette construction, (pi'au mois de novembre de cette même année le monastère était déjà couvert. Le 21 mai de l'année suivante . les religieuses reprirent })ossession de leur cliœur ; et enfin, le \[] juillet , Ai. Hubert, prêtre de Saint -Sulpicc et confesseur des religieuses, lit la cérémonii' de la bénédiction du monastère, à laquelle toute la ccmmmnauté assista processionnellenicnl en chantant le \\s'd\\m(i Miserere mei, Dei.s. qu'on reprit jusqu'à rinq fois, et qu'on termina dans {\) Aildilion le caveau destiné à la sé|)ulture des religieuses, nu^: Annales -^ (Ics/iuspitaliè- et oïl Ton récita le De profumUs ( I ). "'^'• La construction de tous ces bâtiments pénétra Hecouna'i^- les hospdaheres d une vive reconnaissance pour dus liikà I «# 'Il ) 1 il.' Saiiit-.li)S)'|>li linlll' M. '1 liaveiu't [Ho iiLsToini: m; l iiuti:l-I)Ii:i: 1 lS-2: iM. Tli.ivcncI , au zMc (lii(|ii('l . .•i])ivs DiKf, elles cruyaicnl en v\vv rt'dcvalilcs. Aussi ronl-cllus Idujours cimsidéro (U'puis ■■ innui l'un de leurs lilus insinues hioniaileui';;' f-niis un pclil ('cri! qu'elles (inl composé jiour l'aire connaîii'e aux sœurs (|ui \ien(li'onl après elles combien elles lui sont obligées, elles s'exprinu'nl ainsi : u N(»us « lui (levons une reconnaissance (pii ne finii'a « qu'avec nous. (Quoiqu'il demeurât à une lieue « de Paris, il élail inl'aligable pour poursuivre; « le succès de nos ailaires, ne voulant jamais « ])rendre de voiture, mali^ré nos sollicitations. « il avait nue persévérance à loule épreuve, « et il en l'allait une, nous jiouvons dire, lié- u roïqne, pour réussir si ruiil-t'IIes l'iiii de leurs 11 p(!lil écrit (iiiiiaîlre aux »iiii)ieii elles liusi : u Ndus ]ui ne finira it à une lieue ir }n»ursui\ re ulanl jamais iollicitalions. lie épreuve, ms dire, lié- l'jîires (jui lui ils. Ce saint enses à nuire uslruils! que 'is cllogésau urées à nctlre ulés du Ca- X présent, si unastère qui sort de nos charité (]ue aileur à ([ui [ice? Quelles IHiti CIN'tjriKMK l'AIlTIl',. — (.IIAI'ITIU'; W. :m ►hliiiali s n avons-nous pas aussi au vene- « rahle M. Duclaux, qui lit le sacrifice de M. ïlia- « venct pour (ju'il s'enq»I(»yàt entièrement à la « poursuite de nos allaires? (^ette générosité « demande que nous ne l'ouliliions jamais dans « nos prières ni dans la communion que nous « faisons pour nos Inenfaiteurs. C'est (;e que nous « devons faire aussi pour tout le séminaire de '< Saint-Siilpico, ({ui nous a toujours rendu et « nous rend encore journellement les plus im- " portants services, nous desservant gratuile- « ment nous et nos pauvres, et cela depuis « l'arrivée de nos trois premières mères en 1059. « Aussi nous avons toujours regardé ces ecclé- « siasti([ues connue nos pères , et nous les regar- « derons toujours comme tels (1). » Nous ne pouvons nous dispenser de rapporter ici en abrégé un événement bien propre à res- serrer les liens qui avaient uni juscjue alors le séminaire de Saint-Sulpice et la communauté des fdles de Saint-Joseph. Nous parlons de la guérison de la sœur Marie -Susanne Dufresne, liospitalière de cette maison, obtenue par les mérites de M. Olier, le 10 décembre 1846. Après une longue et très-grave maladie , durant laquelle cette sœur avait reçu jus({u'à quatre fois le saint viatique, puis enfin l'extrAme-onction, et subi u. 21 {l) Addition aux Anna If s des liosjiitd- liiTfs de Vil- lemarie. 1K'.G. XXV. L;i sœur Dufresne ét.'iut à l'aponie > uue hosiiit;ilii"'rii lui f.iit ,'iU.iclicr une relinue (le M. Olier, et l'rissure qu'elle fera ;:uérie. :\'H iiismiiii; itK I ni»Ti:i - tnii . iHir> nu Imilciiu'iil dus plus sév^lv.s, |us(jiio-là ({11011 lui avait liri'^ coût soixanto-quatorze onces «le sang, elle l'ut cnliii altaiidoiuiiM» des nu'derius, qui re^^'U'daiont sa nuirl couiuic iuévitiiljlo v\ très-)»rocliaiuo. Ou prqiai'a nic^uu' les linges né- cessaires pour rensoveliv, et (»n pria deux ecclé- siastiques du séminaire de faire diacre et sous- diacre à ses l'unérailles. Le lendemain, qui t'iil le !) décembre, l'une des liospil;dières reçut de M. de Cliarhounel , prêtre de Saint - Sulpice. maintenant digne évùcjue de Toronto, un scapii- laire fait d'un morceau d'une soutane de M. Olicr poiu' le raccommodeu Cette sœur, pendant que laconunuuauté récitait, suivant l'usage, les lita- nies de saint Joseph, se seul il lortement pressée de porler ce scapulairo à la mourante ; et dès lors elle eut la parfaite conviction qu(î celle-ci serait gué- rie par les mérites de M. (Hier. Mais, ne pouvant alors se transporter auprès d'elle, elle pria l'une de ses sœurs de le lui appliquer. Le soir du même jour, la religieuse c{ui avait eu cette ]ien- sée se sentit intérieurement portée à invcxpier M. Olier, (fuoicjue sans penser à la malade, ni au scajmlaire. A l't»nfrée de la nuit, elle alla vi- siter la mourante, qui ne fut pas en état de ré- pondre a;i\ questions qu'elle lui fit. « Ab! ma « sœur, lui disait-elle, avez coniiance ; M. Olicu' >(jiu'-là ([Il Mil r/.C OIHTS (lo rs iiu'dcriiis , iiirvit.ihlo t'I les linges in'- a doux ecclr- iaci'O et sous- nnin, qui fui i'i'L'S recul (le iut - Sul[>i('«». lo, un srapii- umIl'M. Olicr pcudaul (|up sago, les lila- aul pressée (le :'l (lès lors elle •ci serait gU('- ;, ne peuvaul lie pria Tune . Le soir du eu ceilo ]>ou- i h invo(juer i malade, ui , elle alla vi- n (îlat de v6- . « Ah ! ma ice ; iM. (Hier I IHii; I (,iN<^i iKMi; l'Ainui. — t iiAi'iTiii': II. ;i-i;i '« a liien gu('ri M"" .Maiice ; il Vdiis gu('rira, et « vous n(^ moui'i'ez poiiil. » Le leudemaiu, ([iii ('lait le 10, elle relourua aiiprc's de la malade vers cinq heures et un (juail du S(»ir; elh; lui demanda de nouveau comment elhî se Irouvait. lia mouraiiUî, celte lois, lui dit ces paroles: «J'ai « cru f)ue c'était ma dernière journée, tant mes '< soutlVances ont été grandes; de[)uis (piaire « luiures je me trouve un ]ieu mieux. — C'est « ce qui arrive, l'épondil l'autre, dans de pa- rt reilles circonstances ; ce redouhlement est une '< crise décisive , dans l'ordre natund c(jmme <« dans l'ordre de la grAce. » l\lle ajouta : « J"ai «< à vous annoncer une nouvelle qui va vous '« attrister sans doute. M. de Charhonnel est venu « h quatre heures réclamer son scapulaire. Je « pensais qu'il n^e l'avait dtmné. Mais je lui ai « répondu «lueje le lui enverrais demain, afin « de vous procurer par là l'avantage de le garder <( encore cette nuit. M. Olier a assez de temps « pour vous guérir : il ne lui en a pas fallu autant « pour guérir M"" Mance. 11 vous guérira, et (\) fnfnr- mutions jnn- « VOUS ne mourrez pomt. Uemain matm, vous tiifim-s h m- notiif/iti'i sur «( mêle remettrez pour (rue je puisse le réparer in'jntirisonde ^ ^ '' *• * In siriir Du- « et l'envoyer à M. de Charbonnel (l). » /'''^'"'' '"-«"• Comme si cette bonne religieuse qui parlait n,.d',ii,itioii . , ,, , (Icl.'ismir de la sorte eût délermme elle-m(^me le moment nnfio i..\ :m nisTôiur. HF. I. iioTEF.-mr.i . iHiO o n J.i puissance tliviue devait so manifester, cette guérison si étonnante arriva en effet le soir même , et de la manière la plus subite et la plus complète. Nous ne saurions en faire un récit plus exact ni plus authentique qu'en rapportant ici la déclaration que la sœur Dufresne en a donnée elle-même , sous la religion du serment > en pré- sence de monseigneur Charles Prince, coadju- tenr de Montréal, et d'une commission de théo- logiens et de médecins chargée de procéder h une enrpiète canonique. « Le 9 décembre 1846, à deux heures après « midi, me trouvant malade depuis une qua- «< rantaine de jours , ma sœur La Dauversière <« vint me présenter un scapulaire, disant qu'il « était fait d'un morceau de drap d'une soutane <» de mecsire Olier. En le recevant, je le baisai « et je pensai en général aux miracles racontés « dans sa Vie et qui ont été faits par son inter- « cossion. En même temps je conçus une si <( grande confiance dans son crédit auprès de « DiF.u , que je fus portée à dire intérieurement : (( — Je crois bien que vous pouvez me guérir: «' mais je demande seulement que la sainte « volonté de Dieu s'accomplisse en moi. « Pensant que j'étais au dernier jon- de ma K vie, étant exiraordinairenient faible, jr ne ' \HU]\ ' manifester , en effet le soir ibite et la plus 3 un récit plus rapportant ici e en a donnée ment ^ en pré- 'ince. coadju- ssion de théo- de procéder h : heures apr^s luis une qua- a Dauversière î, disant qu'il d'une soutane it, je le baisai acles racontés 3a r son inter- oncus une si dit auprès de érieuremcnt : ez me guérir: que la sainte moi. r jour de ma faible, j( ne IK4G ClJSUrUiMK lAUTIE. — (illAnilit; Il 3:i:> pus attacher moi-mùme le scapulaii e sur ma poitrine; une de nos sœurs me rendit elle- même ce service. Alors mes douleurs s'aug- mentèrent plus que jamais, et me firent entiè- rement oublier le scapulaire. Je passai la nuit et la journée du lendemain, 10 dé- cembre , dans les mômes souffrances , et tou- jours dans l'oubli de la précieuse relique que j'avais le bonheur de porter sur moi. Le 10 , à cinq heures du soir, on m'apporta une patate cuite dans un fourneau , car je ne pou- vais manger aucune autre chose un peu ferme, ayant les dents tout ébranlées , et éprouvant de grandes douleurs dans la tète , causées par le calomel que j'avais pris. Je ne pouvais porter la main à ma bouche, et j'étais si faible, (ju'on fut obligé de m'en faire boire. A sept heures et un quart, on me leva, ce que je ne pouvais faire moi-même , étant toujours dans le même état de faiblesse ; et on me remit dans mon lit après qu'il fut fait, w Un moment après je sentis depuis le som- met de la tête jusqu'à la plante des pieds comme une main qui passait en pressant un peu; et aussitôt qu'elle passait j'éprouvais un mieux très - sensible , et cela dans toutes les parties de mon corps. Me senlani parfaitement ;: J. f I M 1 . i '1 • ,)' I :j-2() IIISTuiltl-; ItK l IlOTKL-lilKL \H',{\ <( bien, je m'assis seule sur mon lit, pour la « première fois depuis le commencement de ma « maladie, ayant toujours été très-faible. Je me « tournais sur un côté et sur l'autre , ce que je « n'avais pu faire depuis cpe j'étais malade, el « je n'éprouvais aucune douleur. Je ressentis. « aussi alors pour la première fois , un grami « besoin de prendre de la nourriture. J'en de- « mandai à une de mes sœurs : elle m'apporta « un biscuit au soda , un biscotin et du miel . «( que je mangeai avec grand appétit. 11 était « alors huit heures du soir. A huit heures el « demie notre mère supérieure vint me visiter, « comme elle le faisait tous les soirs. En y. e « voyant assise sans être appuyée, elle me '< demanda comment je me portais. Je lui ré- « pondis : — Je suis l)ien, notre mère; je suis « guérie : c'est le scapulaire de M. Olier qui « m'a guérie. — (A ce moment seulement je « pensai de nouveau à M. Olier, et je pris le (( scapulaire , je le baisai, je le pressai contri; « mon cœur, et je sentis un grand désir de porter (( le nom de ce saint prêtre , par reconnaissance . « sans cependant le témoigner à notre mère sii- « périeiiie.) Je demandai alors à notre mère la « permission d'aller entendre la sainte messe le « lendemain. A neuf heures et demie. j«' m'en- I ISili Il lit, pour la icement do mi\ 5-faible. Je me tre , (.'c que je îismalaclo, el Je ressentis. )is, un grand ture. J'en dé- lie m'apporta Il et du miel . )p(5lit. 11 était luit heures el nt me visiter, soirs. En i. e fée, elle me lis. Je lui ré- mère ; je suis M. Olier qui seulement je et je pris le Dressai contrit L lésirdeporlcr connaissance . otre mère sii- notre mère la linte messe Je mie. je m'eii- 1846] CINÙL'IKME l'AHTIE. — CIlAlMTHh II. :i'i: '< dormis d'un doux sommeil qui dura jusi|u';i " une heure du matin. Alors on me donna de « la bouillie , que je mangeai avec beaucoup " d'appétit ; et aussitôt après je demandai des « bas , en disant : — Je me lèverai ce matin ; « vous, ma sœur Marcile, vous pouvez aller '< vous coucher; je suis très-bien, je n'ai besoin ■< de rien. — Je profitai pour me levor du mo- '< ment où j'étais seule ; je le fis sans aucune « difficulté. Faisant le tour de ma chambre sans << appui, je sentis craquer toutes mes jointures, <' même les reins, et si fortement, que j'en fus « effrayée. J'allai à la rr, '.,ée, et de là à la ". chambre de ma sœur La Dauversière , qui " dormait profondément, car elle avait veillé <« la nuit précédente. Je la pris dans mes bras en « lui disant : — Ma sœur, je suis guérie , je suis « bien. — Qui est là? dit-elle. — Je lui répondis : « (l'est moi. — Elle reconnut ma voix et me dit : « — Ma sœur Dufresne! — Oui, c'est moi. — « Aussitôt elle se leva en me disant : — Je vais " vous reconduire à votre lit. — Cette chère '< sœur était si saisie, si tremblante, qu'au lieu «' de me soutenir je la soutenais moi-même. Je « me couchai, et deux beures sonnèrent. Alors " je pleurai beaucoup . (M éprouvai des seuli- i' nienls de recnniiaissaure. de surprise , il'édm- i i '' •' ./ ) , I ^ ;j28 mSTUlKK DK L IIUTEL-UIEL . [lK.i- l'Hôtel-Dieu , a été dûment constatée sous la reli- *''• gion du serment par la mère Lacroix, supé- rieure; par la sœur La Dauversière, infirmière; par la sœur Marcile , chargée de la pharmacie ; par la sœur Fisette , celle même qui lui fit porter le scapulaire de M. Olier ; enfin par le docteur Munro, professeur de chirurgie à TÉcole de mé- decine , et par les docteurs Lebourdais et Charles- bois. Ces derniers ayant déclaré que d'après leurs connaissances io ne pouvaient assigner aucune cause physique de cette guérison subite , instantanée , complète et permanente , monsei- gneur Prince , coadjuteur de Villemarie , en a rendu la déclaration suivante le 13 avril 1847 : u De notre pleine et intime conviction, pensant « en cela être assisté de la grâce de Dieu et (c écla-ré des lumières de FEsprit-Saint, nous « déclarons que la sœur Marie - Susanne Du- « fresne, maintenant appelée sœur Olier, at- u teinte au mois d'octobre 1840 d'une maladie .{.Ml IlIST. liE L IIOTEL-UIEU. — V P.. l.ll. II. IHiO ■il'- «1 I ) ; I I ■ ■! \: ! V I \ }.:.. ' :i '« très-gravu et même mortelle , prolongée jus- «» qu'au 1 0 décembre de la même année , a été '» soudainement , extraordinairement et radica- le lement guérie à la suite de prières adressées « à Dieu avec et par Tinvocation du vénérabli^ « Jean -Jacques Olier , prêtre , fondateur de u Saint-Sulpice et de la colonie de Montréal au « Canada, décédé à Paris, le î avril lOijT, en " réputation de sainteté, duquel la malade sol- « licita la protection au moment où on lui remit « un scapulaire fait d'un morceau de drap d'une « soutane qui avait servi à ce pieux pnMre. (k* « l'ait étant par nous regardé comme miracii- « leux , sans vouloir néanmoins anticiper sur « le jugement de l'Kglise, nous en avons re- « mercié et en remercions la divine Providence. 1 hifnr- « et désirons qu'on en bénisse le Seignelk, qui iiuitioii.s /mi- . I ■ I 1 1 dùiuoseinu,,,- « est loujoiirs admirable dans ses vrais servi- 13. r. l't i.i. (( teurs ( 1). >> e . II. isi(i olongée Jus- Linnée, a éiO !nt et radica- les adressées u V(5n(5ral)le )ndateur de Montréal au ril l();j7, en , malade sel- on lui remit e drap d'une X pr Illlc l'iuniniur.' siècle et demi, on dirait que, pr. MAltlA MoNU. :\:\'A lioniu'iir SCS t h l'onneiiii pu talion clos e co père du Dires que ces en lui aria- is enga^-ées is l'li(3r(3sie . 'efforçant de i, et de leur îs esprits, vre créature ies, et d<»nl re ici en dé- l le nom de nsirument à lignirent pas e en répan- :3nt un grand un caractère nv, ils sup- Jew-York en re avait été u ; et qu'é- 3cente h la lie appelait îS chargeant des atrocités les plus révoltantes et des crimes les plus inouïs. Nous n'entreprendrons pas d'entrer dans le détail des inculpations scandaleuses et iuunorales dont ce livre est rempli ; nous crain- drions de blesser les cœurs chrétiens et de souil- l(.»r les pages d'une histoire aussi sainte que l'est celle que l'on vient de lire. Si l'odieux pamphlet dont nous parlons pou- vait encore aujourd'hui tomber sous la main de ces hommes lionnAtes qui , loin d'aimer le scan- dale et d'accueillir volontiers la calomnie, cher- chent à s'éclairer, nous les inviterions à prendre la peine de lire les rél'utations nombreuses de ce roman , faites par des protestants recomman- dables tant du Canada que des Ktals-Unis, et accompagnées des pièces justificatives les plut irrécusables (1). Toutefois, pour ne pas laisser ignorer à nos lecteurs le fond de cette pièce scandaleuse, nous nous contenterons de dire , qu'indépendamment des calomnies atroces qu'elle contient , le détail des circonstances que Maria Monk y expose sur son prétendu séjour à l'Hôtel -Dieu n'est qu'un tissu de faux allégués , de confusions sur les lieux, les personnes et les communautés de Mont- réal , enfin un amas de contradictions grossières et ridicides, ((ui prouvant jusrpi'à l'évidence (1) Dont, vu'xts rrhi- tiiio . Maria Mi], /:'s "'/u/ (lisc'oi res n/ f t/ic /îo'e/- Dun liiu/ieri/ of Mdiitri'til . T/ir iror/:s o/' //le tjf//tt lii'i . Jo/itth)éf/hi/if/. H II 1 1 i mnro : John Murfi/ii/ and Co. 1849. Vol. V. HI. Confusions otranges des récits (le M.iria Monk ; occasion (le cos confusions. F* :\M IICI.AIHCISSKMKM / ».;■ ^1 I , r \ 1: i|irrllr iTavail jamais mis U) [)i(Ml dans la com- mimaiih' d'où elle prûleiid s'rlre ('ir]iaj)]u'(' , vi où, on clU'I. cllo a tuujunrs été ahscdiimcnl in- cnnnnc. Tout et' qu'on peut (li'((»uvrir dans vo rliaos pour expliquer les ronl'usions où tond)e Maria Monk , c'est (pi'ayant Iréquenlé neuf mois l'une des écoles gratuites des sœurs de laConuré- fration à INhtnlréal, d'où elle l'ut renvoyée pour sa mauvaise conduite, et qu'ayant lait ensuite quelque séjour dans une maison de filles repen- ties , d'où elle l'ut pareillement expulsée au bout de (|uel(pies mois, elle ra)>p(jrte comme ap[)ar- lenant à T Motel-Dieu les détails du réf^ime in- tévieur qu'elle avait vu pratiquer par les s(eurs de la Congrégation, ou chez les lilles pénitentes. Elle raconte (pie , ka'scpi'elle fit sa prétendue entrée à l'Ilùtel-Dieu, la supérieure l'annonça publiquement à la communauté , en demandant si quelqu'une l'avait connue dans le monde (1). (i) A>r/),/ C'est ce qui se pratiquait, non à l'Ilôtel-Dieu , t/ifr/o.tlins , I' •'•• mais chez les repenties, afin d'empêcher celles de ces filles qui s'étaient connues auparavant de parler entre elles de leur vie passée, ces sortes de discours pouvant leur être très-nuisibles. Elle assure qu'à la table du réfectoire, le nom de chacune était écrit à la place qu'on lui assi- {■!] M/'/. .p. 01. gnait (2); que les sœurs étaient occupées dans la iv. .M.'ii'i.'i Moiik mil f( nul les lilli's (U; S.iiut-JoM',ilt. avec li's rqit'iitifs. SI II l.i; IloMA.N l'I'; MA nu \IM\K, XVt juiii'iu'c .M iv|M'l(i' Iciiv calécliisinc (t) : (|ir«*ll»'S (ii //-«/.. |. s» s'('ini)loY,ii('nt à l'ahriquer des ciLTucs (2), dos , '•')''"'' ■ (iriiciiu'nls (3), dos scapnlairos, pour souloiiir la ,;n //<>>/.. i-. s:», maison : co qui avait lieu clicz los lilles péiii- Icntos. Kilo ajoulo (juo, panui S(\s cunipagnos. se trouvait une sauvagesse : il y on iivait une on ofToi chez les rrpnilics, lurscpio Maria Monk do- inourait avec oUos. C(nnme, dans lesprioios (\iu^ collos-ci rocilaioul ou chanlaiont tous los jours. Maria Monk a\iiil IVoipiomment entendu ropôti'r los m(»ts ih lion-Pasfnir, et de Vcni sancfc, cotte [t;uivre lillo, aussi imi(»rante qu'oirrontoo , prond oc<'asion de ces pandos [)our inventer un c(tnte sur saint lion-Pusfeur (4); et un autre sur Ih'- ,^ j,.^i immnic (o), dénaturant de cette manière i^ros- "'"', , siore les in(»ts latins : Veni sduclo, ({u'elle no C(»mpron;nt pas. 11 n'y ;i pas juscpi'à dos indica- tions de certaines chansons familières aux iilles repenties de la maison où elle avait été , qu'elle ne rappelle dans son roman , et qu'elle ne mette sur le compte des voligit^uses de rilôtel-Dieu. Knfm elle ose hien nommer comme autant do religieuses de celte maison les personnes mômes qui se trouvaient à la conmmnauté des repenties ; |>ondant le séjour qu'elle y avait fait: l'une des demoiselles Fournier (et non Fongnée) , ([ui y ronqilissail los tondions d'assisf;nïto do la sii|té- I -Al :VM\ l^ICf.MIHlISSKMKNT • , rieim* ; el plusieurs autres lillcs duiit atuuiu' n'avait jamais vf^Tii h l'Hùtcl-Dicii. l'allé emploie m(*^me quaranlo-six patjes à raconter sur l'une de ces dernières des histoires d(» sa l'aron, conmic! arrivées dans le couvent de l'ilôlel-Dieu, tandis (jue la personne en question n'a connu Maria x\,u'X'''-Ai'. ^Ï<^>"J^ fl»'^'^ ïii maison des fdles pénitentes (1). V. Ce sont des contusions seud)lal)les au sujet des ' coiiioiiï souvenirs (pii lui restaient de son séjour dans de les écoles gratuites des su'urs de la Congre^^ation. ;iv.c Le nom de la sœur Hourgeoys , iondatrice de cet les sd'tirs '1'' Il . iustitut , qui est assez connu des enfants à Mont- réal, fait dire à Maria Monk ([ue, par sa pré- tendue profession à rilôtel-Dieu , elle devint re- lif/ieuse de la sœur liourf/eoiso. Klle avance que ce jour-là on lui donna à l'IIotel-Dieu le nom (2WA/V/..|..;.',. de saint Eustace (2) (pour Eustache), supposant faussement que les religieuses de cette maison quittent leurs noms de famille, et prennent des noms de saints à leur entrée en religion , taudis que cet usage est particulier aux sœurs de la Con- grégation de Villemarie. Elle suppose que les religieuses de THôtel-Dieu ne sont pas astreintes (3)MjV/.. p. à la clôture (3), et que leur supérieure va de temps en temps visiter les écoles des petites filles, ce qui est d'usage à la Congrégation [a). Enfin, dans tout son roman, Maria M(tnk donne 1 ' s SI II i.i: Ud.MAN m; mauia nhink M;n »s dont .'iiuunc !U. Klle empli >it' ter sur ruiu» do l'aroii, ((uiimci lel-l)icu, tandis 'a conTiu Maria iiitonk'S (1). l)k's au sujet dos son séjour dans aCongréfe^ation. ondatrice do cet enfants à Mont- Lie, par sa pré- , elle devint re- plie avance que el-Dieu le nom lie), supposant a celte maison et prennent dos eligion , tandis sœurs delaCon- iippose que les it pas astreintes périeure va de les des petites :)ngi'égation {a). a Mouk donne (I) Airp,/ •1 |K'rprtnollonu'iil .'i l'Ilnlol-Dicu le lumnU* cuuvful (le 1(1 sœur /iourficitisc, cl mniilic (|u'oll(( ne con- iiall rien de; ce (jiii iniiconie la niaisuii uièine qui est li; sujet de ses calnuuiics. l*oiu' tout dire eu lui lUdl, elle ose liieii l'aire une description dos itàliiuoiils do colle maison, ol on donner un plan iuiauinairo, si dilléicul de ce ([u'ils olaiont alors ot do ce (pi'ils sont encore aujourd'liui , que la comparaison (U' co jtlau riditule .ivec rilùtol- l)i(,'u aurait dû irinsim'or iiuo ilii mépris ])our 'Z'^'/'^;^""'^. Pantoiir i'I odiir i'oiivrauo (I). "']'^,. ''''""■''*' I n \ I Kl I lion, (le nV'Iail |i;is sans doulo [tour tous ces détails vi. ipio les insli,L;'alours do Maria Monk se promet- il/„'nlE laionl mii;ran(l(lél>il do leur liliollo. Ils t'oudaient Maria Monk le succès do cette spéculation siu' leurs calomnies miiKit pas ili' cliarf-'t'i' couiro rKi;liso romaine, et sur les récits indi^uos ii -s niiKitiuses (le dont co roman est roni[»li. Ou conçoit en ellet l'H 1 r ch;ip. 11. meurtre cruel lut commis par 1 ordre et en pré- sence de l'évèque ; que cinq prêtres du séminaire SLR LE ROMAN DE MARIA MONIv. 339 )iil.'igemeni des iprèsle ri)in;ni. oineiit à m()v\ . Li'S SLi[H'i'ieures, ^X'niies ù l'âge i que toutes les it rot âge (2). le impiitlence . car est toujours de ([uelqu'une isiujit; et (jue, nés novices an ntes , « on ne s qu'on reçoit . le couvent est voi d'une roli- Pour mettre le ères et si iusen- •e aussi avec la religieuses cjui irtres horribles, qu'elle décrit ; lie a vu , de ses due sœur Sainl- .s ) , et que ce ordre et en pré- es du séminaire y étaient aussi ju'ésents, ainsi que la supérieure et plusieurs autres sœurs. Enfin elle ajoute que les religieuses de rilùlel-Dieu l'ont périr chaque année de trente à quarante enfants nouveau-nés, et qu'elle a vu dans la chambre de la supé- rieure un registre où scmt marqués les noms de ces innocentes victimes. Telles sont les fables absurdes qu'elle ose éfab'r aux yeux du public sous le titre d'//or- rihlcs exposés des crimes commis au couvent de rffô/el- Dieu de Montréal. On comprend assez ([u"un pareil livre ne pouvait trouver créance (pie dans des esprits entièrement aveuglés par le fanatisme ou dans des canu'S tout à fait dé- gradés par les plr^' avihssantes passions. Aussi, à l'apparition de ce roman infâme (si l'on en excepte (juelques feuiUes (1) ver 'Lues aux complices di' Maria Monk), toute la presse protestante et catholique du haut et du bas Canada, s'éleva en masse; et, de concert avec plusieurs journaux de i\e"\v-York et des Ktats- L'nis.^ elle n'eut qu'une voix pour le tléti'ir de son indignation (2). L'un des journaux protes- tants de Montréal refusa même les remerciements qu'on lui adressait au nom des caUioliques an- glais, répond;mt que c'était non par complai- sance pour les catholiques, mais par oliligation V vu. Suiilèveiut'iit des IiroU'st;ints ■iix-iiHîmes à l'apparition (lu liviv (le Maria Monk. (1) Protes- tant Vindi'u- tor. ( 2 ) Mont- réal Herald , n octoh. 1833. MontreatMor- ning Courier, it. Montréal Evenin;/ Gn- zrttp , it. Que- liée Mercury , Canada True Hriton , Lon- don l'p. Cu' 1 ' , MO ECLAIHCISSKMENT / f- n «.■^ h'. T.. I' / i! tKi'f. Tiiiii's.il. (Ces tl'nis (Icr- uiiMS vers la iDt'in»' l'i'iMi. Moiitii'ti/ M'ir- /lilli/ IdlD'f'r . Ifi '/ior. Isa.), iV/'»--ro(7,- /V- III es . Siiii'/ai/ Mm- iiiiiij Si'w, , 2i '/V;//. is;5i;. Courier 7i' Courier iDiil Enquirer, G /r'iv. 18:lG. Coluinhia i S,- C. ) Teléi/r. . 5 /«rtr* 1836. de conscience, (|ue la presse proieslanle avait vengé la vérité et la morale, également ontragi,es par nn si inlame et si atroce attentat (1). Tous s'empriissèrent en même tem[)s de rendre hom- mage aux religieuses d(î l'Hùlel-Dieu (i), dé- clarant hautement , au nom de toute la po[tu- lation, que le puhlic n'avait jamais reçu d'elles que des exemples de la plus haute vertu et des services éminents. Parmi les journaux des Ktats-Unis. les uns s'empressèrent de mettre leurs lecteurs en garde contre cette œuvre d'imposture (!^) ; d'autres engagèrent hautement le clergé et les commu- nautés du Canada à poursuivre les calomniateurs par toutes les voies judiciîiires(4) ; d'autres enfin ne purent s'empêcher de déplorer le préjudice ({ue ce scandale porterait aux protestants, puis- ([ue, pour attacjuer les catholiques, ils avaient l'ecours à des ■ alomnies si atroces et si extrava- gantes (o). Il y eut plus: un journal catholique des États- Unis apprit au puhlic, et s'engagea à allirmer avec serment, qu'à l'exception des noms propres, de c{uelques détails locaux, ou de quelques par- ticularités insignitiant'^s , le livre de Maria xMonk, surtout dans sa partie la plus calomnieuse, n'était qu'une copie mot pour mot d'un livre traduit ^■^.--^ ^. eslanle avait ont oulragt.es itat (1). Tous rendre lioiii- Jieii (2), dé- lite la po[iii- s vécu d'elles vertu et des ,'nis. les uns MU'S en garde 8) ; d'autres les commu- alomuiateurs i'autres enfin le préjudice stants, puis- s , ils avaient 'i si extrava- ue des États- îa à ailirmer onis propres, uelques par- Maria Monk , lieuse, n'était livre traduit SUR LE HOM.VN DE MARIA MONK. 341 de l'espagnol ou du portugais en 1781 , intitulé: Les Portes de l'enfer ouvertes, ou Manifestation des scerets des couvents, dont Féditeur du journal en fpiestion possédait un exemplaire (1) h\^ fait .dé- nié par les seuls agents de Maria Monk, ne le l'ut nullement par la ]U'esse. Plusieurs journaux pro- testants l'alléguèrent, au contraire, et s'en pré- valurent pour flétrir de plus en plus les auteurs du livre de Maria Mi>nk (2). Nous ne [)arlerons pas des journaux callioli- qi'.es i;mi du (Canada que des l'Uats-lnis. La plu- j'art n'élevèrent la V(nx ([ue pour dire qu'ils n'avaient rien à ajouter, comme organes de la [xipulatiitu ralholi(}ue. à ce qu'avaient dit avant eux et si énergi([uement les journaux protestants : ils s'en référèrent absolument à leurs n. des, et aux réfut;itions que ces feuilles avaient faites p(tur venger les rtersonnes les plus vénérables p;M' leur caractère et leurs vertus (3). Nous avons dit que par un trait d'audace peut- être sans exemple , Maria Monk , d;uis son roman . avait osé mettre sous les yeux de ses lecteurs un plan prétendu des bâtiments de rHùtel-Dieu , en y supposant divers souterrains où se seraient commises les liorreurs qu'elle décrit. Elle ajoutait qu'elle consentait à perdre toute créance dans l'estime publique si la description qu'elle faisait ( 1 ) liosto,, Pi lot, f'ii'vier 18;JG ; item , frvricr -20 ISHC. ("2) AV»'- Ymk Tùnes , Piflshury. A- ynori'-nu mn- nufncturer. ':c Cntho- lii' Herald of l'Itilcdi'i filiid . L'Anv il II l'fii- jili'. M'jiifrrd/. 7 )ior. 1835. y'eir - York , Calholn- Diii- rji, 30 jiin. 83(1: itPiii, fi féuih'r 1S36. vUl. Visite iilticiellP de l'HAlel-Diou. M;iii,i Moiik ^l)I)V,lUU'U^' il'iiiipastui'e. f ';i / î^ il 342 KCLAIRCISSEMKNT des lieux n'était pas ronforme à la vérif*'. C» te sorte de déli, fruit d'une prftl'onde scélcrati «st , s'il ne fallait pas l'attribuer à quel(pa' aliénation d'esprit , détermina plusieurs protestants de marque à se rendre en efTet à l'Hùtel-Dieu pour comparer eu: -mêmes les lieux avec le plan. Le lo juillet 1 j30, m. Curry, membre du clergé protestant à Montréal , agent de la société pour l'Éducation et les Missions en C;uuida , se joignit à une commission de visiteurs , spécialement autorisée par l'évéque de Montréal, composée de MM. (1. \V. Perkins, pasteur de l'église presbyté- rienne américaine; W. M. l']sson . membre de l'église presbytérienne écossaise ; Benjamin Hol- mes, écuyer; et .1. .loues, éditeur du journal cntholique YAmî du Peuple, ;» Montri'al. Ces Messieurs ayant été introduits dans 1 intérieur du cloître, en parcoururent tous les appartements sans exception , descendirent dans les ca\Qs el les voûtes, visitèrer' '^^ncore toutes les dépen- dances de l'Hôtel-Di ■; et acquirent la certitude que non-seulement les bâtiments de cette maison étaient tout à fait ditlerents du plan prétendu, mais qu'ils ne pouvaient être devenus tels qu'ils étaient réellement par aucun changement fail depuis peu, tout, à l'intérieur comme à l'exté- rieur de la maison, portant l'empreinte visible de StU LE KOMAN HE .UARIA MO.NK. 343 véri!r\ C( 'te scéléraK -ss. . Lie aliéiî.'itioîi [ttestanis de el-L)ieii pour i' le plan. Le IV du clergé snciétt' pour Il , se j(»ignit ipécialenient composée de ise preshyié- uiem])i'e de njamiii Hd- dii jouinal mt n'ai. Ces s J 'inférieur ppartenients les ca^es et ; les dépen- la certitude •et te maison 1 prétendu . is tels (pi'ils cernent fait ne à Texlé- le visiWe de !a vétusté. C'est pourquoi ils conclurent tous le proct'>s-verl)al de leur visite par cette protesta- tion , savoir : ([ue le plan prétendu n'était quhmc rnmp/i'fp. manifo^te ol itnpudcnfc fahrirntion , qui ne prouvait autre chose ({uo fif/norauce et reffron- terie de son auteur ( I ) (* . Peu après . un personnage de Xew -York connu pour S(»n talent comme rédacteur du jour- nal Commcreiid Advertiser, et par ses principes o])posés à ceux des ( atholiques, le colonel W. L. Slone , membre de l'église presbytérienne, étant venu à Montréal . o])tint , comme les premiers, l'autorisalion de révè([iH' de cette ville, el visita à son tour IMIôlel-Dieu, accompagné de MM. Fro- lingham el Shei)l]ard (de la Virginie) , l'un et l'autre protestants. Ils en parcoururent tout Tin- ;i) A'fcstn- lions (le M. CurniA^juil- Irl 1 «:{«'; ilr M. Poilrns , i-îjin//. isiiO; '/'' //. /svvo/( , njitiii. is;{(!; '/'' Ik'njiiiiiili liohurs' , i3 Juillrl 1836; (le ,/. Iiuirs . 'i\juill. ISaii; (li-JuIntOfti'll, 11)1 /litf'if , :{0 Juilh:l IHiiC. IX. Visito , allaqucs do la pari ilos aj^onls ""/■'''' lol-Diou (1). 011 'i août 1S3(). .lil KCI-AIIU-ISSEMENT I \\ «H Pour apjiuyer les ivciis' (le Maria Monk, on lui a-';^iicie uii ■ comiiapno ; l'une et l'autre sont convaincu(.'s (l'iinpostuie. ( 1 \ Qunter- lyNciL-Haven Christian Si p- ctutor. teneur, el , suivani les expressions de M. Stnne , « toutes les portes, les (•ham])res, les cahiuets , « les armoires lurent immédiatenienl ouverts u sur sa demande. ïl n'y eut aiunui apparte- « ment daus aucun t^'lage qu'il n'examinât avec « la plus scrupuleuse attention, pour découvrir « s'il aurait été l'ait ou non quelque altération , « changement de division, nouvelle cniverture, « crépissage ou peinture , etc. » Connue les premiers visiteurs , ces Messieiu-s demeurèrent convaincus ({ue les auteurs du plan prétendu n'étaient que d'indignes imposteurs . qui se j(juaienl du public. !)e ret(»ur à New-Vork , le colonel Stone se disposait à donner au public un rapport de sa visite , lorsque les agents de l'œuvre, dans l'es- p(»ir peut-être d'enqiècher cette publication, et pour donner aux assertions de Maria Monk (juel- que apparence d'appui, engagèrent , à prix d'ar- gent , une triste victime de l'incontinence à se porter elle-même pour une religieuse de Fllùtel- Dieu de Montréal(l). Cette tille, nommée Frances Partridge, connue autrefois au village sauvage du Sault-Saint-Louis, et qui, liée depuis avec M.îi'ia Monk , s'était plongée dans tous les excès du désordre, consentit volontiers à leur dessein. Elle se rendit donc à New -York, el s'aboucha SUR LE ROMAN HK MARIA MONR. ai.% de M. Slone, , les cahint'ts , ment ouverts H'Ain .ipparle- X a mi liât nxec oiir décoiivi'ir le aJU'ralion , le oiivei'lui'e , Cûuime les denieiirèreiit lan prétendu ;iirs , qui se 3nel Stone se vippni't de sa re, dans l'es- uldication, et a Monk quel- t , à prix (Var- ntinenee à se isedeFlIcMel- imée Frances lage sauvage ! depuis avec ous les excès leur dessein, et s'aboucha avec Maria Mouk afin de s'accorder entre elles dans leurs rapports et de pouvoir c(tnlirruer les récits l'une de l'autre. Torts de cet ap[Mii, les agents du coni]»lot ménagèrent au colonel une entrevue avec les deux complices, en présence des amis de l'une et de i';uilre. Il ne lut pas dif- ficile au colonel de convaincre d'imposture ces deux calonuiiatrices ; et il publia alors son rap- port sur sa visite à Montréal „ en y ajoutant l'é- trange épisode ([ui venait de se passer à son arrivée à New-York. Ce rapport, reproduit par divers journaux (I), et d'autres réfutations du livre de Maria Monk , publiées à New- York . mi- rent de plus en plus l'imposture à découvert. Il fut [)rouvé par des témoignages irrécusables , rapportés dans ces écrits, que Maria Monk avait passé les quatre années de son prétendu séjour à l'Hùtel-Dieu . tantôt au service . lantcM dans des maisons de détention connne vauabonde . tantôt en prison pour vol , ou dans la maison des filles repenties. On voit même dans ces réfutations le témoignage de la propre mère de Maria Monk , pauvre mais honnête protestante. Sollicitée à prix d'argent , par les fauteurs du complot , d'at- tester que sa fdle a fait partie de la communauté deTHolel-Dieu, elle certifie, au contraire, qu'elle n'a jamais eu ni le désir, ni la possibilité d'entrer {[) liniiiiO)! tluioInnflStii- )ii' sur \n ri- silr (I l'Ilùlel- Dirn ' Mmit- rt'af cl son cii- trcvut' ilVi'r Marin Mn/il( et FrntiiCs l'tir- triilfjp h Neir- ïorl; , inséré iliins le Cmii- mi'i'ci.il Ail- viîitisiT lie .\eir-York , le Uiiitod States Gazettt' et le Philaileliihia National Ga- zette. Il \ 1 1". t »[ I 'f'I.I .U(> ECl.AIllCISSEMF.NT dans celfe maison. Kllc (ir[tl(iro les égaremenls do Maria Monk , la lyraniiic (ju'exercont sur elle ceux(jui la metlenl en jrii , et avoue enfin , qu'in- dépendannncnl de sa eonduile, toujours irrégu- lière , sa iille était t'ré(|uemnient sujette à des aliénations d'esjjrit [\). XI. Tous ces écrits, consiunés d;uis les journaux , La division . , , . . , ' • , iv i- éclat.' parmi at tuèrent plus que janijus le mépris (n 1 indigna- li'S auteurs • ■ i- i • liu complot, tion pul)li([ue sur les auteurs du c«jin]uot. La cu- pidité, (pii avait été le molil' de leur réunion poiu' inventer ces calomnies, ne tarda jias à les diviser entre eux au sujet des prolits ([u'ils ])ré- len'<' i''')ii'''''"^nted as Juirnj stdteii (nul l'iiii'/nl/i/ r.rntniiia- iiinrs \^i6. fet/. n l{i/ <1. \'(ili\ Hi , lii)'--cv/t strerf . Vc»'-)'///,-. M'iiilrcd/ Iris/t At/rriratc , X murs \X',U'<. lin^lun l'i/ot , 12 mars 183fi. liislinp Enf/lanfl's tmrks . vol. v. p. 37;t. ÀH'fnl e.rposuro af thr a/nji-ious /i/nt formrrf hy rprtoins iiuli- viitiiiils aijainst llic flcri/i/ anfl nun^ nf lotmi- ('ntiru/n t/irour/h the intervention of Maria Monh . ctr. Sev-YorI;, iiriutnl for Jonc.i et Cn nf Montréal . l.S;U). Attestations de Cli. liouin : de Maria Anrjrlira Monk, 2'i juillet 1836 ; de sœur Germain , 23 juillet 183ti ; de Mirliael Guertin, 23 juillet 1830 ; de Louise Hous/er. -2i ji' llet 183(i ; de l'itarles [.avis. 8 juillet 1836 ; de Louis Malo . 24 murs 1836; du docteur HoberstonA't nov. 1835. is (',i:aremoiils H'cent sur elle î enfin, (jii'in- ijours iri'égu- su jolie à dos les journaux , i ol Tindigna- mplol. I.a cu- lour l'ounion rda j)as à los ts (ju'ils j»io- 0 rdllVlVI.UC , oxonij)lairt's. voulu i'oi'cor l', pour proli- (Ira il à mou- devos contre I Mniik, in }i'/iir/i i'/ii//i/ i'.riinti)ni- I l'ilnt . 12 tiiftrs y rertnins inrii- 'ifin tlirour/h the •iittrd for Jotiex yo)i/,-,-2', juiUpt iihni'l tilii'rtin , M 836; de Pnul 8 juilli't I83t; ; >n.\ i //or. 1835. SI II I.K IIO.MAS m: MAIllA MONK. 347 lui. Kniin la couiplicc do Maria Mouk , pou salis- lai to dos avanla^Jîos (pTon lin l'aisail, nmipil avec cello mallionrouso, ol se loui-nanl contre ollo , la dt^clara ralomniatrico . v\ protondil ôlro la seule vraie Maria Monk . ancienne rolii^ionso échap- pée, disait -elle, do rilôtoi - Dion do Mont- .•&i(i)C). Mal.u'ro cotto mosavonturo.los a^^onis d(; l'œuvre s'obstinèrent à soutenir la vérité du r<»nian (2). Ils accuseront de l'aussolé tous les lénioigna.ii'es produits contre eux, sitécialenient le ra[)pnrt du (') D'un iiiilrc cùir, il \\v l'ut pas dillicilc de tlLMiU'Utir lr> al |{\ir;i lions plus ainlaciciisc^ l'in'nre de Maria Munk sur lis persoiHH's (in'clli' iail li^nrcr dan-. Min mnian en (pialilt- de rcli;;i('US( s de riInlcI-Dirii. Comme Uiiiics rlaicnl cMcnrf w- vanlcs, »!l avairnt rli' avt'c {-vWv lillc ii l'asile des repenties, elles s'empressèreni d'aUesler juridiipiemeiil (pie Maria Mnnk leur (.Mail bien eomiue, ipi'elle n'avail jamais été merrii)re de la coiniiiniiaiitt''de l'Ilôtel-Dieii ii aucun litre, (prelles-m^mes ne l'avaionl jamai> élé, ii l'exception de l'une d'elles, qui al- leslait d'ailleurs n'avoir jamais cnunn Maria Monk ; toutes enfin déclaraient faux et ralonmieiiN les réeils de l'impudeiile romancière (1). La su|)érieure de la maison des lilles repen- ties attesta les mêmes laits (i^. Knlin on eut sim' ce p(tint l'at- testalinn du docteur Ne|M)n, mé h^ in ordinaire ^\v l'Hôtel - Dieu, rpie Maria Monk disait avoir l'ré(|uenuiient accompagne, en ipialilé d'inlirniitrc, dans le> visites des malades. Ce per- sonnai,'e, si avantafjcusement connu do toid Montréal pour son lialiilelé comme praticien et pour l'élévation de ses senti- ments, altesla que celle allégation était «lisolnmenl fausse, et qu'il n'avail jamais vu Maria Monk dans la conunuiiaulé des religieuses de l'Ilôlel-Dieu (:{;. (!)()«'/ /•/'■/•- /// Nfir-llnrru Chnstiun .S'/"'- iftifnr. XII. l.i'S autt.'urs ilii ciiiiqiii.l. l'I'fll.-CUt . iiial|:ii' leur ill,L'a!.'rn'ei,t , cil' vi.-ilrr ilioM-lUcu. {il item. Srir - Yurl; ( 'iiiinnc! fini Aili rriiscr , duits /rs jirr- ///(>/\ joins d'août 18;l(i. [ 1 ) Allvsln- limm (le )/"' (lolilili' rmir- iiii r, M) jiiilli'l iSliO: (Ir Mitiy inii HiHViiiil . 21 jiiillii MiMi: (II- .imii- M' l'ini, •_>" jiiilli'l IKlO: (/(• ./(/;(( H(iy . ■>1 jinli, I IS:i(i ; (/,• 1/' /(..(/, M jiilllil \HM>. (2) iltrslalion tir ttaiiic llii (jiiot Latonr, iriire M' l)o- nrl! , 27 jinllrt {:'. ttlrsldlinii (lu (loclnir \cl- son , 19 );i/j/'.< l«3(j. i V t . f P' 318 i;<;LAinr,iPSK.Mi:NT colonol Sinne, rontro (jtii ils s'omportÎTcnt avor la d(ll'Ili^^o violciiri'; «'(, ])our couvrii' leur impos- tiire du masque de la sincérité , ils déclarèrent [luhiujuement (ju ds vuuiaicnt a jour tour visi- ter rilùlel-Dieii de Montréal . et constater euliii la réalité des laits sur les lieux mêmes. Le colo- nel de Stdiie, prié par ipielques personnes saines procurer aux ai^ents cette facilité, s'entremit au- près de l'évèque de Montréal [tour l'obtenir. L'évé(pie permit en ell'el, pour la troisième fois, de faire la visite détaillée de la mais(»u. et de- manda même (pie Maria Mouk fût introduite dans le couvent et confrontée avec les religieuses (1) Lrffrrs (pi'elle avait calomniées (I). Cette [termissioii , si- h-e le riilunel giiiliee aux ageuts. qui ne s étaient pas alteiidus Stoiie et Ir (inct. iiri,w/i- à l'obtenir, les déconcerta et mit de plus en tisnns en fv- p|j,^ 1^»^. mauvaise foi à découvert. Pour éluder vner et mars >■ '^^^- l'obligation triioimeur qu'ils avaient contrac- tée publicpiement , ils eurent recours aux plus misérables subterfuges , jusqu'à prétendre q\[Q l'autorisation était supposée ; et enliii , quel- ques instances pressantes et réitérées que pût leur faire le colonel de satisfaire ;i leurs enga- gements, il n'obtint d'eux que des injures gros- sières, xiii. Dans l'extrémité fàclieuse où ils se voyaient Écrit ridicule sur éduits, jugeant que le moyen le plus sur de al II l.i; linM.VN HE MAIllA Mo.NK. ;iio loilrn'iil avec ir l<'iir iin|»().s- s (Ic'cl, livrent Mil' four visi- •iislalcr (Miliii mos. Ll' culu- ines sa.yï'S do ;'onli'(»niit au- iir l'ol)lenir. oisii'mo fois , laisou, el ([()■ \\ inlro(luil(^ 'S l'L'lii^iruses ^niiissiou , si- pas atleiidus de plus en IV)ur éluder 'lit conlrac- irs aux plus élcndre que [iliii , fpiel- ''os que put leurs enga- Mjures gros- se voyaient plus sur de défournoi' d'eux l'atlenlioii puhliipie était de i'é[»audi(' de uniivrlles calomnies, ils liient pa- laili'c iiii second voluuio S(tus le litre spéciaux de Ih'cotivcrlrs ulUhivurcs lourlidnl rlIôIcl-Dicu r.uu.\ .monk 351 lis rimpostiire dans plusieurs ucuient et li- bre de vérité l'elle avait été .le ses amis en en avait dit; jue plusieurs qu'en rire, et > (ju'elle avait le essaya peu -'S à Pliiladel- [uelle s'était li(pie de cette quée par les luvelle tenta- 3 , et la honte niateurs dé- Monk f(nir- lée de cette devons à nos onner ici le ■e que Maria e\v-Vork , et lux la signa- lèrent coninie une misérable créature vieillie dans le crime, ajoutant que ce délit récent n'é- tait qu'une; des mille charges qui pesaient sur sa tète ; et qu'enfin, depuis la publication de son livre , elle s'était plongée dans toute sorte d'ex- ces (1). Avant cette publication, sa conduite n'a- /li h' pin- ., r. ' 1 ' i-> ' ■ 1 ,1 ■ i.'i'ii'i!'iii;i ri- va] t pas ete plus reuuhere , spécialement depuis mes du -la , ■ Jui//et I84'J. l année 1 83 1 jusqu en Tannée 1 833 , époque qui comprend les quatre années qu'elle i)rétendait avoir passées à l'Ilôtel-Dieu. On voit en ellét par les informations juridiques dont iums avons parlé, que durant ce même espace de temps elle changea plus de quinze fois de position ; et qu'à Sorel , à Saint-Ours, à Saint-Denis, à Mon- tréal, à Varcnne , où elle demeura, elle fut renvoyée par ses maîtres p(jur sa mauvaise con- duite, plusieurs fois livrée à la justice, et enfin mise en prison pour ses vols ou pour son vaga- bondage. Elle finit sa carrière dans les prisons de New-York, le 8 septembre 1849 , âgée de trente- deux ans. Nous n'avons rien dit de la ligne de conduite xv. que suivirent les religieuses de Saint- Joseph dps idi-iense» pendant cette lurieuse tempête. Elles ne répon- suint-jos.ph ^ ^ iliuaiil dirent à leurs ennemis que par le silence, la cotonig.". prière et l'exercice de la charité. Leur silence fut Xiû ECLAIUCISSEME-NT l.^;i^ si absolu, que non-seulcmonl elles s'abstiurent de répondre aux écrits qui les calomniaient , mais qu'elles s'interdirent encore la lecture de tous ceux qu'(in publia pour les détendre; et qu'enfin elles évitèrent de jxu'ler entre elles de ce que chacune pourrait a[iprendre sur les liruitsqu'on débitait de tonte part. Aussi, lorsque nous avons songé à donner cet éclaircissement sur Maria Monk , et (jue nous avons interrogé les plus ancieunes de celte conmiunauté, aucune n'a été en état de nous fournir le moindre détail sur cette ailaire, si l'un en excepte les visites judiciaires faites dans l(nu' couvent. Enlin, pour se défendre cdutre les outrages dont on les poursuivait , elles n'employèrent jamais d'antres armes que celles que Notre-Sei- GNELH recommande aux siens dans l'Kvangile : « Pour moi je vous dis : Aimez vos ennemis , « faites du Lien à ceux qui vous haïssent , et « priez pour ceux qui vous persécutent et vous « calonmient , aiin que vous soyez le^ enfants de « votre Père céleste, qui fait lever son soleil sur « les bons et sur les méchants, et répand l'a- « bondance sur les champs des justes et sur ceux « des pécheurs.» C'est ce que pratiquèrent à la lettre les reli- 1 iii I \s s'al^stiiu'L'iil calomniaient , la IcL'turL! de cléleiidre ; el r entre elles L'iidro sur les \ussi, lorsque laii'cissement ; interrogé les nilé, au Cl nie oindre détail te les visites • les outrages employèrent le Notre-Sei- i'ivv'angile : os ennemis , haïssent , et dent et vous [;^ enfants de on soleil sur répand l'a- s et sur ceux tre les reli- SLR LE ROMAN DE MAHIA MOMC. 353 gieuses de Saint-Joseph. Tandis (|ue les agents de cette noire intrigue s'efforçaient de les flétrir dans l'opinion puhlic^ue, elles n'interrompirent pas un instant, ni le jour ni la nuit, l'exercice continuel d'une charité héroïque envers tous, ofl'rant , même à leurs ennemis, les services les plus généreux et les plus désintéressés. FIN DE LA VIE DE MADEMOISELLE MANGE ET DE L'HISTOIRE DE L'HOTEL-DIEU SAINT-JOSEPH DE VILLEMARIE. If. 23 >■ . 1} j y '} ! I 1 ) I i: t > Vi I .|j NOMS DES CONFESSEURS Qm ont dirigé la comwunauk' des filles de Saint- Joseph à Montréal, pendant le sièelt qui vient de s'écouler. M.PiaGNK, 1748.— M. Robert, 1778.— M. Ci - HATEAU, 1784.— M. l>OULIN DK CoiRVAL, 1790. — M. MoLiN, 1795.— M. RoQ.E, 1797.— M. Mo- LIN, 1807. - M. Satin, 1810. - M. Hlbeih , 1811, — M. Satin, 1812. - M. Hubert, 1814. M. DUFRESNE, 1831. — M. ROLPE, 1834. Tomo Tomo KRRATA. I. Pag.' XXII , Cathorino Coherges . lisez .- Jeanne Co hergne. — • XXXVI, de Chaiiinedoy, lisez : do (;li(mit>dey — 124, du Boil, lisez : du Hroil. — 141 (iaiiclii't, //.ve; ,• Caiiclicr. II. Page 110, Teflerean, lisez : Tessoreau. -- . 123 , Leiiicart, lisez : Le Picard. — 101 , Louise Boulliitr, lisez : Louise Boutliier — 285 et suiv., jus(iu'à 310, de Célozon, lise: de Céloron. — 294 , à \'ejniont, lise;; : dans le Vennont — 294, 295, 297, 300, Peyiuimon, lisez': Peu- uiman. Tours. — Imiirimerie Masii: '.V filles lie Saint- le sièclt quî vieni , 1778.— M. Cl - COIRVAL, 1790. , 1797.— M. Mo- — M. Hlbehi, Hubert, 1814. , 1834. . lisez : Jeanne Cu- 3 ■■ ! ! \ \ Ji.: \> \ !>iS..t iplipr^